CHAPITRE III -
LES VOIES NAVIGABLES
I. LE PROJET DE BUDGET 2002 POUR LES VOIES NAVIGABLES
Les
dotations budgétaires relatives aux voies navigables sont
constituées par :
- la subvention aux investissements de l'établissement public Voies
navigables de France (VNF) (chapitre 63-44/50) ;
- la dotation relative à la restauration des voies continuant
à être gérées par l'Etat (chapitres 53-44/50)
- les interventions de l'Etat en faveur de la batellerie
(chapitre 44-20/10).
Chapitre 63-44/50
: pour les voies gérées par VNF, les
crédits viendront abonder les ressources propres de
l'établissement public
Chapitre 53-46/80
: les crédits seront consacrés à
la restauration du réseau restant géré par l'Etat (environ
700 km de voies). Les dépenses financées concernent pour
l'essentiel la partie de ce réseau géré par les services
des voies navigables des port autonomes de Marseille, le Havre et Dunkerque.
Chapitre 44-20
, article 10 : les crédits sont
affectés aux « interventions en faveur de la
batellerie » afin d'apporter des aides à la modernisation des
matériels, notamment pour favoriser les économies
d'énergie et pour verser un complément de retraite aux artisans
bateliers qui ont choisi de quitter la profession.
Globalement, l'enveloppe financière consacrée aux voies
navigables, en 2002, est de 84,1 millions d'euros en autorisations de
programme et de 63,4 millions d'euros en crédits de paiement.
On distinguera les titres IV, V et VI.
Titre IV
: les crédits du chapitre 44-20/10
« intervention en faveur de la batellerie » : 762.200
euros sont prévus en 2002 dont 457.320 euros pour les allocations
de départ en retraite des bateliers et 304.880 euros pour les
mesures en faveur des entreprises de transport par voies navigables (aide
à la modernisation des matériels, aide à la formation).
Titre V
: les crédits d'un montant de 2,59 millions
d'euros en autorisations de programme et de 1,73 millions d'euros en
crédits de paiement du chapitre 53-46/80 sont destinés aux
voies gérées par l'Etat pour des travaux de restauration
notamment sur les écluses du canal du Havre à Tancarville et du
canal Dunkerque-Valenciennes ainsi que sur les canaux du Rhône à
Marseille et à Fos.
Titre VI
: les crédits sont de 80,79 millions d'euros en
autorisations de programme et 60,97 millions d'euros en crédits de
paiement. Ils concernent pour l'essentiel des opérations
réalisées par Voies navigables de France qui prévoit en
2002 :
- la poursuite des opérations inscrites dans les contrats de plan
Etat-VNF-Régions 2000-2006 et les grands programmes
interrégionaux, notamment « Seine-Oise » ;
- le programme, hors contrat de plan de restauration du réseau en
poursuivant l'action de modernisation du réseau entreprise par l'Etat
depuis 1997.
II. L'ACTIVITÉ DE « VOIES NAVIGABLES DE FRANCE » (V.N.F.)
a) Le personnel
« Voies navigables de France » dispose
actuellement d'un effectif de 353 agents.
Au siège, les agents sont répartis autour de six pôles
ayant vocation à conduire la stratégie de l'établissement
public, sur tout le territoire, dans les domaines suivants :
- infrastructure et environnement ;
- développement de la voie d'eau et du patrimoine ;
- ressources humaines et des services ;
- juridique et financier ;
- communication et promotion de la voie d'eau ;
- secrétariat général.
Les autres agents interviennent, sur l'ensemble du territoire, dans les trente
neuf antennes et agences, neuf arrondissements
« développement de la voie d'eau » et
sept agences comptables secondaires, qui constituent les unités
déconcentrées de l'établissement public.
VNF dispose, par ailleurs, des 5.500 agents de l'Etat répartis dans les
dix sept entités régionale ou locales, constituées
par six services spécialisés de navigation, quatre services
maritimes et de navigation et sept directions départementales de
l'équipement, mis à la disposition de l'établissement
depuis sa création.
Ces personnels occupent des emplois administratifs ou techniques liés
à l'entretien et à l'exploitation du réseau confié
à VNF.
b) Les moyens financiers
Les
ressources
de Voies navigables de France proviennent des utilisateurs du
réseau et sont complétées par des subventions de l'Etat,
des collectivités territoriales et de l'Allemagne ; les ressources
propres de l'établissement comprennent trois types de contributions
à partir desquelles sont financés ses moyens de fonctionnement et
d'investissement :
La taxe hydraulique
payée par les personnes et organismes
qui prélèvent de l'eau dans le réseau ou qui en
rejettent ; c'est la principale ressource de Voies navigables de France
qui s'établit à 79,69 millions d'euros en 2000 ; son
estimation pour 2001 est de l'ordre de 79,43 millions d'euros.
Les péages
payés par les transporteurs de
marchandises, les transporteurs de passagers et, plus
généralement, tous les bateaux circulant sur le
réseau ; le péage « marchandises » a
rapporté 6,48 millions d'euros en 2000 et le péage
« plaisance », 3,32 millions d'euros.
Les ressources du domaine
confié par l'Etat à Voies
navigables de France. Les ressources issues du domaine public fluvial ont
rapporté plus de 11,98 millions d'euros en 2000 contre 9,3 millions
d'euros en 1999.
Les
ressources propres
se sont donc élevées à
113,61 millions d'euros en 2000.
La contribution générale de l'Etat
aux investissements
s'est élevée à 81,69 millions d'euros.
La participation des collectivités territoriales aux travaux de
restauration du réseau dans le cadre des programmes cofinancés ou
d'extension et de développement du réseau dans le cadre des
contrats de plan s'est élevée à 16,16 millions d'euros en
2000 et 33,54 millions d'euros en 2001.
Les ressources propres de VNF prévues pour 2001 et 2002
s'établissent ainsi :
(en millions d'euros (M€) et en millions de francs)
|
2000 |
2001
|
2002
|
|||
|
Millions d'euros |
Millions de francs |
Millions d'euros |
Millions de francs |
Millions d'euros |
Millions de francs |
Taxe hydraulique |
79,69 |
522,7 |
79,43 |
521,0 |
79,27 |
520,0 |
Péages
|
6,48
|
42,5
|
6,63
|
43,5
|
6,86
|
45,0
|
Redevances domaniales
|
11,39
|
74,7
|
12,81
|
84,0
|
12,26
|
87,0
|
Prestations diverses |
2,77 |
18,2 |
2,07 |
13,6 |
1,87 |
12,3 |
Subventions d'exploitation |
2,38 |
15,6 |
3,28 |
21,5 |
2,39 |
15,7 |
Produits de gestion courante et exceptionnels |
2,91 |
19,1 |
1,78 |
11,7 |
1,38 |
9,1 |
Produits financiers |
4,07 |
26,7 |
3,05 |
20,0 |
3,05 |
20,0 |
TOTAL |
113,61 |
745,2 |
112,93 |
740,8 |
112,06 |
735,1 |
Par ailleurs, Voies Navigables de France bénéficie des subventions détaillées ci-après :
(en millions d'euros (M€) et en millions de francs (MF)
|
Etat |
Collectivités territoriales et Union européenne |
Total |
|||||||
|
M€ |
MF |
M€ |
MF |
M€ |
MF |
||||
2000 |
84,57 |
535,88 |
16,16 |
105,98 |
97,85 |
641,86 |
||||
2001 |
91.32 |
375,00 |
33,57 |
220,00 |
90,70 |
595,00 |
||||
2002 |
68,60 |
450,00 |
36,588 |
240,00 |
105,19 |
690,00 |
En 2000,
le montant des investissements réalisés s'est établi
à près de 116,17 millions d'euros, répartis de la
manière suivante :
- 83,08 millions d'euros pour la restauration du réseau dont
3,05 millions d'euros au titre du contrat de plan 1993-1999 et
6,4 millions d'euros dans le cadre des contrats de plan 2000-2006 et du
programme interrégional relatif au « Territoire
Saône-Rhin » ;
- 21,34 millions d'euros pour les opérations de
développement du réseau, dont 15,85 millions d'euros pour
les travaux du XIe plan, 1,07 million d'euros pour la
réhabilitation du canal de Roubaix, 0,3 millions d'euros pour les
études relative à la liaison Seine Nord et 4,12 millions
d'euros pour l'aménagement du polder d'Erstein ;
- 5,18 millions d'euros pour les études
générales et les opérations
«environnement » et « développement
économique de la voie d'eau » ;
- 4,88 millions d'euros pour l'acquisition des matériels et
engins utilisés à l'entretien du réseau et
1,68 million d'euros pour les investissements propres et les
immobilisations financières.
Pour 2001, le programme d'investissement devrait atteindre environ
137,2 millions d'euros qui seraient principalement affectés
à hauteur de 39,03 millions d'euros à la poursuite du
développement du réseau (dont 4,73 millions d'euros pour le
polder d'Erstein financé par l'Allemagne), à hauteur de
80,34 millions d'euros à la restauration des canaux et
rivières confiés à VNF, à hauteur de
8,54 millions d'euros pour les études générales et
les opérations de développement économique et
d'environnement, à hauteur de 5,34 millions d'euros à
l'acquisition de matériels et d'engins affectés à
l'entretien de la voie d'eau et, enfin, à hauteur de 3,81 millions
d'euros aux investissements propres et immobilisations financières.
Les dépenses d'investissement et de restauration du réseau
confié à VNF sont retracées dans le tableau
ci-après :
(en millions d'euros (M€) et en millions de francs (MF)
|
2000 |
2001 |
2002 |
|||
|
M€ |
MF |
M€ |
MF |
M€ |
MF |
développement du réseau |
21,36 |
140,102 |
39,06 |
256,217 |
31,31 |
205,403 |
restauration du réseau |
83,00 |
544,463 |
80,40 |
527,360 |
89,29 |
585,739 |
études générales |
1,34 |
8,766 |
1,52 |
10,000 |
1,37 |
9,000 |
développement économique et environnement |
3,85 |
25,350 |
7,01 |
46,000 |
7,62 |
50,000 |
TOTAL : |
109,56 |
718,681 |
127,99 |
839,577 |
129,60 |
850,142 |
Pour mémoire |
|
|
|
|
|
|
Matériels d'exploitation |
4,88 |
32,033 |
5,34 |
35,000 |
5,33 |
35,000 |
Investissements propres et immobilisation financières |
1,70 |
11,169 |
3,88 |
25,423 |
4,55 |
29,858 |
Montant total des investissements |
116,15 |
761,883 |
137,20 |
900,000 |
139,49 |
915,000 |
c) Les attributions de VNF
VNF
comporte, on le sait, deux grandes branches :
- la branche traditionnelle consistant en la gestion du transport par
voies navigables, héritée de l'Office national de la navigation;
- la branche nouvelle consistant en l'exploitation, l'entretien et le
développement du réseau des voies navigables de l'Etat
confié à VNF.
Sur le premier point, on relèvera que, vis-à-vis des
transporteurs, VNF a contribué aux plans d'aides aux transporteurs par
voie navigable qui ont succédé aux plans économiques et
sociaux menés dans les années 80 et 90 et du contrat de
modernisation signé en 1999 en préparation de la
libéralisation du marché, le 1
er
janvier 2000.
Globalement, en 2000, 1,62 million d'euros ont été
consacrés au volet économique des plans d'aides concernés,
contre 2,70 millions d'euros (Etat + VNF) pour le volet social. Les
prévisions pour 2001 sont respectivement de 2,32 millions d'euros
et 0,84 million d'euros.
On soulignera aussi que 2000 et 2001 ont été marquées par
la volonté de VNF d'améliorer le rôle du tourisme fluvial
comme filière touristique à part entière.
Le concours de l'agence française d'ingénierie touristique (AFIT)
a notamment permis de réfléchir sur trois thèmes :
- l'amélioration de la connaissance des clientèles
existantes et potentielles ;
- la participation aux réflexions nationales sur le
développement du réseau « vélo routes - voies
vertes »
sur le domaine confié à l'établissement ;
- la mise en place d'un réseau d'observation du tourisme fluvial.
Sur le second point, on se rappelle que Voies navigables de France s'est vu
confier par l'Etat l'exploitation, l'entretien et le développement de la
majeure partie du réseau de voies navigables français, soit 6 800
kilomètres sur 8.500.
L'établissement mobilise essentiellement ses ressources propres et les
subventions accordées par l'Etat et les collectivités
territoriales.
VNF poursuit son programme de restauration et d'investissement sur le
réseau confié conformément aux orientations de l'Etat.
Il assure en outre la poursuite des études des grands projets fluviaux
Seine-Nord et Seine-Est dont la maîtrise d'ouvrage lui a
été confiée.
III. L'ENTRETIEN DES INFRASTRUCTURES FLUVIALES
En 2000,
les crédits d'entretien-exploitation se sont élevés
à 45,53 millions d'euros. Ce montant est en progression de plus de
22 % par rapport à celui de l'exercice 1999 soit
37,30 millions d'euros.
Cette augmentation est imputable -à hauteur de 8,08 millions d'euros-
aux travaux entrepris sur les voies et sur le domaine public fluvial, à
la suite des dégâts causés par les crues de l'Aude et de
ses affluents les 12 et 13 novembre 1999, ainsi que par les intempéries
des 26, 27 et 28 décembre 1999.
Les crédits d'entretien-exploitation ouverts en 2000 comprennent :
- d'une part, des dotations déconcentrées
déléguées aux services de navigation pour l'exploitation
des ouvrages et les travaux d'entretien courant. Cette part représente
26,33 millions d'euros soit près de 58 % du budget.
Elle est répartie, régionalement, comme suit :
- Bourgogne + Centre 1,91 M€ 12,507 MF
- Midi Toulousain 1,56 M€ 10,210 MF
- Languedoc-Roussillon 0,25 M€ 1,620 MF
- Alsace-Lorraine 7,99 M€ 52,430 MF
- Rhône-Saône 2 M€ 13,122 MF
- Nord - Pas-de-Calais 3 M€ 19,671 MF
- Nantes 0,1 M€ 0,646 MF
- Bassin de la Seine 9,53 M€ 62,488 MF
______ ______
26,33 M€ 172,694 MF
- d'autre part, des dotations individualisées qui ont permis de
financer certaines opérations de dragage pour un montant de 19,21
millions d'euros.
Pour 2001, VNF envisage de consacrer environ 41,26 millions d'euros au
poste entretien-exploitation, soit 23,32 millions d'euros pour
l'exploitation des ouvrages et l'entretien courant et 17,93 millions
d'euros pour d'importantes opérations d'entretien et de dragages.
La dotation prévue initialement par l'établissement, à
savoir 39,64 millions d'euros, est abondée, pour le financement de
dragages, par des subventions émanant de diverses collectivités
territoriales.
Pour 2002, la dotation prévue pour l'entretien et l'exploitation des
voies s'élève à 39,64 millions d'euros.
IV. LE TRANSPORT FLUVIAL
a) L'activité générale
Au terme
des six premiers mois 2001, le transport fluvial a enregistré, par
rapport à la même période de l'année 2000, une
baisse de 5,6 % en tonnes (27,3 contre 28,9 millions de tonnes) et de
11 % en tonnes kilomètres (tk) (3,29 milliards contre 3,69
milliards de tk).
La principale cause de ce recul réside dans les effets des inondations
du premier trimestre 2001.
Si le réseau rhodanien a connu aussi un recul de l'activité
(-9,1 % en tk), le trafic du réseau Nord a, quant à lui,
progressé (+ 0,2 % en tk).
Le trafic international sur le Rhin et la Moselle a augmenté globalement
de 1,4 % en tonnes et de 6 % en tk : le trafic mosellan a
reculé, pour sa part, de 4 %, tandis que le trafic rhénan a
progressé, quant à lui, de 5 % en tonnes et de 9 % en
tk.
C'est donc le trafic intérieur qui a été le plus
affecté par le recul de l'activité (- 14,6 % en tonnes
et - 21,2 % en tk), alors que les trafics internationaux ont
continué leur progression (soit, en tk, + 2,0 % pour les
exportations et + 5,6 % pour les importations).
L'analyse des différents marchés indique que les produits
agricoles ont poursuivi, au premier semestre, une croissance de 2,3 % en
tonnes et de + 2,6 % en tk.
A l'opposé, les denrées alimentaires et les fourrages reculent de
-20,0 % en tonnes et de -22,2 % en tk.
Dans le domaine de la filière énergétique, les pertes
restent conséquentes à la fois pour les charbons
(- 15,4 % en tonnes et - 38,9 % en tk) et les produits
pétroliers (- 11,6 % en tonnes et - 19,6 % en tk).
En ce qui concerne la filière métallurgique, les produits
« amont » (minerais et déchets) ont connu une forte
augmentation au premier semestre (+ 23,8 % en tonnes et
+ 7,8 % en tk) alors que les frets relatifs aux produits
métallurgiques ont enregistré une contraction de 2,3 % en
tonnes et 2,7 % en tk.
Le secteur des engrais et des produits chimiques a enregistré
également une diminution de l'activité, soit 19,6 % en
tonnes et 14,7 % en tk dans le premier cas et 11,9 % en tonnes et
13,0 % en tk dans le second.
Soulignons, enfin, que le trafic « conteneurisé »,
en revanche, a enregistré un gain de + 31,0 % sur la période
considérée.
On relèvera que les trafics des principaux pays d'
Europe du Nord
sont les suivants :
- Belgique : 6,3 Mds de tk (année 1999)
- Allemagne : 66,6 Mds de tk (année 2000)
- Pays-Bas : 40,3 Mds de tk (année 1998)
Pour
l'exercice 2002
, les experts espèrent que le trafic fluvial
bénéficiera à nouveau des tendances positives du secteur
et enregistrera des résultats du même ordre de grandeur que
l'année 2000.
Le taux de croissance susceptible d'être atteint pourrait être
compris entre + 4 et + 8 %.
b) Les ports fluviaux
En 2000,
l'activité fluviale du Port Autonome de Paris s'est établie
à un peu de plus 19,8 millions de tonnes, soit une hausse de
3,5 %.
Les augmentations les plus significatives concernent principalement les
charbons, soit 1,75 million de tonnes en 2000 contre 1,51 million de
tonnes en 1999 (+ 16,4 %) et les matériaux bruts et
matériaux de construction, soit 14,86 millions de tonnes en 2000
contre 14,34 millions de tonnes en 1999 ( +3,6 %). A noter que ce secteur
représente à lui seul les trois quarts de l'activité du
port.
L'activité fluviale des ports de la façade maritime a
enregistré, quant à elle, une baisse aussi bien au port du Havre
(4,1 millions de tonnes en 2000 contre 4,4 millions de tonnes en 1999)
qu'à Rouen (3,5 millions de tonnes en 2000 contre 4,1 millions de
tonne en 1999). Dans les deux cas, cette baisse a été
principalement imputable à la diminution du trafic fluvial
d'hydrocarbures.
A l'Est, le Port Autonome de Strasbourg a enregistré de très bons
résultats : trafic fluvial en hausse de 13 % avec 10,7 millions de
tonnes ; trafic combiné en hausse de 24 %.
Sur l'ensemble du Rhin, l'activité fluviale de conteneurs a
progressé de 63,6 %.
D'une manière générale, les ports rhénans-mosellans
ont généré un trafic en augmentation de + 9,5 % par
rapport à 1999 (20,6 millions de tonnes en 2000 contre 18,8 millions de
tonnes en 1999).
Les ports situés sur les voies navigables du Rhône et de la
Basse-Saône ont généré un trafic de l'ordre de 4
millions de tonnes, soit un gain d'environ 5 points par rapport à 1999.
Enfin, sur le réseau Nord, l'ensemble des ports a enregistré une
augmentation de leurs expéditions de + 12 % et une légère
diminution de leurs arrivages (1 %).
L'année 2001 devrait, cependant, se caractériser par un certain
repli de l'activité portuaire, sur la plupart des vracs, en raison des
inondations du début de l'année.
Abstraction faite de cet aspect conjoncturel, les perspectives des ports
restent, pour la plupart des experts, bien orientées.
V. LES PROJETS DE LIAISONS FLUVIALES À GRAND GABARIT
a) La liaison Seine-Nord
Inscrit
au « schéma directeur transeuropéen des voies
navigables » à grand gabarit de 1993 et désormais dans
les schémas multimodaux de services collectifs de transport de voyageurs
et de transport de marchandises, le projet de liaison fluviale Seine-Nord (dont
le coût fut estimé en 1999 à 2,3 milliards d'euros) a
pour but de relier la Seine et l'Oise au réseau des canaux du nord de la
France et du Bénélux par un canal à grand gabarit.
Les trois « parties » à aménager sont :
- le tronçon central entre Compiègne et le canal
Dunkerque-Escaut ; il existe actuellement deux canaux de jonction,
respectivement le canal de St-Quentin à petit gabarit (350 tonnes), et
le canal du Nord à moyen gabarit (750 tonnes) qui a été
achevé dans les années soixante ; le projet de nouveau canal
permettra l'acheminement de chargements pouvant atteindre
4400 tonnes ;
- au sud, l'Oise entre Compiègne et Conflans-Ste-Honorine qui est
déjà à grand gabarit, mais dont les
caractéristiques ne sont pas homogènes (3000 tonnes de Conflans
à Creil, 2000 tonnes en amont) ;
- au nord, le canal à grand gabarit Dunkerque-Escaut, reliant
Dunkerque à Valenciennes avec une branche vers Lille et la Belgique, qui
date de 1959, qui est handicapé par le faible tirant d'air des ponts ne
permettant pas à la flotte européenne à grand gabarit
(1350 à 3000 tonnes) d'y pénétrer à vide. Sauf
trafics locaux et spécialisés, aujourd'hui très
réduits, le trafic international n'utilise en pratique qu'un gabarit de
cale réduit type « Freycinet » (350 tonnes).
Il conviendra d'aménager, en priorité, les
extrémités nord et sud de la liaison, de façon à
développer le transport fluvial dans les bassins concernés et
améliorer la desserte fluviale des ports de Dunkerque, Rouen et Le
Havre.
Sur le bassin Nord-Pas-de-Calais, il importera de rehausser les ponts sur le
canal Dunkerque-Escaut.
D'autre part, la modernisation des barrages et écluses de la Seine est
prévue au titre des contrats de plan entre l'Etat et les régions
Ile-de-France et Haute-Normandie.
Est enfin à l'étude, le choix du tracé du projet du
nouveau canal entre Compiègne et le canal Dunkerque-Escaut.
b) La liaison Seine-Est
Ce
projet de liaison à grand gabarit entre la Seine et la Moselle
évoqué, par votre rapporteur, dans ses précédents
Avis, n'a pas été retenu par les schémas multimodaux de
services collectifs de transport de voyageurs et de transport de marchandises.
Pour le gouvernement, les conclusions des études préliminaires
montrent, « compte tenu du coût très élevé
de l'investissement (6 milliards d'euros soit 39,4 milliards de
francs) » en regard du trafic attendu, qu'une telle infrastructure
« n'offre pas une réponse pertinente aux besoins de transport
sur cet axe dans une perspective à 20 ans ».
VI. LE RÉSEAU À PETIT GABARIT
En 2000,
un montant de 61,117 millions d'euros a été affecté
par Voies navigables de France à la restauration et à
l'aménagement du réseau à petit gabarit, soit plus de
57 % du programme d'investissement global de l'établissement.
En 1997, le réseau a été segmenté en quatre
catégories de voies :
- catégorie 1 - voies d'intérêt majeur pour le
transport des marchandises : 1.801 km ;
- catégorie 2 - réseau complémentaire utile au
transport de marchandises et liaisons entre bassins : 909 km de voies
utiles au transport de marchandises et 565 km de liaisons inter-bassins ;
- catégorie 3 - voies d'intérêt majeur pour le
tourisme fluvial : 914 km ;
- catégorie 4 - autres voies : 2.488 km.
La répartition des dépenses exécutées en 2000 et
prévues pour les exercices 2001 et 2002 pour les voies des
catégories 2,3 et 4, est retracée dans le tableau
ci-dessous :
|
en millions de francs |
|||
|
2000 |
2001 |
2002 |
|
|
Exécution |
prévision |
prévision |
|
RESTAURATION |
|
|
francs |
euros |
Catégorie 2 |
141,641 |
121,000 |
155,601 |
23 221 220 |
Catégorie 3 |
84,831 |
76,183 |
87,263 |
13 303 158 |
Catégorie 4 |
125,775 |
162,000 |
188,703 |
28 767 587 |
Total restauration |
352,247 |
359,183 |
431,567 |
65 791 965 |
DEVELOPPEMENT |
|
|
|
|
Catégorie 2 |
41,769 |
86,835 |
10,560 |
1 609 862 |
Catégorie 4 |
6,883 |
30,850 |
12,500 |
1 905 612 |
Total développement |
48,652 |
117,685 |
23,060 |
3 515 474 |
TOTAL |
400,899 |
476,868 |
454,627 |
59 307 439 |
Sur la
période 1994-1999, l'effort entrepris sur les voies à petit
gabarit a été amplifié par l'implication des
collectivités territoriales dans le cadre des programmes des contrats de
plan Etat-régions 2000-2006.
Deux programmes ont été lancés en 1999 et 2000 ; ils
concernent l'aménagement du canal du Rhône au Rhin et la
réhabilitation du canal de Roubaix.
L'opération de restauration du canal (réseau
« Freycinet ») du Rhône au Rhin entre Mulhouse et la
Saône a été décidée en 1999, à la
suite de la décision d'abandonner le canal
« Rhin-Rhône ».
Une première tranche de travaux devrait être engagée pour
permettre les réfections nécessaires à la mise en
sécurité des ouvrages, au maintien du régime hydraulique
du Doubs et à la navigation de plaisance et au trafic commercial. Ce
programme, estimé pour la période 2000-2006, à
61,742 millions d'euros sera financé par l'Etat, les
collectivités territoriales et VNF.
4,713 millions d'euros ont été consommés en 1999 et 2000
pour financer les études et les premiers travaux de restauration et de
valorisation de la voie.
Les prévisions de dépenses pour les exercices 2001 et 2002
s'élèvent respectivement à 6,399 millions d'euros et 8,733
millions d'euros.
Le projet de réaménagement du canal de Roubaix est
évalué à 24,392 millions d'euros financé
à hauteur de 3,812 millions d'euros par VNF, les cofinanceurs
étant les collectivités et autres organismes territorialement
intéressés ainsi que l'Union européenne qui le financera
à hauteur de 12,196 millions d'euros.
Outre les programmes cofinancés, les principales opérations de
restauration sur les voies à petit gabarit ont été les
suivantes en 2000 :
- Yonne : restauration du barrage de Courlon et reconstruction
du barrage de Saint-Martin-du-Tertre ;
- Canal latéral à la Marne : restauration des chemins
de service ;
- Canal de la Sambre à l'Oise : remise en état des
ponts tournants ;
- Canal de l'Oise à l'Aisne : automatisation des
ouvrages ;
- Scarpe moyenne : réhabilitation de la voie ;
- Canal du Rhône au Rhin : restauration de l'écluse de
Niffer et travaux de mise en sécurité des tunnels de Tarragnoz et
Thoraise ;
- Canal des Houillères de la Sarre : travaux de chômage
et de protection des berges ;
- Canal de la Marne au Rhin : restauration du tunnel de Mauvage,
reconstruction du pont-levis de Malzéville, protection des berges du
bief de partage des Vosges, restauration et automatisation des écluses
de Dombasle à Frouard, travaux de remise en état de la voie et de
la digue de Gondrexange suite aux intempéries de décembre
1999 ;
- Canal de l'Est - branche nord : reconstruction du barrage de
Monthermé ;
- Canal de l'Est - branche sud : mécanisation et
automatisation de la chaîne de Golbey et rénovation de 12
écluses ;
- Canal de Bourgogne : divers travaux de restauration dans le cadre
du programme cofinancé ;
- Canal de Briare : remise en état du pont-canal de
Briare ;
- Canal du Nivernais : étanchement du bief de Coulanges et
travaux divers de restauration ;
- Canal latéral à la Loire : divers travaux de
restauration dans le cadre du programme cofinancé
« Bourgogne » ;
- Canal du Midi : reconstruction du barrage d'Agde et divers travaux
de remise en état des ouvrages et de la voie suite aux crues de novembre
1999 ;
- Canal latéral à la Garonne : travaux de remise en
navigation de la bretelle de Montech.
Les crédits d'entretien et d'exploitation du réseau à
petit gabarit ont atteint près de 27,289 millions d'euros en 2000,
et seront de l'ordre de 23,630 millions d'euros en 2001 et 2002.
On note que les dépenses de l'année 2000 ont été
sensiblement plus élevées que celles des autres années
dans la mesure où elles ont intégré la réparation
des dégâts causés par les tempêtes de la fin de
l'année 1999.
Votre rapporteur pour avis évoquera, en conclusion, la
liaison
fluviale à grand gabarit Rhin-Rhône
.
Nombreux, parmi nous, sont ceux qui souhaitent que ce grand projet
structurant ne soit pas définitivement enterré. La construction
d'un axe routier à grand gabarit entre le bec d'Ambes et Toulouse pour
l'approvisionnement du site industriel d'Airbus montre que des moyens peuvent
être dégagés lorsque la volonté politique existe.
Ces dernières années, le trafic fluvial a enregistré en
France une progression annuelle de 6 à 8 %. Il s'agit donc d'un
mode de transport d'avenir (la situation de l'Allemagne, des Pays-Bas ou de la
Belgique est d'ailleurs éclairante à cet égard), dont la
mise en valeur contribuera aussi à la décongestion de certains de
nos axes routiers.
Est-il raisonnable de tout miser, de ce point de vue, sur le ferroviaire ?
La liaison fluviale à grand gabarit Saône-Rhin est
véritablement le « chaînon manquant » dont
l'absence ne peut à terme qu'isoler notre pays des grands courants
d'échanges entre l'Europe du Nord, l'Europe du Sud, le bassin
rhénan et l'Europe du Danube.
En dépit du départ de l'ancien ministre chargé de
l'environnement, il semble qu'un réexamen de la décision
d'abandonner le projet ne soit toujours pas inscrit à l'ordre du jour du
Gouvernement. Votre Commission des Affaires économiques ne peut que
regretter cette absence de vision à long terme que l'on peut d'ailleurs
aussi constater dans le domaine de la politique routière.
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* *
Sur proposition de son rapporteur pour avis, la commission a émis un avis défavorable à l'adoption des crédits consacrés aux routes et aux voies navigables inscrits dans le projet de loi de finances pour 2002 .