4. Perspective de la langue-culture française
Les rapports franco-coréens ont connu certains
malentendus qui avaient pour origine des incompréhensions culturelles et
linguistiques.
Habitués à la logique confucéenne, les Coréens ont
tendande à porter leurs jugements à travers cette logique, bien
particulière. Des problèmes de communication se posent
couramment, en raison de la différence des cultures d'entreprise : la
logique cartésienne se heurte à la pensée
confucéenne. Ces problèmes sont accentués par une
connaissance insuffisante des langues occidentales.
Les Coréens ont pris conscience de l'importance de la langue-culture en
vue de meilleurs résultats des échanges, tant pour les
études que pour les affaires.
" Sans savoir communiquer en cette
langue, des études approfondies sur le pays dans divers domaines ne
seront guère possibles "
a affirmé l'ancienne
présidente de la Société Coréenne de Langue et de
Littérature Françaises (S.C.L.L.F.)
31
.
Aujourd'hui, les relations franco-coréennes entrent dans une phase de
maturité, fondée, au-delà de certains
éléments objectifs, sur l'attirance permanente des Coréens
envers la France. Cet attrait est sans doute lié aux valeurs
traditionnelles et culturelles fortes de la France à travers son
passé, son présent et un avenir rempli de potentialités.
Si la France était simplement un pays beau et riche mais sans
passé, les Coréens, attachés à l'histoire, ne
pourraient l'apprécier autant.
La langue-culture française possède d'indéniables atouts
au pays du matin calme. Le français jouit d'une image très
positive : il ne s'agit ni d'une langue imposée comme le japonais
pendant l'occupation, ni d'une langue obligatoire pour les études et les
affaires comme l'anglais. Mais c'est une langue choisie pour elle-même,
pour sa beauté et par amour de la culture française.
L'élargissement de sa connaissance favorisera une meilleure
compréhension réciproque et un approfondissement des
échanges dans divers domaines.
Etant donné que l'enseignement/apprentissage du français est
dispensé essentiellement dans les facultés et dans les Alliances
Françaises, le français pourrait profiter de son
côté préservé, à la différence de
l'anglais qui a subi de nombreuses déformations.
Les efforts de la France pour la diffusion de sa langue-culture sont
appréciés des Coréens francophiles et commencent à
porter leurs fruits. Même ceux qui ne connaissent pas la langue
s'intéressent à la culture et fréquentent le
ciné-club du Centre Culturel Français. L'Alliance
Française de Séoul, accueillant environ 5 000 étudiants
par an, est l'une des plus importantes d'Asie. Il faut également compter
les cinq autres Alliances qui se développent peu à peu dans les
principales villes.
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31
En faveur d'un essor de la langue de Molière en
Corée, Courrier de la Corée, n° 853, 18 septembre 1993,
p. 27.
Si l'on arrivait à mettre à profit tous ces aspects positifs et
à offrir un enseignement/apprentissage adapté aux attentes du
public, le statut du français se valoriserait comme il le mérite
et pourrait ainsi répondre aux nouvelles perspectives
créées par le développement des échanges entre les
deux pays.