3. DES CHOIX PRIMORDIAUX POUR L'AVENIR ÉCONOMIQUE DE LA SLOVÉNIE SONT DÉSORMAIS À ENVISAGER
Il faut désormais, pour les responsables économiques slovènes, être attentif à deux indicateurs, le niveau des salaires et celui de la dépense publique. Quant à la dépense publique, qui représente la moitié du PNB, la volonté de la réduire est freinée par le respect des acquis sociaux.
La Slovénie a fait rapidement le choix du libre-échange. En contrepartie, ses exportations sont détaxées : 90 % des exportations à destination des pays industrialisés. Au total, 70 % d'exportations s'effectuent librement. L'accord de libre-échange avec la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie et bientôt la Pologne va dans le même sens. La France est le quatrième partenaire de la Slovénie, avec 8,6 % des importations et un pourcentage équivalent en matière d'exportations. Les échanges économiques sont quasiment tous concentrés dans le domaine automobile. La langue est une barrière, en dépit des efforts du Centre Culturel français. Il semble en outre que les industriels français se révèlent moins agressifs que leurs partenaires allemands et italiens.
Un choix important dans les prochaines années pourrait être de donner la préférence au développement d'un grand port de commerce autour de Koper, face au développement encore plus poussé du tourisme. Les navires en provenance de l'Asie orientale empruntant le canal de Suez arrivent sept jours plus tôt qu'à Anvers ou Hambourg, avec des coûts inférieurs de 20 à 30 % à ceux pratiqués par le grand port voisin de Trieste, en Italie. Quant au tourisme, avec l'élégante station balnéaire de Portoroz, il rapporte par an 1 milliard de dollars à la Slovénie, comme à l'époque de la Fédération.
La délégation du groupe d'amitié a pu rencontrer deux institutions importantes : le World Trade Center de Ljubljana, dirigé par M. Gregor SIMONITI, qui fêtera en juin prochain ses cinq ans d'existence, et la Chambre de commerce de Slovénie, présidée par M. Dagmar SUSTER. La Chambre de commerce est une institution publique, même si elle est indépendante de l'État. Elle est organisée sous le double principe de la compétence territoriale (13 centres dans les sites industriels majeurs de la Slovénie, forts de 5 à 7 personnes) et de la compétence fonctionnelle (23 associations comprenant de 3 à 7 personnes). Son fonctionnement repose sur des cotisations des membres en échange de services proposés par la Chambre. Elle joue également un rôle plus original, puisqu'elle sert également d'organisation professionnelle des employeurs et participe à ce titre aux négociations collectives.