ALLEMAGNE
L'annulation du permis de conduire peut résulter d'une décision administrative ou d'une décision judiciaire.
1) La décision administrative
L'article 15b du règlement relatif à l'admission
des véhicules routiers
prévoit que l'administration peut
annuler le permis de conduire des personnes qui se révèlent
incapables.
Le même article précise quelques cas d'incapacité, sans que
l'énumération qu'il comporte soit exhaustive. Il évoque
l'incapacité des personnes qui ne peuvent pas conduire de façon
sûre pour des raisons physiques ou mentales, celle des conducteurs qui
sont sous l'emprise de spiritueux ou d'autres drogues et celle des conducteurs
qui ont enfreint le code de la route ou les lois pénales.
L'incapacité peut résulter d'une accumulation d'infractions au
code de la route, chacune d'elles ayant entraîné le retrait d'un
certain nombre de points.
Avant de décider d'annuler le permis de conduire d'une personne,
l'administration peut faire établir un rapport médical ou
psychologique.
Une décision d'annulation implique la remise immédiate du permis
de conduire à l'administration.
Lorsque les conditions qui ont motivé l'annulation ont disparu,
l'intéressé peut repasser les épreuves du permis de
conduire.
2) La décision judiciaire
Le
code pénal prévoit à l'article 69-1 que le tribunal
peut annuler le permis de conduire d'une personne si son incapacité
à la conduite est avérée.
Il ne s'agit pas d'une
peine, mais d'une mesure "
d'amélioration et de
sécurité
".
A l'alinéa suivant, il énumère les cas dans lesquels
l'incapacité est en principe reconnue
:
- menace pour la circulation routière causée par l'utilisation de
boissons alcooliques ou d'autres drogues, par une incapacité physique ou
mentale, ou à la suite de graves contraventions au code de la
route ;
- conduite en état d'ébriété ;
- délit de fuite alors que le conducteur sait, ou est en mesure de
savoir, qu'il a tué ou blessé gravement quelqu'un, ou qu'il a
causé des dommages matériels importants ;
- ivresse se rapportant à l'un des trois points précédents.
Bien que l'annulation judiciaire du permis de conduire ne soit que provisoire
(entre six mois et cinq ans),
elle oblige la personne qui l'a subie à
solliciter un nouveau permis de conduire,
et donc à prouver qu'elle
satisfait aux conditions requises pour son obtention. En ceci, elle
diffère de l'interdiction de conduire, peine complémentaire
prévue par l'article 44 du code pénal et qui sanctionne des
infractions plus légères. L'interdiction de conduire est en effet
prononcée pour des durées plus courtes et se traduit par une
simple suspension du permis.