II. LA DIFFUSION DE L'INNOVATION DANS LES PETITES ET MOYENNES INDUSTRIES
Les aides du ministère de l'industrie font l'objet d'une gestion partagée, selon un principe de spécialité, entre l'échelon régional (DRIRE) et l'échelon central. Le niveau régional assure le soutien des PMI, essentiellement au travers des actions figurant dans les contrats de plan Etat-Régions. Les services centraux gèrent plutôt les aides accordées aux projets de coopération (recherche industrielle, essentiellement).
A. LES ACTIONS DÉCONCENTRÉES
La
majeure partie des actions sont désormais contractualisées avec
les collectivités locales dans les contrats de plan Etat-Régions.
La participation des régions permet d'obtenir un quasi doublement des
crédits accordés par l'Etat au titre du développement
industriel
, voire un quadruplement théorique (compte tenu des
règles européennes de quotité de financement nationaux) de
ceux-ci dans le cas d'opérations cofinancées par le Fonds
européen de développement régional (FEDER).
Ces aides, financées sur le chapitre 64-92, article 10, du budget du
ministère de l'industrie, sont centrées sur quelques
thèmes prioritaires : le renforcement de l'investissement
immatériel, la diffusion des technologies et le renforcement
technologique de l'appareil de production.
1. Le soutien à l'investissement immatériel
a) Les fonds régionaux d'aide au conseil (FRAC)
Les FRAC
ont pour objet d'inciter les PMI à
recourir à des conseils
extérieurs
et de susciter l'émergence d'une offre
régionale de conseil, par la prise en charge d'une partie des
coûts des diagnostics et audits réalisés à la
demande des entreprises par des cabinets de conseil du secteur concurrentiel.
Le tableau ci-dessous résume l'évolution des crédits
correspondants jusqu'en 2000 et fait apparaître la participation des
différents partenaires :
FONDS RÉGIONAUX D'AIDE AU CONSEIL
(en millions d'euros)
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Etat |
7,25 |
5,42 |
5,40 |
6,11 |
Région |
6,42 |
5,21 |
4,52 |
3,27 |
Europe |
1,92 |
3,07 |
2,21 |
0,31 |
Autres |
0,33 |
0,50 |
0,62 |
0,004 |
Total |
15,92 |
14,2 |
12,75 |
9,69 |
Nombre de dossiers |
2 355 |
2 090 |
1 837 |
1 357 |
Au premier semestre 2001, 599 aides ont été accordées, pour un montant de 4,335 millions d'euros (tous financements confondus), dont 2,536 millions d'euros pour la part de l'Etat.
b) Le conseil technique dispensé par un laboratoire (FRATT)3( * )
Dans le même esprit que celui des FRAC, il s'agit, avec la procédure « FRATT », de développer chez les PMI, le réflexe du recours au conseil technique dispensé par un laboratoire (essais, analyses, études, mise au point de prototypes, petites recherches, ...) et d'inciter les laboratoires à valoriser leur potentiel de recherche développement sur des projets industriels locaux.
CONSEIL TECHNIQUE PAR UN LABORATOIRE
(en millions d'euros)
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Etat |
0,52 |
0,41 |
0,59 |
0,37 |
Région |
0,24 |
0,27 |
0,42 |
0,16 |
Europe |
0,12 |
0,13 |
0,07 |
0 |
Total |
0,88 |
0,81 |
1,08 |
0,53 |
Nombre de dossiers |
82 |
86 |
105 |
70 |
Au premier semestre 2001, 17 dossiers d'aide ont été agréés, pour un montant de 0,210 million d'euros (tous financements confondus) dont 0,147 million d'euros pour la part de l'Etat.
c) L'embauche d'un cadre pour la création d'une nouvelle fonction (ARC)
Cette
procédure « ARC » vise à inciter les PMI
à renforcer, à l'occasion d'une étape importante de leur
développement, leur potentiel de matière grise par l'embauche de
personnels hautement spécialisés sur la base d'un contrat
à durée indéterminée.
Le recrutement doit être motivé par la création d'une
nouvelle fonction dans l'entreprise. Sont donc exclus du bénéfice
de l'aide les recrutements de simple remplacement ou ceux liés au
renforcement d'une fonction largement pourvue dans l'entreprise.
PROCÉDURE « ARC »
(en millions d'euros)
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Etat |
11,75 |
10,56 |
15,37 |
16,56 |
Région |
6,10 |
5,84 |
6,55 |
6,98 |
Europe |
5,09 |
7,78 |
7,03 |
0,97 |
Total |
22,94 |
24,18 |
28,95 |
24,51 |
Nombre de dossiers |
1 140 |
1 146 |
1 313 |
1 110 |
Au premier semestre 2001, 603 dossiers ont été attribués, pour un montant de 13,826 millions d'euros (tous financements confondus), dont 8,159 millions d'euros pour la part Etat.
2. Le soutien à l'investissement matériel : le Fonds de développement des PMI (FDPMI)
Le Fonds
de développement des PMI (FDPMI), dont les financements sont
prioritairement destinés aux zones défavorisées, a pour
vocation d'encourager le développement des PMI en favorisant
l'élévation de leur niveau technologique
et de leur
compétitivité. Les investissements soutenus doivent s'inscrire
dans un projet global de développement et représenter un effort
significatif de la part de l'entreprise.
Le FDPMI a soutenu 1.844 projets en 2000, pour un montant de
95,47 millions d'euros. La plupart des projets sont des projets de
modernisation de l'entreprise (70 %). Les investissements de capacités
(extension d'activité) viennent ensuite, représentant 20 % des
projets. Enfin, les créations d'activités nouvelles concernent 8
% des projets en 2000.
Les chiffres confirment que
l'aide à l'investissement matériel
bénéficie très largement aux plus petites
entreprises
: 53,2 % des entreprises aidées comptent moins
de 20 emplois et 87,8 % moins de 50 emplois.
Des études d'évaluation du ministère de l'industrie
montrent que 1 million d'euros de subvention au titre du FDPMI conduit
à créer de 60 à 90 emplois stables. On peut ainsi
estimer de 6.000 à 9.000 le nombre d'emplois qui seront
créés suite aux interventions réalisées en 2000 au
titre du FDPMI (95,47 millions d'euros).
Les crédits demandés pour 2002 au titre du FDPMI sont de
76,38 millions d'euros, soit la même enveloppe que celle
demandée en 2001.
B. LA PROCÉDURE « ATOUT »
1. L'objectif : diffuser les techniques
La
procédure ATOUT de diffusion des techniques, créée il y a
plus de dix ans, vise à accélérer la diffusion dans
le tissu des PMI de techniques fondamentales pour la
compétitivité des entreprises
. Au début, quatre
techniques ont été visées : les composants
électroniques (programme « PUCE »), les
matériaux (programme « PUMA »), les nouvelles
technologies de production (programme « DROP ») et
l'intégration informatique (programme « LOGIC »).
D'autres techniques fondamentales pour la compétitivité des
entreprises peuvent à présent être prises en compte, dans
le cadre de la nouvelle circulaire du 28 février 2000 relative
au programme ATOUT, en particulier les technologies liées à
l'informatique et à la communication de l'entreprise
.
Cette procédure est partie du constat, effectué il y a
dix ans, que certaines technologies étaient encore peu
utilisées en France par les PMI, alors qu'elles sont
maîtrisées par les grandes entreprises et les entreprises
étrangères.
Or, le niveau technologique d'un pays n'est pas seulement celui de ses
réussites les plus spectaculaires, mais également celui de
l'ensemble de ses entreprises, et notamment les PMI. Au delà de ces
entreprises de pointe innovantes telles que celles aidées par l'ANVAR,
il existe un vaste ensemble de PMI, de niveau technologique modeste, dont la
modernisation est urgente.
Avec ATOUT, il s'agit d'encourager les PMI à faire un saut
technologique, même si intrinsèquement le projet ne
présente pas un caractère de novation exceptionnel. Le
critère déterminant est l'ampleur des progrès pour
l'entreprise.
2. Une aide versée sous forme d'avance remboursable
Les
aides apportées par cette procédure correspondent :
- soit à la phase de faisabilité, qui inclut les
opérations permettant à une entreprise de décider de
l'opportunité technico-économique d'un projet ;
- soit à la phase de réalisation, qui inclut par exemple des
opérations de recherche et développement préalables
à l'investissement de production ou encore la formation
spécifique à l'exécution du projet.
Ces deux phases sont soutenues à hauteur de 50 % des dépenses
éligibles de l'entreprise.
Pour un même projet, depuis l'année 2000, le montant des aides
accordées pour la phase de faisabilité et pour la phase de
réalisation est plafonné à 200.000 euros.
Cette
aide est versée sous la forme d'une avance remboursable
. Toutefois,
pour la phase de faisabilité, l'aide peut être accordée en
tout ou partie sous forme de subvention, limitée à
40.000 euros.
Pour pouvoir bénéficier de cette aide, l'entreprise doit avoir
moins de 2.000 personnes et ne pas être la filiale d'un grand
groupe. Elle doit aussi être en situation financière saine.
NOMBRE
ET MONTANT DES PROJETS RETENUS EN 2000
(TOUS FINANCEMENTS
CONFONDUS)
|
Nombre de dossiers |
Montant
|
PUCE |
100 |
4,56 |
PUMA |
90 |
3,72 |
LOGIC |
293 |
10,60 |
DROP |
111 |
4,54 |
Nouveau programme |
122 |
5,31 |
TOTAL |
716 |
28,73 |
Les crédits engagés pour « ATOUT » proviennent pour la majorité de l'Etat. D'autres financements sont toutefois mobilisés, provenant soit des régions, soit de crédits européens.
PROCÉDURE « ATOUT »
(en millions d'euros)
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Etat (Chapitre 64-92-20) |
23,77 |
30,19 |
32,52 |
24,77 |
Régions |
2,72 |
3,41 |
2,32 |
3,14 |
Europe |
2,73 |
4,51 |
5,68 |
0,82 |
Total |
29,22 |
38,11 |
40,52 |
28,73 |
Nombre de dossiers |
742 |
944 |
1 007 |
716 |
Pour 2002, les crédits demandés au titre de la procédure ATOUT s'élèvent à 32,01 millions d'euros en autorisations de programmes, comme en 2001. Ils correspondent aux engagements inscrits dans les contrats de plan Etat-régions.