II. L'IMPACT DE L'ALENA
Le flux des échanges requiert une spécialisation des produits les plus porteurs de valeur ajoutée. Des niches ont été choisies et développées. Les produits sont souvent complémentaires. L'un des avantages indirects de l'ALENA est de favoriser l'optimisation des échanges.
Le Canada, et souvent les provinces, mettent à disposition des entreprises un réseau de représentation commerciale très efficace dans les grandes villes de l'ALENA, permettant de les assister dans leur recherche de clients et d'alliances stratégiques. Le Canada est une excellente terre d'accueil pour des entreprises telle que la nôtre ayant connu une progression constante de son activité. Nous nous sommes implantés en 1965, avec un chiffre d'affaires de 5 millions de dollars. Aujourd'hui, 30 ans plus tard, nous réalisons un chiffre d'affaires de 1,3 milliard.
La mondialisation et la privatisation entraînent des partenariats à haut niveau. Dans le cadre de l'ALENA, nous avons ainsi participé à des privatisations telles que celle de l'aciérie de Sidectosco, avec un partenaire mexicain, Ispad-mexicana, déjà lié à GEC-Alsthom en Inde. Depuis la privatisation de ce complexe sidérurgique d'une valeur de 350 millions de dollars, l'actif a été remboursé en un an et des profits équivalents à l'actif sont réalisés chaque année depuis trois ans. Un autre exemple récent est celui de AMF, une division manufacturière de Canadian National spécialisée dans la réhabilitation de locomotives, acquise par GEC-Alsthom. Elle permet, tout en couvrant l'énorme marché canadien dans ce domaine, de couvrir également le marché américain.
Au sein de l'ALENA, les normes et les standards sont identiques. La propriété intellectuelle est bien protégée. La main-d'oeuvre est qualifiée et bien formée ; les salaires sont compétitifs ; les syndicats, en profonde mutation, cherchent à obtenir un consensus pour atteindre un niveau de qualité (la plupart des entreprises répondent aux normes ISO 9001 ou 9002). La fiscalité est adaptée à la recherche-développement, particulièrement au Québec. Les communications et les télécommunications sont bien développées ; les matières premières sont abondantes ; les coûts d'énergie compétitifs. L'inflation est contrôlée. Enfin, la qualité de vie est bonne. Grâce à l'ALENA, la taille du marché, limitée au départ, a été multipliée par dix.
J'ai un petit penchant pour Montréal, siège du groupe, qui regroupe 45 % de l'industrie aéronautique canadienne, 40 % de l'industrie biomédicale et réalise 30 % des exportations canadiennes dans les domaines de l'électronique, des télécommunications et des technologies de l'information.
Alcatel-Alsthom et Alcatel-Canada souhaitent continuer de se développer au Canada. Il s'agit de l'exemple assez frappant d'une entreprise à l'origine européenne devenant aujourd'hui nord-américaine.