2. Une répartition équilibrée des confessions et des partis
Les élections municipales ont contribué à l'effort de réconciliation nationale. Elles ont redessiné une carte politique du Liban où toutes les confessions sont représentées.
• Ces élections marquent une
étape vers l'État de droit. Elles constituent aussi un
succès pour le Premier ministre, M. Rafic Hariri.
Les
listes qu'a présenté ou soutenu ce dernier - parfois au prix de
larges alliances - ont obtenu globalement de bons résultats.
Traditionnellement majoritaires dans les grandes villes, les sunnites y ont
consolidé leurs positions, notamment à Beyrouth et à
Saïda.
•On peut noter, par ailleurs,
une
rivalité croissante dans le camp chiite entre Amal et le
Hezbollah.
Le mouvement Amal a stabilisé ses positions, tandis que le Hezbollah a augmenté son influence. Avec les élections, on peut penser que ce dernier a franchi un nouveau pas dans son intégration dans la vie politique libanaise.
• Les élections ont également
marqué
le retour des chrétiens dans le jeu
politique.
Alors qu'ils avaient boycotté les élections législatives de 1992, et dans une moindre mesure celles de 1996, les chrétiens sont sortis de leur isolement politique.
Ils sont restés maîtres de leurs bastions dans la montagne libanaise (où la participation a été forte). Leur taux d'abstention a en revanche été plus élevé dans les villes.
De nombreux électeurs chrétiens se sont lancés dans une critique tardive du système électoral, réclamant la suppression du panachage et la division des villes en plusieurs circonscriptions.
Si l'on peut donc se féliciter des progrès de la démocratie et de l'État de droit au Liban, on ne peut, en revanche, que regretter le manque de moyens des nouveaux élus. Il serait sans doute souhaitable qu'une prochaine étape permette la décentralisation des pouvoirs et des moyens financiers.