II. DES MOYENS RENFORCÉS POUR LE LOGEMENT DES PERSONNES DÉFAVORISÉES
A. LES DÉPENSES DE SOLIDARITÉ PRÉVUES DANS LE BUDGET POUR 2002
C'est
principalement à partir du chapitre 46-50 que sont financées
trois mesures de solidarité pour le logement des personnes
défavorisées ; il s'agit de la participation de l'Etat aux
FSL et aux fonds d'aide aux accédants en difficulté et de la
dotation finançant l'aide à la médiation locative (AML).
Pour 2002, les montants inscrits sont fixés à
115,095 millions d'euros (754 millions de francs), en hausse de
4,85 %.
- la participation de l'Etat aux fonds de solidarité pour le
logement (FSL) atteint 82,02 millions d'euros (538,02 millions de
francs) ;
- la contribution de l'Etat au fonds national de l'aide au logement pour
l'aide aux associations logeant à titre temporaire des personnes
défavorisées s'élève à 33,075 millions
d'euros (216,96 millions de francs) en progression de 20,53 %.
1. Le fonctionnement des Fonds de solidarité pour le logement
Les ressources des FSL sont constituées des dotations et des ressources internes (reports de trésorerie, retours de prêts...).
(en
millions d'euros)
|
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 (estimation) |
Total des dotations obligatoires et participations volontaires |
121,44 |
101,33 |
112,23 |
161,17 |
157,13 |
197,27 |
Total des ressources internes |
128,80 |
154,58 |
141,59 |
129,17 |
147,89 |
183,70 |
Total des ressources disponibles sur l'année |
250,26 |
255,92 |
253,83 |
290,34 |
353,53 |
380,97 |
Source
: MELT
Les dotations obligatoires sont celles de l'Etat et des Conseils
généraux, les participations volontaires venant principalement
des ASSEDIC, des CAF, puis des communes et des organismes HLM.
A travers l'examen des recettes globales des FSL, on relève une
augmentation des reports de début d'année, qui passent de
85 millions d'euros (556 millions de francs) en 1995 à
130,7 millions d'euros (857,1 millions de francs) en 2000
2(
*
)
. En effet, plusieurs
départements ont rencontré des difficultés à
ajuster le régime des dépenses au niveau des recettes, ces
dernières ayant connu des hausses significatives avec l'augmentation de
la dotation de l'Etat, des contributions importantes des partenaires volontaire
dont les ASSEDIC. Des départements ont, par ailleurs, appliqué un
principe de précaution face au caractère aléatoire ou
exceptionnel des contributions volontaires, et par crainte d'une baisse des
dotations de l'Etat risquant de remettre en cause, à terme, une trop
importante ouverture des aides. Enfin, certains FSL ont eu une attitude
attentiste dans la période de transition entre l'ancien et le nouveau
plan départemental d'action pour le logement des personnes
défavorisées (PDALPD).
Ces reports font l'objet d'un suivi attentif et les montants des crédits
délégués ont été ajustés en fonction
de leur importance. Ils devraient mécaniquement diminuer du fait de la
baisse du montant des dotations volontaires versées par les ASSEDIC.
Mais surtout, votre rapporteur pour avis considère que cela justifie
une réflexion sur les modifications à apporter aux règles
de fonctionnement et de procédure des FSL afin que ces fonds disponibles
soient effectivement mobilisés.
Les dépenses des FSL se sont élevées à 219,6
millions d'euros (1.440,3 millions de francs) en 1999 contre 197,2
millions d'euros (1.293 millions de francs) en 1998. Les dépenses
1999 se répartissent essentiellement en 197,4 millions d'euros
(1.294,6 millions de francs) d'aides financières aux ménages pour
le maintien et l'accès, de dépenses d'accompagnement social
lié au logement (ASLL) et de subventions aux associations, contre
176,9 millions d'euros (1.160,1 millions de francs) en 1998, et en
21,3 millions d'euros (139,7 millions de francs) de frais de
fonctionnement, contre 20,2 millions d'euros (132,5 millions de
francs) en 1998.
En 1998 et 1999, l'accroissement des dépenses d'ASLL, supérieur
à 20 %, correspond au développement des politiques de
prévention des expulsions, accompagnée d'une reprise des aides au
maintien.
Il existe des politiques très différentes, en matière de
types d'aide, d'un département à l'autre, les uns
privilégiant les prêts, les autres les subventions, mais
globalement la progression des subventions se confirme :
- 60,42 % de subventions, 39,1 % de prêts et 0,4 %
d'aides sous forme de dépôts en 1999, contre 57,2 % de
subventions, 40,7 % de prêts et 2,1 % d'aides sous forme de
dépôts en 1998.
En 1996, cette répartition était respectivement de 50,9 %,
46,4 % et 2,7 %.
DÉPENSES EFFECTIVES DES FSL (DÉCAISSEMENTS)
(En millions d'euros)
ANNÉES |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000
|
aides au maintien |
51,34 |
51,82 |
51,62 |
55,89 |
63,37 |
68,45 |
aides à l'accès |
48,97 |
58,28 |
61,21 |
68,08 |
76,13 |
81,26 |
aides aux copropriétaires |
0 |
0 |
0 |
0 |
0,03 |
0,09 |
paiement de garanties |
3,41 |
4,63 |
5,61 |
6,13 |
7,06 |
7,82 |
ASLL (1) |
26,07 |
30,86 |
31,94 |
38,87 |
46,25 |
53,51 |
gestion locative |
1,28 |
1,62 |
2,01 |
2,18 |
0,44 |
0,26 |
subventions aux associations |
3,06 |
4,6 |
5,69 |
5,7 |
4,07 |
5,66 |
fonctionnement |
12,23 |
15,05 |
16,48 |
20,21 |
21,3 |
23,93 |
divers |
|
0,75 |
0,59 |
0,17 |
0,9 |
0,98 |
dépenses totales
|
147,2
|
167,65
|
175,15
|
197,24
|
219,57
|
242
|
Source
: MELT
(1) accompagnement social
lié au logement
(2) aides = total des dépenses des FSL, non
compris les frais de fonctionnement et des dépenses diverses
On estime à 256.540 le nombre de ménages aidés et/ou
suivis par les FSL en 1999.
2. L'aide au logement temporaire (ALT)
L'aide
aux organismes logeant à titre temporaire des personnes
défavorisées, appelée aide au logement temporaire (ALT) a
été instituée par la loi n° 91-1406 du
31 décembre 1991 portant diverses dispositions d'ordre social.
Il s'agit d'une aide forfaitaire versée exclusivement aux associations
ou, à compter du 1
er
août 1998, aux CCAS ayant
conclu une convention avec l'Etat. Il s'agit d'une aide forfaitaire.
Cette aide a deux finalités :
- elle est créée pour se substituer exceptionnellement aux
aides à la personne -aide personnalisée au logement (APL) et
allocation logement (AL)- quand le versement de ces aides n'est pas possible,
notamment du fait d'une durée d'hébergement trop brève
pour ouvrir des droits à allocation ;
- elle doit également permettre aux associations qui accueillent
des personnes défavorisées de se doter d'un parc de logements
plus important.
Enfin, elle est financée par le Fonds national d'aide au logement
(FNAL), qui bénéficie à cet effet d'une contribution
-à parité- de l'Etat et des régimes de prestations
familiales, et versée par les CAF qui prélèvent 2 %
au titre des frais de gestion.
BILAN DE L'ALT
( en millions d'euros)
Année |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
nombre d'organismes |
145,59 |
188 |
200 |
212 |
229 |
239 |
montants des engagements (MF) |
25,75 |
34 |
40,61 |
43,19 |
49,01 |
52,27 |
nombre de départements où l'ALT est non nulle |
14,33 |
14,64 |
14,94 |
14,94 |
14,94 |
15,09 |
Pourcentage d'augmentation des engagements année N / année N-1 |
+ 113,5 % |
+ 32,5 % |
+ 19,4 % |
+ 6,3 % |
+ 13,5 % |
+ 6,6 % |
Source
: MELT
Depuis 1993, année de sa mise en place, on enregistre une forte
montée en charge de cette allocation particulièrement notable sur
les premières années. Cela s'explique en partie par la mise en
oeuvre du plan d'urgence, les logements temporaires et d'urgence étant
destinés majoritairement à être conventionnés
à l'ALT. Plus marginalement, l'ALT a été récemment
mobilisée pour financer le relogement des personnes victimes de
catastrophes naturelles (inondations dans l'Aude et dans la Somme).
La croissance des engagements de 1999 par rapport à 1998 peut
s'expliquer par l'ouverture du bénéfice de l'allocation aux CCAS
à compter du 1er août 1998.
En 2000, 163 CCAS était conventionnés à l'ALT dans
67 départements pour un montant total de 250 millions d'euros
(16,421 millions de francs), soit 4,7 % du montant des engagements.
Le taux de consommation des crédits n'a cessé de progresser
depuis 1995 pour s'établir à 93,2 % en 2000.