2 - UNE ÉCONOMIE DIVERSIFIÉE
a/ Si le poids des hydrocarbures reste important...
Le poids
des hydrocarbures reste très important. La Fédération tire
chaque année de ses ressources en pétrole et en gaz environ 14-15
milliards de dollars. Elle est placée au sixième rang mondial
pour la production de pétrole. Cependant ici encore le poids des
différents émirats est variable : Abou Dabi assure en effet
environ 75 % de la production totale contre 20 % pour Dubaï et 5 % pour
Shajah.
Les réserves de pétrole sont estimés à 28 milliards
de barils, soit 10 % des réserves mondiales et
un
siècle de production au rythme actuel. Elles sont bien plus grandes
à Abou Dabi qu'à Dubaï qui pourrait être contraint de
cesser la production dans 15-20 ans
. Les ressources de gaz seraient de
10.000 milliards de m3, soit environ 4,7 % du total mondial et un niveau
supérieur à celui de l'Arabie Séoudite.
b/ ... il tend à se réduire
Cependant, la Fédération est confrontée
à une double difficulté : une perspective de
réduction rapide des ressources pétrolières dans certains
Emirats comme Dubaï ainsi que l'imprévisibilité des cours du
pétrole.
Elle s'est donc engagée, principalement à Dubaï, Sharjah,
Abou Dabi, dans une véritable politique de diversification soit dans
l'aval de la filière pétrolière (raffinage,
pétrochimie), soit dans les industrie fort consommatrices
d'énergies (aluminium), soit dans les secteurs manufacturier, commercial
et financier.
Tous les responsables émiriens rencontrés par la
délégation ont insisté sur l'importance de cette
diversification. La priorité qui lui est accordée explique les
facilités que mettent en place les autorités au profit des
investisseurs étrangers : défiscalisation des revenus des
personnes privées et des entreprises, à l'exception des
activités bancaires et pétrolières, libre-circulation des
capitaux, multiplication des zones franches.
Aujourd'hui
les hydrocarbures ne comptent que pour un tiers dans le PIB des
Emirats. A Dubaï, la part du pétrole dans le PIB, inférieure
à 20 % est moindre que celle du commerce et de la construction
.
Les autres grands secteurs se l'économie émirienne sont, outre
les services publics :
- l'immobilier, les finances et l'assurance : 13 % du PIB ;
- le commerce, l'hôtellerie et la restauration avec 11 à 12 % du
PIB. De fait, une multitude d'hôtels de classe internationale sont
implantés sur place. De même, les centres commerciaux connaissent
un réel essor ;
- l'industrie manufacturière qui concourt pour 9,1 % à la
formation du PIB. La chimie, la pétrochimie, les constructions
métalliques et la métallurgie y occupent une place
dominante ;
- la construction et le BTP (8,6 % du PIB) ;
- les transports et communications (6 % du PIB).
Cette diversification est facilitée par les
atouts dont disposent les
Emirats
, parmi lesquels il faut relever :
- une main-d'oeuvre bon marché. Cette main-d'oeuvre est cependant
essentiellement étrangère. Elle représente près de
80 % de la population de la Fédération ;
- une énergie peu coûteuse ;
- une fiscalité quasi-nulle : pas d'impôt sur les
sociétés, cependant chaque société
étrangère doit trouver sur place un partenaire émirien
pour s'implanter. Elle lui verse des royalties en contrepartie de son
" sponsoring " qui peut aller de l'aide directe à la
pénétration du marché jusqu'à l'inaction et le
simple soutien formel et nominal ;
- la simplicité des procédures de dédouanement ;
- les facilités offertes à l'implantation des
sociétés étrangères, en particulier dans les zones
franches ;
- la qualité des infrastructures et du réseau financier.
Parmi les " points noirs " de l'économie émirienne, il
convient de mentionner la part exagérée de l'Etat et des services
publics dans l'activité. Or, la baisse des prix du pétrole
pourrait placer le budget public, déjà structurellement
déficitaire (4,3 % du PIB en 1996, 6,6 % en 1995, 7,5 %
en 1994), dans une situation difficile.