B. UNE SITUATION TOUJOURS PRÉOCCUPANTE DANS LE NORD-MALI
La situation dans le nord du Mali s'avère toujours très préoccupante. Les groupes armés s'y déploient sur un territoire vaste et peu peuplé, qui leur permet d'y être mobiles, tout en utilisant la terreur à l'égard des populations. Certaines estimations évoquent le nombre de 600 terroristes dont 250 très actifs.
On peut distinguer les zones d'influence des groupes terroristes : Al--Qaïda au Maghreb islamique, Anser Eddine et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) devenu Al Moulathamine. Ces groupes ont une excellente connaissance du terrain et cherchent à instrumentaliser les rivalités communautaires afin de bloquer tout processus politique de paix. Par leurs actions de harcèlement, leur utilisation d'engins explosifs ou leurs attaques à la roquette artisanale, qui ont une forte incidence sur le plan médiatique, ils espèrent isoler le nord du Mali afin d'en faire leur bastion. Leur stratégie de harcèlement des troupes occidentales et de leurs alliés africains, associée aux tensions communautaires, s'y est déjà largement déployée.
Qualifié par le ministre de l'Intérieur nigérien de « foyer d'insécurité de basse intensité » , en comparaison de son voisin libyen de « haute intensité » , ce territoire se révèle très difficile à contrôler par les forces policières et militaires. Le Niger a déployé ainsi 5 000 soldats à la frontière du Mali.
Bilan de la Conférence des donateurs - Bruxelles, 15 mai 2013 Treize chefs d'État et cent sept délégations ont participé à la conférence des donateurs pour réaffirmer leur soutien au peuple malien et leur appui au Plan pour la relance durable adopté par les autorités maliennes. La France s'est engagée à verser 280 millions d'euros à titre bilatéral, en plus de sa contribution à titre multilatéral. Nous participerons notamment à hauteur de 20 % à l'aide de l'Union européenne, d'un montant de 520 millions d'euros. Au total, des promesses d'aide d'un montant de 3,2 milliards d'euros ont été confirmées par les pays participants. Des mécanismes de transparence et de suivi ont été mis en place. Comme l'a indiqué le ministre des affaires étrangères le 14 mai, le versement des aides ira de pair avec les avancées du processus de dialogue et de réconciliation. Ce haut niveau de participation et de contribution constitue un succès pour cette conférence qui doit permettre d'assurer une sortie durable de crise du Mali. Source : site internet du ministère des Affaires étrangères (www.diplomatie.gouv.fr) |
La zone du nord du Mali a connu ces derniers mois de nouvelles attaques, notamment djihadistes, prenant pour cible les forces maliennes et étrangères mais aussi les populations civiles. Un dixième militaire français a ainsi trouvé la mort en octobre dernier dans le massif du Tigharghar lors d'une opération des forces françaises contre des combattants islamistes. Des heurts ont également opposé depuis le début de l'année des groupes rebelles, rendant ainsi fragile le respect de l'accord de cessez-le-feu entre le gouvernement malien et les groupes armés dans le nord du pays.