II. UNE POLITIQUE NATIONALE ACTIVE
A. LES PROGRAMMES NATIONAUX EN COURS
Deux grands programmes de long terme sont actuellement mis en oeuvre en France : le programme national de lutte contre le changement climatique, d'une part, et le programme national d'amélioration de l'efficacité énergétique.
1. Le programme national de lutte contre le changement climatique (PNLCC)
Elaboré par la Mission Interministérielle de
lutte
contre l'effet de serre,
le programme national de lutte contre le changement
climatique
a été adopté par le Gouvernement le
19 janvier 2000. Il détermine la stratégie mise en
oeuvre au cours de la prochaine décennie pour respecter l'engagement
relatif à la stabilisation des émissions françaises de gaz
à effet de serre. Il repose sur trois types de mesures :
- la réglementation, la normalisation et la labellisation et des
actions de maîtrise de l'énergie touchant tous les secteurs de
l'économie ;
- des instruments économiques ;
- des mesures structurelles dans les transports, le bâtiment et
l'énergie.
Les trois catégories de mesures visent l'ensemble des secteurs :
industrie, production d'énergie et énergies renouvelables,
transports, bâtiment, agriculture, forêts, déchets. Une
contribution significative est demandée au secteur de la production
d'énergie dont la part des émissions de gaz à effet de
serre représente seulement 8 % des émissions totales de
notre pays. Ce programme pourrait permettre à la France, d'ici 2012,
d'éviter d'émettre 16 milliards de tonnes et de stabiliser
les émissions de gaz à effet de serre à leur niveau de
1990 (144 milliards de tonnes de carbone). En ayant recours à cette
stratégie, la France ne serait ni vendeur net, ni acheteur net de permis
d'émissions.
2. Le programme national d'amélioration de l'efficacité énergétique
Adopté par le Gouvernement le
6 décembre 2000, le nouveau
programme national
d'amélioration de l'efficacité énergétique
(PNAEE) vise à :
- réduire les conséquences des crises
pétrolières qui secouent périodiquement l'économie
mondiale ;
- renforcer l'indépendance énergétique
nationale ;
- compléter le PNLCC.
Afin de favoriser les économies d'énergie, le programme
prévoit de :
- créer un réseau d'information de proximité
géré par l'ADEME en partenariat avec les collectivités
territoriales (points Info-Energie), à destination des particuliers, des
petites entreprises et des collectivités locales (500 personnes
seront recrutées à cet effet) ;
- lancer dans les médias nationaux et régionaux une campagne
nationale d'information pour sensibiliser les Français à la
nécessité de modifier leurs comportements en matière de
consommation énergétique.
Le PNAEE comporte des mesures techniques telles que :
- la création par l'ADEME d'un fonds d'intervention pour
l'environnement et la maîtrise de l'énergie (FIDEME) qui permettra
aux PME de trouver des quasi-fonds propres pour leurs investissements
d'économie d'énergie ;
- l'institution d'un crédit d'impôt de 1.524 € pour
les particuliers et les entreprises qui feront l'acquisition d'un
véhicule fonctionnant au GPL ou d'un véhicule hybride ;
- un programme de développement des énergies renouvelables
comportant notamment la fixation de tarifs d'achat de
l'électricité produite par l'énergie éolienne,
l'hydraulique et l'incinération des ordures ménagères,
particulièrement favorables, sur lequel votre rapporteur reviendra
ci-après ;
- le financement par l'ADEME d'études préalables à
l'élaboration de plans de déplacement urbain (eux-mêmes
éligibles aux aides du ministère chargé des
transports) ;
- le développement du fret ferroviaire (projet
« d'autoroute ferroviaire » entre Lyon et Turin et aide en
faveur du transport combiné) ;
- le renforcement de exigences réglementaires relatives aux
performances thermiques des bâtiments (grâce à une
amélioration des performances énergétiques de 20 %
pour les locaux à usage d'habitation, et de 40 % pour le
tertiaire).
B. L'ACTIVITÉ DE L'AGENCE DE L'ENVIRONNEMENT ET DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE
L'Agence
de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie est le principal
outil de mise en oeuvre du PNLCC et du PNAEE. Le montant des
crédits
de fonctionnement
demandés au titre de ses activités pour
2002 reste stable à hauteur de 15,1 millions d'euros
(chapitre 45-91).
Les autorisations de programme
, qui avaient connu
un triplement entre 1998 et 1999, en passant de 14,8 à
36,9 millions d'euros, restent à ce niveau en l'an 2002. En
revanche, les
crédits de paiement
diminuent fortement de 30,5
à 12,2 millions d'euros entre la loi de finances pour 2001 et le
projet de loi de finances pour 2002. Cette baisse résulte d'une
correction des estimations de dépense de l'Agence et tiennent compte du
rythme effectif des mandatement.
Comme le montre le tableau ci-dessous, les crédits d'intervention de
l'ADEME sont destinés, pour près de 40 % aux déchets,
pour 21 % aux transports, et 16 % pour les énergies
renouvelables. Le solde de ces crédits se répartit de
façon équilibrée entre l'utilisation rationnelle de
l'énergie, le bruit et des actions transversales.
AFFECTATION DE LA DOTATION BUDGETAIRE DE L'ADEME
EPRD 2001 après DM3 (05.07.2001) |
ORIGINE BUDGETAIRE DES CREDITS |
||||
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|
THEMES D'INTERVENTION |
Recherche |
Environne-ment |
Industrie |
Autres |
TOTAL |
Déchets |
|
221,4 |
|
2,0 |
223,4 |
Transport Air |
3,9 |
102,4 |
12,9 |
0,9 |
120,2 |
Utilisation Rationnelle de l'Energie |
3,2 |
27,6 |
16,9 |
1,2 |
48,8 |
Bruit |
0,5 |
41,3 |
|
|
41,8 |
Energies Nouvelles et Renouvelables |
13,2 |
48,7 |
26,0 |
6,6 |
94,6 |
Actions transversales |
4,0 |
26,0 |
3,5 |
4,5 |
37,9 |
Action internationale |
0,2 |
1,7 |
0,9 |
6,2 |
9,1 |
TOTAL GENERAL |
25 |
469,1 |
60,2 |
21,4 |
575,8 |
Source
: Secrétariat d'Etat à
l'industrie
En mars 2001, le Conseil d'administration de l'Agence a approuvé le
contrat de plan
avec l'Etat pour la période 2000-2006. Ce
document reprend les trois orientations fixées par le projet
d'entreprise de l'ADEME, à savoir :
- développer une économie du déchet à haute
qualité environnementale ;
- poursuivre et amplifier un effort durable de maîtrise de
l'énergie ;
- améliorer les performances des transports et réduire les
pollutions de l'air.
Des engagements qualitatifs figurent dans le contrat. Ils portent notamment sur
la gestion des procédures, et répondent à des observations
formulées par l'IGF lors d'un récent contrôle à
l'instar de :
- l'optimisation du circuit de la dépense (tenue d'un portefeuille
de projets en préparation, mise en place d'indicateurs
budgétaires, suppression des « journées
complémentaires » pour l'engagement des crédits) ;
- l'amélioration du contrôle interne, avec la création
d'un service de l'inspection générale ;
- l'optimisation des procédures de passation des marchés
(formalisation de la procédure d'achat en dessous du seuil de
consultation de la commission des marchés, création d'une cellule
chargée du suivi de la politique des achats, présentation d'un
rapport à la commission des marchés sur la totalité des
marchés) ;
- l'amélioration de la gestion de l'activité des
personnels ;
- la gestion des ressources humaines grâce à la mise en place
d'un référentiel des métiers et d'un
référentiel des compétences du personnel ;
- enfin, la gestion de l'action internationale avec le
développement d'un outil de comptabilité analytique et du suivi
de l'activité des contrats sur recettes externes.