L'ENCOURAGEMENT DU MECENAT CULTUREL
SERVICE DES ETUDES JURIDIQUES (mars 2003)
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Table des matières
NOTE DE SYNTHÈSE
Le 17
décembre 2002, le Premier ministre a exposé le plan de relance du
mécénat et des fondations. Ce plan prévoit, d'une part, le
développement du mécénat des particuliers et des
entreprises par un renforcement des incitations fiscales et, d'autre part, un
allègement de la fiscalité des fondations. Les dispositions de
nature législative de ce plan ont été reprises par le
projet de loi relatif au mécénat et aux fondations, qui a
été présenté en conseil des ministres le
5 mars 2003.
La réforme envisagée conduit à s'interroger sur les
dispositions en vigueur chez nos voisins européens,
l'Allemagne,
l'Espagne, l'Italie, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suisse.
Pour chacun des pays retenus, la présente étude analyse
donc :
- l'incidence des dons faits par les particuliers sur l'imposition de
leurs revenus ;
- l'incidence des dons faits par les entreprises sur l'imposition de leurs
résultats, au titre de l'impôt sur les sociétés ou
de l'impôt sur le revenu et, le cas échéant, au titre
d'autres impôts ayant la même assiette ;
- les particularités du régime fiscal des fondations, d'une
part, en matière d'imposition des résultats et, d'autre part,
pour ce qui concerne les droits de succession et de donation, que les
fondations aient ou non le statut juridique de fondation.
En effet, bien qu'il existe dans tous les pays des structures juridiques
ad hoc
correspondant à la fondation française et
permettant d'affecter un patrimoine à un objet précis, dans
certains cas, les fondations fonctionnent sous une autre forme juridique,
l'association par exemple.
Comme le régime fiscal des dons peut varier selon le domaine
d'activité du bénéficiaire, seules les mesures applicables
au mécénat culturel ont été étudiées.
Dans tous les pays étudiés, les dons des particuliers et des
entreprises apportent des avantages fiscaux, dont la diversité
(réduction de l'assiette imposable, octroi d'un crédit
d'impôt, remboursement d'une partie de l'impôt payé)
reflète les structures des différents systèmes fiscaux
nationaux.
De même, dans tous les pays étudiés, les organismes sans
but lucratif bénéficient d'un régime fiscal favorable
dès lors qu'ils poursuivent des objectifs d'intérêt
général et que leurs activités marchandes
présentent un caractère marginal. Ce régime fiscal est
donc souvent indépendant du statut juridique.
Pour encourager le mécénat culturel, les différents pays
européens recourent donc aux même dispositifs, mais les appliquent
selon des modalités différentes. Plutôt que d'analyser ces
divergences, développées dans le corps de l'étude, il est
apparu important de souligner ici :
- les récentes modifications apportées aux dispositifs
d'encouragement du mécénat en Allemagne, en Espagne, en Italie et
au Royaume-Uni ;
- les incitations spécifiques pour les dons réguliers faits
par les particuliers aux Pays-Bas et au Royaume-Uni ;
- le régime fiscal très favorable des organismes sans but
lucratif en Espagne et au Royaume-Uni.
1) Les récentes modifications apportées aux dispositifs
d'encouragement du mécénat en Allemagne, en Espagne, en Italie et
au Royaume-Uni
L'Allemagne, l'Espagne, l'Italie et le Royaume-Uni ont récemment
modifié leur dispositif législatif encadrant le
mécénat et les fondations : l'Espagne l'a
complètement réformé, tandis que les trois autres pays ont
procédé à quelques
adaptations.
a) Deux lois espagnoles adoptées en décembre 2002 ont
réformé le dispositif législatif encadrant le
mécénat et les fondations
La
loi espagnole du 23 décembre 2002 relative au
régime fiscal des entités sans but lucratif et aux incitations
fiscales au mécénat
a défini le concept
d'« organisme sans but lucratif » et modifié le
régime fiscal des dons, afin de le rendre plus attractif. Elle a
notamment porté de 20 % à 25 % la part des dons des
particuliers déductibles de l'impôt sur le revenu et prévu
que les lois de finances annuelles définissent des programmes
prioritaires
pour lesquels le pourcentage déductible pourra
s'élever à
30 %.
Cette réforme fiscale a été complétée par
l'adoption de la
loi du 26 décembre
2002
sur
les fondations
. Entrée en vigueur le
1
er
janvier 2003, cette loi
facilite la création
et le fonctionnement des fondations,
en supprimant le régime de
l'autorisation administrative préalable et en allégeant leurs
obligations comptables.
Les deux lois de décembre 2002 ont remplacé la loi du
24 novembre 1994 relative aux fondations et aux incitations fiscales
en faveur du mécénat, jugée insuffisamment efficace.
b) L'Allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni ont apporté quelques
modifications au régime du mécénat et des fondations
En
Allemagne
, les dons aux fondations
stricto sensu
bénéficient d'un régime fiscal particulier depuis
l'entrée en vigueur de
la loi du 14 juillet 2000 sur les
incitations fiscales supplémentaires
octroyées aux
fondations.
Cette loi prévoit en effet des déductions
supplémentaires pour les dons faits à des fondations de droit
privé ou de droit public. Alors que les dons faits à des oeuvres
d'intérêt général sont déductibles du revenu
imposable dans la limite de 10 % du revenu brut global, les dons faits
à des fondations permettent des déductions
supplémentaires : 20 450 € par an et
307 000 € pour les dons faits dans les douze mois qui suivent la
création d'une fondation, cette déduction pouvant être
étalée sur dix années.
La portée des récentes mesures fiscales destinées à
encourager les dons aux fondations a été amplifiée par
la
loi du 15 juillet 2002 sur la modernisation du droit des
fondations
, qui facilite leur création.
En
Italie
,
loi du 21 novembre 2000 portant diverses mesures
fiscales a modifié le régime du mécénat
d'entreprise, en élargissant et en assouplissant les possibilités
de déduction fiscale.
Traditionnellement,
seuls
les
dons faits à certaines catégories d'organismes, parmi lesquels
les associations et les fondations reconnues, ouvrent droit à une
réduction du bénéfice imposable, cette réduction
étant limitée à 2 % du bénéfice
imposable pour les dons faits à des organismes actifs dans le domaine du
spectacle. Par ailleurs, lorsque les dons sont faits à des organismes
dont l'activité concerne le patrimoine, le projet doit être
autorisé par le ministère de la Culture. La nouvelle loi, qui
laisse subsister le dispositif traditionnel, offre aux entreprises la
possibilité de déduire de leur bénéfice imposable
la totalité des dons en espèces faits à des organismes
culturels, indépendamment du statut de ces derniers et de la nature du
projet réalisé.
De plus,
le décret du 10 février 2000, portant mesures
pour la simplification de la reconnaissance des personnes morales de droit
privé, a simplifié la procédure de reconnaissance des
associations et des fondations,
permettant ainsi aux
particuliers de
mieux utiliser les possibilités de déduction.
Au
Royaume-Uni
, la loi de finances entrée en vigueur en avril
2000 a apporté quelques incitations supplémentaires aux
donateurs. Elle a ainsi simplifié les procédures, notamment pour
les entreprises et pour les particuliers imposables au taux le plus faible,
elle a supprimé la condition de don minimal et aligné le
régime des dons en actions sur celui des dons en nature.
2) Les incitations spécifiques pour les dons réguliers faits
par les particuliers aux Pays-Bas et au Royaume-Uni
Dans ces deux pays, les dons ponctuels sont certes encouragés, mais les
dons réguliers font l'objet de mesures particulières.
Aux
Pays-Bas
, les dons ponctuels sont déductibles du revenu
imposable dans la limite de 10 % du revenu brut et la déduction
s'applique seulement à la fraction des dons supérieure à
1 % de ce revenu brut. En revanche, lorsque le donateur s'engage par
acte notarié
à effectuer des dons échelonnés
sur une période d'au moins cinq ans, les dons sont intégralement
déductibles. Les frais d'acte sont également déductibles.
De même, au
Royaume-Uni
, où, compte-tenu du système
de retenue à la source de l'impôt sur le revenu, l'avantage fiscal
consécutif à un don en espèces consiste le plus souvent
dans le remboursement à l'organisation bénéficiaire du don
de la part d'impôt payée par le donateur sur le montant du don,
les dons réguliers jouissent d'un régime particulier. Les
salariés et les retraités peuvent en effet demander à leur
employeur ou à leur caisse de retraite de
retenir à la source
les dons
qu'ils souhaitent effectuer. Depuis avril 2000, le
Trésor public abonde le montant de ces dons de 10 %.
3) Le régime fiscal très favorable des organismes sans but
lucratif en Espagne et au Royaume-Uni
La loi espagnole du 23 décembre 2002 qui définit le régime
fiscal des entités sans but lucratif apparaît comme une
transposition des dispositions qui existent au Royaume-Uni.
Au Royaume-Uni,
l
es organisations philanthropiques sont très
nombreuses : on en compte plus de 180 000 dans les deux parties du
royaume que sont l'Angleterre et le Pays de Galles.
La procédure de
l'enregistrement permet à l'organisme public de surveillance de
vérifier l'intérêt général de l'objet.
Celui-ci entraîne l'octroi d'avantages fiscaux. Indépendants du
statut juridique et du domaine d'activité de l'organisation, ils sont
particulièrement importants, puisque la plupart des revenus, même
d'origine commerciale, échappent à l'impôt. C'est notamment
le cas des revenus liés au travail des bénéficiaires de
l'organisation et de ceux que la loi considère comme limités,
parce qu'ils ne dépassent pas 25 % de la totalité des
ressources de l'organisation et restent inférieurs à
50 000 £ (soit environ 75 000 £).
De plus, toute organisation philanthropique qui a des revenus imposables a la
possibilité de les « loger » dans une
société commerciale dont elle détient la
totalité des capitaux et qui constitue le support de l'activité
à l'origine de ces revenus
. Cette société, qui est
imposable, peut à son tour céder ses bénéfices
à l'organisation qui la détient, afin que ces
bénéfices, considérés comme des dons, soient
déductibles.
De même, la récente loi espagnole qui définit le
régime fiscal des entités sans but lucratif soustrait du champ
d'application de l'impôt sur les sociétés la plupart des
revenus de ces organismes. C'est en particulier le cas des revenus de leur
patrimoine, mobilier ou immobilier, ainsi que des revenus engendrés par
des activités économiques, qu'elles soient liées à
leur objet ou qu'elles soient qualifiées d'annexes (parce que ne
correspondant pas à plus de 20 % de la totalité de leurs
ressources) ou de non significatives (parce que limitées à
20 000 €). Quant aux revenus non exonérés, ils
sont imposables au taux de 10 %, alors que le taux normal de l'impôt
sur les sociétés est de 25 %.
*
* *
Outre les mesures fiscales reprises par le projet de loi, le plan de relance du mécénat prévoit de simplifier le régime juridique des fondations. Il apparaît donc tout à fait comparable aux dispositifs récemment adoptés en Allemagne, en Espagne et en Italie, qui allient la modernisation du droit des fondations au renforcement des incitations fiscales.
ALLEMAGNE
Chaque
impôt fait l'objet d'une loi et de règlements d'application
spécifiques, mais le cadre général commun à tous
les impôts est fixé par le code fiscal.
|
1) Les dons des particuliers
D'après
l'article 10b de la loi sur l'impôt
sur le
revenu
,
les dons aux
oeuvres d'intérêt
général
, c'est-à-dire aux organisations dont
l'activité ne profite pas à un groupe restreint, mais à la
collectivité, sont
déductibles du revenu imposable
.
Cette règle s'applique notamment aux organisations à vocation
culturelle et artistique, quelle que soit la nature de leur activité
(promotion de la littérature, de la musique, des arts plastiques,
gestion d'une bibliothèque, mise en valeur d'une collection d'objets
d'art, restauration de monuments, organisation de manifestations
culturelles...) et
quel que soit leur statut juridique
.
La déduction vaut aussi bien pour les
dons en espèces
que
pour les
dons en
nature
. La déduction annuelle est
plafonnée à
10 % du revenu brut global.
Cependant,
la loi du 14 juillet 2000 sur les incitations fiscales
supplémentaires
apportées aux fondations
, dont la
plupart des dispositions sont entrées en vigueur rétroactivement
au 1
er
janvier 2000, prévoit la possibilité de
déduire en plus :
- 20 450 € par an, lorsque le don est fait à une
fondation de droit privé qui poursuit un but d'intérêt
général ou à une fondation de droit public ;
- 307 000 € dans les douze mois qui suivent la
création d'une fondation, cette déduction pouvant être
fiscalement étalée sur dix ans.
La première disposition vise les fondations qui ont de nombreux
donateurs, tandis que la seconde concerne plutôt celles auxquelles les
donateurs souhaitent faire un apport très important. Les
déductions supplémentaires prévues par la loi de juillet
2000 sont indépendantes du revenu.
Pour bénéficier de toutes ces mesures, le contribuable peut
étaler sur sept ans (l'année de la déduction,
l'année précédente et les cinq années suivantes)
les déductions consécutives à des versements importants.
Cet étalement est possible dès lors qu'un don supérieur
à 25 565 € dépasse le plafond de 10 % du
revenu global fixé par la loi.
2) Les dons des entreprises
Les
dons des entreprises permettent de réduire l'assiette de l'impôt
sur les
sociétés, ainsi que celle de la taxe
professionnelle
. La taxe professionnelle, qui touche toutes les entreprises
industrielles et commerciales indépendamment de leur forme juridique,
est calculée, comme l'impôt sur les sociétés,
à partir du bénéfice d'exploitation.
a) L'impôt sur les sociétés ou sur le revenu
L'article 9 de la loi sur l'impôt sur les
sociétés
prévoit peu ou prou les mêmes
dispositions que l'article 10b de la loi sur l'impôt sur le revenu :
- déduction des dons à hauteur de 10 % du
bénéfice imposable ou de 2%o du chiffre d'affaires
augmenté des salaires versés au cours de l'année ;
- déductions supplémentaires (20 450 € et
307 000 €) lorsque les dons sont faits à des fondations,
avec possibilité d'étaler la seconde sur dix ans ;
- étalement sur sept ans (l'année de la déduction et
les six années suivantes) des déductions engendrées par
des dons supérieurs à 25 565 €.
Cet article exclut explicitement les dons sous forme de prestations de droit
d'usage.
En outre, les règles générales relatives au report des
déficits s'appliquent : il est possible de reporter sur l'exercice
immédiatement antérieur la somme de 511 500 €, le
report sur les exercices suivants n'étant pas limité.
Le report des pertes sur les exercices précédents est
limité depuis le 31 décembre 1998 : auparavant, la
perte susceptible d'être reportée était dix fois plus
importante et le report pouvait s'effectuer sur les deux exercices
précédents.
Comme l'impôt sur les sociétés frappe essentiellement les
sociétés de capitaux, les règles relatives à
l'impôt sur le revenu s'appliquent aux entreprises qui ne sont pas
assujetties à l'impôt sur les sociétés, comme les
entreprises artisanales et les professions libérales. Le plafond annuel
déductible peut être calculé, comme pour les particuliers,
à partir du revenu global (10 %). Il peut aussi être
calculé à partir du chiffre d'affaires augmenté des
salaires versés pendant l'année (2 %o).
b) Les autres impôts
L'article 9 de la loi sur la taxe professionnelle
dispose que les
entreprises qui ont fait des dons à des organisations
d'intérêt général bénéficient des
mêmes réductions d'assiette pour le calcul de la taxe
professionnelle que pour le calcul de l'impôt sur les
résultats :
- déduction des dons à hauteur de 10 % du
bénéfice imposable ou de 2 %o du chiffre d'affaires
augmenté des salaires versés au cours de l'année ;
- déductions supplémentaires (20 450 € et
307 000 €) lorsque les dons sont faits à des fondations,
avec possibilité d'étaler la seconde sur dix ans ;
- étalement sur sept ans (l'année de la déduction et
les six années suivantes) des déductions engendrées par
des dons supérieurs à 25 565 €.
La taxe professionnelle est perçue par les communes, qui appliquent un
coefficient variable (entre 300 % et 450 %) à une assiette
fournie par l'administration fiscale fédérale. Le taux de
l'impôt est de 5 % pour les sociétés de
capitaux ; il varie entre 1 % et 5 % pour les entreprises
individuelles.
3) Le régime fiscal des fondations
Quel que soit leur statut juridique, les organismes d'intérêt public bénéficient d'un régime fiscal avantageux , car le critère déterminant à cet égard est la nature de l'activité.
a) L'imposition des résultats
Les
organismes d'intérêt public sont exonérés de
l'impôt sur les sociétés, dans la mesure où ils
poursuivent de façon exclusive et directe des objectifs
d'intérêt général. Pour obtenir l'application du
régime fiscal préférentiel, il suffit que les statuts
précisent clairement le but de l'organisme et que celui-ci puisse
apporter tous les justificatifs nécessaires pour établir que
l'activité exercée correspond à celle indiquée dans
les statuts, l'administration fiscale vérifiant ceci environ tous les
trois ans.
En revanche, les revenus provenant des activités marchandes sont
imposables, à moins que ces activités marchandes ne soient
indissolublement liées à la réalisation des objectifs
statutaires et ne constituent pas une forme de concurrence déloyale
à l'égard des entreprises astreintes au paiement de
l'impôt. Ainsi, dans le cas d'une fondation qui gère un
musée, les revenus de la billetterie ne sont pas imposables, tandis que
ceux de la buvette le sont.
b) Les droits de succession et de donation
Les organismes d'intérêt public sont exonérés des droits de succession dus sur les transmissions consécutives à un décès ainsi que des droits de donation dus sur les autres transmissions à titre gratuit.
*
* *
La
portée des récentes mesures fiscales destinées à
encourager les dons aux fondations a été amplifiée par la
loi du 15 juillet 2002 sur la modernisation du droit des
fondations
. Entrée en vigueur le 1
er
septembre
2002, cette loi prévoit que la création d'une fondation
obéit désormais à des normes fédérales. De
plus, la création d'une fondation ne requiert plus une autorisation,
mais une simple reconnaissance. Or celle-ci est accordée de droit
lorsque les conditions fixées par la loi sont remplies,
c'est-à-dire lorsque l'acte de fondation, qui doit être
écrit, comprend l'objet et les statuts de la fondation, ceux-ci devant
au moins indiquer le nom, le siège et la composition du conseil
d'administration de la fondation, ainsi que le patrimoine affecté.
Ces deux réformes se sont traduites par une importante augmentation
du nombre des fondations
: sur les quelque 11 500 fondations de
droit privé enregistrées en décembre 2001, environ la
moitié avait été créée au cours des vingt
dernières années, le phénomène s'étant
amplifié récemment, comme en témoignent les chiffres de la
Fédération des fondations allemandes :
Année |
Nombre de créations |
1990 |
181 |
1995 |
385 |
1998 |
505 |
1999 |
564 |
2000 |
681 |
2001 |
829 |
ESPAGNE
Chaque
impôt fait l'objet d'une loi spécifique, souvent
complétée par un règlement d'application.
|
1) Les dons des particuliers
L'article 55 de la loi sur l'impôt sur le revenu accorde aux
contribuables qui font des dons
à l'État, aux
communautés autonomes, aux collectivités territoriales et aux
organismes sans but lucratif régis par la loi 49/2002 un
crédit d'impôt égal à 25 % du montant des
dons
.
Ce crédit d'impôt s'impute à hauteur de 67 % sur
l'impôt sur le revenu perçu par l'État et à hauteur
de 33 % sur l'impôt sur le revenu directement perçu par la
communauté autonome
(1(
*
)).
Les organismes sans but lucratif régis par la loi
49/2002
sont les associations reconnues d'utilité publique ainsi que les
fondations, dans la mesure où elles poursuivent un but
d'intérêt général - culturel par
exemple -, y affectent au moins 70 % de leurs ressources et où
les activités économiques non liées à leur objet
présentent un caractère accessoire. Les fondations
étrangères bénéficient des mêmes mesures que
les fondations nationales, à condition d'être enregistrées.
C'est la loi 49/2002 qui a porté de 20 % à 25 % la part
des dons déductible de l'impôt sur le revenu. La
déductibilité concerne
aussi bien les dons en espèces
que les dons en nature
. Elle s'applique également à la
donation de droits
, comme l'usufruit sur des biens ou des droits.
La loi 49/2002 prévoit que les lois de finances annuelles peuvent
définir des
programmes prioritaires
(par exemple, restauration de
certains monuments) pour lesquels le pourcentage déductible pourra
s'élever à
30 %.
Le crédit d'impôt est plafonné
. De plus, il entre en
concurrence avec celui qui est ouvert pour les investissements relatifs aux
immeubles classés. En effet, les bases cumulées de ces deux
crédits d'impôts (c'est-à-dire le montant des dons
additionné à celui des investissements relatifs aux immeubles
classés) sont plafonnées à 10 % du revenu imposable.
En outre, l'application de ces deux crédits d'impôt ainsi que de
ceux relatifs aux activités économiques et aux revenus provenant
de Ceuta et Melilla ne peut rendre l'impôt négatif.
Les dons effectués au profit de fondations ou d'associations
déclarées d'utilité publique, mais qui ne remplissent pas
les conditions requises par la loi 49/2002 ne sont déductibles de
l'impôt sur le revenu qu'à hauteur de 10 %. C'est par exemple
le cas des dons effectués à des organismes à vocation
culturelle qui ont des activités économiques non
négligeables.
2) Les dons des entreprises
Lorsqu'ils sont faits aux mêmes organismes, les dons des entreprises
permettent d'obtenir une
réduction de l'impôt sur les
sociétés
.
L'article 20 de la loi 49/2002 précise que cette
réduction
représente
35 %
de la valeur des
espèces, biens ou droits donnés. Elle est
plafonnée
à 10 % de l'assiette imposable.
Elle ne peut pas engendrer un
résultat négatif, mais peut être
étalée sur les dix années suivantes.
Les dons effectués pour la réalisation des programmes
prioritaires déterminés par la loi de finances de l'année
autorisent des déductions allant jusqu'à 40 %.
Les règles décrites pour les particuliers s'appliquent aux
entreprises imposables au titre de l'impôt sur le revenu, aux entreprises
artisanales par exemple.
3) Le régime fiscal des fondations
Défini par le titre II de la loi 49/2002, il concerne non seulement les fondations, mais aussi les associations reconnues d'utilité publique . Pour bénéficier de ce régime, ces entités doivent être considérées comme « sans but lucratif » par la loi 49/2002.
a) L'imposition des résultats
La
loi 49/2002 a considérablement allégé le régime
fiscal des organismes sans but lucratif. Une grande partie de leurs revenus
échappe à l'impôt sur les sociétés
, la
loi énumérant les revenus non imposables. Quant aux revenus
imposables, ils le sont à un taux très réduit.
L'exonération
concerne essentiellement :
- les revenus provenant du patrimoine immobilier ou mobilier (loyers,
dividendes...) ;
- les revenus engendrés par des activités d'ordre
économique qui sont indissolublement liées à l'objet
social de l'organisme, comme les droits d'entrée dans les musées,
bibliothèques ou dans les manifestations culturelles ;
- les revenus engendrés par des activités d'ordre
économique connexes à l'objet social, à condition que ces
revenus représentent au plus 20 % des ressources de
l'organisme ;
- les revenus inférieurs à 20 000 €
engendrés par des activités d'ordre économique totalement
indépendantes de l'objet social.
Les revenus non exonérés sont imposables au
taux de
10 %
, alors que le taux normal de l'impôt sur les
sociétés est de 25 %.
b) Les droits de succession et de donation
Les organismes sans but lucratif sont exonérés des droits de succession et de donation.
*
* *
La portée des mesures fiscales contenues dans la loi 49/2002 a été amplifiée par la loi 50/2002 sur les fondations . Entrée en vigueur le 1 er janvier 2003, cette loi a supprimé l'autorisation administrative préalable à la création des fondations et a allégé leurs obligations comptables, notamment pour les plus petites d'entre elles. Ces mesures devraient permettre la multiplication des fondations, au nombre d'environ 6 000 actuellement, alors qu'il existe quelque 180 000 associations.
ITALIE
Les
avantages fiscaux accordés aux particuliers et aux entreprises qui font
des dons, ainsi que le régime fiscal des revenus des organismes sans but
lucratif, sont précisés par le décret du 22
décembre 1986 portant approbation des règles relatives à
l'imposition des revenus des personnes physiques et morales. Ce texte a
été modifié à plusieurs reprises.
|
1) Les dons des particuliers
Le
décret du 22 décembre 1986 portant approbation des
règles applicables en matière d'imposition des revenus des
personnes physiques et morales prévoit des dispositions
différentes selon que les dons sont effectués en faveur du
patrimoine ou des
spectacles
. Cette distinction est liée au
fait que, traditionnellement, les questions culturelles relevaient de deux
ministres : le ministre du patrimoine, et le ministre du tourisme et des
spectacles. Si cette distinction n'a plus cours, de nombreux textes en portent
encore la trace.
D'après les alinéas h et h-bis de l'article 13-bis du
décret du 22 décembre 1986, les
dons en espèces et
en nature
faits à certains organismes dont l'objet est la mise en
valeur du
patrimoine
ouvrent droit à un
crédit
d'impôt égal à 19 % du montant du don
(2(
*
))
. Ce crédit d'impôt n'est pas
plafonné, mais ne peut être imputé que sur l'impôt de
l'année, sans possibilité de report.
Cette mesure s'applique aux
dons faits à l'État, aux
collectivités territoriales, aux personnes de droit public, ainsi qu'aux
associations et aux fondations sans but lucratif
, dans la mesure où
elles ont obtenu la personnalité morale à l'issue de la
procédure de
reconnaissance.
Les dons doivent permettre de
soutenir l'une des
activités suivantes :
- toute activité (y compris étude, recherche ou
documentation) liée à l'acquisition, à l'entretien,
à la protection ou à la restauration de biens classés,
qu'il s'agisse de biens meubles ou immeubles ;
- organisation d'expositions ou d'autres manifestations culturelles
relatives aux mêmes biens.
Les activités visées sont donc essentiellement celles qui
concernent l'entretien du patrimoine, ainsi que celles qui leur sont
liées.
L'attribution de l'avantage fiscal est subordonnée, d'une part, à
la conclusion d'une
convention
entre le donateur et le
bénéficiaire et, d'autre part, au fait que le ministre de la
culture
autorise
le projet pour lequel le soutien du public est
demandé. Le ministère
contrôle
ensuite l'utilisation
des dons : il approuve notamment les prévisions de dépenses
et leur exécution. Les dons qui ne sont pas intégralement
utilisés pour l'un des projets autorisés sont reversés au
budget de l'État
.
L'alinéa i de l'article 13-bis du décret du
22 décembre 1986 prévoit que les dons à des
organismes actifs dans le domaine du
spectacle
donnent également
droit à une réduction d'impôt. Cette disposition a
été introduite par une loi d'avril 1985.
Les
dons en espèces
faits à l'État, aux
collectivités territoriales, aux personnes de droit public, ainsi qu'aux
associations et aux fondations, dans la mesure où elles sont sans
but
lucratif et où elles ont obtenu la personnalité
morale,
donnent droit à une
réduction d'impôt
égale à 19 % du montant du don, dans la limite de 2 %
du revenu
imposable
, à condition que les
bénéficiaires exercent exclusivement leurs activités
dans le domaine du spectacle
et que les dons soient utilisés pour
l'une des opérations suivantes :
- construction ou entretien de structures d'accueil ;
- production de spectacles.
Dans deux cas particuliers, la réduction d'impôt
s'élève à 30 % du montant du don. Il en va ainsi
lorsque les versements sont effectués au profit :
- d'organismes d'intérêt national actifs dans le domaine
musical et qui se transforment en fondations, mais seulement au moment de la
création de la fondation ;
- de la Biennale de Venise.
De même que la réduction d'impôt relative au patrimoine,
celle-ci ne peut être imputée que sur l'impôt de
l'année, sans possibilité de report. Les dons qui ne sont pas
intégralement utilisés pour l'une des activités
susceptibles d'être encouragées sont reversés au budget de
l'État.
*
* *
La
procédure de reconnaissance des associations et des fondations
a
été simplifiée
depuis l'entrée en vigueur du
décret du 10 février 2000, portant mesures pour la
simplification de la reconnaissance des personnes morales de droit
privé,
permettant aux particuliers de mieux utiliser les
possibilités de déduction.
Alors qu'auparavant la reconnaissance était en principe accordée
par un décret du président de la République,
désormais, il suffit en règle générale d'une
décision préfectorale, au niveau de la province. De plus, dans la
mesure où l'objet est licite et où le patrimoine est
adéquat, l'autorisation est octroyée de droit dans les
120 jours suivant le dépôt de la demande.
2) Les dons des entreprises
D'après l'article 65 du décret du 22 décembre 1986, le
dispositif décrit pour les particuliers s'applique aux entreprises
à quelques différences près, les avantages fiscaux
étant subordonnés au respect des mêmes procédures
contraignantes :
- les dons entraînent non pas une diminution d'impôt, mais une
réduction
du bénéfice imposable
égale
au montant du don, cette réduction étant plafonnée
à 2 % du bénéfice imposable lorsque les dons sont
faits en faveur du spectacle ;
- pour les dons faits en faveur du patrimoine, seuls les dons en
espèces sont déductibles du bénéfice imposable
(alors que les dons en nature peuvent apporter une réduction de
l'impôt sur le revenu dû par les particuliers).
Les entreprises imposables au titre de l'impôt sur le revenu
bénéficient des mêmes mesures que les particuliers.
Le dispositif a été beaucoup critiqué, de sorte que
la
loi du 21 novembre 2000 portant diverses mesures fiscales a
amélioré les possibilités de déduction fiscale pour
les entreprises, qu'elles soient imposées au titre de l'impôt sur
les sociétés ou de l'impôt sur le revenu.
L'article 38 de cette loi, qui modifie l'article 65 du décret
du 22 décembre 1986 portant approbation des règles
applicables en matière d'imposition des revenus des personnes physiques
et morales, offre aux entreprises la possibilité de
déduire de
leur bénéfice imposable la totalité des dons en
espèces faits à des organismes culturels
, quel que soit le
statut de ces derniers, public ou privé, et sans reprendre la
distinction entre patrimoine et spectacle. Le nouveau dispositif s'ajoute
à l'ancien. Il ne le remplace pas.
La loi du 21 novembre 2000 prévoit qu'un décret
détermine les modalités d'application du dispositif qu'elle
introduit. Le premier date du 11 avril 2001. Il a été
remplacé par celui du 3 octobre 2002.
La déductibilité des dons est liée à l'absence de
but lucratif du bénéficiaire (indépendamment de son
statut) et au fait que la nature culturelle de ses activités est
prévue par les statuts. Les bénéficiaires peuvent utiliser
ces dons pour réaliser n'importe quel projet culturel. Si le
ministère continue à contrôler l'utilisation des dons, le
régime de l'autorisation préalable a disparu.
Le législateur a introduit un mécanisme destiné
à limiter l'impact de ces mesures d'encouragement du
mécénat culturel des entreprises sur le budget de
l'État
. Lorsque le montant cumulé au niveau national de tous
les dons réalisés au titre de l'article 65 du décret
dépasse un certain montant, fixé pour 2003 à
51 700 000 €
(3(
*
))
, les
destinataires doivent en reverser une partie au Trésor public. Ceci
crée donc une incertitude pour les bénéficiaires des dons.
Lorsque le montant cumulé au niveau national des dons dépasse le
plafond fixé, les bénéficiaires doivent reverser 37 %
de la différence entre ce qu'ils ont reçu et ce qu'ils auraient
reçu si le montant total des dons avait correspondu au plafond de
51 700 000 €, la répartition des dons restant
inchangée.
Les règles relatives au report des déficits s'appliquent :
ceux-ci sont imputables sur les cinq exercices suivants.
En 2001, le montant cumulé des dons faits au titre de l'article 65 a
été très inférieur au plafond : il s'est
élevé à environ 17 millions d'euros. Presque les deux
tiers des dons ont été effectués au profit du domaine du
spectacle, les théâtres de la Scala de Milan et de la Fenice de
Venise étant les plus grands bénéficiaires.
3) Le régime fiscal des fondations
a) L'imposition des résultats
Les
associations et les fondations qui sont reconnues comme personnes morales sont
imposables au titre de l'impôt sur les sociétés
(4(
*
))
, tandis que les autres sont imposables au titre de
l'impôt sur le revenu.
Cependant, les revenus engendrés par les activités liées
aux objectifs statutaires, y compris les revenus des prestations de service
vendues aux associés et donateurs ou aux associations qui ont des buts
similaires, ne sont pas imposables.
Cette règle générale d'exonération connaît
d'importantes limitations : ainsi, les revenus produits par la cession de
biens neufs produits en vue de la vente, par les activités
d'hôtellerie et de restauration, ainsi que par l'organisation de voyages
touristiques et d'expositions à caractère commercial sont
imposables. Lorsqu'ils sont imposables, ces revenus sont taxés à
un taux inférieur à celui de 35 % qui s'applique aux
sociétés depuis le 1
er
janvier 2003. En
application du régime forfaitaire, leur taux d'imposition est de 15 ou
25 % pour les activités de prestation de services, et de 10 ou
15 % pour les autres activités.
Conformément au décret législatif du 4 décembre
1997, qui a réorganisé l'imposition des entités non
commerciales,
les organismes qualifiés d'ONLUS
(organismes non
lucratifs d'utilité sociale)
bénéficient d'un
régime plus favorable
.
Indépendant du statut juridique, ce régime vaut aussi bien pour
les fondations que pour les associations, voire pour les entités
dépourvues de la personnalité morale. La qualification d'ONLUS
est liée à l'absence de but lucratif, à l'exercice de
l'une des activités prévues par le texte de 1997, parmi lesquels
la promotion de l'art et de la culture, ainsi qu'à d'autres conditions,
variables selon le secteur d'activité. Ainsi, les organismes actifs dans
le domaine culturel ne peuvent être reconnus comme ONLUS que si leur
activité présente un caractère
d'« utilité sociale ». Il faut pour cela que cette
activité bénéficie à des personnes
désavantagées à un titre ou à un autre (handicap,
situation familiale ou économique...), à moins que l'organisme
n'ait bénéficié de crédits nationaux. Cette
dernière condition permet par exemple de classer la Fondation pour le
festival Rossini parmi les ONLUS. La qualification d'ONLUS est obtenue par
l'enregistrement sur le registre
ad hoc
du ministère des
Finances, qui vérifie que l'activité correspond aux conditions
déterminées par le texte de 1997. Les ONLUS ont l'obligation de
tenir une comptabilité particulièrement complexe, qui
sépare notamment les activités commerciales, et de rendre compte
de leurs activités.
Les ONLUS ne sont imposés ni sur les revenus issus des activités
liées à leurs objectifs statutaires ni sur les revenus provenant
d'activités connexes, telles la vente de brochures dans un musée,
dans la mesure où ces revenus restent inférieurs à
66 % de la totalité de leurs dépenses. Les revenus fonciers
et financiers des ONLUS sont soumis à l'impôt sur les
sociétés.
b) Les droits de succession et de donation
La loi
du 18 octobre 2001 intitulée « Premières interventions
pour la relance de l'économie » a remplacé les droits
de succession et de donation par un droit d'enregistrement.
Cette loi précise que les exonérations et allégements qui
existaient auparavant en matière de droits de succession et de donation
sont toujours valables. Or, le décret du 31 octobre 1990 relatif
aux droits de donation et de succession excluait de son champ d'application les
associations et les fondations reconnues, dans la mesure où leur objet
consistait en l'assistance, l'étude, la recherche scientifique,
l'éducation, l'instruction ou en toute autre finalité
d'utilité publique. De même, les ONLUS étaient
exonérés des droits de succession et de donation.
Les associations et fondations qui ne sont ni reconnues ni
considérées comme ONLUS ne sont donc pas exonérées
du droit d'enregistrement. Elles le paient donc, au taux de droit commun (qui
varie selon la nature des biens entre 1 % et 7 %), mais seulement sur
la partie qui dépasse 67 769 €.
PAYS-BAS
Chaque
impôt fait l'objet d'une loi et de règlements d'application
spécifiques.
|
1) Les dons des particuliers
D'après
l'article 6.32 de la loi sur l'impôt
sur le
revenu
, les dons aux organisations culturelles sont déductibles du
revenu imposable, dans la mesure où l'entité
bénéficiaire a son siège aux Pays-Bas. Lorsqu'elle est
établie à l'étranger, elle doit être
agréée par l'administration pour que le don soit
déductible.
La déduction s'applique indépendamment du statut juridique du
destinataire du don.
La déduction vaut pour les
dons en espèces ou en nature
.
Elle est
plafonnée à 10 % du revenu brut et ne s'applique
qu'à la fraction des dons supérieure à 1 % du revenu
brut.
De plus,
la déduction ne peut pas être
inférieure à 60 €.
Les limites de 1 % et de 10 % ne sont pas applicables
lorsque le
donateur, par acte notarié, s'engage à effectuer des dons
échelonnés sur une période d'au moins cinq ans :
la totalité des
dons est alors déductible
, de
même que les frais de l'acte notarié. Cette formule est applicable
pour les dons en nature.
La déduction pour dons fait partie des déductions
« personnelles ». En tant que telle, elle ne peut pas
engendrer de pertes, mais un report sur les revenus des années suivantes
est possible si la déduction est trop importante pour pouvoir être
imputée sur les revenus de l'année.
2) Les dons des entreprises
D'après
l'article 16 de la loi sur l'impôt sur les
sociétés, les dons en espèces
(5(
*
))
des entreprises sont déductibles du
bénéfice imposable dans la limite de 6 % de ce dernier, dans
la mesure où ils représentent un montant total d'au moins
227 €.
La mesure est applicable aux dons faits à des
bénéficiaires établis à l'étranger, mais
à condition qu'ils aient été agréés par
l'administration.
Les règles générales relatives au report des
déficits s'appliquent : il est possible de reporter les pertes,
d'une part, sur les trois exercices antérieurs et, d'autre part, sur les
exercices suivants, à condition d'avoir obtenu l'accord de
l'administration.
Pour les entreprises imposées au titre de l'impôt sur le revenu,
les règles exposées pour les particuliers s'appliquent.
3) Le régime fiscal des fondations
Toutes les organisations qui ont une activité à caractère culturel, philanthropique, scientifique, ainsi que, de façon générale, celles qui poursuivent un objectif d'intérêt général bénéficient d'un régime fiscal favorable, indépendamment de leur statut juridique.
a) L'imposition des résultats
Ces organisations sont exonérées de l'impôt sur les sociétés. En effet, la loi sur l'impôt sur les sociétés énumère les entités qui y sont assujetties : les associations et fondations qui ont leur siège aux Pays-Bas ne sont redevables de l'impôt sur les sociétés que si elles exploitent une entreprise dans des conditions concurrentielles (6( * )) . Dans ce cas, seuls les revenus engendrés par les activités économiques sont imposables, à moins qu'ils ne soient affectés à un objet désintéressé et que, par ailleurs, leur montant soit limité (environ 7 000 € par an).
b) Les droits de succession et de donation
Les
organisations mentionnées plus haut sont exonérées de
l'impôt sur les successions à hauteur de 8 284 € et
de l'impôt sur les donations à hauteur de 4 143 €.
Lorsque les dons ou les legs dépassent ces plafonds, ils sont imposables
au taux de 11 %, alors que le taux d'imposition des dons et legs faits
à des étrangers à la famille varie entre 41 % et
68 %.
ROYAUME-UNI
Si l'on
excepte l'impôt sur le revenu et l'impôt sur les
sociétés, qui font l'objet d'un texte commun, chaque impôt
est régi par une loi spécifique. Les lois fiscales sont
périodiquement modifiées par les lois de finances annuelles,
l'année budgétaire commençant le 6 avril et s'achevant le
5 de l'année suivante.
|
1) Les dons des particuliers
L'avantage fiscal consécutif à un
don en
espèces
se traduit le plus souvent par le
remboursement à
l'organisation bénéficiaire de la part d'impôt payée
par le donateur sur le montant du don.
Le bénéficiaire
reçoit donc une somme supérieure au montant du don initial. En
effet, les dons réels sont réputés être faits
à partir de revenus déjà imposés et la règle
générale se fonde sur le taux d'imposition moyen de
22 %
(7(
*
))
.
Depuis la réforme de 2000, les particuliers qui donnent des
actions
peuvent également obtenir un avantage fiscal.
Les dons ponctuels (
Gift Aid Scheme
)
Lorsqu'un particulier dont les revenus sont imposables au taux normal de
22 % fait un don de 100 £
(8(
*
))
, l'organisation bénéficiaire du don
peut obtenir le
remboursement de 28,2 £ auprès de
l'administration fiscale, de sorte que le don total s'élève
à 128,2 £
. La somme remboursée au
bénéficiaire du don correspond à l'impôt dû au
taux de 22 %
pour un revenu brut de 128,2 £. Ce
mécanisme de restitution ne peut fonctionner que si donateur
déclare
ses dons à l'administration. Le
bénéficiaire n'est pas obligé de demander ce
remboursement, égal à 28,2 % du montant initial du don. Il
s'en abstient généralement pour les dons de faible montant, car
les frais administratifs seraient supérieurs aux sommes
récupérées.
Lorsque les revenus du donateur sont imposables au taux supérieur de
40 %, pour un don de 100 £, l'organisation
bénéficiaire reçoit également 28,2 £. En
outre, le donateur obtient le remboursement de l'impôt
excédentaire, c'est-à-dire 18 % de 128,2 £.
Lorsque les revenus du donateur sont imposables au taux inférieur de
10 %, on applique la même règle que s'il était
imposable au taux de 22 % : l'organisation bénéficiaire
peut obtenir de l'administration fiscale un complément égal
à 28,2 % du montant initial du don. Pour cela, une seule condition
est exigée : il faut que le montant total de l'impôt
payé par le donateur pendant l'année du don soit au moins
égal à celui du don.
Avant la réforme entrée en vigueur en avril 2000, les donateurs
dont les revenus étaient imposables à un taux inférieur
à 22 % devaient rembourser à l'administration fiscale la
différence entre la somme restituée au bénéficiaire
du don et l'impôt payé sur le montant brut du don.
Le dispositif, qui concerne les seuls
dons en espèces
, s'applique
indépendamment du montant des dons
, la réforme
entrée en vigueur en avril 2000 ayant supprimé la condition de
don minimal. Auparavant, le montant minimal était de 250 £.
Aucun plafond n'est prévu.
L'application de la règle est cependant liée à
l'absence de contrepartie
significative de la part de l'organisation
bénéficiaire
en faveur du donateur. Si une prestation est
fournie en contrepartie du don, son montant doit être limité et
respecter le barème ci-dessous, qui résulte d'un amendement
apporté par la loi de finances de 2000 à la loi sur l'impôt
sur le revenu et l'impôt sur les sociétés :
Montant du don |
Valeur maximale de la contrepartie |
Inférieur à 100 £ |
25 % du montant du don |
Entre 101 et 1 000 £ |
25 £ |
Entre 1 001 et 10 000 £ |
2,5 % du montant du don |
Supérieur à 10 000 £ |
250 £ |
Ceci
signifie par exemple que le bénéficiaire du don ne peut par
exemple pas offrir un voyage culturel à ses donateurs. Il peut en
revanche leur assurer la gratuité de l'entrée dans les
musées qu'il gère.
En même temps que le régime des dons ponctuels a été
modifié par la loi de finances pour 2000, le dispositif des
engagements formels
(
deed covenant
) a disparu. Pour
bénéficier des mêmes avantages, les donateurs devaient
effectuer des dons réguliers à un bénéficiaire
donné selon une périodicité déterminée et
pour une période d'au moins quatre ans. Les engagements conclus avant le
5 avril 2000 sont valables jusqu'à leur date d'échéance.
Depuis 1990, le dispositif des engagements formels coexistait avec celui des
dons ponctuels.
Les dons réguliers (
Payroll Scheme
)
Depuis 1987, les salariés peuvent demander à leurs employeurs de
retenir à la source
les dons qu'ils souhaitent effectuer. Ce
système est particulièrement adapté aux dons
réguliers. Les retraités peuvent également opter pour ce
système, l'organisme qui verse les pensions se chargeant de
procéder à la retenue nécessaire. Pour cela, il faut que
l'employeur ou la caisse de retraite ait décidé d'adhérer
au système, ce qui n'est pas obligatoire.
Les mêmes règles que pour les dons ponctuels s'appliquent. Ainsi,
pour un don de 7,8 £, le bénéficiaire reçoit
7,8 £ x 128,2 %, soit 10 £. De même, si le
donateur est imposable au taux de 40 %, un don de 6 £ suffit
pour que le bénéficiaire obtienne 10 £.
En outre, depuis l'entrée en vigueur de la réforme et jusqu'au
mois d'avril 2003,
le Trésor public abonde le montant des dons de
10 %,
de sorte que, pour un don initial de 7,8 £ (ou de
6 £), le bénéficiaire reçoit 11 £.
Les sommes collectées par les employeurs sont versées à un
organisme centralisateur. Il s'agit d'une organisation sans but lucratif
agréée par l'administration fiscale. Cet organisme redistribue
les sommes reçues conformément aux souhaits des donateurs. Pour
cela, il prélève des frais administratifs (en règle
générale moins de 4 % du montant des dons ou
0,25 £ par don). Certains employeurs prennent en charge ces frais.
La réforme d'avril 2000 a supprimé le plafond annuel
(1 200 £) auparavant applicable aux dons effectués selon
ce dispositif.
Les dons d'actions
Depuis le 6 avril 2000, les particuliers qui donnent des
actions
à une organisation philanthropique peuvent
réduire leur revenu
imposable
du montant du don, c'est-à-dire de la valeur des actions
augmentée des frais liés au transfert de propriété
et diminuée de l'éventuelle contrepartie fournie par le
bénéficiaire. En outre, le donateur est exempté du
paiement de l'impôt sur les plus-values.
En fonction de leur situation personnelle, cette solution peut être plus
avantageuse que celle qui consiste à faire un don en espèces
égal au produit de la vente diminué de l'éventuel
impôt sur les plus-values réalisées à l'occasion de
la cession des actions.
Les particuliers qui souhaitent, à ce titre, effectuer un don de faible
valeur ont la possibilité de remettre leurs actions à une
organisation sans but lucratif, qui administre un dispositif
ad hoc,
ShareGift
. Cette organisation revend les actions qui lui sont
confiées et redistribue le produit de la vente aux
bénéficiaires indiqués par les donateurs.
2) Les dons des entreprises
Les
dons
sont déduits du résultat global avant imposition et
réduisent
l'assiette de l'impôt sur les
sociétés
.
Avant la réforme d'avril 2000, les entreprises ne versaient pas la
totalité de leurs dons, car elles devaient les réduire de la
fraction d'impôt correspondante, tandis que les
bénéficiaires pouvaient obtenir de l'administration fiscale le
remboursement de cet impôt.
Comme pour les dons des particuliers, l'avantage fiscal est subordonné
au caractère limité des prestations fournies par les
organisations bénéficiaires en contrepartie des dons. Le
même barème doit être respecté.
Lorsque l'entreprise est une entreprise individuelle, le dispositif du
Gift
Aid Scheme
décrit pour les particuliers s'applique.
Comme les particuliers, les entreprises qui donnent des
actions
à une organisation philanthropique peuvent réduire l'assiette de
leur impôt du montant du don.
À la différence des particuliers, les entreprises ont
également la possibilité de faire des
dons en nature
, dans
la mesure où l'objet donné est fabriqué ou vendu par le
donateur. Il peut également s'agir d'une machine qu'il utilise. Dans le
premier cas, l'avantage fiscal réside dans l'absence de revenus, alors
que les frais de fabrication constituent une charge déductible. Dans le
second, il réside dans le fait que le prix de revente est nul et que les
amortissements équivalents au coût d'acquisition ont
été déduits.
3) Le régime fiscal des fondations
Le régime fiscal des organisations philanthropiques est indépendant de leur statut juridique. Il est seulement lié au caractère purement philanthropique de leur activité , qui permet l'enregistrement sur le fichier de l'organisme national de contrôle, la Charity Commission .
a) L'imposition des résultats
Aux
termes de la loi qui régit l'impôt sur les sociétés
et l'impôt sur le revenu,
les revenus commerciaux des organisations
philanthropiques ne sont pas imposables s'ils répondent à l'un
des trois critères suivants.
- Ils sont
liés à l'objet de l'organisation
. C'est le
cas des droits d'entrée dans un musée, des revenus produits par
la vente de catalogues ou de reproductions à la boutique d'un
musée, et par celle de produits alimentaires à la buvette du
même musée. En revanche, la vente d'articles de papeterie à
la boutique d'un musée ne peut pas être considérée
comme liée à l'objet de l'organisation. En principe, les revenus
ainsi engendrés sont donc imposables. De même, si la buvette est
ouverte au public, et pas seulement aux visiteurs du musée, les revenus
sont imposables.
- Ils sont
produits grâce au travail des
bénéficiaires
de l'activité de l'organisation.
- Leur
montant est limité
et reste à
l'intérieur du barème ci-dessous, déterminé par la
loi de finances pour 2000. Cette règle s'applique indépendamment
de l'origine des revenus.
Ressources cumulées de l'organisation |
Revenus commerciaux |
Moins de 20 000 £ |
5 000 £ |
Entre 20 000 £ et 200 000 £ |
25 % des revenus cumulés |
Plus de 200 000 £ |
50 000 £ |
La loi
qui régit l'impôt sur les sociétés et l'impôt
sur le revenu prévoit que les
loyers
perçus par les
organisations philanthropiques ne sont pas imposables, dans la mesure où
ils sont affectés à l'objet social de l'organisation.
En outre, l'administration fiscale peut accorder des
exonérations
, notamment pour des revenus affectés à
l'objet social de l'organisation. C'est par exemple le cas de tous les revenus
obtenus à l'occasion de manifestations organisées pour fournir
des ressources supplémentaires (ventes de charité, concerts,
bals...). C'est également le cas des revenus tirés de la revente
d'objets qui ont été donnés à l'organisation,
même si ces objets ont fait l'objet de réparations mineures. Cette
règle s'applique aussi longtemps que ces activités demeurent
accessoires et n'entrent pas en concurrence avec d'autres commerces.
Toute organisation philanthropique qui a des revenus imposables a la
possibilité de les « loger » dans
une
société commerciale dont elle détient la totalité
des capitaux et qui constitue le support de l'activité à
l'origine de ces revenus
. Cette société, qui est imposable,
peut à son tour céder ses bénéfices à
l'organisation qui la détient, afin que ces bénéfices,
considérés comme des dons, soient déductibles. Ce
dispositif n'est applicable que lorsque les sommes cédées sont
réellement utilisées pour la satisfaction de l'objet des
organisations philanthropiques.
b) Les droits de succession et de donation
Les dons et legs faits à des organisations philanthropiques sont exonérés à moins qu'ils ne soient pas définitifs ou que le bien cédé soit utilisé pour un but non prévu par les statuts.
SUISSE
La
Confédération, les cantons et les communes
prélèvent des impôts selon leurs propres règles.
Toutefois, la loi fédérale sur l'harmonisation des impôts
directs des cantons et des communes fixe un cadre général et
limite les divergences entre les différentes dispositions locales
relatives à l'imposition du revenu des personnes physiques et morales.
Les cantons restent cependant libres de définir les taux et les
exonérations d'impôt.
|
1) Les dons des particuliers
Les dons
des particuliers aux personnes morales qui ont leur siège en Suisse et
qui sont elles-mêmes exonérées parce qu'elles poursuivent
un but de pure utilité publique - culturel par exemple - sont
déductibles du revenu imposable au titre de l'impôt
fédéral sur le revenu, ainsi qu'au titre de l'impôt
cantonal sur le revenu.
La doctrine et la jurisprudence considèrent que la notion de
« but d'utilité publique » est liée à
deux éléments :
-
l'intérêt général
, qui correspond au
fait que l'activité profite à des cercles relativement larges de
la population ;
- le
caractère désintéressé
de
l'activité, entendu comme le fait que les membres de l'association ou
les donateurs de la fondation consentent des sacrifices financiers, leurs
versements ne devant donc pas avoir de contrepartie.
Il faut également que l'affectation du patrimoine ou du revenu de
l'organisation soit irrévocable et réelle.
L'article 33 de la
loi fédérale sur l'impôt
fédéral direct
précise que les
dons sont
déductibles du revenu net
, c'est-à-dire du revenu imposable
réduit de toutes les autres charges déductibles (frais
professionnels, pensions alimentaires...), dans la limite de
10 %
de ce dernier, à condition que le total des versements de l'année
s'élève à au moins 100 CHF (soit environ
67 €).
Conformément à l'article 9 de
la loi
fédérale sur l'harmonisation des impôts
directs des
cantons
,
les différentes lois cantonales sur l'impôt sur le
revenu prévoient toutes une telle déduction,
cette
possibilité étant limitée aux dons faits à une
organisation exonérée du paiement de l'impôt cantonal
direct.
Les dispositions cantonales sont très diverses
. La plupart des
cantons prévoient que les dons annuels doivent dépasser
100 CHF (soit environ 67 €) pour être déductibles
(Bâle-Ville, Berne, Lucerne, Neuchâtel, Tessin et Vaud par
exemple). Dans certains, seule la part des dons excédant 200 CHF
(Thurgovie), voire 500 CHF (Fribourg), est déductible. À
l'inverse, plusieurs cantons (Genève, Jura, Valais) n'ont pas
prévu le moindre plancher, de sorte que la totalité des dons est
déductible à partir du premier franc.
À l'exception de Bâle-Campagne, qui ne prévoit aucun
plafond de déduction, tous les cantons limitent le montant
déductible, en règle générale à un certain
pourcentage du revenu imposable : souvent 10 %, mais parfois 1 %
(comme à Neuchâtel), 5 % (comme à Genève et
à Fribourg), ou 20 % (comme à Zurich). Dans le canton de
Soleure, le montant maximal déductible est exprimé en valeur
absolue : il s'élevait au 1
er
janvier 2001 à
6 000 CHF (soit environ 4 000 €) pour les couples et
au double pour les célibataires.
En outre, certains cantons imposent des conditions supplémentaires
liées au fait que la déduction du don n'est accordée que
si l'organisation bénéficiaire elle-même est
exonérée. Ces conditions, développées plus bas, se
rapportent généralement au lieu d'activité du
bénéficiaire.
2) Les dons des entreprises
Lorsque
les résultats de l'entreprise sont imposables au titre de l'impôt
sur le revenu, les règles définies pour les particuliers
s'appliquent. Quant aux entreprises imposables au titre de l'impôt sur
les sociétés, elles bénéficient d'une mesure
similaire à celle des particuliers : leurs
dons sont
déductibles de leur résultat imposable, à la fois pour ce
qui concerne l'impôt fédéral et l'impôt cantonal.
L'article 59 de la
loi fédérale sur l'impôt direct
dispose que les dons sont déductibles à concurrence de
10 % du bénéfice net
.
Conformément à l'article 25 de
la loi fédérale
sur l'harmonisation des impôts
directs des cantons
, les
différentes lois cantonales sur l'impôt sur les
sociétés prévoient toutes une telle déduction, dont
les modalités varient d'un canton à l'autre.
Le canton de Bâle-Campagne ne prévoit aucun plafond de
déduction, tandis que les autres n'admettent pas la déduction
intégrale des dons. Dans presque tous les cantons, le plafond est
fixé à 10 % du bénéfice net, comme pour
l'impôt fédéral. Toutefois, Argovie, Thurgovie et Zurich
autorisent les déductions dans la limite de 20 %, tandis que
Fribourg a fixé le plafond à 5 % et prévoit que seule
la part des dons supérieure à 500 CHF (soit environ
333 €) est déductible.
3) Le régime fiscal des fondations
Il est indépendant du statut juridique, mais est lié au caractère d'utilité publique de l'activité, l'autorité de surveillance procédant aux vérifications nécessaires.
a) L'imposition des résultats
En
règle générale, les personnes morales acquittent, à
la fois au niveau fédéral et à celui du canton, un
impôt sur les bénéfices ou sur le revenu, à moins
qu'elles ne soient expressément exonérées en raison du
caractère d'utilité publique de leur activité.
La loi sur l'impôt fédéral direct dispose en effet que les
personnes morales qui «
poursuivent des buts de pure
utilité publique »
sont exonérées de
l'impôt sur
«
le bénéfice
exclusivement
et irrévocablement affecté à ces
buts
».
La loi fédérale sur l'harmonisation des impôts directs des
cantons comporte la même disposition, mais les prescriptions cantonales
relatives aux exonérations des diverses personnes morales demeurent
légèrement différentes d'un canton à l'autre.
Ainsi, dans certains cantons, l'exonération est subordonnée au
fait que l'organisme bénéficiaire exerce son activité dans
le canton en question (Grisons, Zurich et Bâle-Ville). Dans d'autres,
lorsque l'organisme a son siège en dehors du canton,
l'exonération n'est accordée que s'il y a
réciprocité (Vaud et Zurich).
b) Les droits de succession et de donation
Les
droits de succession et de donation sont perçus uniquement au niveau
cantonal.
Les personnes morales qui poursuivent des buts de pure utilité publique
sont exonérées, mais pas de façon uniforme dans tous les
cantons. La plupart d'entre eux font dépendre l'exonération de la
domiciliation dans le canton ou de la nature de l'activité de
l'organisme. Toutefois, le canton de Bâle-Campagne accorde cet avantage
indépendamment de ces deux facteurs.
(1)
L'État rétrocède à chaque communauté
autonome 33 % des recettes qu'il y perçoit au titre de
l'impôt sur le revenu. En outre, chaque communauté autonome
perçoit directement une autre fraction de l'impôt sur le revenu,
calculée à partir de son propre barème, celui-ci devant
cependant contenir le même nombre de tranches que le barème
national.
(2) Lorsque la mesure a été introduite, en 1982, le pourcentage
était de 27 %. Il a été réduit à
22 % en 1995, puis à 19 % en 1997.
(3) Pour l'exercice 2001, le plafond avait été fixé
à 270 milliards de lires (soit environ 140 millions
d'euros) ; pour 2002, il a été réduit à
175 milliards de lires (soit environ 90 millions d'euros).
(4) L'impôt sur les sociétés est l'IRPEG,
c'est-à-dire l'impôt sur le revenu des personnes morales.
(5) Les dons en nature sont déductibles du bénéfice
seulement s'ils sont considérés comme des charges,
c'est-à-dire s'ils ont un lien avec l'objet de l'entreprise.
(6) Vu la facilité de création des fondations par rapport aux
sociétés (absence de capital minimal) et aux associations (pas
d'obligation de réunir les associés), des entreprises peuvent
être constituées en tant que fondations. L'interdiction de
redistribution des profits aux fondateurs peut être contournée,
car rien n'empêche une fondation de distribuer les
bénéfices réalisés par d'autres entités.
(
7
) Il existe trois taux pour les revenus de l'activité
professionnelle : 10 %, 22 % et 40 %.
(8) Une livre sterling équivaut à 1,5 euro.