C. DES ENSEIGNANTS AUTONOMES ET EN FORMATION CONSTANTE
La décentralisation a donné une grande autonomie budgétaire et pédagogique aux établissements. Cette autonomie se retrouve au niveau des enseignants qui sont maîtres de leurs choix pédagogiques dans le cadre de l'établissement pour atteindre les objectifs du programme national. Il est à noter que le système de l'Inspection, et la pression normative qu'elle exerçait, n'existe plus en Finlande depuis quinze ans.
Cette autonomie est préparée en amont durant la formation des enseignants. Ceux-ci doivent disposer d'un master et préparent un concours très sélectif pour intégrer les formations au métier d'enseignant qui sont intégrées au cursus universitaire. Leur capacité à développer des méthodes d'enseignement et à s'adapter aux différentes situations que leur futur métier présentera est appréciée tout au long de leur formation. Cette dernière continue par ailleurs durant leur carrière puisque les enseignants doivent accomplir trois jours de formation continue sur leur temps libre chaque année.
Cette autonomie est probablement une des raisons majeures de l'attractivité du métier d'enseignant pour les jeunes. Il faut rappeler que si le salaire proposé n'est pas plus élevé en Finlande qu'en France, l'enseignant jouit en revanche d'une forte reconnaissance au sein de la société.
D. LES OUTILS D'ÉVALUATION DE LA POLITIQUE D'ÉDUCATION
Du fait de la forte décentralisation en termes de moyens et de prises de décision, l'État a mis en place un système d'évaluation ayant pour but de permettre l'autorégulation des différents acteurs locaux. Ces évaluations de niveau national n'ont pas de valeur contraignante et sont d'abord utilisées par les municipalités pour évaluer la pertinence et l'efficacité de leurs actions locales. Cette évaluation est une obligation légale.
Depuis 2003, le Conseil finlandais pour l'évaluation de l'éducation est en charge du pilotage des évaluations au niveau national. L'objectif est de mesurer les acquis des élèves en fin de scolarité obligatoire (9 ème année) et depuis peu au début du cursus fondamental (fin de la 2 ème année). Il est effectué sur un échantillon aléatoire d'établissements et se fonde sur l'évaluation de différentes matières. Les rapports sont publics mais ne contiennent aucun classement ou palmarès.
Des enquêtes portent également sur les moyens financiers ou sur l'organisation des structures d'enseignement. Une attention particulière est apportée à l'équité de l'offre éducative. Au niveau des établissements, l'évaluation est également obligatoire. Les écoles et lycées doivent se doter d'un plan d'évaluation interne pour mesurer la réalisation des objectifs fixés pour une période donnée.