III. L'ALENA ET L'UNION EUROPÉENNE

La politique commerciale des États-Unis se poursuit également dans d'autres directions. Les membres de l'ALENA font partie du Forum de Coopération économique Asie-Pacifique. Nous travaillons pour une plus grande ouverture du commerce au sein de cet organisme. Les États-Unis coopèrent également avec l'Union européenne en faveur de la libéralisation des échanges. Cette coopération se mène traditionnellement par le biais de l'OMC et de l'OCDE. Elle s'effectue également plus directement à travers le New Transatlantic Agenda et le Dialogue d'affaires transatlantique, dont la réunion annuelle se tient aujourd'hui et demain à Chicago.

A. POINTS COMMUNS ET DIFFÉRENCES

L'Union européenne vise à l'intégration politique, économique et sociale des pays partenaires. Pour sa part, l'ALENA est un accord visant uniquement la libéralisation progressive des échanges et des investissements. Il n'est pas question de créer un tarif douanier commun vis-à-vis des pays tiers. Chaque pays exerce un contrôle sur ses frontières. La libre circulation des travailleurs n'existe pas et nous n'envisageons ni monnaie unique ni politique étrangère commune.

Sur le plan commercial, les buts poursuivis par l'ALENA ne sont cependant pas très éloignés de ceux poursuivis par l'Union européenne. Nous entendons créer un grand marché unique qui sera source de croissance et de prospérité. Une récente étude de l'Union européenne souligne que la libre circulation des biens et des services en Europe a permis la création de 900 000 nouveaux emplois et une progression de la productivité de 68 %. Nous souhaitons parvenir à de semblables résultats.

B. DEUX BLOCS ÉCONOMIQUES PUISSANTS

L'ALENA et l'Union européenne ne forment pas deux blocs rivaux. Nous représentons chacun une communauté économique dynamique et puissante. La croissance des échanges entre l'ALENA et l'Union européenne bénéficiera aux producteurs et aux consommateurs. Les investissements réciproques entre l'Amérique du Nord et l'Europe ne cessent de croître. Des entreprises se lancent dans des alliances stratégiques pour assurer leur présence sur nos deux grands marchés. Je pense qu'à règles commerciales égales, une société choisira de s'installer dans le pays qui lui conviendra le mieux en tenant notamment compte de l'existence d'une main-d'oeuvre qualifiée, de facilités de distribution et du besoin de localiser les produits.

Certains pensent que l'ALENA a pour effet de désintéresser les milieux d'affaires américains des autres marchés, notamment européen et français. Il est en effet possible que les sociétés américaines soient tentées de concentrer leurs efforts sur les marchés présentant pour elles le moins de difficultés. La France a cependant remarquablement ouvert son pays aux investissements étrangers. Je pense qu'à long terme et à condition de s'adapter aux besoins de ses propres milieux d'affaires, elle conservera tous ses attraits pour les investisseurs américains, qui demeurent les premiers investisseurs étrangers en France.

Pour un investisseur français, l'ALENA offre des possibilités qui n'existaient pas auparavant. Un investisseur peut aujourd'hui choisir entre les trois pays membres de l'ALENA en fonction de la langue, des salaires, de la qualification de la main-d'oeuvre, etc. De plus, il peut d'ores et déjà prendre pied sur un marché destiné à s'élargir à tous les pays du continent. Les nombreuses sociétés françaises s'installant aujourd'hui en Amérique latine témoignent du fait que la dynamique est déjà en marche.

Dans le cadre de l'ALENA, nous poursuivons le même but que les autres initiatives globales ou régionales, celui de faire progresser la libéralisation de l'économie mondiale et des échanges. Il s'agit d'une démarche que nous mettons en oeuvre avec la conviction qu'elle contribuera à la prospérité de chacun.

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