PARTIE II - LE SÉISME DU 25 AVRIL 2015 ET SES RÉPLIQUES : QUELS ENSEIGNEMENTS POUR LA SISMICITÉ HISTORIQUE EN HIMALAYA ? QUELLES IMPLICATIONS POUR LA SISMICITÉ A VENIR ?

M. Laurent BOLLINGER, ingénieur-chercheur au
"Laboratoire Etudes Géophysiques et Aléas", CEA

I. COLLABORATION FRANCO-NEPALAISE EN SISMOLOGIE

La collaboration franco-népalaise en sismologie a démarré par l'installation d'une première station sismologique à la fin des années 70 à Phulchoki, au sud de Katmandou. D'autres s'y sont ajoutées dans les années 80 et 90, pour former un réseau, qui est actuellement en cours de régénération. 19 des 21 stations que compte le réseau national sismologique du Népal ont enregistré le séisme du 25 avril et ses répliques. L'objectif des sismologues du National Seismological Centre (NSC) est de maintenir une alerte pour les séismes de magnitude supérieure à 4 et de diffuser cette alerte, en l'accompagnant d'une localisation et de la magnitude du séisme aux autorités et aux médias népalais.

Fig. 1. Réseau sismologique national népalais (Département des Mines et de Géologie du Népal, DMG). Ce réseau de 21 stations a été déployé dans le cadre d'une collaboration franco-népalaise entre le DASE, département Analyse et Surveillance Environnement du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), et le DMG. La première station a été ouverte en 1978 ; il y avait cinq stations en 1985 (dont Gorkha). Mi-1990, le réseau national comprenait 20 stations télémétrées. Modernisation 2014-2017 (8 stations numériques installées en novembre 2014 dans l'Ouest du Népal).

II. CONTEXTE SISMOTECTONIQUE

L'Inde converge vers l'Eurasie à une vitesse d'environ 4 cm/an, la moitié de cette convergence s'opérant au travers de l'Himalaya, tout le long des 2 500 kilomètres de la chaîne. Le raccourcissement s'observe essentiellement au bord de la plaque Inde sur une très grande faille chevauchante appelée « chevauchement principal himalayen ( Main Himalayan Thrust ou MHT ) ». Ce grand chevauchement glisse en permanence à 2 cm/an sur sa partie inférieure (représentée en pointillés noirs sur la fig. 2), tandis que sa partie supérieure est complètement verrouillée pendant la période qui sépare les forts séismes. Ces derniers ont lieu lors de la rupture partielle ou totale de la partie supérieure de la faille.


Fig. 2. Coupe Sud-Nord au travers de l'Himalaya du Népal. Le grand chevauchement himalayen (MHT) est la faille en limite de plaque Inde, représenté par le trait pointillé noir, sur lequel viennent se brancher des segments de failles (MFT, MBT) qui émergent en surface.

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