3. Le choix de l'Union européenne
Ce choix de l'Union Européenne est dicté par deux raisons essentielles :
1°) éviter l'isolement. La Slovénie, pays montagneux, a peur d'être oubliée ou d'être amenée à développer un modèle autarcique. Elle se rend compte des difficultés et des charges que représente l'indépendance. Elle sait que son marché intérieur est nettement insuffisant.
2°) rééquilibrer ses relations. Sans l'Union européenne, en effet, elle serait sous la domination du couple Autriche/Allemagne. Elle attend beaucoup des relations de coopération qui peuvent se bâtir, dans le cadre de l'Union européenne, avec d'autres pays occidentaux, comme la France.
Un accord de coopération économique et commercial a été signé le 8 avril 1993 avec les Douze. Les premières consultations se sont engagées les 7 et 8 décembre de la même année. Un mandat de négociations a été confié à la Commission par le Conseil, pour parvenir à l'élaboration d'un accord d'association.
4. La volonté de développer des relations plus étroites avec la France
Après des débuts difficiles, le rythme des rencontres entre Paris et Ljubljana est devenu assez régulier. L'accord sur la circulation des personnes, signé en février 1993, a permis de faire droit à une demande insistante des Slovènes de supprimer l'obligation de visas pour les citoyens slovènes se rendant en France pour un séjour de moins de trois mois.
Depuis 1967, un centre culturel français constituait un élément apprécié de présence française, à vrai dire le seul, en Slovénie. L'accord de coopération culturelle, scientifique et technique signé en novembre 1992 a permis de relancer les relations, avec une enveloppe de 3 millions de francs. Deux projets (formation de personnels du Ministère de la Justice et dans le domaine du cadastre), sont en cours.
En matière économique, plus de 50 % du commerce français avec la Yougoslavie se faisait avec la seule République de Slovénie. La coopération instaurée par Renault (Revoz) représente environ 70 % de l'ensemble des échanges bilatéraux. La délégation a pu visiter, le mercredi 1er mars, cette usine, située à Novo Mesto. Elle remonte aux années soixante-dix. Son capital est actuellement détenu pour 54 % par Renault, pour 12,44 % par la Banque de Ljubljana, pour 33,56 % par l'État slovène. Le personnel est jeune et bien formé. Le chiffre d'affaires a été de 3 milliards de francs en 1992, 2,5 milliards en 1993, 3,7 milliards en 1994. L'État tarde à participer à une augmentation de capital de la société, ce qui bloque un prêt de la BERD. Le marché slovène est de 50-55.000 voitures par an. La démarche de qualité Renault, de même que le management de proximité, ont été transposés à Novo Mesto sans problèmes. Fonctionnant en 2 fois 8, l'usine produit 450 véhicules par jour travaillé.
Le jeudi 2 mars, la délégation a pu visiter l'usine CIMOS (contraction de Citroën et Tomos) de Koper. Il s'agissait de la première visite d'une délégation officielle française dans cette usine. Elle approvisionne le centre de Lyon en pièces détachées de Peugeot et de Citroën; elle fabrique, par exemple, tous les leviers de vitesse des XM. Cette entreprise, issue d'une coopération de plusieurs dizaines d'années, devenue intensive à partir de 1972, dispose d'usines à la fois en Slovénie et en Croatie. Elle représente un volume de 500 millions de francs de pièces exportées vers la France. La société vient de signer le 2 février un document important sur la répartition future du capital. Citroën aura 49 %, l'État slovène 40 %, les structures bancaires et les employés de la CIMOS le restant.
Les Slovènes souhaitent l'élargissement de cette coopération industrielle - et même mono-industrielle - à d'autres marchés : tourisme, transports (voies terrestre et ferroviaire), télécommunications. Dans le domaine bancaire et financier, alors qu'aucune institution française n'était représentée à Ljubljana, la Société Générale vient de s'installer. Malgré, à ce jour, l'absence de réalisation concrète, les industriels français s'intéressent de plus en plus à la Slovénie. Pratiquement toutes les grandes entreprises ont fait le voyage de Ljubljana.
En matière militaire, la coopération entre la France et la Slovénie reste particulièrement réduite, en raison du maintien de la Slovénie dans le champ d'application de l'embargo sur les armes qui frappe l'ex-Yougoslavie, et de l'absence d'attaché de défense en résidence à Ljubljana.
De manière plus anecdotique, des ours slovènes vont repeupler les Pyrénées.
Les moyens de l'ambassade de France à Ljubljana - qui sont des signes importants de notre présence - sont tout à fait corrects : l'équipe, outre S.E. M. Bernard PONCET, est constituée d'un premier secrétaire, d'un vice-consul, d'un conseiller commercial, d'un adjoint à ce conseiller commercial, d'un conseiller culturel, par ailleurs Directeur du Centre Culturel français et d'un attaché linguistique.