CHAPITRE III : LA PRÉSENCE CULTURELLE FRANÇAISE EN HONGRIE
I. LA LANGUE FRANÇAISE.
A. L'ENSEIGNEMENT BILINGUE FRANCOPHONE EN HONGRIE [17] .
Dispensé en Hongrie à partir du lycée, l'enseignement du français comme langue étrangère peut cependant commencer plus tôt, dès l'Ecole générale vers l'âge de 12 ans, ou parfois moins. Dans certaines écoles, le français est même enseigné à partir de 6 ans.
Dans quelques lycées il existe un enseignement renforcé du français (six séquences hebdomadaires au lieu de trois). Mais l'enseignement bilingue proprement dit concerne la fin du secondaire et l'enseignement supérieur à différents niveaux.
1. Les lycées à section bilingue.
L'enseignement bilingue francophone existe dans cinq lycées (élèves de 14 à 18 ans) et concerne près de 900 élèves en (1995-96).
Il a été mis en place en 1987 par l'ouverture d'une section au Lycée Kölcsey Ferenc de Budapest et par l'ouverture d'une section au Lycée Kisfaludy Károly de Mohács. Les trois autres sections ont été créées entre 1988 et 1993 :
• en 1988, au Lycée Mikszáth Kálmán de Pásztó ;
• en 1990, au Lycée Petöfi Sandor d'Aszód ;
• en 1993, au Lycée Ságvári Endre de Szeged.
Pour être reconnue comme section bilingue francophone, la section doit offrir l'enseignement en français de trois disciplines autres que le français.
Trois disciplines sont enseignées en français dans les cinq lycées : les mathématiques, l'histoire et la géographie ; outre ces disciplines, la physique et la biologie sont également enseignées en français à Budapest, à Aszód et à Pásztó.
La scolarité dans ces sections est de cinq ans , dont une première année dite "zéro" de mise à niveau en français, à raison de 20 séquences de 45 minutes par semaine et d'une initiation à la langue des disciplines enseignées en français. Un seul lycée, le lycée de Szeged, n'offre pas à l'heure actuelle d'année "zéro". Ce lycée, reconnu en Hongrie pour sa tradition d'excellence, a choisi de limiter son recrutement à des élèves ayant déjà un bon niveau de français. Cette absence d'année "zéro" pose cependant problème aux élèves qui doivent, dès leur première année de lycée, aborder l'étude de trois disciplines en français.
Au cours des quatre années suivantes, l'enseignement du français est assuré à raison de cinq séquences de 45 minutes par semaine.
Le personnel enseignant et les élèves.
Les cours de français et en français dans les sections francophones sont assurés par des équipes de professeurs hongrois, français et francophones.
Les professeurs français sont des lecteurs ayant un contrat du Ministère français des Affaires étrangères, des Jeunes diplômés employés par l'Association franco-hongroise pour la jeunesse, des enseignants retraités de l'association AGIR, des professeurs recrutés locaux.
Répartition du personnel enseignant et des effectifs d'élèves
dans les lycées bilingues (1995-1996)
Budapest :
20 professeurs hongrois (français, mathématiques, physique, histoire, géographie, biologie), 1 lecteur, 2 recrutés locaux (physique-biologie) et 1 Jeune diplômé (biologie).
Nombre d'élèves : 350
Aszód :
7 professeurs hongrois (français, histoire, géographie, mathématiques), 1 Jeune diplômé, 1 CSN (mathématiques) et 3 professeurs belges (français et biologie).
Nombre d'élèves : 165
Pasztó :
5 professeurs hongrois (français, mathématiques, histoire, géographie), 1 lecteur, 1 CSN (physique), 2 professeurs AGIR (français-mathématiques), 1 Jeune diplômé (animation CDI et internat), 1 professeur belge (français) et 1 professeur béninois (biologie).
Nombres d'élèves : 150
Mohács :
5 professeurs hongrois (français, histoire, mathématiques, biologie), 1 lecteur, 1 CSN (mathématiques), 1 Jeune diplômé (français) et 1 professeur malien (français).
Nombre d'élèves : 140
Szeged :
5 professeurs hongrois (français, mathématiques, histoire, géographie), 1 lecteur, 1 Jeune diplômé (français) et 1 professeur AGIR (mathématiques).
Nombre d'élèves : 68.
Les appuis logistiques.
Outre les mises à disposition d'enseignants, l'Ambassade de France apporte chaque année un appui logistique aux lycées bilingues :
• Equipement et documentation.
Toutes les sections francophones ont été dotées de matériel audiovisuel ( magnétophone, magnétoscope, caméscope, antenne parabolique), informatique (ordinateurs, lecteurs de CDrom, disques CDrom) et de reprographie (photocopieuse). Cet équipement a représenté un investissement de 40.000 francs par section bilingue.
Une somme de 30.000 francs par section a également permis la création d'une bibliothèque francophone dans chaque établissement.
Un crédit annuel de 10.000 francs par section permet de compléter chaque année le fonds documentaire par l'achat de livres de bibliothèque et de manuels par l'abonnement à des périodiques.
• Soutien aux échanges avec la France.
Chaque classe d' "année 1" a un échange avec un lycée français qui accueille les élèves pendant 15 jours.
Une subvention annuelle de 20.000 francs par classe permet d'organiser ces échanges.
• Classes "Villette".
Une subvention annuelle de 30.000 francs par section permet à une classe de chaque section bilingue de participer à une session d'une semaine à la Cité des sciences de La Villette. Les professeurs accompagnant ces classes suivent également un stage de formation approprié à La Villette.
• Formation des enseignants.
Tous les professeurs des sections bilingues ont reçu une formation de plusieurs mois en France et peuvent effectuer un stage d'un mois dans un lycée français où ils sont suivi par un professeur tuteur.
Les professeurs ont également la possibilité de suivre des stages de perfectionnement d'un mois durant les congés d'été.
Une somme annuelle de 150.000 francs est réservée à l'organisation de ces formations.
Bilan provisoire.
Pour le Conseiller culturel de l'Ambassade de France, M. Patrick PREVOST : " Il est trop tôt pour pouvoir tirer un bilan définitif de l'impact de ces classes bilingues francophones, mais un certain nombre de constats peuvent être faits au vu des résultats enregistrés par les premières promotions des lycées de Budapest, Mohács, Pásztó et Aszód à l'examen de fin d'études secondaires (la première promotion de Szeged ne passera le baccalauréat qu'en 1997).
Les résultats enregistrés à l'examen de fin d'études secondaires en juin 1995 font apparaître un taux de réussite de 100 % (la moyenne nationale de réussite pour l'ensemble des lycées de Hongrie varie entre 93 et 95 %, mais les élèves n'ayant pas obtenu une moyenne suffisante en classe de première et de terminale ne sont pas autorisés à se présenter à l'examen).
90 % des élèves des sections bilingues francophones ont présenté la mention bilingue à l'examen. Cette mention implique de passer en français, outre l'épreuve spécifique de français, les épreuves écrites et orales dans deux autres matières au minimum.
La qualité de cette formation est confirmée par les taux de réussite au concours d'entrée dans le supérieur. Sur 154 élèves ayant obtenu l'examen de fin d'études en 1995, 82 % continuent leurs études dont 64 % dans des filières universitaires et des écoles supérieures donnant une haute qualification (par exemple, l'Ecole supérieure du commerce extérieur) ; ces filières correspondent au premier choix de l'étudiant.
A titre de comparaison, le taux national moyen de réussite au concours d'entrée dans le supérieur est inférieur à 50 %."
Les élèves des lycées bilingues réussissent donc bien au concours d'entrée à l'Université, y compris dans les filières autres que littéraires. Il y a une augmentation très nette du nombre d'élèves se dirigeant vers des sections scientifiques et commerciales offrant des filières francophones. Les orientations sont les suivantes :
- Lettres et droit : 32 %,
- Médecine et sciences : 22 %,
- Economie et commerce : 46 %.
En outre, une dizaine d'élèves formés dans les lycées bilingues vont chaque année suivre des études supérieures en France, mais le plus souvent dans des filières littéraires.
Selon le Conseiller culturel de l'Ambassade de France : "Ces résultats encourageants ne doivent cependant pas masquer de grandes disparités dans le fonctionnement des établissements et des difficultés qui peuvent compromettre à terme l'existence de certaines de ces sections.
L'un des problèmes majeurs de ces sections est l'absence d'équipe hongroise formée et responsable, un certain nombre d'enseignants parmi les mieux formés ayant quitté l'enseignement pour un travail mieux rémunéré.
A cet égard, la situation du Lycée de Mohács est sans doute la plus préoccupante, peu de professeurs étant volontaires pour exercer dans cette ville éloignée de la capitale et assez mal desservie par les transports en commun. De ce fait, il n'a pas encore été possible de constituer dans cet établissement une équipe hongroise stable, même si la présence du nouveau lecteur français et du CSN, professeur de mathématiques, ont, semble-t-il donné cette année une nouvelle dynamique à cet établissement. A la rentrée de septembre 1996, ce lycée recrutera 18 élèves en "année zéro" ".
Il semble par ailleurs, si l'on se réfère au cas du Lycée Kölcsey de Budapest, que le fonctionnement de ces sections soit plus efficace dans les lycées de taille moyenne que dans les grands lycées. Cet établissement est en effet caractérisé par une absence de coordination pédagogique et de concertation entre les professeurs. De ce fait, les actions de formation qui peuvent être organisées (par exemple, un stage sur le projet pédagogique) n'ont pas l'effet démultiplicateur attendu. D'après plusieurs témoignages, le niveau en français des élèves de cet établissement serait inférieur à celui des élèves d'autres lycées de la capitale de bon niveau. Le recrutement en "année zéro" sera de 30 élèves en septembre 1996.
Le lycée d'Aszód est caractérisé par la francophonie et la francophilie affichées de son proviseur. Cependant, malgré les bons résultats obtenus par la première promotion sortie l'an dernier de ce lycée, la constitution d'une véritable équipe pédagogique semble se heurter à de nombreuses réticences, notamment chez les professeurs hongrois. Ce lycée recrutera 31 élèves en "année zéro" à la rentrée 1996.
Après un démarrage difficile, dû en particulier à l'absence d' "année zéro", la section bilingue du Lycée Ságvári de Szeged, bénéficie d'une équipe dynamique qui met en oeuvre des innovations intéressantes (club théâtre : projet d'échanges tripartite "Jeunesse pour l'Europe" : Hongrie - France - Roumanie prévu pour 1997). Cependant, malgré le caractère d'élite de ce lycée, le recrutement de professeurs hongrois aptes à enseigner les mathématiques en français reste problématique. Cet établissement continuera à recruter directement ses élèves en 1ère année en 1996-1997. Ce recrutement sera de 12 élèves.
Une seule section bilingue francophone, celle du Lycée de Pasztó, peut constituer un exemple de mise en oeuvre d'un projet de coopération éducative. Créée en 1988 et menacée de disparition en 1992, cette section, grâce au dynamisme de son proviseur (qui est lui-même professeur de français) connaît depuis quatre ans un renouveau qui se traduit par la réflexion pédagogique qui s'y mène et par la qualité du recrutement des élèves, qui se présentent nombreux à l'examen d'entrée dans cette section.
Un équipe de professeurs hongrois, belges et français, bien formée et stable, assure un encadrement pédagogique efficace. La présence d'un CSN, professeur agrégé de physique, contribue cette année au développement de l'enseignement de cette discipline et à une utilisation optimale du laboratoire. L'installation à la rentrée prochaine d'un véritable CDI, avec la présence d'un professeur-documentaliste, dans les locaux du lycée (jusqu'à maintenant la bibliothèque était implantée à l'internat du lycée) permettra d'utiliser de façon plus rationnelle la documentation à des fins pédagogiques et permettra également de développer les capacités de travail autonome des élèves. La bonne réputation de la section bilingue francophone du lycée de Pásztó lui permettra de recruter 37 élèves en "année zéro" à la rentrée prochaine.
2. Les filières universitaires francophones.
Ces filières permettent aux étudiants de suivre en Hongrie des études en français dans des disciplines scientifiques, techniques et économiques.
L'Université technique de Budapest (U.T.B.).
Créée en 1991, cette filière vise à former des ingénieurs hongrois diplômés (5 ans de formation) qui maîtrisent la langue française, connaissent les résultats de la technologie de pointe et la culture technique des pays francophones tout en gardant leurs liens avec le milieu économique, social et technique dont ils sont issus. Sa mise en place s'est effectuée avec l'aide de l'Institut National des Sciences Appliquées (INSA) de Rennes et la collaboration de dix établissements d'enseignement supérieur français et trois belges.
Les étudiants de la filière suivent d'abord un cursus commun de quatre semestres (premier cycle) technologique pluridisciplinaire en langue française dont le programme a été élaboré conjointement par des enseignants de l'UTB et des établissements partenaires.
Le premier cycle de la filière francophone est reconnu équivalent à celui des établissements partenaires et permet aux étudiants de postuler à une troisième année dans ces établissements.
Durant le deuxième cycle (six semestres), les étudiants ont la possibilité de continuer leurs études partiellement en français ; l'UTB leur offrant des modules en langue française, certains d'entre eux peuvent suivre un ou plusieurs semestres dans l'une des universités partenaires.
Le diplôme délivré est le diplôme d'ingénieur hongrois de l'Université technique de Budapest.
Les enseignants de la filière sont recrutés principalement parmi les enseignants de l'Université technique de Budapest. Des enseignants belges et français peuvent également intervenir dans la formation. Un lecteur de français, affecté au Département des langues néo-latines de l'UTB, un CSN de formation scientifique participent à l'encadrement de cette filière; Deux enseignants Jeunes diplômés y sont aussi affectés.
Le soutien financier de Tempus [18] et les crédits de l'Ambassade de France ont largement contribué à la réalisation de cette entreprise. Ce projet ne reçoit plus actuellement de soutien de Tempus. Le financement français s'est élevé à 700.000 francs pour l'année universitaire 1995. Il est de 300.000 francs pour 1996.
L'école supérieure du commerce extérieur de Budapest.
Créée en 1992, en partenariat avec l'Université Jules Verne de Picardie et l'Ecole supérieure de commerce d'Amiens, cette filière vise à former des cadres moyens dans les métiers de gestion et de commerce pour les entreprises hongroises et les joint-ventures françaises en Hongrie.
Le cycle d'études se fait presque intégralement en français. Il concerne les domaines suivants : comptabilité générale, économie, marketing, action commerciale, affaires internationales logistique, statistiques, informatique, droit, civilisation française, communication, contrôle de gestion, analyse financière, fiscalité, production, gestion des ressources humaines, français et une autre langue vivante.
Le cursus est de sept semestres et comprend deux stages obligatoires en entreprise, de préférence en France ou dans un pays francophone.
La formation aboutit à un double diplôme, celui d' "économiste en affaires internationales" de l'Ecole supérieur du commerce extérieur et celui de Sup de Co Amiens qui est un diplôme bac + 3 (premier cycle) reconnu en France. Possédant ces diplômes, les étudiants peuvent -selon leurs intérêts et les possibilités- continuer leurs études professionnelles.
120 étudiants étaient inscrits dans cette filière en 1995-96. Une première promotion de 30 étudiants est sortie en avril 1996 avec un double diplôme français et hongrois.
Dès septembre 1996 , a été mise en place, en partenariat avec l'Université de Picardie Jules Verne, une maîtrise française qui sera la délocalisation d'un programme de maîtrise de sciences économiques, option gestion financière. Cette formation sera sanctionnée par un double diplôme : le diplôme de maîtrise de l'Université d'Amiens et un diplôme hongrois de niveau bac + 4.
Un CSN français et un professeur retraité de l'Association AGIR sont affectés à cette filière qui bénéficie également d' un soutien financier français de 150.000 francs pour 1996.
L'ESIAME de Budapest.
L'Ecole Supérieur pour l'Innovation et l'Action vers les Métiers de l'Entreprise (ESIAME) est une filiale de l'ESSCA d'Angers qui a été créée en 1993 au sein de l'Université des Sciences économiques de Budapest. Elle propose un programme équivalent à celui de l'ESIAME de Cholet et vise à former des cadres moyens dans les métiers de gestion et de commerce pour les entreprises hongroises et les joint-ventures en Hongrie.
Les études sont payantes, après un concours d'admission (40 places par an). Elles durent six semestres incluant deux séjours longs en France et un stage dans une entreprise hongroise en 3ème année. Les étudiants débutant en français doivent auparavant suivre une année "zéro" (français intensif, culture générale, informatique, mathématiques, visite et présentation d'entreprises). 125 étudiants suivent actuellement cette formation.
Les disciplines enseignées sont la comptabilité générale et analytique, le contrôle de gestion, le marketing, l'action commerciale, le management, le droit commercial, la fiscalité, la réglementation douanière.
Le diplôme est le Certificat de l'ESIAME Budapest. Il a été délivré pour la première fois en 1996 à une promotion de 41 étudiants qui ont tous trouvé un emploi dès la fin de leurs études;
L'ESIAME a reçu un appui financier de 151.200 francs de la part de la France en 1995.
Un CSN français est affecté à l'ESIAME.
3. Autres filières universitaires à composante francophone.
L'Université des sciences économiques de Budapest.
300 étudiants de cette Université suivent une double formation économique et linguistique. De plus, des cours d'interprétariat et de traduction en langue de spécialité sont dispensés.
Des échanges d'étudiants et de professeurs sont organisés avec l' Université de Caen. Un lecteur français est affecté à cette filière.
L'Ecole supérieure de commerce et d'hôtellerie
Cette école dispense dans les domaines des métiers de la table et de la gestion hôtelière une formation complète. L'école réunit un ensemble de formations initiales (trois semestres) et spécialisées (quatre semestres). Un stage en entreprise est inclus dans ce cursus. Le rôle du français s'avère particulièrement important, car il permet aux étudiants la préparation d'examens professionnels dans cette langue. Un professeur retraité de l'Association AGIR est affecté dans cet établissement.
La Faculté des sciences de l'Université Eötvös Lóránd de Budapest
Cette faculté propose à ses étudiants un cursus portant sur la formation de traducteurs et d'interprètes en français de spécialité et assure une formation linguistique aux futurs professeurs de sciences des lycées. Un lecteur français est affecté dans cet établissement.
La mise en place de formations courtes à visées professionnelles de type Institut universitaire de technologie (IUT) en Hongrie en partenariat avec des IUT français
La Hongrie a décidé de se doter d'un système d'enseignement de cycle court "post-secondaire", d'une durée de deux ans, à vocation technologique pour assurer une meilleure adaptation à la situation de l'emploi dans le cadre d'une économie en mutation.
Ces formations à visées professionnelles, qui reposent sur une étroite collaboration entre le monde universitaire et le monde industriel et commercial, répondent à un réel besoin de l'économie hongroise . A ce titre, elles complètent la gamme des formations supérieures déjà existantes : les formations universitaires classiques (Bac + 5), et celles dispensées par les Ecoles supérieures "Fö Iskola" (Bac + 3).
Dans ce contexte favorable, plusieurs conventions de jumelage ont été signées entre les IUT français et des établissements d'enseignement supérieur hongrois .
Dans le cadre de ces jumelages, les IUT français apportent leur soutien de la phase de lancement des IUT hongrois (sur trois ans, correspondant à une année de structuration des cours et de formation du personnel d'encadrement et à un cycle complet de formation des étudiants). Cette aide concerne notamment :
• la formation de cadres et d'enseignants ;
• la méthodologie de mise en oeuvre des enseignements ;
• la création de spécialités "pivots", définies en fonction des besoins des marchés de l'emploi et servant de modèle lors de la création d'autres départements au cours des années suivantes ;
• l'acquisition de matériel pédagogique, en particulier multimédia.
Soutenus dans un premier temps dans un cadre bilatéral , ces projets ont obtenus (IUT de Pécs, de Szeged et IUT de l'Institut Gabor Denes à Budapest) des financements européens Phare dans le cadre du programme de "renforcement des liens entre l'enseignement supérieur et l'économie", doté de 8 millions d'ECUS.
L'IUT de l'Université technique de Budapest.
Ouvert en septembre 1995 , cet IUT dispense une formation en deux ans à 58 étudiants (24 en informatique, 24 en génie mécanique, 10 en génie chimique ). Cet établissement ayant un partenariat avec l' IUT de Lyon I, les étudiants suivent des cours de français renforcé de façon a être en mesure d'effectuer des stages professionnels en France ou dans des entreprises françaises en Hongrie.
D'autres IUT ont été créés en Hongrie à la rentrée de septembre 1996, en partenariat avec des établissements français :
• IUT de l'Université Janus Pannonius de Pécs
Matières : génie électrique, technique de commercialisation
Partenaire : IUT d'Angoulême.
• IUT Szamalk
Matière : informatique
Partenaire : IUT de Rennes .
• IUT de l'Université József Attila de Szegedzamalk
Matière : agro-alimentaire, maintenance électrique, maintenance industrielle, gestion et action commerciale
Partenaire : IUT de Lille.
D'autres créations sont en projet pour décembre 1997 :
• IUT de l'Université agronomique de Gödöllö et l'IUT de l'Université de Montpellier ;
• IUT de l'Ecole supérieure Széchenyi Istvan de Györ et l'IUT de l'Université de Grenoble I.
Les formations de 3ème cycle post-graduées.
Ces formations délivrent un double diplôme français-hongrois. La première d'entre elles a été mise en place grâce au soutien du Ministère des Affaires étrangères français. Les quatre autres ont été mises en place grâce à l'aide de l'Association "Initiatives France-Hongrie".
3ème cycle de gestion en agronomie et agro-alimentaire.
Cette formation, créée en 1992 , a connu son démarrage effectif en septembre 1994. Organisée à l'Ecole Supérieure d'agro-alimentaire de Szeged (établissement de l'Université d'horticulture et agro-alimentaire de Budapest), elle a pour partenaire français le groupe ESIDEC de Metz.
La durée des études, suivies par 20 étudiants , est de deux ans.
L'enseignement est assuré à 70 % par des professeurs hongrois qui ont été spécialement formés durant la phase de préparation pédagogique (1992-93), le reste de l'enseignement étant assuré par des intervenants français.
Mastère de gestion en Hongrie.
Cette formation a été mise en place en septembre 1995 avec comme chef de file la Faculté des sciences économiques de l'Université Janus Pannonius de Pécs , en partenariat avec l' Université de Lyon 3. Les autres partenaires hongrois sont : l'Université Technique de Budapest (Filière francophone et Centre International d'Enseignement) et l'Université Jozsef Attila de Szeged ( Faculté de droit, Département de gestion). Cette formation concerne 34 participants et dure quatre trimestres auxquels s'ajoutent dix semaines de stages en France.
L'enseignement prévoit deux jours de cours en hongrois par semaine et des séminaires en français toutes les trois semaines (onze intervenants français ont animés ces séminaires en 1995-96).
Mastère : la Hongrie et l'Union européenne.
Cette formation, mise en place en octobre 1995 à l'Université Agronomique de Gödöllö, se fait en partenariat avec l' Ecole Supérieure d'Agriculture d'Angers. Les autres partenaires hongrois sont l'Université d'Horticulture et d'Alimentation et le Ministère de l'Agriculture.
Cinq modules de quatre jours ont été organisés d'octobre 1995 à juin 1996 pour 58 participants (modules en français avec traduction simultanée en Hongrois).
Un certificat de participation, rédigé en hongrois et en français, signé par les responsables du Cycle, le Président de l'Université de Gödöllö et le Directeur de l'ESA d'Angers a été remis à toutes les personnes ayant suivi les cinq modules;
Suite à cette formation, le Mastère sera lancé en février 1997 à raison d'un séminaire de cinq jours par mois. La formation durera quatre semestres. Cette formation aura pour objectifs :
• de permettre aux participants d'acquérir une connaissance approfondie des mécanismes de la politique agricole et rurale de l'Union européenne dans la perspective de l'adhésion de leur pays d'origine ;
• de découvrir concrètement, à partir de l'expérience française, comment les organisations professionnelles agricoles participent à la mise en oeuvre de la politique communautaire.
Ce cycle débouchera sur un stage pratique réalisé par chaque étudiant hongrois dans une institution agricole ou une entreprise agro-alimentaire française. Le séjour d'étude en France de la première promotion d'étudiants aura lieu en mai 1998.
Mastère de gestion et stratégie immobilières en Hongrie.
Ce mastère a débuté en septembre 1996. La formation est de deux ans à raison de 120 heures par semestre.
Les Universités hongroises concernées sont l'Université des Sciences économiques et l'Université Technique de Budapest (Filière francophone et Institut d'urbanisme).
45 étudiants ont été retenus. Des cours de langue française ont commencé dès le mois de mai à leur intention.
La première phase de la formation consistera en un séminaire d'insertion à l' ESSEC pour l'ensemble de la promotion.
Mastère en journalisme européen.
Cette formation a été mise en place en septembre 1996. Elle associe l' Ecole Supérieure de Journalisme de Lille et l'Université Eötvös Lóránd de Budapest (Institut de sociologie, Département de français, Centre interuniversitaire d'Etudes françaises).
La durée des études est de onze mois (dont deux en entreprises, plus une semaine dans une Institution européenne). Les cours sont prévus en français (352 h) et en hongrois (236 h), avec une formation linguistique (100 h) en français.
Une trentaine de candidats ont été sélectionnés pour prendre part à cette formation.
L'organisation de ce Mastère pourrait servir de support pour créer un centre de formation continue des journalistes de la presse régionale.