B- PREMIER ETAT AMÉRICAIN EN TERMES ÉCONOMIQUES, LA CALIFORNIE A UN POIDS ÉQUIVALENT À CELUI DE LA FRANCE
1-Une économie puissante tournée vers le Pacifique, où la France est un investisseur important
D'après les chiffres de la Banque mondiale pour 2000, le
produit intérieur brut californien représentait, avec 1341
milliards de dollars, 13.6 % du PIB total des Etats-Unis. Ce chiffre signifie
que la Californie a un poids économique équivalent à celui
de la 5ème économie mondiale. Intégrée au
classement économique des Etats, la Californie se placerait donc juste
devant la France, dont le produit intérieur brut était en 2000 de
1294 milliards de dollars
6(
*
)
.
En outre, les activités économiques californiennes sont
très diversifiées, l'essor de la Silicon Valley et des
activités de services ne devant pas faire oublier que la Californie est
aussi le premier Etat agricole américain.
La Californie est le premier Etat exportateur des Etats-Unis. Elle
représente à elle seule 14.6 % des exportations
américaines en 2001. Les principaux secteurs exportateurs sont
l'informatique, l'audiovisuel, l'agriculture, la chimie et
l'aéronautique. Le commerce international est à l'origine d'1.5
millions d'emplois, soit plus de 10 % de l'emploi total dans le secteur
privé, ce qui a pour revers une très forte dépendance de
l'économie vis-à-vis de la conjoncture internationale. Les
principaux marchés d'exportation des produits californiens sont le
Mexique, le Japon et le Canada, ce qui résulte, d'une part, de
l'insertion au sein de l'ALENA (Association de libre-échange
nord-américain) et, d'autre part, d'une situation géographique
qui oriente naturellement la Californie vers le Pacifique et l'Asie. La France,
quant à elle, est le treizième pays de destination des produits
californiens.
Principaux clients de l'Etat de Californie (en millions de $) en 2001 7( * )
1 |
Mexique |
16 343,1 |
2 |
Japon |
14 635,1 |
3 |
Canada |
11 816,0 |
4 |
Taïwan |
5 664,5 |
5 |
Royaume-Uni |
5 588,8 |
6 |
Corée du Sud |
5 034,9 |
7 |
Chine |
4 676,1 |
8 |
Allemagne |
4 657,4 |
9 |
Pays-Bas |
4 318,2 |
10 |
Singapour |
4 226,8 |
11 |
Hong-Kong |
3 934,0 |
12 |
Malaisie |
2 554,2 |
13 |
France |
2 242,0 |
|
Total
|
106 777,0 |
(calculé d'après les données pour les 25 premiers pays
d'exportation)
La
Californie est l'Etat américain qui accueille le plus d'investissements
étrangers, les trois principaux pays investisseurs étant le
Japon, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. En 1999, Ces investissements
représentaient 115 milliards de dollars et un total de 638 000 emplois.
La France se plaçait au sixième rang des investisseurs
étrangers avec un montant de 7,2 milliards de dollars (en flux) et 47
000 emplois créés. Avec 250 implantations, la présence
économique française en Californie est donc significative.
L'investissement français y a bien sûr été
marqué par le rachat d'Universal par Vivendi en 2000, quoique le centre
de décision américain du groupe se trouve à New-York.
D'autres très grandes entreprises françaises sont
présentes en Californie : BNP-Paribas détient BancWest
Corporation (1.5 millions de clients, plus de 350 agences bancaires et 5300
emplois). BancWest résulte de la fusion de deux grandes banques de
l'ouest américain : Bank of the West, créée en 1874,
cinquième banque californienne (en termes d'actifs) et First Hawaiian
Bank, créée en 1858 qui représente 41% des
dépôts bancaires à Hawaii. Après la fusion le
1
er
novembre 1998, le groupe est devenu une filiale à 100% de
BNP-Paribas le 20 décembre 2001. Quant à la Société
générale, elle a racheté 51 % du groupe TCW (Trust Company
of the West, société de gestion d'actifs basée à
Los Angeles) en 2001. S'implanter en Californie s'est
révélé indispensable pour d'autres grandes entreprises
françaises, notamment dans le secteur des technologies de l'information
et de la communication. Ainsi, par exemple, le centre de recherche et
développement de France Télécom a ouvert un laboratoire
à San Francisco, dans la Silicon Valley avec pour objectif de
réaliser des études et développements dans le domaine du
multimédia, des communications de données et des techniques
radio-mobiles.
Par ailleurs, la présence française en Californie se traduit
aussi par l'existence de nombreux entrepreneurs qui ont créé des
entreprises petites et moyennes, dans tous les domaines, aussi bien dans les
secteurs traditionnels (services, restauration...) que dans les nouvelles
technologies de l'information et de la communication (informatique,
audiovisuel...).
2-Des difficultés économiques aggravées par le 11 septembre
En 2000,
la Californie entrait dans sa septième année d'expansion
économique. Cette longue phase de croissance a profondément
transformé l'économie californienne. La récession du
début des années 1990 a eu pour effet d'inciter la Californie
à se détourner en partie de l'industrie (et notamment de la
défense) pour s'orienter vers une économie des services
fondé sur le savoir (« knowledge-based »). La
Californie a ainsi confirmé sa position de leader dans les secteurs des
télécommunications, du multimédia, des biotechnologies,
des logiciels et d'internet. Son taux de chômage est passé de 9.4%
en 1993 à 4.7% en février 2001. La Bay Area (région de San
Francisco et de la Silicon Valley, soit neuf comtés et 6.7 millions
d'habitants) joue un rôle pionnier dans ces secteurs liés aux
nouvelles technologies : en 1998, 26 entreprises
Fortune 500
8(
*
)
y avaient leurs sièges. Parmi
elles : Apple computer, HP, Sun Microsystems, 3Com, Cisco, Oracle.
Néanmoins, l'économie californienne a subi de plein fouet le
ralentissement consécutif au 11 septembre, dans un contexte
déjà difficile marqué par la crise de
l'électricité et par le retournement de conjoncture dans le
domaine des nouvelles technologies. En 2001, les exportations californiennes
ont reculé de près de 11%. Le chômage, qui s'élevait
à 4.7 % de la population active en février 2001, est passé
à 6.3 % au premier trimestre 2002, soit un peu plus que la moyenne
américaine (5.6 %). Dans la Bay Area, le taux de chômage est
passé en un an de 2.5 % à 6 %.
Cette situation a eu des conséquences sur la population française
présente dans la Silicon Valley, avec de nombreux retours
anticipés suite aux licenciements de grands groupes (Hewlett-Packard,
CISCO...) et aux faillites et réductions d'effectifs des start-up.