G. LA SITUATION ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE
1. La situation comptable de l'entreprise et du groupe
Le
« retour à l'équilibre » obtenu en 2000 aura
été, hélas, de courte durée pour la SNCF.
Après un résultat net de +68 millions d'euros l'année
dernière, l'entreprise ferroviaire devrait, en effet, enregistrer en
2001 une perte de quelque 160 millions d'euros soit plus de
1 milliard de francs !
Pour expliquer ces mauvais résultats, le président de la SNCF a
récemment évoqué plusieurs causes et notamment :
- les dépenses de lancement du TGV Sud-Est (500 millions
d'euros environ) ;
- la « montée en puissance » des 35 heures
(qui a fait passer la masse salariale de 6,9 à 7,4 milliards
d'euros de 2000 à 2001) ;
- la grève de mars-avril 2001 ;
- le ralentissement économique mondial.
Les principaux résultats de la SNCF pour l'exercice 2000 et les
prévisions établies pour 2001 sont fournis dans le tableau
ci-après, en francs et en euros.
en millions de francs
Situation financière de la SNCF
|
2000
|
2001
|
Chiffre
d'affaires
|
94 119
|
94 287
|
en millions d'euros
Situation financière de la SNCF
|
2000
|
2001
|
Chiffre
d'affaires
|
14 348
|
14 374
|
La SNCF
est présente dans le capital de 646 sociétés dont 568 sont
portées par SNCF Participations. En 2000, le chiffre d'affaires
consolidé du groupe SNCF s'est élevé à
130 milliards de francs(19,84 milliards d'euros) contre
107 milliards de francs (16,3 milliards d'euros) en 1999.
Le volume des opérations réalisées à
l'intérieur du groupe est de 11,1 milliards de francs
(1,69 milliards d'euros) en 2000 dont 3,58 milliards de francs
(54,58 millions d'euros) consacrées par la SNCF aux achats de
prestations à ses filiales.
Les filiales de la SNCF s'articulent autour de trois branches : transport de
voyageurs ; transports de marchandises ; infrastructure, valorisation du
patrimoine et du savoir-faire. Les résultats par activité pour
l'exercice 2000 sont les suivants :
En millions d'euros |
Transport de voyageurs |
Transport de marchandises |
Infrastructure, valorisation du patrimoine et savoir faire |
Groupe consolidé |
|||||
Chiffre d'affaires |
8 562 |
6 152 |
4 765 |
19 839 |
|||||
Excédent brut d'exploitation |
1 130 |
184 |
291 |
1 605 |
|||||
Résultat d'exploitation |
343 |
- 69 |
133 |
407 |
|||||
En millions de francs |
Transport de voyageurs |
Transport de marchandises |
Infrastructure, valorisation du patrimoine et savoir faire |
Groupe consolidé |
|||||
Chiffre d'affaires |
56 163 |
42 716 |
31 256 |
130 135 |
|||||
Excédent brut d'exploitation |
7 412 |
1 207 |
1 909 |
10 528 |
|||||
Résultat d'exploitation |
2 250 |
- 453 |
872 |
2 670 |
La
branche «
transport de voyageurs
» regroupe les
activités des transport ferroviaire de longue distance, le transport
européen de longue distance, le transport public régional et
local, les services complémentaires au transport et enfin le transport
maritime.
Toutes les activités réalisées au sein de la branche au
cours de l'exercice 2000 affichent une forte croissance. Le chiffre d'affaires
est ainsi en hausse de 8% par rapport à 1999. Les difficultés de
l'activité de transport maritime conduisent à un résultat
d'exploitation en baisse de 6% par rapport à 1999.
En millions d'euros |
2000 |
1999 |
Variation en % |
Chiffre d'affaires |
8 562 |
7 926 |
+ 8,0 % |
Excédent brut d'exploitation |
1 130 |
1 100 |
+ 2,7 % |
Résultat d'exploitation |
343 |
365 |
- 6,0 % |
En millions de francs |
2000 |
1999 |
Variation en % |
Chiffre d'affaires |
56 163 |
51 991 |
+ 8,0 % |
Excédent brut d'exploitation |
7 412 |
7 215 |
+ 2,7 % |
Résultat d'exploitation |
2 250 |
2 394 |
- 6,0 % |
La
branche «
transport de marchandises
» a
enregistré une évolution importante en 2000 avec la filialisation
du SERNAM. Cette branche comprend donc en 2000, outre la messagerie SERNAM, le
fret ferroviaire, le groupe GEODIS, le transport combiné, le transport
de céréales et de vrac, le transport d'automobiles et la gestion
des wagons.
En 2000, le chiffre d'affaires de
GEODIS
a progressé de
296 millions d'euros sur l'exercice. Toutefois la hausse des prix du
gazole et la mise en oeuvre des 35 heures ont
« pesé » sur les marges de ce groupe
(- 27 % en 2000 par rapport à 1999). Le résultat global
d'exploitation de la branche se trouve ainsi dégradé et a
d'ailleurs enregistré une baisse de 39 millions d'euros entre 1999
et 2000.
En millions d'euros |
2000 |
1999 |
Variation en % |
Chiffre d'affaires |
6 512 |
6 184 |
+ 5,3 % |
Excédent brut d'exploitation |
184 |
251 |
- 27,0 % |
Résultat d'exploitation |
- 69 |
- 30 |
ns |
En millions de francs |
2000 |
1999 |
Variation en % |
Chiffre d'affaires |
42 716 |
40 564 |
+ 5,3 % |
Excédent brut d'exploitation |
1 207 |
1 646 |
- 2,7 % |
Résultat d'exploitation |
- 453 |
- 197 |
ns |
Enfin, la branche « infrastructures, valorisation du patrimoine et du savoir-faire » rassemble les activités de gestion des infrastructures, de télécommunication (Telecom Développement), d'ingénierie et d'études et de gestion du parc immobilier du groupe. L'activité « télécommunication » du groupe a « tiré », en 2000, le résultat de la branche vers le haut avec une augmentation de +72,7 % par rapport à 1999.
En millions d'euros |
2000 |
1999 |
Variation en % |
Chiffre d'affaires |
4 765 |
4 325 |
+ 10,2 % |
Excédent brut d'exploitation |
291 |
313 |
- 7,0 % |
Résultat d'exploitation |
133 |
77 |
+ 72,7 % |
En millions de francs |
2000 |
1999 |
Variation en % |
Chiffre d'affaires |
31 256 |
28 370 |
+ 10,2 % |
Excédent brut d'exploitation |
1909 |
2 053 |
- 7,0 % |
Résultat d'exploitation |
872 |
505 |
+ 72,7 % |
2. La dette
Au 31
décembre 2000, l'endettement net de la SNCF s'élevait à
6,384 milliards d'euros (41,873 milliards de francs) tandis que la dette
du service annexe d'amortissement de la dette se montait à 8,930
milliards d'euros (58,580 milliards de francs), ce qui représente un
endettement total de 15,314 milliards d'euros (100,453 milliards de
francs).
La dette du
groupe SNCF
au 31 décembre 2000,
s'élevait à 25,728 milliards d'euros (168,765 milliards de
francs), contre 28,002 milliards d'euros (183,681 milliards de francs) au
31 décembre 1999.
On sait que la
loi portant création de Réseau ferré de
France
a conduit le groupe à céder en 1997 à cet
établissement 20 milliards d'euros de dette, soit environ
131 milliards de francs
, en contrepartie du transfert des
immobilisations d'infrastructure. Ce transfert a consisté en la
constatation, à l'actif du bilan du groupe, d'une créance sur le
Réseau Ferré de France, le passif restant identique.
Au 31 décembre 2000, la dette nette de la créance sur
RFF s'établissait à 7,634 milliards d'euros
(50,076 milliards de francs) contre 8,138 milliards d'euros
(53,382 milliards de francs) au 31 décembre 1999.
A cette date, la dette globale « groupe SNCF » +
« RFF » atteignait donc près de 340 milliards
de francs
.
On reste un peu « confondu » par le montant de ces
chiffres. Ne peut-on pas légitimement s'interroger sur la
capacité d'investissement du système ferroviaire à l'heure
où l'Etat se désengage et où le ferroviaire reste plus que
jamais à l'ordre du jour des programmes européens ?