CHAPITRE IER -
PANORAMA DE L'OUTRE-MER FRANÇAIS
I. L'ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE DES DÉPARTEMENTS D'OUTRE-MER EN 2000
A. LA MARTINIQUE : UNE CROISSANCE INÉGALE SELON LES SECTEURS
L'année 2000 a été, sur le plan
social,
beaucoup plus calme que 1999 et, avec le passage aux 35 heures,
l'évolution des salaires est restée modérée. La
hausse des prix a été inférieure à celle de la
métropole, résultant en partie de l'augmentation du prix des
produits pétroliers.
Sur le plan sectoriel, les performances des activités liées
aux échanges extérieurs, comme le tourisme, ont été
décevantes, à l'exception des secteurs de la banane et du rhum.
En revanche, les activités relevant de la demande locale, comme le
commerce et le BTP, connaissent des résultats encourageants. Le secteur
du BTP est porté par la commande publique évaluée à
305 millions d'euros (2.001 millions de francs) pour la
réalisation de grands chantiers d'équipement.
1. L'activité des principaux secteurs économiques
En matière agricole
, la valeur de la
production
agricole finale s'est élevée à 301,90 millions
d'euros (1.980,33 millions de francs) en 1999, en diminution de
1,5 % par rapport à 1998.
Une meilleure valorisation de la production légumière et, dans
une moindre mesure, de la canne et des cultures florales n'a pas
compensé la réduction significative observée dans la
filière banane (- 14,53 millions d'euros, soit - 95,31
millions de francs), du fait de la baisse des cours.
Mais les exportations de banane en volume ont progressé en 2000,
atteignant 268.455 tonnes contre 265.524 tonnes en 1999.
Cette croissance ne doit cependant pas masquer la faiblesse structurelle de ce
secteur, qui traverse une période difficile liées aux
condamnations successives, de l'Europe par l'organisation mondiale des
marchés (OMC), à propos des règles communautaires
commerciales appliquées à cette production.
La production de sucre en diminution de 14 % (5.478 tonnes contre
6.341 tonnes en 1999), se limite à la seule satisfaction des
besoins locaux.
La production de rhum est en nette progression (+16,9 %), mais la demande
élevée en canne de la part des distilleries, pour accroître
leur niveau de stock, n'est pas encore totalement satisfaite. Les ventes en
direction de la métropole continuent d'augmenter pour atteindre
45.559 hectolitres contre 43.171 hectolitres en 1971, et les ventes
sur le marché local sont orientées favorablement depuis 1998. En
revanche, les ventes hors métropole, qui représentent une faible
part, sont en forte baisse (-23 %).
En Martinique,
le
secteur du BTP
occupe une place
importante dans l'économie locale. Avec 10.400 actifs en 1998, il
emploie 9 % du total des actifs occupés et réalise
7,4 % de la valeur brute ajoutée marchande.
Le secteur de la construction a bénéficié durant
l'année 2000 d'une conjoncture économique et sociale encore bien
orientée, après une année 1999 plus que satisfaisante.
Selon la cellule économique du BTP, la commande publique (appels
d'offres attribués en 2000) aurait avoisiné près de
305 millions d'euros (2.001 millions de francs).
La réalisation d'infrastructures d'envergure constitue le principal
moteur de l'embellie économique du secteur BTP depuis deux ans. On peut
citer, notamment, la construction des lycées de Ducos et de
Bellefontaine, le port de plaisance de l'Etang Z'Abricots et la ZAC Perrinon
à Fort de France notamment.
Fin 2000,
l'offre d'hébergement touristique
de la
Martinique comprenait 8.730 unités d'hébergement (dont
6.770 chambres d'hôtels, résidences de tourisme et villages
de vacances et 1960 en gîtes, meublés et villas). La
capacité d'hébergement de la Martinique a augmenté
d'environ 50 % au cours des huit dernières années.
548.000 touristes de séjour non plaisanciers ont été
accueillis en 2000, ce qui représente 7.000.000 nuitées
(dont 2.000.000 nuitées en hôtels, résidences de tourisme
et villages de vacances).
Il convient d'y ajouter les 44.800 plaisanciers ayant
fréquenté les bases de la baie de Fort de France et du Marin et
289.500 croisiéristes venus lors de 306 escales de bateaux de
croisière. Mais le nombre des visiteurs croisiéristes a
reculé de 14,6 % en 2000 et le nombre moyen de passagers par bateau
est passé de 1.241 en 1998 à 1.040 en 1999 et à 946 en
2000.
Au total, la Martinique a reçu, en 2000, 928.200 visiteurs (contre
993.450 en 1999),
ce qui marque, pour la deuxième année
consécutive, un recul de fréquentation après une longue
période de croissance
. Une première statistique portant sur
les quatre mois de janvier à avril 2001 révèle un
nouveau recul de 8,3 %.
L'image de marque de la Martinique doit en effet être revalorisée
pour enrayer la démarche de certaines compagnies maritimes qui ont
supprimé l'escale de Fort-de-France au profit d'autres îles de la
Caraïbe.
Plusieurs facteurs sont avancés pour expliquer ces résultats
plutôt décevants ; on peut citer la politique des
transporteurs aériens, qui réduisent l'offre de sièges, en
raison des restructurations intervenues dans le secteur, la très vive
concurrence des prix pratiqués à Cuba et Saint-Domingue, une
promotion insuffisante et plus généralement une politique
touristique mal coordonnée.
2. Une situation sociale qui s'améliore
Malgré un indicateur de chômage qui reste
élevé (26 % de la population active), la reprise de l'emploi
amorcée en 1999 se confirme en 2000, et le nombre de chômeurs
diminue de 10,6 %.
Cette diminution résulte d'évolutions contrastées. On
constate ainsi une forte augmentation du nombre d'inscriptions à l'ANPE
(+30,6 %), mais également une progression des offres d'emplois
(+12,2 %) et surtout une hausse des placements réalisés par
l'ANPE (+11,6 %) ce qui témoigne d'une meilleure adéquation
entre l'offre et la demande d'emplois.
On enregistre, par ailleurs,
une forte baisse
du nombre de
chômeurs de moins de 25 ans
(-21 %) et de
ceux de
plus de cinquante ans
-dans une moindre proportion. Enfin,
la baisse du
nombre de chômeurs de longue durée
est très
marquée,
ces derniers représentant 53 % des
chômeurs en 2000 contre 62 % en 1999.
Malgré la reprise économique en 2000, 30.000 personnes
ont bénéficié du revenu minimum d'insertion (RMI) soit
une augmentation de 6 %.
L'effectif des allocataires du RMI
représente 17,8 % de la population active fin 2000, contre
16,4 % en moyenne dans les DOM et 3,4 % en métropole.
3. Un déficit structurel de la balance commerciale
En 2000, malgré un taux de progression des exportations plus important que celui des importations, le déficit du solde commercial atteint près de 1.448 millions d'euros (9,5 milliards de francs) en 2000, en augmentation de 7 %. Mais le taux de couverture s'est amélioré, atteignant 16,9 % en 2000.
En millions d'euros
|
1998 |
1999 |
2000 |
Variations 2000/1999 |
Importations |
1 523 |
1 617 |
1 742 |
7,8 % |
Exportations |
256 |
261 |
294 |
12,6 % |
Balance commerciale |
- 1 267 |
- 1 355 |
- 1 448 |
6,8 % |
Taux de couverture |
16,8 % |
16,1 % |
16,9 % |
4,5 % |
Source : Direction générale des douanes
B. LA GUADELOUPE : UNE NOTE OPTIMISTE POUR 2000 À CONFIRMER
Dans le prolongement de l'année 1999, l'année 2000 s'est achevée sur une note optimiste, la plupart des secteurs d'activité ayant enregistré une amélioration de leur chiffre d'affaires. La reprise économique a eu des effets positifs sur la situation de l'emploi et, en conséquence, le climat d'apaisement social observé en 1999 se poursuit en 2000.
1. Une hausse de l'activité dans la plupart des secteurs économiques
Les exportations
de bananes
ont augmenté
par
rapport à 1999 pour atteindre un niveau jamais égalé
depuis 1994 (87.896 tonnes en 2000 contre 81.779 en 1994). La
filière cannière a enregistré une campagne
légèrement moins bonne que l'année
précédente. La réduction de la quantité de canne
broyée n'a cependant pas eu d'impact sur la production du sucre qui
s'élève à 66.154 tonnes, en hausse de 1,5 % en
raison de l'amélioration du rendement moyen « tel
quel ». Alors que la production de rhum a légèrement
diminué, la commercialisation a augmenté de 7,5 % en un an,
permettant ainsi d'écouler une partie des stocks.
Le secteur de la pêche demeure peu structuré, mais la
filière affiche de bons résultats pour l'année 2000 avec
une augmentation de la production de 10 %. La production aquacole est
restée stable. L'avenir s'annonce cependant prometteur puisque de
nouvelles espèces de poissons devraient être
commercialisées au cours de deux prochaines années.
Dans le domaine du bâtiment et travaux publics
, les carnets
de commande sont restés bien garnis, et même davantage par rapport
à 1999, grâce au secteur de la maison individuelle et du logement
social dont les financements (LBU) ont été consommés
intégralement. Par ailleurs, la commande publique a été
forte tant pour les bâtiments que pour les infrastructures
routières. Les charges qui s'étaient alourdies pendant le premier
semestre se sont allégées dans la deuxième partie de
l'année alors que les trésoreries, bien que s'améliorant
au second semestre, sont restées tendues notamment à cause de la
longueur des délais de paiement.
Au cours de l'année 2000,
le
secteur industriel
a
globalement enregistré une hausse de son niveau d'activité,
l'industrie des biens de consommation restant la principale composante de
l'industrie guadeloupéenne.
S'agissant du tourisme
, la Guadeloupe offrait
12.000 unités d'hébergement à la fin de 2000 (dont
9.800 en hôtels, résidences de tourisme et villages de vacances et
2.200 en meublés, villas et gîtes ruraux), ce qui
représente un recul de 2 % par rapport à la capacité
d'hébergement de 1999 (fermeture de plusieurs établissements
à Gosier et Sainte-Anne avec réouverture prévue en fin
2001) mais une augmentation de plus de 80 % de l'offre
d'hébergement en 11 années. 43 % de la capacité
d'hébergement du département de la Guadeloupe sont
concentrés à Saint Martin et Saint Barthélémy.
On estime que la Guadeloupe a reçu 790.000 clients, dont 69 % sont
français, pour des séjours non plaisanciers en 2000 contre
730.000 en 1999, ce qui a représenté 9.000.000 nuitées
dont 2.500.000 nuitées hôtelières.
La durée moyenne de séjour reste de l'ordre de 5,8 jours.
A ces touristes de séjour, il convient d'ajouter les
392.000 croisiéristes venus à Pointe-à-Pitre en 2000
(379.000 en 1999, 418.000 en 1998 et 610.500 en 1996), ce qui marque un recul
de 35,8 % en quatre ans mais une remontée de 3,5 % par
rapport à 1999, 61.400 croisiéristes à
Saint-Barthélémy (74.000 en 1999). Plus de 80 % de ces
croisiéristes sont des Nord Américains et 15 % des
Européens de l'Ouest.
Le nombre des plaisanciers recensés en Guadeloupe était en 2000
de l'ordre de 55.000, 70 % d'entre eux étant des étrangers
(Nord-américains, Allemands et Italiens notamment).
2. L'amélioration de la situation sociale
Grâce à la reprise économique qui
s'est
dessinée en 2000, on enregistre une diminution du taux de chômage
de 10,2 % en 2000. L'amélioration de la situation de l'emploi est
plus favorable aux jeunes de moins de 25 ans.
Avec 47.842 demandeurs
d'emploi, le taux de chômage s'établit à 24,9 % de la
population active en diminution de 4,6 points
. Le climat social s'est
apaisé, compte tenu du dynamisme de l'activité économique,
mais la nature des conflits a changé, ceux-ci durant plus longtemps.
L'augmentation du nombre des allocataires du RMI s'est ralentie en 2000,
les bénéficiaires s'établissant à 29.338
personnes.
3. Une balance commerciale structurellement déficitaire
En millions d'euros
|
1998 |
1999 |
2000 |
Importations |
1 632 |
1 580 |
1 820 |
Exportations |
107 |
144 |
138 |
Balance commerciale |
- 1 524 |
- 1 436 |
- 1 681 |
Taux de couverture |
6,6 % |
9,1 % |
7,6 % |
Source
: Direction régionale des
douanes
Le solde commercial reste structurellement déficitaire, évoluant
d'année en année au gré du niveau des productions
agro-industrielles.
C. LA GUYANE : UNE PROGRESSION DE L'ACTIVITÉ DÉCEVANTE
En 2000,
et malgré un environnement national et international porteur, la
progression de l'activité économique est décevante,
après une année 1999 globalement orientée à la
hausse.
La croissance a été portée essentiellement par les
dépenses de consommation des ménages.
1. Des résultats contrastés selon les secteurs d'activité
L'année 2000 a été marquée
par le
dynamisme des
activités spatiales
à la faveur d'une
reprise du marché commercial du transport spatial. Ainsi,
30 satellites ont été lancés en 2000 contre seulement
21 en 1999. Avec 12 lancements, Arianespace a assuré plus de
50 % de ces mises en orbite. Un tiers des tirs ont été
assurés avec des lanceurs Ariane 5. L'année 2000 a
également été riche en commandes puisqu'un record de
25 contrats nouveaux a été établi pour le lancement
de 16 satellites et 9 engins spatiaux de desserte de la Station spatiale
internationale. D'importants investissements ont également
été réalisés en 2000 pour adapter les installations
au sol et préparer l'arrivée des nouvelles versions d'Ariane 5
prévues à l'horizon 2002.
Le secteur du
bâtiment
, très largement
dépendant de la commande publique, a enregistré un repli en 2000
après une année 1999 orientée à la hausse. Les
engagements de travaux au titre de la commande publique se sont
élevés à 150,47 millions d'euros (987 millions
de francs) contre 164,19 millions d'euros (1.077 millions de francs)
en 1999, soit une diminution de l'ordre de 8,4 %. Cette évolution
défavorable résulte des retards pris dans la programmation
2000-2006, du nombre important d'appels d'offres infructueux, lié
à la faiblesse des prix plafonds imposés dans le cadre de
certains marchés publics, des difficultés à trouver des
entreprises sur certains chantiers, notamment dans les communes de
l'intérieur et de la pénurie de réserves foncières
aménagées.
Le secteur de la
pêche
subit depuis deux ans une diminution
sensible de son activité en raison de la raréfaction de la
ressource halieutique et de la diminution de la taille des prises. Il affecte
la production et les exportations et engendre des difficultés
financières au niveau des armements. Les conditions climatiques,
l'existence de cycles dans le renouvellement de la ressource, des
méthodes de pêche inadaptées, ou la concurrence
d'équipages étrangers sont autant de causes avancées pour
expliquer cette tendance défavorable. En 2000, les prises de crevettes
ont enregistré une diminution de l'ordre de 27 %, les exportations
reculant par ailleurs de 26 % en valeur. De même, la pêche de
vivanneaux s'est contractée de 23 % et les exportations de poissons
diminuent parallèlement de 9 %. Dans ce contexte, le plan de
désendettement de la filière artisanale crevettière semble
bloqué. Des efforts de modernisation du secteur sont néanmoins
réalisés avec l'aide notamment des financements publics.
Après une année 1999 particulièrement
décevante, l'année 2000 ne présente pas
d'amélioration pour la filière
riz
qui a souffert des
mauvaises conditions climatiques du premier semestre. Sur l'ensemble des deux
cycles, la production de riz a reculé de 2 % en 2000 (après
- 21 % en 1999) en dépit d'une augmentation des surfaces
ensemencées de l'ordre de 12 %. Les exportations de riz ont en
conséquence chuté sensiblement, de 24 % en volume et de
31 % en valeur.
En ce qui concerne le
tourisme
, la capacité
d'hébergement de la Guyane est de l'ordre de 1.450 unités (dont
1.272 chambres pour les 28 hôtels classés du
département). 88 % de ces chambres sont situées dans
l'île de Cayenne et dans la zone de Kourou-Sinnamary.
La fréquentation touristique représente près de
70.000 touristes en 2000. 65 % de ces touristes viennent de
métropole et 20 % des Antilles françaises. Il s'agit soit
d'un tourisme de découverte en forêt équatoriale par le
biais de la descente des fleuves, soit de séjours à l'hôtel
de la part de personnes venues en Guyane pour affaires ou lors des lancements
des fusées européennes. Le comité du tourisme de la Guyane
a mis en place des mesures destinées à renforcer
l'activité touristique.
La
production aurifère
, qui restait inférieure
à une centaine de kilos dans les années 1970, s'est
progressivement développée au cours des années 1980 pour
atteindre, 4.900 kg en 1999 et 6.700 kg en 2000.
L'inventaire minier, commencé en 1975, a permis au Bureau de recherches
géologiques et minières (BRGM) d'explorer à ce jour
environ 52 % du territoire du département, les résultats
disponibles ayant confirmé la possibilité d'une exploitation
industrielle de l'or primaire.
Compte tenu de la technicité et des capitaux nécessaires, seules
des compagnies internationales spécialisées peuvent
prétendre à ce marché. Certaines d'entre elles ont d'ores
et déjà créé des filiales françaises en
Guyane, dont Guyanor Ressources SA (filiale de la société
canadienne Golden Star), ASARCO Guyane française (filiale de la
société américaine ASARCO) ou encore le groupe minier
australien West Mining Corporation.
L'exploitation industrielle reste subordonnée aux résultats des
recherches concernant la teneur des gisements ainsi que l'importance de leur
continuité ou discontinuité.
En 2000, l'exploration devrait connaître de nouvelles perspectives avec
l'accord de partenariat conclu entre, d'un côté, les
sociétés Guyanor ressources S.A. et Golden Star Ressources et, de
l'autre côté, le groupe Rio Tinto pour l'avancement du projet
aurifère Paul-Isnard.
2. Une situation sociale fragilisée
La
fin de l'année 2000 a été marquée par une
succession de conflits sociaux, ce qui a engendré une hausse
générale du sentiment d'insécurité.
Néanmoins, les principaux indicateurs socio-économiques sont
restés, dans l'ensemble, correctement orientés.
Le recul du chômage amorcé en 1999 s'est accentué
au cours de l'année 2000 avec une diminution de 8,6 %.
Avec une
nouvelle baisse de plus de 20 %, les jeunes ne représentent plus
que 14 % des demandeurs d'emploi. Au 31 décembre 2000, le taux de
chômage s'établit à 18,7 %, soit 1,7 point de
moins qu'à la fin de l'année précédente.
Mais le nombre d'allocataires du RMI a augmenté de 5,1 % et
la population bénéficiaire représente plus de 13 % de
la population du département.
3. Une nouvelle aggravation du déficit commercial
Le taux de couverture (hors spatial) des importations par les exportations s'est légèrement dégradé pour s'établir à 19,9 %, soit - 0,4 point. Cette évolution reflète principalement la progression importante des importations en valeur (+ 18,9 %), liée pour partie au renchérissement du dollar par rapport à l'euro conjuguée à l'augmentation des prix des hydrocarbures. L'accroissement de la valeur des exportations (+ 16,4 %) est imputable pour l'essentiel aux activités aurifères. Sous l'impulsion des importations, le déficit commercial s'est aggravé de 19,5 %.
En millions d'euros
|
1998 |
1999 |
2000 |
Importations globales |
536,76 |
519,11 |
618,40 |
Exportations globales |
111,05 |
105,76 |
123,06 |
Balance commerciale globale |
- 425,71 |
- 413,35 |
- 495,34 |
Taux de couverture hors activité spatiale |
20,7 % |
20,4 % |
19,9 % |
Source : Direction régionale des douanes
D. LA RÉUNION : CROISSANCE DE L'ACTIVITÉ EN 2000
Le département a bénéficié, au premier semestre 2000, de l'amélioration conjoncturelle initiée en 1999, la consommation et l'investissement ayant dynamisé en relative synergie l'activité économique.
1. Les secteurs d'activité ont connu des évolutions contrastées
Après une campagne
sucrière
1999-2000
exceptionnelle, la campagne 2000-2001 s'inscrit en baisse de 6 % avec
1.821 milliers de tonnes de cannes broyées, retrouvant ainsi le
niveau de la moyenne décennale. Les conditions climatiques
défavorables expliquent ces résultats en retrait.
La campagne rhumière a été caractérisée en
2000 par une augmentation de 8,8 % de la production, incluant une
progression de 51,8 % des rhums légers. Les exportations de
l'alcool issu de la canne ont augmenté de 12,7 % alors que les
ventes sur le marché local ont diminué de 4,1 % pour la
deuxième année consécutive.
Au sein des
autres filières végétales
, les fruits
et légumes apparaissent comme les principales productions agricoles de
l'île en terme de valorisation hors subventions (39,1 %). La
production légumière couvrirait ainsi plus de 80 % des
besoins de la population réunionnaise.
La situation des cultures d'exportation traditionnelles s'avère en
revanche plus incertaine, la production de géranium atteignant un palier
après trois années de croissance. La conjoncture pour la
filière vanille est, en revanche, beaucoup plus porteuse après
les dégâts occasionnés dans les plantations par un cyclone
à Madagascar, portant le prix mondial de 35 à 140 USD/kg.
Cette amélioration ne devrait être que passagère, une fois
la production malgache rétablie.
Parallèlement, les filière d'élevage ont été
marquées par la succession des crises alimentaires en métropole.
S'agissant de l'exploitation des ressources halieutiques, les prises ont
fortement augmenté tant en quantité qu'en valeur, les recettes
procurées par les exportations ayant dépassé pour la
première fois en 2000 les dépenses d'importations.
Au sein du
secteur secondaire
, les enquêtes de conjoncture
trimestrielles réalisées par l'IEDOM ont mis en évidence
des résultats stables pour l'ensemble de l'industrie. Néanmoins,
certains sous-secteurs comme les branches des produits chimiques et du
plastique ont subi l'accroissement du coût des produits
pétroliers, qui a pesé sur leur marge. On enregistre par ailleurs
une diminution régulière, depuis le début de la
décennie, du poids de l'agroalimentaire, fleuron de l'industrie
réunionnaise, en termes tant de chiffre d'affaires réalisé
que d'effectif employé.
Par ailleurs, l'artisanat, composante essentielle de l'économie
réunionnaise, aurait généré en 2000 un volume
d'affaires de 806 millions d'euros (5,3 milliards de francs), en
croissance de 10,5 % par rapport à l'année
précédente. Le secteur poursuit sa restructuration et a
engagé des investissements significatifs pour améliorer sa
productivité et lutter contre la concurrence.
L'activité des entreprises de
bâtiment et travaux publics
a
été très satisfaisante en 2000, malgré un niveau
décevant des engagements de la ligne budgétaire unique (LBU) dans
le logement social. Les autres marchés traditionnels du secteur ont pu
servir d'alternative, comme en 1998.
Enfin, le secteur
touristique
présente en 2000 des
résultats très satisfaisants, avec un nombre de touristes en
croissance de 9,1 %. Le taux de fréquentation hôtelière
s'est amélioré de 0,9 point, dépassant ainsi le
niveau record de 1998.
Il convient de retenir que les recettes du tourisme
estimées à 320 millions d'euros (2.099 millions de francs) sont
supérieures de 40 % à la valeur totale des exportations de
marchandises produites à La Réunion
.
2. L'amélioration de la situation sociale
L'année 2000 se traduit par une
accélération de la baisse du nombre de chômeurs
(-3,1 %),
qui fait suite à la relative stabilité
observée en 1999, le nombre de demandeurs d'emploi s'élevant fin
2000 à 91.999. Cette amélioration semble plus liée
à la conjoncture qu'à la mise en place de nouveaux contrats
aidés, ce qui constitue un signal très positif pour l'avenir.
Néanmoins, la Réunion occupe toujours la première place
des régions françaises pour son taux de chômage
(32,4 %) au 31 décembre 2000.
La progression du nombre d'allocataires du Revenu minimum d'insertion a
été contenue à +2,6 %. 63.417 personnes en
bénéficiaient, fin 2000, ce qui représente 8,7 % de
la population totale de l'île.
3. Une légère augmentation du déficit de la balance commerciale
(millions d'euros)
|
1998 |
1999 |
2000 |
Importations |
2 341 |
2 419 |
2 721 |
Exportations |
186 |
193 |
227 |
Balance commerciale |
-2 155 |
-2 226 |
-2 495 |
Taux de
couverture
|
|
|
|
Source
: Direction régionale des
douanes
Le déficit de la balance commerciale s'est accru en 2000 de 12 %,
mais le taux de couverture s'améliore très
légèrement de 0,3 points.
E. SAINT-PIERRE ET MIQUELON
1. Une économie dominée par les problèmes de reconversion et de diversification
La
réduction de 33 %
du quota de pêche
à la morue
pour la saison d'avril 2000 à mars 2001, en raison de la
fragilité de la ressource, a entraîné une diminution de la
pêche industrielle et de l'activité de transformation du poisson
d'Interpêche. Seule la pêche artisanale, avec des prises plus
diversifiées, affiche de meilleurs résultats.
La commande publique a baissé avec l'achèvement, en
septembre 1999, du chantier de construction de l'aéroport de la
Pointe Blanche. Des retards de paiement ont entraîné une crise de
trésorerie des entreprises. La construction privée a, par contre,
connu une embellie avec 59 permis de construire de résidences
principales délivrés en 2000 contre 27 en 1999.
S'agissant du secteur touristique
, près de
15.000 touristes ont séjourné à
Saint-Pierre-et-Miquelon en 2000 (+20,5 % par rapport à 1999),
principalement d'origine nord-américaine, dont 3.200
croisiéristes pour une escale d'une journée. L'archipel dispose
désormais d'un aéroport de classe III qui constitue un
véritable atout pour le développement touristique.
2. Un marché du travail sans réelle amélioration
Comme en 1999, la situation du marché du travail
ne
s'est pas améliorée en 2000.
Avec 361 personnes
inscrites, le nombre de demandeurs d'emploi a augmenté de 7,8 % en
moyenne annuelle,
du fait notamment d'une moindre embauche dans le BTP
.
Le nombre de bénéficiaires du RMI est resté stable
en 2000, avec 39 allocataires.
3. Une balance commerciale toujours très déficitaire
En millions d'euros
|
1998 |
1999 |
2000 |
%
|
Importations |
54,746 |
56,634 |
63,603 |
+12 |
dont Union européenne |
25,487 |
24,844 |
24,674 |
-1 |
Exportations |
5,819 |
7,687 |
10,846 |
+41 |
dont Union européenne |
0,213 |
0,534 |
1,407 |
+163 |
Solde commercial |
- 48,927 |
- 48,947 |
- 52,758 |
+7,78 |
Taux de couverture |
10,6 % |
13,6 % |
17,1 % |
- |
Source
: Service des Douanes
En raison de l'importante progression de la valeur des exportations
principalement de poisson, entré en admission temporaire et
commercialisé aux Etats-Unis et au Canada,
le taux de couverture
progresse, pour atteindre 17,1 % en 2000.
Néanmoins, le déficit commercial se creuse et atteint
- 52,75 millions d'euros, en progression de 7,78 %.