II. LE LYCÉE FRANÇAIS DE BUDAPEST.
Créé en 1962 , il comptait 17 élèves.
Le lycée a une double vocation : assurer la scolarité des Français résidant en Hongrie et promouvoir la culture française auprès d'étudiants hongrois et de pays tiers.
Géré par l'Association des parents d'élèves , le Lycée français de Budapest est aidé par la Fondation du Lycée français de Budapest , créée en 1993 par l'Association des parents d'élèves et la Chambre de commerce franco-hongrois. Depuis 1994, cette fondation perçoit la subvention de l'Etat hongrois pour la scolarisation des élèves nationaux et les dons des mécènes.
Pour la première fois en 1995 , le budget a été présenté en équilibre sans subvention initiale de l'Agence pour l'enseignement des Français à l'étranger.
Il est à noter que l'effectif de la communauté française en Hongrie augmente rapidement : de 1991 à 1994, le nombre d'élèves français a augmenté de 146 % (passant de 67 à 165). Dans le même temps, l'effectif des élèves hongrois passait de 133 à 164 (+ 23 %) et celui des élèves tiers progressait de 74 % (passant de 42 à 73).
Cette évolution a conduit au recentrage du Lycée français sur son rôle premier : la scolarisation des élèves français et des enfants, notamment francophones qui n'ont pas d'alternative scolaire sur place sans abandonner pour autant l'idée que l'école élémentaire et le lycée font partie du dispositif culturel de la France en Hongrie.
Au terme de leur scolarité, les élèves hongrois ont la possibilité de passer un double baccalauréat mais n'y sont pas tenus pour s'inscrire à l'université.
L'enseignement est aussi développé vers une ouverture sur la culture hongroise (langue, littérature, histoire) pour les élèves hongrois et une initiation à la civilisation hongroise pour les autres élèves.
Le problème actuel du Lycée français de Budapest découle en partie de son succès.
En effet, les simulations des entreprises et des conseils en recrutement présents à Budapest prévoient que les effectifs potentiels du lycée pourraient atteindre 500 élèves à la rentrée 1997 et 600 élèves à la rentrée 1999. A cette date, la proportion d'élèves français devrait dépasser 50 % et celle des élèves hongrois descendre jusqu'à 27 %.
L'exiguïté des locaux actuels ne pourrait permettre de contrebalancer, comme il serait souhaitable, cette évolution par l'accueil d'un nombre plus grand d'élèves hongrois.
Entretien du Groupe sénatorial
France-Hongrie
Mardi 22 octobre 1996 - Visite du Lycée français de Budapest en compagnie de M. Zoltán ROCKENBAUER, Président du Groupe interparlementaire Hongrie-France.
M. Gérard FAURE, proviseur , accueille la délégation.
Situé dans les collines de Buda dans un quartier résidentiel, en bordure de forêt, le Lycée français accueille 415 élèves de 24 nationalités différentes, de la maternelle à la terminale, encadrés par 9 instituteurs, 20 professeurs, 5 professeurs hongrois (enseignements spécifiques), 1 conseillère d'éducation, 5 documentalistes et une équipe technique et administrative.
Cet établissement dispense depuis 1995 un enseignement allant de la classe maternelle au baccalauréat (les classes ont été ouvertes au fur et à mesure de l'avancée des élèves dans leur scolarité).
Le Lycée français compte 40 % d'élèves français et 40 % d'élèves hongrois (rentrée 1994). Parité qu'il est souhaitable de maintenir pour que le français demeure la langue véhiculaire de l'établissement.
Le niveau peut être apprécié à travers les résultats au baccalauréat en 1995 (94 %) et en 1996 (100 % de réussite), de l'admission de plusieurs boursiers en classe préparatoire aux grandes écoles dans des lycées parisiens et du taux de réussite au brevet (75 % en 1992, 93 % en 1993 et 88 % en 1994).
Le proviseur souligne, en particulier, le très vif désir d'apprendre des élèves hongrois dont ni les cours obligatoires ni les enseignements facultatifs n'arrivent à satisfaire totalement la curiosité.
Depuis 1992, le prix de la scolarité pour les familles hongroises a été aligné sur celui versé par les familles françaises tandis que le système de bourses en place a permis de réduire de 30 % à 50 % les frais de scolarité pour les familles nouvelles dans l'établissement et jusqu'à 70 % pour les familles anciennes. 52 % des élèves hongrois en sont bénéficiaires. Le coût réel par élève est d'environ 50.000 F par an.
La délégation sénatoriale a observé que le développement de cet établissement qui est aujourd'hui utilisé au maximum de sa capacité d'accueil passe soit par l'acquisition du terrain et des locaux où celui-ci se trouve actuellement et qui appartiennent au ministère hongrois de l'industrie, soit par une nouvelle implantation.
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