II. LA HONGRIE : DANS LE PELOTON DE TÊTE EN VUE DE L'ADHÉSION
A. DE COPENHAGUE À COPENHAGUE : UNE DÉCENNIE DANS L'ANTICHAMBRE DE L'EUROPE
1. Un calendrier dense et bien rythmé
Dès 1990, les pays de l'Union ont
concrétisé la
volonté de rapprochement avec les pays d'Europe centrale et orientale
par le biais de l'aide financière PHARE et d'accords d'association.
L'accord européen a été passé avec la Hongrie
dès 1991 (la première, avec la Pologne), pour une entrée
en vigueur en février 1994. Dès avril 1994, elle déposait
sa candidature d'adhésion à l'Union européenne.
Le processus d'élargissement a ensuite progressé, parfois
à marche forcée, au rythme de sommets successifs dont on
rappellera ici les grandes étapes.
Les grandes étapes du processus d'élargissement
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-
-
§ Sommet de Copenhague, juin 1993 : définition des règles ;
§ Sommet de Luxembourg, décembre 1997 : lancement des négociations avec six pays ;
§ Sommet d'Helsinki, décembre 1999 : extension des négociations à douze pays ;
§ Sommet de Nice, décembre 2000 : une " feuille de route " pour l'élargissement ;
§ Sommet de Laeken, décembre 2001 : le " big bang ", un élargissement prévu à 10 pays ;
§ Sommet de Copenhague, décembre 2002 : achèvement des négociations et décision définitive d'élargissement ;
§ Sommet d'Athènes, avril 2003 : signature prévue des traités d'adhésion ;
§ 1 er mai 2004 : adhésion officielle des 10 nouveaux membres.
Au
premier Sommet de Copenhague, les États membres fixent les
trois
critères
en fonction desquels sera jugée la
préparation des pays qui souhaitent rejoindre l'Union. Il leur faudra
disposer :
- d'institutions stables
garantissant la démocratie, la
primauté du droit, les droits de l'Homme, le respect des
minorités et leur protection ;
- d'une
économie de marché
viable et capable de faire face
à la pression concurrentielle et aux forces du marché à
l'intérieur de l'Union européenne ;
- d'institutions susceptibles d'assumer les obligations de l'adhésion
à l'Union, la reprise et l'application de
l'acquis communautaire
et de souscrire aux objectifs de l'Union politique, économique et
monétaire.
b) 1997 : le lancement des négociations
Au
Sommet de Luxembourg, les Quinze décident de lancer les
négociations avec les six pays jugés les plus avancés en
termes de respect des critères de Copenhague : Chypre, Estonie, Hongrie,
Pologne, République tchèque et Slovénie.
Le
principe de différenciation
est retenu, en vertu duquel chaque
pays pourra avancer à son rythme dans la négociation, en fonction
des progrès effectivement constatés.
Chaque pays concerné doit adopter un Programme National d'Adoption de
l'Acquis, définissant la manière dont il entend respecter le
partenariat pour l'adhésion, précisant le calendrier de mise en
oeuvre de ses priorités et les incidences (en termes de ressources
financières et humaines). Ce programme est révisé
périodiquement afin de tenir compte des progrès
réalisés et de définir de nouvelles priorités.
L'Union examine ces progrès par le biais, depuis fin 1998, de
rapports réguliers de la Commission européenne au Conseil
.
Ce rapport décrit l'état des relations entre un pays candidat et
l'Union. Il analyse la situation en ce qui concerne les conditions politiques
fixées par le Conseil européen, évalue la situation
économique et les perspectives du pays concerné au regard des
conditions économiques mentionnées par le Conseil. Il examine la
capacité du pays à assumer les obligations résultant de
l'adhésion (l'acquis), tel qu'exprimées dans le Traité, le
droit dérivé et les politiques de l'Union. Il fait
également le bilan des capacités judiciaires et administratives
du pays candidat pour conduire une véritable politique communautaire.
c) 1999 : l'extension des négociations
Il est
décidé, au Sommet d'Helsinki, d'ouvrir les négociations
avec six nouveaux candidats : Bulgarie, Lettonie, Lituanie, Malte, Roumanie et
Slovaquie.
Par ailleurs, la candidature de la Turquie est officiellement reconnue.
d) 2000 : L'accélération des négociations
Le
Sommet de Nice, en décembre 2000, donne les moyens d'une
accélération du processus, grâce à l'adoption de ce
qui sera appelé "
la feuille de route
" qui organise le cadre des
négociations. Celle-ci fixe un calendrier avec les
31 chapitres qui
composent l'acquis communautaire
(voir l'annexe 1 au présent
rapport), à traiter semestre par semestre pour les deux années
à venir, et une méthode pour traiter les demandes de
périodes transitoires.
Cet acquis est évalué à rien de moins que 80 000 pages du
Journal Officiel des Communautés Européennes ! La
négociation est considérée comme close lorsque l'ensemble
des chapitres sont clos.
e) 2001 : L'élargissement aux dix pays les plus avancés
En
décembre 2001, le Sommet de Laeken accepte, ainsi que le souhaitaient
les pays candidats, le principe de l'adhésion simultanée des dix
pays les plus avancés, dès 2004, afin de leur permettre de
participer aux élections du Parlement européen de juin 2004 : la
dimension politique prend désormais une importance croissante par
rapport à la dimension technique du processus.
Par ailleurs, le règlement des dossiers agricole et budgétaire,
particulièrement délicat, est réservé pour la fin
des négociations.
f) 2002 : l'achèvement des négociations avec les dix
À
Copenhague, un an plus tard, les négociations avec ces dix pays sont
déclarées closes et leur adhésion définitivement
actée. L'échéance est un peu repoussée pour la
Bulgarie et la Roumanie, l'objectif pour leur adhésion étant
fixé à 2007.
À quelques jours du Conseil de Bruxelles des 26 et 27 octobre 2002,
un accord franco-allemand
, négocié directement entre le
Président Chirac et le Chancelier Schröder, ouvre la voie à
un
compromis décisif sur les dossiers agricole et
budgétaire
. L'octroi d'aides directes aux agriculteurs des nouveaux
pays adhérents est retenu en échange d'un plafonnement des
dépenses de marché et des paiements directs de l'Union à
25 sur la période 2004-2013 au niveau de 2006, majoré de 1 % par
an. Les aides directes aux pays candidats sont limitées à 25 % du
niveau de l'Union des Quinze la première année (2004), puis
à 30 % l'année suivante, jusqu'à atteindre progressivement
la parité en 2013.
L'accord financier pour l'élargissement retient une enveloppe globale de
39,3 milliards d'euros pour la période 2004-2006, dont 23 milliards pour
les actions structurelles.
Par ailleurs, le Conseil de Bruxelles durcit les conditions de suivi de la mise
en oeuvre de l'acquis communautaire par les pays adhérents pour
répondre d'avance aux inquiétudes d'une partie des États
membres.
Outre la publication d'un
nouveau "rapport de suivi"
par la Commission
avant la date d'adhésion, le Conseil approuve la mise en place
d'une
clause de sauvegarde économique générale et de deux
clauses spécifiques
. L'une relative au fonctionnement du
marché intérieur, l'autre dans le domaine de la Justice et des
Affaires intérieures (JAI), peuvent être mises en oeuvre sur la
base d'un "risque imminent" et pourront être invoquées par les
seuls États membres actuels pendant une période de trois ans
au-delà de l'adhésion.
Conscients que les engagements pris auront besoin d'être suivis de
très près pour ne pas rester purement formels, la Commission et
les États membres ont progressivement introduit
une nouvelle
priorité
pour les pays candidats :
le suivi rigoureux de la
reprise effective de l'acquis communautaire, ou
monitoring
. C'est
même devenu en 2002 un programme d'action prioritaire, assorti d'un
redéploiement des crédits « Phare », au
profit notamment de jumelages entre des administrations d'États membres
et celles des pays candidats. Enfin au fur et à mesure que se
précisaient les premières adhésions pour 2004, les
discussions ont commencé à porter sur les sanctions (notamment
financières) à mettre en oeuvre pour circonvenir tout manquement
aux engagements.
Quatre priorités caractérisent ce renforcement de la
capacité administrative : le fonctionnement du marché
intérieur (existence d'autorités de régulation
appropriées dans les domaines de la concurrence, des
télécommunications, de l'énergie, des transports...) ; le
développement durable dans l'UE (normes environnementales, haut niveau
de sûreté nucléaire, amélioration de la
sécurité des transports...) ; la protection
des citoyens (respect de niveaux suffisants de sécurité sanitaire
des aliments, coopération dans le domaine de la justice et des affaires
intérieures ...) ; enfin, la gestion des fonds communautaires, qui
nécessite des structures appropriées dans les administrations
centrales et régionales pour assurer l'application des règles de
passation des marchés publics, le contrôle financier, l'audit
ainsi que la lutte contre la fraude et la corruption.
2. La Hongrie a parcouru avec succès ce douloureux chemin de l'acquis communautaire
a) Une priorité : la reprise effective de l'acquis communautaire
§
Le
bilan 2000
, présenté au Sommet de Nice, est
favorable
pour la Hongrie et, pour la Commission européenne, ce
pays constitue - avec l'Estonie et la Pologne - le peloton de tête des
pays d'Europe centrale et orientale candidats à l'adhésion. Il
est alors considéré comme étant, dans un proche avenir, en
mesure de répondre aux exigences économiques de l'Union à
condition de rester sur sa trajectoire de réforme. Quelques points noirs
sont cependant soulignés, en particulier l'environnement et la
restructuration du secteur sidérurgique.
S'agissant de l'environnement, le rapport insiste sur la
nécessité de renforcer la capacité administrative et de
former le personnel. La Hongrie a, en décembre 2000, clos 14 des 31
chapitres de l'acquis communautaire.
§ Le rapport de la Commission européenne pour 2001 souligne les
progrès réalisés
par la Hongrie sur la plupart des
volets. Le pays continue à respecter les critères politiques de
Copenhague, à accorder une place prioritaire à la lutte contre la
corruption, - qui demeure alors encore un problème - et à
réaliser des progrès en matière de droit d'asile, mais il
doit renforcer sa lutte contre la discrimination et permettre à la
minorité Rom de participer plus activement à la vie publique. Son
économie de marché, est considérée comme viable et
pouvant, dans un avenir proche, faire face aux pressions concurrentielles et
aux forces du marché à l'intérieur de l'Union, sous
réserve de la poursuite de son programme de réforme.
Au total, le rapport de la Commission conclut que
"dans la plupart des
domaines, la Hongrie a continué à progresser pour ce qui est de
la mise en place des structures administratives nécessaires à
l'application de l'acquis.
Toutefois, elle devra encore consentir des
efforts pour améliorer sa capacité administrative et
judiciaire
, notamment dans les secteurs du contrôle des aides
d'État, de l'audiovisuel, de la surveillance du marché, des
transports et de l'agriculture. Elle doit également veiller à la
mise en place de la capacité administrative indispensable pour une
gestion saine, efficace et vérifiable des fonds communautaires.
La Hongrie a continué à répondre aux priorités
à court terme de son partenariat pour l'adhésion, sauf en ce qui
concerne
certains aspects du secteur agricole, de la politique
audiovisuelle, de la libre circulation des marchandises et de la politique de
concurrence
. Elle a aussi mis en oeuvre plusieurs priorités à
moyen terme dans le domaine de la politique sociale et de l'emploi, ainsi que
dans les domaines de l'environnement et de la justice et des affaires
intérieures (droit d'asile, politique en matière de visas)."
§ Le rapport
de la Commission européenne a salué,
fin 2002
, les nouveaux efforts réalisés pendant
l'année écoulée. Les réformes ont en effet
été réalisées à un rythme
accéléré dans différents domaines de
l'administration publique (au niveau central) et de la lutte contre la
corruption. L'adoption et la mise en oeuvre de l'acquis communautaire se sont
poursuivies dans les secteurs de la politique sociale, de la justice, des
affaires intérieures, des télécommunications et de
l'énergie (électricité) - avec l'ouverture de ces secteurs
à la concurrence -, de la culture et de l'audiovisuel.
Le rapport relevait cependant la subsistance de quelques faiblesses.
b) Fin 2002 : quelques dossiers difficiles restent à traiter
La
délégation de notre groupe interparlementaire s'est rendue en
Hongrie alors que le rapport annuel de la Commission pour 2002 n'était
pas encore connu.
Seuls trois chapitres restaient alors à clore et plusieurs domaines
restaient sensibles, en particulier le volet agricole, la politique
régionale et le contrôle aux frontières, la politique de
concurrence et la protection de l'environnement. Notre délégation
a concentré son attention sur les trois premiers de ces points.
§ le chapitre agricole
Le chapitre agricole est l'un des plus importants du volet économique,
car la reprise de l'acquis comporte non seulement les aspects liés au
marché intérieur (normes et contrôles), mais
également un important volet sur la gestion de la politique agricole
commune.
Fin 2002, la Hongrie dispose à cet égard d'une base solide : la
production est de bonne qualité, les subventions aux exportations ont
été substantiellement diminuées, le niveau de reprise de
l'acquis juridique est élevé, aucune carence fondamentale n'a
été révélée sur les questions sanitaires et
de sécurité alimentaire.
Le pays a toutefois pris du retard dans la mise en place des principaux
instruments de gestion, la constitution de l'agence de paiement et dans la
reprise de l'acquis pour la mise en oeuvre effective des organisations communes
de marché. Elle doit, par ailleurs, mettre aux normes une partie de ses
abattoirs et renforcer les contrôles aux futures frontières
extérieures de l'Union. Notre délégation tient à
souligner l'importance particulière de ce dernier point : seul un
contrôle efficace aux frontières permettra de vérifier
l'entrée de produits de l'extérieur et d'assurer une
traçabilité fiable des produits hongrois.
§ La politique régionale
Ce volet est fondamental pour la Hongrie, dans la mesure où
l'instauration d'un cadre régional efficace conditionne la
réussite de la programmation et de la mise en oeuvre des fonds
structurels et des fonds de cohésion dont elle pourra
bénéficier à l'issue de son adhésion.
Le problème est double : institutionnel et technique.
ü sur le
plan
institutionnel
, il faut rappeler que le
département, institution millénaire, constitue l'unité
administrative du pays. Or, au regard des références
européennes, cette unité est de trop faible taille. D'où
la réflexion en cours sur la création de régions,
souhaitée par la Commission européenne.
M. Etele BARATH, Secrétaire d'État chargé du programme
national de développement régional, a exposé à
notre délégation ce projet de mise en place d'un découpage
régional ainsi que le lancement d'un programme de
décentralisation (40 % au maximum du budget national lui semblant
pouvoir être transférés aux autres échelons
territoriaux).
La population hongroise semble cependant peu intéressée par cette
importante réforme, peu familiarisée qu'elle était pendant
50 ans à la gestion autonome de moyens au niveau local.
La question se complique de par l'existence de 150 micro-régions
statistiques. Il est prévu de délimiter régions et
micro-régions d'ici fin 2004, la nouvelle organisation administrative
devant être totalement mise en place en vue d'élections en 2006.
ü Sur un
plan
plus
technique
, il semble que la
préparation des projets susceptibles de bénéficier d'un
financement communautaire soit insuffisante et que le processus de
programmation ait pris du retard. La Hongrie doit donc s'attacher à
intensifier ses préparatifs en vue de la mise en oeuvre des instruments
structurels, qui lui seront d'une grande aide.
§ Le contrôle aux frontières
Si la lutte contre la corruption en Hongrie a enregistré de sensibles
progrès
1(
*
)(1)
, notre
délégation souhaitait lever ses interrogations sur le
degré de préparation du pays en matière de contrôle
aux frontières, dossier bien évidemment crucial.
Des préoccupations demeurent en effet s'agissant du contrôle des
frontières avec l'Ukraine, la Roumanie et les Balkans. M. Tibor PAL,
Secrétaire d'État au ministère de l'Intérieur, a
indiqué à notre délégation que la Hongrie avait
récemment repris l'acquis communautaire concernant Schengen.
L'organisation des gardes frontières est compatible avec celle des
États membres. 14 000 personnes ont été affectées
à la police aux frontières, 25 % de cet effectif étant en
formation. Le système informatique hongrois est compatible avec le
système SIS (de Schengen).
D'après M. Egon DIENES-OEHM, Secrétaire d'État adjoint au
ministère des Affaires étrangères, que nous avons
également rencontré, le système SIS exige encore beaucoup
de moyens financiers et les problèmes techniques subsistant devraient
être résolus d'ici à 2006.
Les résultats de cette organisation sont déjà probants,
avec en particulier l'arrestation de 500 à 600 passeurs chaque
année. L'administration hongroise estime que
"la plupart des
immigrants clandestins sont arrêtés aux futures frontières
extérieures de l'Union"
(leur nombre ayant triplé en un an).
Des actions de coopération sont en outre menées avec la
Slovaquie, l'Autriche et la Slovénie, pour ce qui concerne les
frontières intérieures.
3. Un "contrat" équilibré grâce au soutien de l'Union européenne
a) La Hongrie bénéficie des programmes communautaires
En une
dizaine d'années, la Hongrie a donc parcouru un immense chemin et
procédé à une grande mue. L'Union européenne l'a
accompagnée, en organisant un soutien institutionnel - pour aider les
Peco candidats à renforcer leurs capacités administratives en vue
de la reprise effective de l'acquis communautaire - et un soutien financier.
Ces aides se sont concrétisées par les programmes communautaires
: Phare, Sapard et Ispa.
Les
programmes communautaires :
Phare, Sapard et Ispa
Le programme Phare (Pologne-Hongrie-assistance à la restructuration des économies), lancé dès novembre 1989, se concentrait initialement sur l'assistance dans le processus de transformation vers une économie de marché et le renforcement de la démocratie. Puis, la transformation des pays d'Europe centrale et orientale étant largement engagée, les programmes communautaires sont passés à une logique de pré-adhésion dès 1997-1999. L'Union européenne a alors mis en place trois programmes d'aide financière aux Peco : Phare "nouvelle mouture", Sapard (Special Accession Program for Agriculture and Rural Development : Programme d'ajustement structurel pour l'agriculture et le développement rural ) et Ispa (instrument structurel de pré-adhésion). Alors que Sapard et Ispa ont des objectifs sectoriels (l'agriculture et le développement rural pour le premier, les transports et l'environnement pour le second), le programme Phare continue à fournir une assistance générale aux pays candidats.
Allocations indicatives pour la période 2000 - 2006 (en millions d'euros)
PAYS
|
TOTAL |
PHARE
|
ISPA |
SAPARD
|
||
|
Minimum |
Maximum |
|
Minimum |
Maximum |
|
Bulgarie |
235 |
277 |
100 |
83 |
125 |
52 |
Estonie |
57 |
73 |
24 |
21 |
36 |
12 |
Hongrie |
207 |
238 |
96 |
73 |
104 |
38 |
Lettonie |
88 |
109 |
30 |
36 |
57 |
22 |
Lituanie |
113 |
134 |
42 |
42 |
62 |
30 |
Pologne |
879 |
952 |
398 |
312 |
385 |
169 |
Rép. tchèque |
158 |
184 |
79 |
57 |
83 |
22 |
Roumanie |
601 |
663 |
242 |
208 |
270 |
151 |
Slovaquie |
104 |
125 |
49 |
36 |
57 |
18 |
Slovénie |
42 |
52 |
25 |
10 |
21 |
6 |
Total |
2 484 |
2 806 |
1 485 |
879 |
1 201 |
520 |
b) Elle sort globalement gagnante des négociations d'adhésion
Dans la
dernière ligne droite des négociations, les autorités
hongroises se sont montrées très pugnaces et sont sorties
globalement gagnantes de ces dernières négociations.
L'Union européenne a certes imposé 3 périodes
transitoires, concernant la libre circulation des travailleurs, le cabotage
routier et les aides agricoles. Mais la Hongrie a obtenu quant à elle
21 périodes transitoires
, dont une de 7 ans pour limiter l'achat
de terres par des étrangers, avec une prolongation éventuelle de
3 ans en cas de différentiel persistant entre le prix des terres
hongroises et celui pratiqué dans l'actuelle Union européenne.
Elle a également su plaider sa cause sur trois points fondamentaux pour
elle :
§ Dans le
domaine agricole
, si la durée de la transition en
matière d'aides agricoles reste inchangée (9 ans), le budget
national pourra cependant compléter les aides directes en provenance du
budget communautaire à hauteur de 30 %, ce qui porte le montant
total de ces aides à 55 % de celles versées aux agriculteurs des
États membres, ceci dès 2004.
§ S'agissant des
aspects budgétaires
, la Hongrie craignait
d'être très rapidement contributeur net au budget communautaire.
En fait, la compensation budgétaire de la part de l'Union sera
prolongée et le solde net de la Hongrie par conséquent plus
élevé qu'initialement prévu. Il sera ainsi de 270 millions
d'euros en 2004, 500 millions en 2005 et 600 millions en 2006. Cette
compensation sera inscrite dans le Traité d'adhésion de la
Hongrie à l'Union.
§ Par ailleurs, sur le
plan institutionnel
, le Gouvernement
hongrois s'était déclaré insatisfait des conclusions du
Traité de Nice (décembre 2002) qui avait fixé à 20
le nombre de députés dont leur pays aurait disposé au
Parlement européen dans une future Union à 27. Elle aurait ainsi
- avec d'autres pays (République tchèque en particulier) -
été moins bien traitée que la Grèce, la Belgique ou
le Portugal, en termes de représentativité (un
député hongrois pour 504.500 habitants, contre un
député portugais pour 453.636 habitants, par exemple).
En définitive, la Hongrie a obtenu 2 sièges
supplémentaires au Parlement européen, où elle disposera
donc de
22 députés
.
M. Jozsef SZAJER, vice-président du Parlement hongrois,
représentant ce dernier à la Convention européenne, avait
insisté auprès de notre délégation sur l'importance
de ce point qui lui semblait devoir être résolu avant
l'adhésion de son pays. Dans le cas contraire, ses concitoyens auraient,
selon lui, très mal vécu un échec de la Hongrie dans ces
négociations, ce qui aurait pu peser dans leur décision au moment
du référendum. Aujourd'hui, on peut être optimiste quant
aux résultats de celui-ci, même si les Hongrois sont conscients
qu'ils auront à relever de nouveaux défis.