B. LE VIEILLISSEMENT DES ÉQUIPEMENTS RISQUE DE LIMITER A L'AVENIR LES CAPACITÉS D'ACTION DE L'ARMÉE DE TERRE
Au-delà de personnels formés et
entraînés
en nombre suffisant pour participer aux différentes opérations
extérieures, la capacité opérationnelle de l'armée
de terre repose sur des équipements adaptés assurant la
rapidité de déploiement et l'efficacité de l'engagement.
Sur ce plan, les priorités de l'équipement portent sur les
capacités de transport stratégiques et tactiques, la protection
des combattants, le renseignement, l'amélioration de la précision
des feux pour l'artillerie ou encore l'équipement des postes de
commandement engagés sur les théâtres extérieurs.
Or,
compte tenu des échéances de livraison des principaux
équipements majeurs, l'armée de terre devra compter pour
plusieurs années encore sur des matériels vieillissants
,
maintenus en service au prix de modernisations coûteuses, avec des
risques d'indisponibilité qui iront croissants.
En matière de transport, indépendamment de la question du
transport stratégique et du remplacement du C 160 Transall par l'A 400
M, l'armée de terre dispose d'un
parc d'hélicoptères
déjà ancien.
L'hélicoptère de transport NH90
qui doit les remplacer n'entrera dans l'armée de terre qu'en 2011, avec
des livraisons échelonnées jusqu'en 2017.
Or, le parc d'
hélicoptères Puma
est d'ores et
déjà considéré comme vieillissant. Des
difficultés d'approvisionnement vont toucher certains de ses
équipements qui seront en tout état de cause de moins en moins
conformes aux normes qui se généralisent chez nos alliés
et qui concernent les moyens de navigation, d'identification, de communication
et de numérisation du champ de bataille. Un
programme de
rénovation
devra être mis en oeuvre afin de maintenir au
niveau requis jusqu'au début, voire au milieu de la décennie
prochaine (2015), une partie des hélicoptères Puma, l'ensemble du
parc ne pouvant être rénové.
Parallèlement, la flotte d'
hélicoptères Cougar
,
entrée en service plus récemment, mais destinée à
demeurer en dotation durant plus de vingt années encore, devra elle
aussi être rénovée.
L'armée de terre doit ainsi financer dans le même temps le
développement et la fabrication d'hélicoptères nouveaux et
la remise à niveau de matériels anciens, tout ceci ne permettant
pas pour autant d'éviter une
perte des capacités d'emports
aéromobile
évaluée à 50% entre 2005 et
2011
.
En matière de véhicules de transports de troupes, le
véhicules blindé de combat d'infanterie
(VBCI) est
destiné à remplacer les AMX 10 P et PC, ainsi que les VAB
(véhicules de l'avant blindés) au sein des régiments
d'infanterie des brigades blindées et mécanisées et des
régiments de chars Leclerc. Prévue pour 2004 par l'actuelle loi
de programmation militaire,
la livraison des premiers véhicules
n'interviendra qu'en 2006
. A la fin de la programmation future,
c'est-à-dire en 2008, l'équivalent de 3 régiments
seulement seront équipés.
La mise en service de l'engin blindé roues-canon (EBRC) n'interviendra
pas avant 2015, si bien qu'il faudra
maintenir à niveau
jusqu'à cette échéance l'AMX 10 RC
, entré en
dotation il y a vingt ans. Cette opération s'échelonnera sur
toute la durée de la prochaine loi de programmation, avec un
retard
de l'ordre de 2 années par rapport au calendrier initial.
De même, un glissement est observé sur le déroulement du
programme de valorisation du
canon d'artillerie AUF 1
, qu'il s'agisse du
châssis AMX 30 B2 ou des tourelles. Une partie de ces tourelles doit
être équipée d'un tube de 52 calibres (AUF 2)
intéropérable avec nos alliés en ce qui concerne les
munitions. La livraison des exemplaires valorisés AUF 1 dotés de
l'artillerie actuelle (39 calibres) qui devait initialement s'échelonner
de 1999 à 2003 commencera seulement en 2003 et se poursuivra jusqu'en
2007. Les systèmes AUF 2, qui devaient eux aussi être
livrés en 2003, ne le seront qu'entre 2005 et 2008.
Au travers de ces différents programmes de rénovation, il s'agit
donc pour l'armée de terre de maintenir à un niveau compatible
avec les normes d'engagement actuelles des matériels anciens ayant
déjà consommé une partie significative de leur potentiel,
en l'attente d'un renouvellement à des échéances encore
lointaines.
Soumise à une forte contrainte financière, cette politique subit
des retards qui se répercuteront inévitablement sur la
capacité opérationnelle.