Les Emirats Arabes Unis, un nouveau tigre au Moyen-Orient ?
Rapport GA 21 - Compte rendu de la visite aux Emirats Arabes Unis d'une délégation du Groupe sénatorial France-Pays du Golfe - du 9 au 16 mai 1998 -
Table des matières
- I - UN PÔLE DE STABILITÉ POLITIQUE
- II - UN NOUVEAU TIGRE ÉCONOMIQUE ?
- III - LA FRANCE ET LES ÉMIRATS : UNE AMITIÉ SOLIDE
- EN GUISE DE CONCLUSION
- LA FÉDÉRATION DES ÉMIRATS ARABES UNIS : QUELQUES POINTS DE REPÈRE
- PROGRAMME DE LA DÉLÉGATION DU GROUPE SÉNATORIAL FRANCE-PAYS DU GOLFE
- GROUPE SÉNATORIAL FRANCE-PAYS DU GOLFE - COMPOSITION DU BUREAU
- REVUE DE PRESSE
Compte rendu de la visite aux Emirats Arabes Unis d'une délégation du Groupe sénatorial France-Pays du Golfe - du 9 au 16 mai 1998 -
COMPOSITION
DE LA DÉLÉGATION
MM. Daniel GOULET
Président du Groupe sénatorial, Sénateur (RPR) de
l'Orne
Jean BIZET
Vice-président délégué du Groupe
sénatorial, Sénateur (RPR) de la Manche
François TRUCY
Vice-président délégué du Groupe
sénatorial, Sénateur (RI) du Var
Mme Danielle BIDARD-REYDET
Sénateur (CRC) de Seine-Saint-Denis
La délégation était accompagnée de M. Marc LE DORH, Administrateur principal des Services du Sénat, Secrétaire exécutif du Groupe sénatorial.
CARTE
Mesdames,
Mesdemoiselles,
Messieurs,
En 1997, à la demande de M. Daniel Goulet, sénateur de l'Orne, le
Sénat décidait la création d'un groupe sénatorial
France-Pays du Golfe. Très rapidement des contacts furent pris avec les
autorités des cinq pays couverts par le groupe sénatorial -Arabie
saoudite, Bahreïn, Emirats Arabes Unis, Oman, Qatar- qui se traduisirent
par l'établissement de relations étroites, amicales et de travail.
Le groupe sénatorial décida de consacrer sa première
mission à l'étranger aux Emirats Arabes Unis. Mal connus et
pourtant placés à une position charnière dans la
région, disposant d'une stabilité enviable, d'une économie
prospère, menant une politique étrangère constructive, les
Emirats entretiennent avec notre pays des relations spéciales
marquées par une chaleur particulière. Ceci est apparu clairement
lors de la visite effectuée sur place par le Président de la
République, M. Jacques Chirac, les 15 et 16 décembre
1997. Ceci s'est confirmé lors de la mission de notre groupe
sénatorial.
Son origine se trouve dans une conviction simple : rien ne saurait
justifier que la France abandonnât les pays du Golfe et, en particulier,
les Emirats Arabes Unis, à l'omniprésence et à
l'omnipotence des Etats-Unis. Il y a entre les peuples arabes et la France une
affinité comme naturelle qui provient de leur jaloux désir
d'indépendance nationale, la fierté d'une grande histoire, la
conscience d'une grande culture, frêles et courageux môles d'une
dignité humaine qui refuse encore de s'abaisser devant la conquête
de notre planète par la " civilisation " matérielle.
Si donc le groupe sénatorial se devait de porter l'amitié de la
France aux Emirats Arabes Unis, il ne fut pas, en retour, déçu
par la réponse des Emiriens. Partout, dans tous les Emirats composant la
Fédération des Emirats Arabes Unis, l'accueil
réservé à la délégation du Sénat fut
remarquable de chaleur, de délicatesse, de compréhension, de
sincère intérêt.
De surcroît, notre délégation a découvert un pays
ô combien attachant, riche certes de son pétrole, mais aussi des
qualités humaines, de ses dirigeants, en particulier Cheikh Zayed, son
charismatique président, et de son peuple, de l'équilibre de ses
politiques soucieuses de tradition bien comprise et d'utile modernité,
de son histoire et de ses paysages.
Aux termes de sa mission, la délégation a donc acquis la
conviction que les relations franco-émiriennes ne pouvaient en rester
là, qu'il existait entre nos deux pays une fibre amicale qu'il fallait
renforcer, développer, faire vivre. Ainsi est née l'idée,
parmi d'autres très concrètes, d'organiser au Sénat
le
colloque du 4 novembre 1998 sur les Emirats Arabes Unis
. Ainsi
s'ouvre, nous l'espérons, le début d'une série de
manifestations destinées à enraciner dans le réel
l'amitié de nos peuples.
Ce rapport rend compte brièvement de la mission effectuée par le
groupe sénatorial du 9 au 16 mai dernier. Mission d'un remarquable
intérêt et qui n'aurait certainement pas pris toute sa dimension
sans le dynamisme, la compétence et la disponibilité de
S. Exc. M. Jean-François Thibault, Ambassadeur de France aux
Emirats Arabes Unis, et de S. Exc. M. Abdelaziz Nasser Al Shamsi,
Ambassadeur des Emirats Arabes Unis en France. Qu'ils soient ici vivement
remerciés. La gratitude de la délégation va aussi à
tous les personnels de nos représentations sur place qui ont grandement
facilité notre travail, en particulier ceux de l'Ambassade de France et
du Poste d'Expansion Economique à Abou Dabi, du Consulat
général et du Poste d'Expansion Economique à
Dubaï.
I - UN PÔLE DE STABILITÉ POLITIQUE
Le monde arabe apparaît volontiers instable, travaillé par de sourdes et puissantes évolutions religieuses et politiques. Certains pays au demeurant justifient cette vision. Ce n'est pas le cas des Emirats Arabes Unis. Bénéficiant d'une réelle cohésion, engagés dans une politique étrangère constructive et pacifique, les Emirats offrent en outre un visage institutionnel apaisé.
1 - UNE RÉELLE COHÉSION
a/ Aux origines des Emirats Arabes Unis
Les
Emirats, cela est incontestable, sont un Etat jeune. Indépendants depuis
1971, ils sont à l'origine le produit, d'une part, et en quelque sorte
en creux, de la conquête saoudienne de la péninsule arabique et,
d'autre part, de la politique britannique dans la région.
L'histoire des Emirats remonte néanmoins beaucoup plus loin. La
côte est habitée depuis au moins 7 000 ans. Des peuples ayant
subi l'influence grecque puis christianisés s'adonnent au commerce dans
toute la région. Islamisés à partir du VII
e
siècle, ces peuples sont spécialisés dans le commerce
maritime et dans la pêche des perles.
Cependant, les Portugais au XVIII
e
siècle, puis les
Britanniques au XIX
e
siècle étendirent leur domination
sur la région. Sous le prétexte de l'existence d'actes de
piraterie, la Grande-Bretagne impose son protectorat aux Emirs de la
côte. Pesant, il sera cependant effectivement ... protecteur.
Car, au début du XX
e
siècle, la famille des Saoudites
s'impose peu à peu dans la péninsule arabique, s'opposant
à un Empire ottoman sur le déclin et à la dynastie
hachémite basée au Hedjaz. Cette conquête
s'échelonne de 1902 à 1932. Ibn Seoud conquiert successivement le
Nedj (plateau central de la péninsule), le Hasa (littoral Nord-Est),
l'Assir (littoral Sud-Ouest), le Djebel Chammar (province frontalière
avec l'Irak, la Syrie et la Palestine au Nord), enfin, le Hedjaz (littoral
Nord-Ouest englobant Médine et la Mecque). Ne reste plus que le
Yémen, l'Hadramout (actuel Oman), et les Emirats de la Trève (les
actuels Emirats Arabes Unis) à échapper à son
pouvoir.
b/ Naissance de la Fédération des Emirats Arabes Unis
Sans
doute cette situation n'aurait-elle guère duré si les
Britanniques ne s'étaient opposés à toute nouvelle
avancée du roi d'Arabie. Confrontés à la persistance des
prétentions saoudiennes, les émirs s'efforcèrent de
renforcer leur position par une union plus étroite. Le Conseil des Etats
de la Trève fut mis en place à partir de 1952 avec d'autant plus
d'empressement que la menace saoudienne s'amplifiait. En 1949, en effet,
l'Arabie saoudite, refusant toujours le tracé des frontières avec
les Emirats, réclame tout l'arrière pays de l'Emirat d'Abou Dabi.
En 1952, elle occupe militairement l'oasis de Bouraïni. Le Conseil des
Etats de la Trêve devait constituer la base de la
Fédération actuelle des Emirats Arabes Unis. En 1955,
après que le premier gisement de pétrole eut été
découvert à Abou Dabi, la Grande-Bretagne procédait
à une déclaration unilatérale de frontière et lui
donnait une consistance par sa présence militaire.
On doit retenir de cette histoire au moins trois éléments :
en premier lieu, si la Fédération des Emirats est un Etat jeune,
les Emirats, établis de longue date dans la région, lui
préexistaient. En second lieu, la nation des Emirats Arabes Unis a
été marqué par une situation conflictuelle. Les Emirats en
ont retiré une farouche volonté d'indépendance.
Forgée dans l'adversité, la conscience nationale émirienne
n'en a acquis que plus de vigueur et de solidité. Enfin, il
apparaît que la Fédération est la condition de la survie et
de l'indépendance des Emirats.
Seule union arabe ayant réussi, grâce à la politique
visionnaire et généreuse de Cheikh Zayed, émir d'Abou Dabi
et président des Emirats Arabes Unis, elle a aujourd'hui une
incontestable cohésion. Celle-ci est renforcée par la
complémentarité forte entre ses différents membres aussi
bien en ce qui concerne leur population, leur superficie, leur puissance
économique. Mais elle est rendue viable et durable par l'action de
Cheikh Zayed. Celui-ci est en effet très largement à l'origine
des deux forces principales des Emirats : une réelle volonté
politique d'union et une prospérité économique
incontestable.
Depuis l'indépendance de 1971, la politique voulue par Cheikh Zayed de
redistribution de la rente pétrolière, issue d'Abou Dabi pour
l'essentiel (80 % des revenus), a puissamment contribué à
préserver la cohésion de la Fédération en
enrichissant la société émirienne toute entière. De
surcroît, les Emirats ne se sont pas contentés de vivre de cette
rente, mais se sont engagés dans une politique de diversification
ambitieuse.
Le développement des Emirats a été à la fois cause
et conséquence de la stratégie permanente de
sédentarisation et d'aménagement du territoire, suivie par Cheikh
Zayed : l'occupation et le développement des régions
frontalières ont en effet pour but de fixer l'ensemble du territoire de
la Fédération.
La Guerre du Golfe semble par ailleurs avoir renforcé le sentiment
national émirien.
La cohésion nationale des Emirats comporte toutefois quelques
éléments de fragilité que l'on ne peut passer sous silence.
La première provient de l'importance des communautés
étrangères dans la Fédération. Pays peu
peuplé (2,4 millions d'habitants), les Emirats accueillent un
très grand nombre d'étrangers.
Les étrangers représentent en effet, d'après le
recensement de 1995/1996,
environ 80 % de la population et 95 %
des actifs
. Ils sont principalement originaires du sous-continent indien,
des Philippines et aussi d'Iran. Ce sont eux qui construisent les
infrastructures, assurent l'administration et la gestion de la
Fédération et animent l'activité économique.
L'importance de leur rôle pourrait apparaître aux autorités
émiriennes comme une menace potentielle pour la sécurité
et l'identité nationale. Cette main d'oeuvre étrangère
massive génère également un malaise économique et
culturel : concurrencés par des immigrés moins bien
payés et moins exigeants, les jeunes diplômés
émiriens trouvent difficilement des emplois tandis que leurs
aînés ont le sentiment d'être minoritaires dans leur propre
pays.
Un effort a donc été entrepris pour
mieux contrôler
l'immigration et pour favoriser le rapatriement de la main d'oeuvre non
qualifiée
. Le 1
er
juillet 1996, une loi est entrée
en vigueur, qui limite le regroupement familial, durcit les conditions d'octroi
du parrainage (sponsorship), diminue la durée de validité des
visas, interdit le travail à temps partiel et réprime plus
sévèrement les infractions à la législation de
l'immigration. De juillet à octobre 1996, 150 000 immigrés
clandestins ou devenus illégaux ont été expulsés
mais la plupart sont revenus avec de nouveaux papiers, tandis qu'une
minorité a saisi cette occasion pour échapper aux peines de
prison qui sanctionnent l'immigration clandestine.
Les mesures de
contrôle et d'expulsion de la main d'oeuvre illégale ont
montré leurs limites et se heurtent en effet
à l'insuffisance
du dispositif policier, notamment dans les Emirats du nord, mais aussi et
surtout
à la complaisance de certains nationaux
qui ont
intérêt au recrutement d'étrangers peu payés et
dépourvus de droits civiques et syndicaux.
De même, la faiblesse des ressources humaines locales
restreint la
portée de la politique d'émiratisation appliquée au sein
des armées, des administrations sensibles et de certaines
entreprises
. Afin d'accroître le nombre des emplois disponibles pour
les citoyens, les responsables politiques cherchent à augmenter le
niveau de qualification des nationaux et à favoriser le
développement d'un important secteur tertiaire.
Autre incertitude : celle de la dévolution du pouvoir suprême
de la Fédération. L'autorité de Cheikh Zayed n'est
contestée par personne. Cependant, les institutions émiriennes
comportent, pour l'avenir, une ambiguïté concernant la
désignation du Chef de l'Etat. En effet, celui-ci est élu tous
les cinq ans par ses pairs, les Emirs. La Constitution de la
Fédération laisse entière liberté de choix à
ces derniers. Mais comment la concilier avec la disproportion entre le poids
considérable de l'Emirat d'Abou Dabi, le plus peuplé, le plus
vaste, le plus riche..., et celui des autres Emirats ?
2 - LES INSTITUTIONS ÉMIRIENNES
a/ L'exécutif
Le
Président de la Fédération
: élu tous
les cinq ans par ses pairs, les Emirs, le
Chef de l'Etat est un monarque
puissant
. L'autorité que Cheikh Zayed a su imposer aux chefs de ses
tribus et aux six autres émirs (mais en leur accordant une large
autonomie, y compris, pour Dubaï, une armée) est le fruit d'une
action politique de longue haleine, d'une remarquable capacité à
composer et d'une grande générosité dans la redistribution
de la rente pétrolière.
Le 3 décembre 1996, au lendemain de la célébration du
25
e
anniversaire de la Fédération, Cheikh Zayed a
été réélu Président de la
Fédération, pour la sixième fois depuis la fondation de
l'Etat. Cheikh Maktoum Bin Rashid Al Maktoum, émir de Dubaï, a
été également réélu Vice-président et
Premier ministre.
Présidé par le Chef de l'Etat, le
Conseil suprême
,
instance politique supérieure, est un organisme collégial qui
rassemble les sept émirs. Les dernières réunions du
Conseil suprême remontent au 16 avril 1995 (pour la première fois
depuis 1992) et au 2 décembre 1996. Outre les émirs, cinq
princes héritiers ont participé à cette réunion,
dont une partie a été consacrée aux problèmes de
société (jeunesse, immigration, trafic de drogue...).
Le
Gouvernement
est présidé par l'émir de
Doubaï, Cheikh Maktoum, qui cumule la fonction honorifique de
vice-président de l'Union et celle de premier ministre
fédéral, ayant succédé à son père
à ce double titre fin 1990. A cette occasion, le Gouvernement des
Emirats avait été profondément remanié afin de
favoriser le rajeunissement et la nomination de ministres pour leur
compétence dans le respect d'un équilibre délicat qui doit
ménager à la fois les Emirats et les familles influentes. Un
remaniement de moindre ampleur a complété cette évolution
le 25 mars 1997.
b/ Le Conseil national fédéral
L'organe
parlementaire des Emirats est le Conseil national fédéral.
Siégeant à Abou Dabi, le
Conseil national
fédéral est composé de 40 conseillers
désignés pour deux ans par les sept émirs à
proportion de la population respective des Emirats (8 pour Abou Dabi et
Dubaï, 6 pour Charjah et Ras-Al Khaimah, 4 pour Fujairah, Ajman et
Oum Al Qaiwain).
En vertu de l'article 89 de la Constitution des Emirats Arabes Unis, le Conseil
national fédéral examine les projets de loi
fédéraux qu'il peut adopter, amender ou rejeter. Il est
informé de la conclusion des traités et accords internationaux
(article 91). Il peut débattre de tout sujet relatif aux affaires de
l'Union à moins que le Conseil des ministres ne s'y oppose en raison des
intérêts de l'Etat (article 92).
S'agissant du vote des lois, le Conseil national n'a cependant pas le dernier
mot. Si le Président ou le Conseil suprême de la
Fédération s'oppose à l'un de ses amendements, et ce en
cas de rejet du projet de loi, le Conseil national est à nouveau saisi.
S'il maintient sa position initiale, le Président de l'Union a la
faculté de promulguer la loi après ratification par le Conseil
suprême (article 110).
3 - UNE POLITIQUE ÉTRANGÈRE CONSTRUCTIVE
Depuis leur création, les Emirats s'efforcent de contribuer à la stabilité du Golfe. Proches de l'Occident, ils ne négligent cependant pas la solidarité arabe. Avec leurs voisins auxquels des différends frontaliers les ont parfois opposés, ils mènent une politique de réconciliation et de normalisation.
a/ Une importante contribution à la stabilité du Golfe
Les
Emirats sont attachés au Conseil de Coopération des Etats Arabes
du Golfe (CCEAG). Ils participent activement aux activités du Conseil.
Celui-ci soutient de son côté les Emirats face à l'Iran, au
sujet du différend qui oppose les deux pays (îles d'Abou Moussa,
de la Petite et de la Grande Tomb).
Très concrètement, les relations entre les Emirats Arabes Unis et
leurs voisins, parfois difficiles, tendant à s'améliorer
significativement.
Avec le Sultanat d'Oman, les liens ont été notablement
renforcés par la crise du Golfe. Le Sultanat s'est alors résolu
à ouvrir une ambassade à Abou Dabi. Une commission mixte se
réunit depuis lors à haut niveau et de façon
régulière pour tenter de régler d'inextricables
problèmes frontaliers : deux enclaves omanaises sont situées
en territoire émirien, les frontières sont mal
délimitées avec six des sept Emirats. Les deux Etats s'attachent
aussi à donner un caractère exemplaire à leurs relations.
Au-delà du règlement de leurs différends
bilatéraux, les Emirats et Oman se sont engagés dans un processus
de concertation qui a fonctionné, par exemple en 1994, lors de la crise
yéménite.
Les relations avec le Qatar, longtemps tendues, sont, elles aussi,
marquées par l'apaisement. Doha a toujours tenu à marquer son
indépendance à l'égard d'Abou Dabi et avait refusé,
en 1971, de se joindre à la nouvelle Fédération. Le coup
d'Etat de juin 1995, par lequel l'émir du Qatar a été
déposé par son fils, tout comme la politique
étrangère ambitieuse et autonome de Doha ont provoqué
quelques frictions entre les deux Etats. L'animosité de leurs relations
semble aujourd'hui atténuée. De surcroît, les
différends frontaliers entre les deux pays sont désormais
réglés.
L'Arabie saoudite est le grand voisin terrestre des Emirats. Son ombre
tutélaire, comme son histoire, laisse parfois craindre aux Emiriens pour
la pérennité de leur indépendance. Certes, les deux Etats
entretiennent d'importantes relations bilatérales, politiques et
économiques. L'Arabie saoudite est, en un sens, une protection pour la
sécurité émirienne. Cependant, le dynamisme de la
politique étrangère de Ryad, sa puissance économique et
militaire, son poids démographique (10 à 15 millions
d'habitants contre 2,3 aux Emirats), son influence religieuse sont autant
d'éléments qui peuvent être source d'inquiétude pour
les Emirats.
Enfin, le dernier grand voisin des Emirats est l'Iran. Seul le détroit
d'Ormuz et le mince golfe arabo-persique les séparent. Chaque jour, des
centaines de dows (bateaux traditionnels) le franchissent pour approvisionner
les marchés iraniens. De fait, l'Iran absorbe près de 40 %
des exportations de Doubaï. A Doubaï même est installée
une importante communauté iranienne. Les relations bilatérales
sont aujourd'hui dominées par le contentieux territorial qui oppose les
deux pays au sujet des îles d'Abou Moussa, de la Petite et de la Grande
Tomb. En étendant, en 1992, sa souveraineté à l'île
d'Abou Moussa, jusqu'alors partagée entre les deux pays, l'Iran a
ravivé les prétentions traditionnelles des Emirats et de ses
alliés du Conseil du Golfe à l'encontre de Téhéran,
prévue comme une menace pour la stabilité régionale. Les
Emirats souhaitent régler ce différend par concertation
bilatérale, puis, en cas d'échec, par saisine de la Cour
internationale de Justice, comme l'a confirmé le secrétaire
général du ministère des affaires étrangères
de la Fédération.
Enfin, même s'il n'est pas un voisin immédiat, l'Irak constitue
évidemment un sujet important de préoccupation pour les Emirats.
Lors de la guerre du Golfe, un contingent émirien a participé aux
combats aéroterrestres. De surcroît, la Fédération a
accueilli sur son sol des forces américaines et françaises, mais
aussi égyptiennes, syriennes et marocaines. La politique à
l'égard de Bagdad est double et marquée par
l'équilibre : fermeté à l'égard de l'Irak mais
réaffirmation de son attachement au maintien de
l'intégrité territoriale de ce pays ; souhait de
levée des sanctions internationales mais volonté d'application
par l'Irak de toutes les résolutions du Conseil de
sécurité des Nations-Unies.
b/ L'attachement à la solidarité arabe
Cet
attachement apparaît dans de nombreux domaines. Celui du processus de
paix au Proche-Orient est le plus patent. Le secrétaire
général du ministère des Affaires étrangères
a ainsi rappelé que les Emirats Arabes Unis soutenaient ce processus
depuis la conférence de Madrid. Il a vivement regretté la
politique du Gouvernement de M. Netanyahou. A cet égard, il a
relevé que les Etats-Unis, par l'ambiguïté de leur attitude,
et la Russie, par sa faiblesse, portaient une lourde responsabilité dans
le blocage des négociations. Il a considéré que l'Union
européenne pouvait jouer un rôle important en faisant pression,
notamment en matière économique, sur l'Etat hébreu.
La Fédération consent, par ailleurs, un important effort d'aide
au développement en direction des communautés arabes ou
musulmanes. Depuis 1984, elle a consacré 3,5 % de son PNB à
cette aide. Le fonds d'Abou Dabi finance des projets dans plus de 44 pays.
Les principaux bénéficiaires sont musulmans : Bosnie,
Tchétchénie, Kazakhstan, Indonésie, Somalie. Par ailleurs,
les Emirats apportent leur soutien à l'Organisation de la
conférence islamique (OCI) et au Fonds islamique de solidarité
dont ils sont l'un des plus importants contributeurs. Ajoutons une forme d'aide
particulière : la coopération militaire entre les Emirats et
la Bosnie, concrétisée par l'entraînement de soldats
bosniaques et la fourniture d'armes.
Enfin, la Fédération s'est rapprochée de la Jordanie avec
laquelle elle s'était brouillée lors de la crise du Golfe. C'est
ainsi que Cheikh Zayed a reçu le roi Hussein, les 7 et 8 décembre
1996, à Abou Dabi. Autre exemple de solidarité arabe, l'attitude
manifestée à l'égard du Yémen. Au lendemain de la
guerre civile qui a déchiré ce pays, les Emirats ont pris acte de
sa réunification. Ils ont rapidement manifesté leur soutien
à Sanaa dans le contentieux qui l'oppose à l'Erythrée
à propos des îles Hanish. Par ailleurs, ils encouragent Sanaa et
Riyad à régler de façon pacifique leur contentieux
frontalier.
c/ Les relations avec l'Occident
Vis
à vis de l'Occident, les Emirats ont toujours mené une politique
à la fois amicale et indépendante. Ils comptent en effet sur
l'Occident pour garantir leur sécurité. C'est ainsi que des
accords de défense ont été signés avec le
Royaume-Uni, les Etats-Unis et la France.
De surcroît, comme la délégation sénatoriale a pu le
noter, le mode de vie aux Emirats, et particulièrement à
Doubaï et Abou Dabi, est sans aucun doute le plus occidentalisé de
toute la péninsule arabique. L'islamisme, s'il n'est pas totalement
absent, reste très peu développé.
Cependant, les Emirats s'efforcent, autant que possible, de conserver une
certaine distance à l'égard des Etats-Unis, omniprésents
dans la région, et qui ont fait de la Fédération leur
cible prioritaire en matière de pénétration
économique et d'influence politique.
II - UN NOUVEAU TIGRE ÉCONOMIQUE ?
Contrairement aux caricatures qui ont trop souvent cours, les Emirats Arabes Unis ne sont pas, loin de là, que " le pays de l'or noir ". Si les Emirats forment une Fédération riche et développée, ils le doivent certes au pétrole, mais aussi à une ambitieuse politique de diversification et de rayonnement régional.
1 - UN PAYS RICHE ET DÉVELOPPÉ
a/ Une Fédération riche
Avec un
Produit National Brut par habitant de 12.000 dollars,
les Emirats Arabes
Unis figurent parmi les Etats les plus riches du monde
. Ils atteignent le
14
ème
rang mondial, à égalité avec la
France, mais devant la Suède, la Belgique ou les Pays-Bas.
Eu égard à leur faible population, soit environ 3 millions
d'habitants, le Produit National Brut global des Emirats n'atteint que 38
milliards de dollars. Ce niveau les place malgré tout parmi les pays
économiquement puissants, au 50
ème
rang mondial devant
la Hongrie, le Nigeria, la Biélorussie ou la République
tchèque.
Pays riche, les Emirats sont aussi un pays développé. A cet
égard, l'arrivée à Abou Dabi est doublement saisissante.
Elle commence en effet par une traversée du désert qui
sépare la capitale de l'aéroport, mais un désert ...
planté de milliers d'arbres, irrigués sur des kilomètres.
Puis, on pénètre dans une cité de type occidental,
remarquablement dessinée, à l'architecture audacieusement moderne
mais soignée, parfaitement entretenue. De fait, à Abou Dabi comme
à Dubaï, mais aussi dans les autres grandes villes du pays,
prévaut une qualité de vie de haut niveau fort proche de celle de
l'Europe.
b/ Un Etat développé
Les
infrastructures émiriennes sont ultra modernes, qu'il s'agisse des ports
et des aéroports, ou des autoroutes et larges routes qui sillonnent le
pays, ou encore du réseau de télécommunications.
Les Emirats comptent aussi 14
ports
, soit un total de 200 quais. Les
principaux sont ceux de :
-
Dubaï
: Port Rashid, premier port du Golfe ;
Djebel-Ali, couplé à une vaste zone franche ; Dubaï
Creek port et
Hawriya
Port davantage tournés vers l'Iran et
fréquentés par les petites et moyennes embarcations en bois, les
Dow ;
-
Abou Dabi
:il s'agit avant tout d'un terminal
pétrolier ;
-
du Golfe d'Oman
:
Khor Fahkan
et Fujaïrah.
Six
aéroports
assurent les liaisons aériennes à
Abou Dabi, Dubaï, Sharjah, Fujaïrah, Ras Al Khaïmah, Al Ain.
Pour donner une idée de leur trafic, on peut relever que le principal
d'entre eux, celui de Dubaï, accueille plus de cinq millions de passagers
par an, soit l'équivalent du trafic de l'aéroport de Nice et plus
de 186.000 tonnes de fret, soit l'équivalent du fret de
l'aéroport de Gatwick. Notons que les Emirats disposent d'une Compagnie
aérienne, Emirates airlines, dont la qualité de service est
reconnue par tous. Ils détiennent par ailleurs une participation dans la
Compagnie Gulf Air.
S'agissant des télécommunications, il convient de noter que les
Emirats disposent d'un opérateur national très dynamique
ETILASAT. La densité du réseau téléphonique fixe
dépasse les 40 lignes pour 100 habitants, la moyenne des pays
arabes se situant à 5 lignes pour 100 habitants. Le réseau mobile
est quant à lui en plein essor.
La population, urbanisée à 84 %, bénéficie de
conditions de vie remarquable dans la région : 97 % des Emiriens
ont accès à l'eau potable, la gratuité des frais
médicaux et hospitalière est assurée, le taux
d'analphabétisation est réduit (21 % des adultes contre 40 % pour
la région Moyen-Orient-Afrique du Nord), grâce à une
scolarisation importante : elle concerne 90 % des enfants de chaque classe
d'âge (contre 59 % pour la région).
Les Emirats connaissent depuis plusieurs années une croissance
économique soutenu : + 8,2 % en 1995, + 10,9 % en 1996, + 4,5 %
pour 1997. Le secteur non pétrolier tire assez largement cette
croissance.
Le fort développement des Emirats recouvre cependant des situations
contrastées. En effet, avec des PIB respectifs de 27,5 et 11,6 milliards
de dollars, les Emirats d'Abou Dabi et de Dubaï apparaissent comme les
deux pôles économiques majeurs de la fédération. Ces
différences valent aussi en matière de population ou de
superficie puisque les quatre plus petits émirats ne rassemblent que
moins de 350.000 habitants et 3.884 km2 sur un total de 2,3 millions
d'habitants et 77.000 km2.
2 - UNE ÉCONOMIE DIVERSIFIÉE
a/ Si le poids des hydrocarbures reste important...
Le poids
des hydrocarbures reste très important. La Fédération tire
chaque année de ses ressources en pétrole et en gaz environ 14-15
milliards de dollars. Elle est placée au sixième rang mondial
pour la production de pétrole. Cependant ici encore le poids des
différents émirats est variable : Abou Dabi assure en effet
environ 75 % de la production totale contre 20 % pour Dubaï et 5 % pour
Shajah.
Les réserves de pétrole sont estimés à 28 milliards
de barils, soit 10 % des réserves mondiales et
un
siècle de production au rythme actuel. Elles sont bien plus grandes
à Abou Dabi qu'à Dubaï qui pourrait être contraint de
cesser la production dans 15-20 ans
. Les ressources de gaz seraient de
10.000 milliards de m3, soit environ 4,7 % du total mondial et un niveau
supérieur à celui de l'Arabie Séoudite.
b/ ... il tend à se réduire
Cependant, la Fédération est confrontée
à une double difficulté : une perspective de
réduction rapide des ressources pétrolières dans certains
Emirats comme Dubaï ainsi que l'imprévisibilité des cours du
pétrole.
Elle s'est donc engagée, principalement à Dubaï, Sharjah,
Abou Dabi, dans une véritable politique de diversification soit dans
l'aval de la filière pétrolière (raffinage,
pétrochimie), soit dans les industrie fort consommatrices
d'énergies (aluminium), soit dans les secteurs manufacturier, commercial
et financier.
Tous les responsables émiriens rencontrés par la
délégation ont insisté sur l'importance de cette
diversification. La priorité qui lui est accordée explique les
facilités que mettent en place les autorités au profit des
investisseurs étrangers : défiscalisation des revenus des
personnes privées et des entreprises, à l'exception des
activités bancaires et pétrolières, libre-circulation des
capitaux, multiplication des zones franches.
Aujourd'hui
les hydrocarbures ne comptent que pour un tiers dans le PIB des
Emirats. A Dubaï, la part du pétrole dans le PIB, inférieure
à 20 % est moindre que celle du commerce et de la construction
.
Les autres grands secteurs se l'économie émirienne sont, outre
les services publics :
- l'immobilier, les finances et l'assurance : 13 % du PIB ;
- le commerce, l'hôtellerie et la restauration avec 11 à 12 % du
PIB. De fait, une multitude d'hôtels de classe internationale sont
implantés sur place. De même, les centres commerciaux connaissent
un réel essor ;
- l'industrie manufacturière qui concourt pour 9,1 % à la
formation du PIB. La chimie, la pétrochimie, les constructions
métalliques et la métallurgie y occupent une place
dominante ;
- la construction et le BTP (8,6 % du PIB) ;
- les transports et communications (6 % du PIB).
Cette diversification est facilitée par les
atouts dont disposent les
Emirats
, parmi lesquels il faut relever :
- une main-d'oeuvre bon marché. Cette main-d'oeuvre est cependant
essentiellement étrangère. Elle représente près de
80 % de la population de la Fédération ;
- une énergie peu coûteuse ;
- une fiscalité quasi-nulle : pas d'impôt sur les
sociétés, cependant chaque société
étrangère doit trouver sur place un partenaire émirien
pour s'implanter. Elle lui verse des royalties en contrepartie de son
" sponsoring " qui peut aller de l'aide directe à la
pénétration du marché jusqu'à l'inaction et le
simple soutien formel et nominal ;
- la simplicité des procédures de dédouanement ;
- les facilités offertes à l'implantation des
sociétés étrangères, en particulier dans les zones
franches ;
- la qualité des infrastructures et du réseau financier.
Parmi les " points noirs " de l'économie émirienne, il
convient de mentionner la part exagérée de l'Etat et des services
publics dans l'activité. Or, la baisse des prix du pétrole
pourrait placer le budget public, déjà structurellement
déficitaire (4,3 % du PIB en 1996, 6,6 % en 1995, 7,5 %
en 1994), dans une situation difficile.
3 - UN RAYONNEMENT ÉCONOMIQUE RÉGIONAL
Les
Emirats, pourrait-on dire, sont bien plus que les Emirats. Ils constituent, en
effet, notamment Dubaï, une extraordinaire base de réexportation
pour un marché régional difficile mais à fort
potentiel.
Depuis 1985, les
réexportations
connaissent une forte
progression. Elles sont passées de 2,4 milliards de dollars à 10
milliards en 1996, c'est-à-dire
qu'elles représentent
près du tiers du total des exportations de la
Fédération
.
Exportations Milliards de Dollars |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
Hydrocarbures |
12,9 |
13,1 |
14 |
15,5 |
Réexportations |
8,8 |
9,5 |
9,5 |
10,12 |
Autres exportations |
4,9 |
9,5 |
5,7 |
7,6 |
TOTAL |
26,6 |
27,4 |
29,2 |
33,22 |
Ces
réexportations sont destinées principalement :
- à l'Iran 18,5 % en 1996 (mais 40 % en 1993)
- à l'Inde 6,6 %
- à l'Arabie Saoudite 5,5 %
- au Qatar 4,5 %
- à Bahrein 3,0 %
Les marchés de réexportation, tendant aujourd'hui à
s'étendre à l'Europe de l'Est (Russie, Pologne...), à
l'Afrique de l'Est (Tanzanie...), au Sud-Est asiatique (Hong-Kong,
Singapour...).
Les produits réexportés sont principalement :
- l'électroménager et l'électronique grand public (20
%) ;
- les textiles et l'habillement (15 %) ;
- les machines industrielles (15 %) ;
- le matériel de transport (15 %).
Le marché régional potentiel accessible depuis les Emirats est
considérable
. Il s'étend de l'Afrique centrale (Zaïre,
Ouganda...), orientale (Tanzanie, Somalie, Ethiopie, Kenya), et du Nord
(Egypte, Tunisie, Algérie...) jusqu'à l'Asie Centrale
(Azerbaïdjan, Ouzbekistan) à l'Asie du Sud et du Sud-Est (Inde,
Pakistan, Hong-Kong, Singapour) sans oublier l'Iran, la Russie et l'Europe
centrale. Soit au total,
plus de 1,5 milliard d'habitants dont 600 à
700 millions de consommateurs solvables
.
Jointe aux facilités (infrastructures, fiscalité...) offertes sur
place, la dimension de ce marché potentiel explique le
développement de l'activité commerciale des Emirats, et surtout
de Dubaï, depuis 1973.
Au delà des réexportations, les Emirats s'efforcent de
constituer un véritable socle industriel exportateur
. En
particulier, doivent être relevées :
- les exportations d'aluminium (25 % du total des exportations),
assurées par la société Dubal qui dispose d'une
capacité de production supérieure à 250 000 tonnes.
Elles sont écoulées principalement en Asie : Japon,
Corée du Sud, Taïwan ;
- les exportations textiles (15-20 % du total des exportations) dues
aux centaines d'ateliers de confection implantés à Sharjah,
Fujairah, Ajman et Djebel Ali ;
- les exportations agro-alimentaires (10 %) : eaux minérales
et boissons, viandes préparées, quelques fruits ;
- les exportations d'équipements (8 %) notamment pour l'exploration
pétrolière.
Les exportations non pétrolières sont dirigées vers :
- l'Asie (50 % en 1997),
- les pays arabes (25 %),
- l'Europe (16 %),
- les Amériques (6 %).
Le tableau suivant détaille la répartition du commerce
extérieur par Emirat :
Commerce extérieur des Emirats arabes unis (hors
pétrole)
(millions de dirhams)
Emirats |
|
1995 |
1994 |
1993 |
1992 |
1991 |
Doubaï |
Imports |
54 638 |
52 230 |
50 532 |
47 547 |
38 111 |
|
Exports |
4 686 |
3 273 |
3 541 |
3 302 |
2 785 |
|
Réexports |
13 068 |
10 670 |
10 278 |
8 999 |
7 526 |
|
Total |
72 392 |
66 173 |
64 351 |
59 848 |
48 422 |
Abou-Dhabi |
Imports |
17 515 |
19 297 |
15 488 |
12 681 |
9 407 |
|
Exports |
335 |
252 |
1 506 |
1 306 |
1 039 |
|
Réexports |
949 |
695 |
3 570 |
3 869 |
4 016 |
|
Total |
18 799 |
20 244 |
20 564 |
17 856 |
14 462 |
Chârjah |
Imports |
4 875 |
5 651 |
5 638 |
3 700 |
2 943 |
|
Exports |
101 |
95 |
77 |
136 |
219 |
|
Réexports |
1 470 |
1 045 |
1 180 |
987 |
931 |
|
Total |
6 446 |
6 791 |
6 895 |
4 823 |
4 093 |
Foujaïrah |
Imports |
888 |
433 |
320 |
282 |
536 |
|
Exports |
133 |
95 |
134 |
176 |
155 |
|
Réexports |
718 |
733 |
514 |
1 033 |
776 |
|
Total |
1 739 |
1 261 |
968 |
1 491 |
1 467 |
Ras Al- |
Imports |
550 |
641 |
491 |
118 |
107 |
Khaymah |
Exports |
401 |
487 |
868 |
179 |
236 |
|
Réexports |
34 |
101 |
39 |
426 |
441 |
|
Total |
985 |
1 229 |
1 398 |
723 |
784 |
EAU Total |
Imports |
78 466 |
78 252 |
72 469 |
64 328 |
51 104 |
|
Exports |
5 656 |
4 202 |
6 126 |
5 099 |
4 434 |
|
Réexports |
16 239 |
13 244 |
15 581 |
15 314 |
13 690 |
|
Total |
100 361 |
95 698 |
94 176 |
84 741 |
69 228 |
Source : Chambre de commerce de Dubaï.
Plusieurs entreprises françaises se sont implantées aux Emirats, soit pour travailler pour le marché intérieur, soit pour conquérir des parts du marché régional qu'il couvre. En rencontrant leurs dirigeants et en visitant les installations de certaines d'entre elles, la délégation sénatoriale a pu prendre l'exacte mesure de l'intérêt représenté par une implantation aux Emirats.
III - LA FRANCE ET LES ÉMIRATS : UNE AMITIÉ SOLIDE
La
délégation sénatoriale a pu constater l'excellent accueil
fait concrètement aux Français. D'une manière
générale, l'image de la France aux Emirats est excellente. Notre
pays reste pour la Fédération, celui du Général de
Gaulle et d'une politique arabe marquée par la justice,
l'équilibre et le soutien à la légitime volonté
d'indépendance des peuples arabes. La France est aussi pour nos amis
émiriens une nation phare de la culture et de la haute technologie.
Ces liens d'amitié qui ont été significativement raffermis
par la visite du Président de la République française aux
Emirats les 15 et 16 décembre 1997, trouvent à se
concrétiser en matière politique, économique et
culturelle.
1 - D'ÉTROITES RELATIONS POLITIQUES
a/ L'amitié franco-émirienne
La
France figure parmi les alliés privilégiés des Emirats
Arabes Unis. Ces liens ont été resserrés par la
participation de notre pays à la guerre du Golfe. Par ailleurs, les
Emiriens apprécient la politique internationale de la France
respectueuse de l'indépendance et de la culture des nations. De
surcroît, la France jour un rôle de contrepoids à
l'omniprésence anglo-américaine dans la région. Enfin, il
est incontestable que la qualité des relations politiques
franco-émiriennes tient aussi à l'amitié
qu'éprouvent les chefs d'Etat des deux pays.
Cette amitié s'est, par exemple, traduite par une multiplication des
visites de responsables français et émiriens depuis
l'élection de Jacques Chirac à la Présidence de la
République. Relevons, par exemple, la visite en France, le 26 mai
1997, de Cheikh Zayed et de Cheikh Mohammed, son fils, Chef de l'Etat-Major des
Armées fédérales. Cheikh Mohammed s'est rendu six fois en
France depuis 1995. Notons les quatre visites de M. Charles Millon,
ministre de la Défense entre 1995 et 1997, les deux visites de
M. Franck Borotra en 1996 et 1997, la mission de M. de Charette,
ministre des Affaires étrangères en juin 1996.
b/ La coopération militaire
Ces
relations trouvent aussi une traduction concrète en matière
d'armement. En effet, une coopération de défense existe depuis
1971 qui s'est notablement intensifiée à la suite de la guerre du
Golfe. Jusqu'alors, elle consistait essentiellement à accompagner
l'évolution des grands contrats d'armement, principalement dans le
domaine aéronautique. Cette coopération militaire assurait la
formation initiale, puis dispensait une assistance dont les Emiriens
reconnaissent l'efficacité.
L'accord de coopération militaire et d'armement du 10 septembre
1991, faisant suite à un accord datant de 1977, a redéfini le
cadre de nos relations de défense et a très vite donné
lieu à des échanges de visites et à des manoeuvres
communes interarmées.
Enfin et surtout, l'
accord de coopération en matière de
défense du 18 janvier 1995
, qui va très au-delà
de l'accord de coopération militaire et d'armement de 1991,
doit
donner un nouvel élan à notre coopération
, à un
moment où les Emirats Arabes Unis recherchent des garanties
auprès d'autres puissances comme le montre, par exemple, l'accord de
défense signé avec les Etats-Unis en juillet 1994.
L'accord franco-émirien de 1995 définit les modalités de
la participation de la France à la défense des Emirats et les
domaines de la coopération militaire bilatérale (renseignement,
entraînement, planification). Dans ce cadre, un
haut comité
franco-émirien
, présidé par les deux chefs
d'Etat-major, a été créé et s'est
déjà réuni trois fois (décembre 1995 à
Paris, janvier 1997 à Abou Dabi, février 1998 à Paris). Il
a pour fonction de suivre la mise en oeuvre des principales dispositions de
l'accord. Un exercice commun, dénommé GOLFE 96, s'est
déroulé du 10 au 31 octobre 1996 et a concerné les trois
armées des deux Etats. Des plans de défense ont été
élaborés et un programme d'entraînement a été
défini, qui doit être conclu par un exercice majeur prévu
pour 1999.
Autre volet de cette politique : la densité des fournitures
d'armement de la France aux Emirats Arabes Unis. Depuis 1976, les forces
armées émiriennes ont acquis plus de 70 % de leurs
équipements en France.
En avril 1993, le GIAT a obtenu un contrat majeur, d'un montant de 21 milliards
de francs, portant sur la vente de
436 chars " Leclerc "
dont
88 ont déjà été réceptionnés. Les
forces armées émiriennes souhaitent par ailleurs confier à
une société française (COFRAS) la formation et la
maintenance de leurs unités blindées. En 1995, EUROCOPTER a
conclu un accord portant sur la fourniture d'hélicoptères
à la marine (1,2 milliard de francs) et les Emirats ont
également commandé des hélicoptères de combat
franco-allemands
Tigre (Eurocopter
)
pour 1,2 milliard de francs
,
écartant ainsi le Seahawk américain. En 1996, le montant total
des commandes militaires s'est élevé à 1,5 milliard de
francs.
Lors de la visite du Président de la République, les 15 et 16
décembre 1997, les autorités émiriennes ont annoncé
leur décision de confier à la France la modernisation et le
renouvellement de la flotte aérienne des Emirats
. Ce contrat porte
sur la modernisation des 33 mirages 2000 déjà en service
dans l'armée de l'air émirienne et l'acquisition de
30 nouveaux mirages 2000-9, le tout pour 20 milliards de francs. Il
devait être définitivement signé très prochainement.
Les Emirats ont par ailleurs fait le choix de Thomson-CSF pour leur fournir un
système sophistiqué de communications militaires sol-air. Ce
programme baptisé GATR doit permettre d'assurer les liaisons - en
phonie protégée ou en transmission de données - entre
les stations sol de l'armée de l'air et ses avions ou ses
hélicoptères. Il porte sur un total de 1,2 milliard de
francs.
Une grande déception a été l'annonce en mai dernier de
l'achat de 80 avions F-16 block 60 en lieu et place du Rafale
français. Cependant, tout espoir n'est pas perdu dans la mesure
où le Congrès américain se montre réticent,
conformément à la politique pro-israélienne des
Etats-Unis, à autoriser cette vente. Le F-16 block 60 comporte en effet
d'importantes améliorations par rapport au F-16 block 50 qui
équipe l'armée israélienne : des réservoirs
supplémentaires qui allongent son rayon d'action, des contre mesures
intégrées de guerre électronique, des missiles
sophistiqués anti radar HARM et air-air AMRAAM et un nouveau radar
à antenne à balayage électronique.
En tout état de cause et quelque soit le résultat final de ces
négociations, la délégation sénatoriale doit
constater que la position du Rafale aurait été meilleure si
l'armée de l'air française en avait commandé. En outre, il
y a lieu de s'interroger sur les méthodes permettant une densification
des déplacements de hauts responsables politiques, militaires et
administratifs lors des différentes phases de négociation de
contrats importants. Il semble, en effet, que la présence
française à ces occasions soit bien moindre que celle des
Britanniques ou des Américains.
Lors de son séjour à Abou Dabi, la délégation
sénatoriale a pu visiter le Siroco. Ce navire, qui est un transport de
chalands de débarquement d'une capacité de transport de
1 880 tonnes s'est mué en bateau-vitrine destiné
à favoriser l'exportation des armements français. Des
représentants des industriels, de la délégation
générale pour l'armement et de DCN-International
présentent à chaque escale les matériels exposés et
qui vont des pièces d'artillerie au char Leclerc, aux
hélicoptères Cougar et Gazelle, en passant par des
équipements informatiques de commandement. Le Siroco qui venait du Qatar
devait ensuite se rendre à Singapour, en Malaisie et en Oman.
Cette initiative commerciale est apparue excellente à la
délégation sénatoriale. Au vrai, la Grande-Bretagne
procède d'une façon similaire depuis plusieurs années. Il
y a tout lieu de se féliciter de ce que les tabous, bien
français, qui empêchaient la réalisation de telles
expériences, soient tombés. Car l'opération Siroco
présente de nombreux intérêts. Elle permet bien sûr
de montrer nos matériels et d'effectuer des démonstrations. Elle
assure l'établissement de liens directs entre militaires. Mais, et ce
n'est pas son moindre mérite, elle pousse industriels, militaires,
ingénieurs de l'armement à travailler en étroite liaison.
OEuvre de décloisonnement, elle participe au combat pour l'exportation
qui est le combat pour l'emploi que mène notre nation.
2 - DES RELATIONS COMMERCIALES CONTRASTÉES
L'évolution du commerce entre les deux pays est
favorable.
Cependant,
la délégation du Sénat n'a pu que constater
que l'engagement des entreprises françaises, en particulier des PME-PMI,
n'était pas à la hauteur des opportunités offertes par le
marché émirien
.
a/ Les échanges franco-émiriens : une évolution
favorable
On constate en premier lieu que le flux total des échanges tend à
s'accroître même s'il enregistre d'importantes variations d'une
année sur l'autre.
Deuxième constat : notre pays bénéficie d'un
excédent structurel fortement croissant : + 5,7 milliards de
francs en 1997.
Ces résultats doivent être tempérés par le fait que
les compagnies pétrolières françaises, et en particulier
Total, très présente aux Emirats, interviennent dans le
négoce pétrolier. Dès lors, si notre balance commerciale
est excédentaire, il n'en va plus de même pour notre balance des
paiements comme le montre le tableau suivant :
Les
échanges commerciaux entre la France et l'Etat des Emirats Arabes
Unis
Echanges commerciaux bilatéraux, de 1987 à 1997, en millions
FF
Echanges |
1989 |
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997* |
Exportations** |
5525 |
3459 |
3604 |
4809 |
9615 |
7379 |
6902 |
8544 |
4757 |
Importations |
2175 |
1691 |
3013 |
2441 |
1349 |
776 |
904 |
996 |
976 |
Solde commercial |
+ 3350 |
+ 1768 |
+ 591 |
+ 2368 |
+ 8266 |
+ 6606 |
+ 5998 |
+ 7548 |
+ 3781 |
Solde de négoce |
- 9980 |
- 13164 |
- 13826 |
- 12059 |
- 9507 |
- 8573 |
- 8001 |
- 8951 |
- 7982 |
Solde des échanges |
6530 |
- 11396 |
- 13235 |
- 9691 |
- 1241 |
- 1970 |
- 2003 |
+ 526 |
- 4201 |
(* 9
mois)
(** Le poste des exportations est établi sur la base FAB-FAB et inclut
les ventes de matériel militaire)
Source : Banque de France - Balance des Paiements
b/
Les exportations françaises, une insuffisance notable
Les Emirats sont le quatrième client de notre pays dans la région
après l'Egypte, l'Arabie saoudite et Israël. Cependant, avec 6
milliards d'exportations civiles en 1997 et une part de marché
évoluant entre 4 et 5 %,
la France n'est que le huitième
fournisseur de la Fédération
, loin derrière le Japon
(14 % de part de marché), les Etats-Unis (9 %), le Royaume-Uni
(8 %), l'Italie et l'Allemagne (7,5 %) et la Corée du Sud
(5 %).
Le tableau ci-après présente la structure de ces
exportations :
Exportations |
1995 |
1996 |
1997 |
Variations 96/97 |
1. Agro-alimentaire |
423 |
512 |
628 |
+ 22,6 % |
2. Produits énergétiques |
34 |
37 |
76 |
+ 104,2 % |
3. Métaux et produits de l'emballage |
552 |
575 |
413 |
- 28,1 % |
4. Produits chimiques |
526 |
632 |
748 |
+ 18,2 % |
5. Biens d'équipements professionnels |
3 648 |
2 330 |
2 500 |
+ 7,2 % |
6. Matériels électriques et électroniques |
123 |
145 |
149 |
+ 3,0 % |
7. Voitures particulières, cycles, etc... |
40 |
43 |
63 |
+ 45,2 % |
8. Pièces détachées et véhicules utilitaires |
54 |
83 |
163 |
+ 96,8 % |
9. Biens de consommation |
1 002 |
1 086 |
1 318 |
+ 21,4 % |
TOTAL |
6 410 |
5 447 |
6062 |
+ 11,2 % |
Source : DREE/Douanes françaises
Ces
chiffres témoignent de l'insuffisante présence de nos
entreprises
. Si 180 sociétés françaises disposent
d'une implantation permanente aux Emirats, nos échanges sont en effet
concentrés sur quelques postes.
Les
biens d'équipements professionnels représentent 42 %
du total
avec 2,5 milliards de francs en 1997. Cette part tend
à diminuer en raison du ralentissement de la conclusion de grands
contrats civils depuis 1995. On relèvera la part importante
constituée par le matériel électrique (302 millions
de francs), le matériel électronique (285 millions), les
propulseurs d'aéronefs (181 millions), le matériel thermique
et frigorifique (176 millions), les instruments d'optique et de
précision (167 millions). Le tableau suivant donne le détail
de nos exportations de biens professionnels.
Exportations françaises de biens d'équipements
professionnels aux Emirats Arabes Unis
(en millions FRF)
Equipements professionnels |
1995 |
1996 |
1997 |
Variations 96/97 |
1. Robinetterie |
83 |
87 |
85 |
- 2,3 % |
2. Matériel thermique et frigorifique |
148 |
170 |
176 |
+ 3,0 % |
3. Pompes et compresseurs |
57 |
81 |
77 |
- 4,3 % |
4. Turbines |
186 |
112 |
103 |
- 7,9 % |
5. Produits de chaudronnerie |
19 |
24 |
19 |
- 22,0 % |
6. Machines spécialisées |
169 |
73 |
85 |
+ 16,2 % |
7. Matériels de travaux publics |
32 |
23 |
33 |
+ 41,2 % |
8. Matériel de manutention |
32 |
30 |
56 |
+ 86,7 % |
9. Matériel de mine et de forage |
19 |
19 |
21 |
+ 8,7 % |
10. Matériel électrique |
474 |
362 |
302 |
- 16,7 % |
11. Matériel informatique |
58 |
75 |
73 |
- 3,2 % |
12. Matériel téléphonique et télégraphique |
130 |
61 |
77 |
+ 26,7 % |
13. Appareils de mesure électronique |
48 |
39 |
37 |
- 4,1 % |
14. Composants passifs |
178 |
66 |
144 |
+ 118,4 % |
15. Matériel électronique professionnel |
168 |
167 |
285 |
+ 71,2 % |
16. Aéronefs |
878 |
86 |
96 |
+ 11,8 % |
17. Propulseurs d'aéronefs |
141 |
211 |
181 |
- 14,0 % |
18. Equipements pour aéronefs |
73 |
73 |
46 |
- 36,3 % |
19. Horlogerie |
34 |
41 |
47 |
+ 14,8 % |
20. Matériel de photo-cinéma |
114 |
116 |
63 |
- 45,3 % |
21. Instrument d'optique et précision |
490 |
180 |
167 |
- 7,4 % |
TOTAL |
3 648 |
2 330 |
2 500 |
+ 7,2 % |
TOTAL (hors aéronautique) |
2 556 |
1 961 |
2 165 |
+ 10,4 % |
Source : DREE/Douanes françaises
Les biens de consommation représentent une part de 22 % du total des exportations. Il s'agit avant tout des parfums et cosmétiques qui ont totalisé plus de 700 millions de francs de vente en 1997.
Exportations françaises de biens de consommation aux
Emirats Arabes Unis
(en millions FRF)
Biens de consommation |
1995 |
1996 |
1997 |
Variations 96/97 |
1. Produits pharmaceutiques |
51 |
54 |
76 |
+ 39,9 % |
2. Parfumerie/cosmétiques |
526 |
578 |
724 |
+ 25,3 % |
3. Autres produits de la parachimie |
45 |
62 |
55 |
- 11,5 % |
4. Tissus, dentelles, tapis |
71 |
77 |
72 |
- 6,9 % |
5. Produits de la bonneterie |
31 |
20 |
22 |
+ 12,0 % |
6. Articles d'habillement |
78 |
91 |
135 |
+ 47,5 % |
7. Maroquinerie |
14 |
16 |
19 |
+ 17,6 % |
8. Chaussures |
23 |
28 |
34 |
+ 18,2 % |
9. Livres, imprimés |
32 |
25 |
9 |
- 64,1 % |
10. Disques, cassettes |
4 |
5 |
9 |
+ 93,5 % |
11. Meubles et produits en bois |
36 |
42 |
51 |
+ 21,2 % |
12. Bijouterie, joaillerie |
30 |
22 |
25 |
+ 13,3 % |
13. Articles de bureau |
28 |
32 |
40 |
+ 26,0 % |
TOTAL |
1 002 |
1 086 |
1 318 |
+ 21,4 % |
Source : DREE/Douanes françaises
Les produits intermédiaires représentent 19 % des exportations françaises , avec au premier rang les produits de verrerie (244 millions de francs), les tubes d'acier (125 millions), les matières plastiques.
Exportations françaises de produits
intermédiaires
(en millions FRF)
Produits intermédiaires |
1995 |
1996 |
1997 |
Variations 96/97 |
1. Produits sidérurgiques |
18 |
21 |
26 |
+ 20,1 % |
2. Tubes d'acier |
83 |
127 |
125 |
- 1,8 % |
3. Produits de fonderie |
305 |
286 |
69 |
- 75,9 % |
4. Articles en métaux |
36 |
38 |
33 |
- 14,3 % |
5. Menuiserie métallique |
39 |
10 |
23 |
+ 133,2 % |
6. Outillage quincaillerie |
36 |
37 |
52 |
+ 39,3 % |
7. Produits chimiques de base/Pharmacie |
22 |
25 |
20 |
- 18,6 % |
8. Prod. chimiques organiques/usage industriel |
41 |
47 |
59 |
+ 24,1 % |
9. Matériaux construction céramiques |
46 |
50 |
43 |
- 14,6 % |
10. Produits verrerie |
144 |
197 |
244 |
+ 23,7 % |
11. Matières plastiques |
82 |
102 |
98 |
- 4,0 % |
12. Produits de consommation plastiques |
16 |
17 |
15 |
- 8,2 % |
13. Huiles essentielles et aromatiques |
29 |
32 |
39 |
+ 20,8 % |
14. Papier carton |
27 |
30 |
32 |
+ 5,3 % |
15. Pneumatiques |
14 |
21 |
65 |
+ 206,5 % |
16. Produits en caoutchouc |
17 |
22 |
14 |
- 39,4 % |
TOTAL |
1 078 |
1 209 |
1 163 |
- 3,7 % |
Source : DREE/Douanes françaises
Les
produits agro-alimentaires représentent près de 10 % des
exportations
et connaissent une croissance significative grâce au
développement des ventes de volailles et de gibiers. Cependant,
les
performances de ce secteur apparaissent singulièrement décevantes
eu égard aux potentialités du marché émirien
très friand de produits traditionnellement associés à la
cuisine française. Un obstacle à sa progression réside
sans doute dans l'importance des entreprises britanniques dans la distribution
de produits alimentaires. Cela étant, la frilosité des
entreprises françaises, en particulier des P.M.E. exportant des produits
de grande qualité, à l'égard du marché
émirien, est incontestable
.
D'une manière générale, le dynamisme de nos entreprises
n'est pas à la hauteur des enjeux de ce marché. Sans doute
craignent-elles la très forte concurrence qui y prévaut. Sans
doute aussi le système du partenariat
((
*
)1)
rebute-t-il certaines d'entre elles. De
surcroît, nous souffrons de carences non négligeables comme
l'absence de bureaux d'études et de consultants, qui sont principalement
britanniques et américains, ou encore la faiblesse de notre
présence dans le secteur du bâtiment et des travaux publics. Cela
n'explique cependant pas que notre part de marché soit très
inférieure à celle du Japon, de l'Allemagne, de l'Italie.
Les Emiriens sont d'ailleurs conscients de cette frilosité. Ils la
regrettent compte tenu du savoir-faire de nos firmes et de leur volonté
de diversifier leurs fournisseurs. C'est ainsi, par exemple, que la Chambre de
Commerce et d'Industrie d'Abou Dabi a annoncé son intention d'organiser
une semaine française des PME au début de 1999. C'est ainsi que
son président, Cheikh Al Masaoud, s'est rendu en France le
26 mai dernier pour y rencontrer des PME françaises et a
été reçu par le groupe sénatorial à cette
occasion. C'est ainsi que les responsables des Chambres de Commerce et
d'Industrie des Emirats participeront au colloque organisé, le 4
novembre prochain, par notre groupe sénatorial au Palais du
Luxembourg.
3 - UN NÉCESSAIRE REGAIN CULTUREL
L'amitié sincère entre les deux peuples, leur
souci
d'indépendance, les liens traditionnels entre la France et les pays
arabes auraient pu permettre l'émergence d'une réelle
coopération culturelle. Ce n'est pas encore le cas.
Les lycées Louis Massignon et Georges Pompidou, l'Alliance
française de Dubaï, établissements que la
délégation sénatoriale a pu visiter, et l'Alliance
française d'Abou Dabi effectuent sur place un travail remarquable qu'il
convient de relever
L'Alliance de Dubaï accueille ainsi 1 000 élèves dont
30 % d'Emiriens. Outre les cours traditionnels de Français, elle
organise deux sessions spécifiques : l'une destinée aux
élèves de l'Institut judiciaire
qui, à terme,
devraient suivre les cours de l'Ecole Nationale de la Magistrature à
Bordeaux ou de l'Ecole des Greffes de Dijon, l'autre pour les
Douanes
de
Doubaï qui envisagent une formation complémentaire à l'Ecole
des Douanes de La Rochelle.
Cependant, l'action de ces établissements ne peut suffire, à elle
seule, dans un contexte marqué par l'hégémonie de la
langue anglaise, à assurer la progression, voire même le maintien
des positions de notre langue et de notre culture.
En particulier, un effort spécial doit être consenti pour
accueillir dans l'
enseignement supérieur français
des
étudiants émiriens.
Notre groupe sénatorial a pris plusieurs initiatives en ce sens afin
de permettre l'établissement de coopération entre
établissements français et émiriens. Cela paraît
d'autant plus nécessaire que les autorités
fédérales mettent l'accent sur le développement des
formations supérieures sur place.
EN GUISE DE CONCLUSION
Nous en
sommes convaincus, les potentialités de développement des
relations franco-émiriennes sont considérables. Il y a aux
Emirats une forte attente de la France dans tous les domaines, politique,
culturel, économique... A nous de ne pas la décevoir.
Les relations d'amitié entre nos deux pays sont fortes. Elles doivent
néanmoins, chaque jour, se concrétiser dans des actions de
partenariat et de coopération. Notre groupe sénatorial, pour sa
part, est prêt à y contribuer.
LA FÉDÉRATION DES ÉMIRATS ARABES UNIS : QUELQUES POINTS DE REPÈRE
I - SITUATION GÉOGRAPHIQUE
Situés dans la péninsule arabique,
baignés au
Nord-Est par le Golfe arabo-persique, au Sud-Est par la mer d'Oman, les Emirats
Arabes Unis s'étendent sur 84 400 km
2
.
Ils ont des frontières terrestres communes avec le Sultanat d'Oman et
l'Arabie saoudite.
Le climat est généralement chaud. Entre novembre et mars, les
Emirats connaissent des journées chaudes et ensoleillées avec une
température moyenne de 26° C et des nuits fraîches avec
une température moyenne de 15° C. Entre juin et août, de
fortes températures, jusqu'à 50° C, et des taux
élevés d'humidité ( 80 %) sont
fréquents.
II - POPULATION
Les
Emirats comptent environ 2,4 millions d'habitants. 85 % de ces habitants
sont de nationalité étrangère et originaire, pour une
large majorité, du sous-continent indien.
Si les Emiriens sont musulmans, une proportion non négligeable de
travailleurs étrangers est de religion chrétienne. Parmi les
musulmans, une large majorité est sunnite, mais il existe quelques
communautés chiites (cas des Iraniens installés aux Emirats
Arabes Unis).
III - INSTITUTIONS POLITIQUES
Les Emirats Arabes Unis sont une Fédération de sept Emirats, créée le 18 juillet 1971 : Abou Dabi, Dubaï, Sharjah, Ras-Al-Khaimah, Ajman, Oum Al-Quaïwaïn, Fujairah.
|
Emirats |
Superficie |
Population |
|
Abou Dabi |
67 350 km 2 |
800 000 |
|
Doubaï |
3 900 km 2 |
501 000 |
|
Sharjah |
2 600 km 2 |
314 000 |
|
Ras Al-Khaimah |
1 700 km 2 |
130 000 |
|
Fujairah |
1 150 km 2 |
63 000 |
|
Oum Al Qaïwaïn |
750 km 2 |
27 000 |
|
Ajman |
250 km 2 |
76 000 |
La
capitale fédérale est Abou Dabi.
Les principales institutions fédérales sont :
le président de la Fédération
: Cheikh Zayed,
par ailleurs émir d'Abou Dadi ;
le Gouvernement fédéral
, dirigé par le Premier
ministre, Cheikh Maktoum, par ailleurs vice-président de la
Fédération et émir de Dubaï ;
le Conseil suprême
, composé de sept émirs, et qui
désigne en son sein, tous les cinq ans, le président de la
Fédération ;
le Conseil National Fédéral
, parlement de 40 membres
désignés pour deux ans par les différents Emirats
(8 membres pour Abou Dabi et Dubaï, 6 membres pour Sharjah et
Ras Al-Khaimah, 4 membres pour Fujairah, Ajman et Oum Al
Qaïwaïn).
IV - ECONOMIE
Produit Intérieur Brut
: 45 milliards de
dollars
en 1996
per capita : 18 000 dollars en 1996
Pétrole : 4
e
réserve mondiale, 10 % du total
mondial.
Gaz : 4
e
réserve mondiale.
Importations en 1996 : 22,3 milliards de dollars.
Exportations et réexportations en 1996 : 31,3 milliards de dollars
dont 40 % hors pétrole.
PROGRAMME DE LA DÉLÉGATION DU GROUPE SÉNATORIAL FRANCE-PAYS DU GOLFE
Samedi 9 mai 1998
21 h 00 Arrivée à Abou Dabi. Accueil à l'aéroport
par M. Jean-François THIBAULT, ambassadeur de France.
Dimanche 10 mai 1998
8 h 30 Entretien avec M. AL QUASIMI, ministre de l'Economie et du Commerce
10 h 30 Entretien avec M. Rahma AL MASAOUD, président de la Chambre de
commerce et d'industrie d'Abou Dabi
12 h 00 Arrivée à bord du navire de guerre " Siroco ".
Visite du matériel d'exposition.
13 h 00 Déjeuner-buffet à bord du " Siroco "
19 h 30 Cocktail à la Résidence de France
Lundi 11 mai 1998
9 h 30 Visite du Lycée Louis Massignon
11 h 30 Entretien avec M. AL HABTOUR, président du Conseil National
Fédéral
13 h 00 Réunion suivie par un déjeuner-débat avec les
représentants du " French Business Group " auquel sont
associés des journalistes économiques français et des
représentants du secteur public émirien chargés des
investissements aux Emirats
16 h 00 Visite du Vieux Fort
16 h 30 Visite de la Fondation culturelle
17 h 00 Entretien avec M. SAIF SAID BIN SAAD, secrétaire
général du ministre des Affaires étrangères
19 h 00 Réception offerte par M. AL MASAOUD, président de la
Chambre de commerce et d'industrie d'Abou Dabi.
20 h 30 Départ pour Doubaï
22 h 00 Arrivée à Doubaï et accueil par M. GÉARA,
consul général, et M. VERDET, chef du Poste d'Expansion
économique
Mardi 12 mai 1998
9 h 30 Réunion au Consulat général avec MM. GÉARA
et VERDET
11 h 00 Entretien à la Chambre de commerce et d'industrie de Sharjah
avec M. Ahmad Mohamed AL MIDFA, président, et M. Saeed Obeid
AL JARWAN, directeur général
12 h 00 Visite du Lycée Georges Pompidou
14 h 00 Déjeuner offert par M. Varouj NERGUIZIAN, président du
Conseil de gestion du Lycée Georges Pompidou
16 h 00 Visite du Musée archéologique de Sharjah
18 h 15 Cocktail au French Business Council
20 h 00 Dîner chez le Consul général
Mercredi 13 mai 1998
9 h 30 Entretien avec M. Abdul Rahman G. AL MUTAIWEE, directeur
général de la Chambre de commerce et d'industrie
10 h 30 Entretien avec M. Mohamed GARGAWI, adjoint du directeur
général du Département économique de Doubaï
11 h 45 Visite de la Zone franche de Djebel Ali
12 h 30 Visite PARMOBEL - FITRA
13 h 30 Déjeuner au Emirates Gulf Club avec les conseillers du Commerce
extérieur de la France à Doubaï
19 h 00 Visite de l'Alliance française (Mme GUIGNABAUDET, directrice)
20 h 30 Dîner au restaurant Al Koufah offert par l'Alliance
française
Jeudi 14 mai 1998
Déplacement dans les Emirats de Sharjah et Dubaï. Visite de Hatta
Dîner offert par la délégation du groupe sénatorial
Vendredi 15 mai 1998
Déplacement dans l'Emirat du Fujeirah. Visite de Daïd, de
Fujeirah et du port de Khor Fakkan
Samedi 16 mai 1998
1 h 05 Départ de Doubaï
GROUPE SÉNATORIAL FRANCE-PAYS DU GOLFE - COMPOSITION DU BUREAU
Président
M. Daniel GOULET (RPR - Orne)
Vice-présidents délégués
MM.
François TRUCY (RI - Var)
Jean BIZET (RPR - Manche)
Lucien NEUWIRTH (RPR - Loire)
Jean-Louis LORRAIN (UC - Haut-Rhin)
Vice-présidents
Mme Paulette BRISEPIERRE
(RPR - Français établis hors de France)
MM. Pierre FAUCHON (UC - Loir-et-Cher)
Yvon COLLIN (RDSE - Lot-et-Garonne)
Philippe MADRELLE (Soc. - Gironde)
Le groupe sénatorial comprend 40 sénateurs issus de tous les
groupes politiques.
REVUE DE PRESSE
Al Khaleej |
Abou Dhabi - 11 mai 1998 |
COLLOQUE A PARIS SUR LES RELATIONS COMMERCIALES
ENTRE LES DEUX PAYS
LE MINISTRE DE L'ECONOMIE CHERCHE A CONSOLIDER
LE COMMERCE ET L'INVESTISSEMENT AVEC LA FRANCE
Le
Cheikh Fahem Ben Sultan Al-Kasemi, Ministre de l'Economie et du Commerce, s'est
réuni hier matin avec la délégation du Sénat
français en visite actuellement au pays et présidée par le
Sénateur Daniel Goulet.
La réunion a porté sur les relations économiques,
commerciales et d'investissement entre les deux pays, sur les moyens de les
consolider et de les développer ainsi que sur les possibilités de
créer à l'avenir de nouveaux développements entre les deux
états.
Le Cheikh Fahem Al-Kasemi a souhaité la bienvenue à la
délégation française et a fait l'éloge des
relations amicales liant les deux pays amis et les a qualifiées
d'excellentes et en perpétuel développement.
Au cours de cette réunion, le Cheikh a brossé un tableau de la
situation économique et commerciale de l'Emirat en mentionnant les
facilités octroyées aux entreprises étrangères pour
s'associer et investir dans des projets mutuels grâce aux lois
établies à cet effet dans les Emirats.
Le Cheikh Fahem Al-Kasemi a déclaré que les Emirats appliquent
une politique économique libérale et fournissent aux
investisseurs étrangers des opportunités d'investissement
grâce à l'existence de zones franches et de zones industrielles.
La délégation française, à son tour, a fait
l'éloge de la situation économique et commerciale de l'Emirat et
celui des opportunités d'investissement dans les autres états de
la région. Ainsi, le chef de la délégation
française a affirmé que les investisseurs étrangers ont la
profonde conviction d'accroître l'investissement dans la région
pour ce qu'il a d'important eu égard aux facilités
d'investissement qui leur sont fournies. La délégation a
également fait l'éloge du développement immobilier et
urbain de l'Emirat.
Al-Massoud propose d'organiser
une semaine commerciale à Abou-Dhabi
Par
ailleurs, Son Excellence Rahmat Mohammad Al-Massoud, Président du
Conseil d'Administration de la Chambre de Commerce et d'Industrie d'Abou-Dhabi
(CCIAB), a examiné avec la délégation du Sénat
français les dispositions nécessaires à l'organisation du
colloque que le Sénat planifie de tenir à Paris au cours du mois
de novembre prochain, avec la collaboration de la Chambre et le
Ministère de l'Economie et du Commerce de l'Emirat ; le colloque
aura pour thème les relations commerciales entre les Emirats et la
France.
Rahmat Mohammad Al-Massoud a déclaré avoir débattu avec
le responsable français des thèmes qui feront l'objet de ce
colloque ainsi que du rôle de la Chambre et de sa contribution et sa
participation aux travaux du colloque. Al-Massoud a confirmé l'appui de
la Chambre pour la tenue du colloque en attirant l'attention sur le fait que la
Chambre déploiera tous ses efforts et potentialités en vue de la
réussite de ce colloque et la réalisation de ses objectifs.
Le Président de la CCIAB a également étudié avec
la délégation française la possibilité d'organiser
une semaine commerciale française à Abou-Dhabi au cours d'une
période prochaine, en proposant qu'en sus d'une exposition sur les
produits et productions françaises, se tiennent des assemblées
promotionnelles portant sur la technologie et l'investissement en France ainsi
que sur les opportunités d'accroître les domaines de
coopération.
Al-Massoud a également mentionné que la Chambre projette
d'envoyer en visite en France - et avant la fin du mois courant - une
grande délégation commerciale représentant les multiples
organismes et effectifs commerciaux et économiques de l'Emirat
d'Abou-Dhabi, et ce dans le but d'examiner les moyens de développer les
relations et la coopération économiques et d'investissement entre
les deux parties ainsi que les possibilités d'établir des projets
industriels mutuels, attirant l'attention sur le fait que la
délégation convoquera officiellement les parties
françaises pour la tenue de la semaine commerciale française
à Abou-Dhabi.
Le président et les membres de la délégation
française ont accueilli avec enthousiasme l'idée d'organiser une
semaine commerciale française à Abou-Dhabi, affirmant que de
nombreuses sociétés et entreprises françaises, et tout
particulièrement les PME, souhaiteraient vivement participer à
cet événement qui constituera pour elles l'occasion d'exposer et
de promouvoir leurs produits sur le marché des Emirats et celui des
régions avoisinantes.
En outre, l'exécution d'une formation spécifique a
débuté hier soir au siège de la Chambre de Commerce et
d'Industrie d'Abou-Dhabi pour les employés de la Chambre ; cette
formation, qui s'intitule "La Qualité au Service du Visiteur" et auquel
participent vingt employés et employées, est organisée par
l'Institut du Développement Administratif et durera quatre jours
conformément au programme de formation de l'Institut pour la
première moitié de l'année en cours.
Cette formation est importante en ce sens qu'elle permet aux participants de
se familiariser avec les éléments, les ressources et les besoins
les plus essentiels concernant la qualité du service d au visiteur de
manière à lui faciliter la tâche ; cette formation
vient s'ajouter à celle concernant les concepts de la qualité du
service civique et de l'art de traiter avec adresse avec le visiteur pour
garantir sa satisfaction. Etaient présents à cette formation
quelques membres du corps professoral de l'Institut.
(traduit de l'arabe)
Khaleej Times |
12 mai 1998 |
||||
Emirates News |
12 mai 1998 |
||||
Gulf Today |
12 mai 1998 |
||||
Gulf Today |
14 mai 1998 |
||||
L'Union Économique |
14 mai 1998 |
1. Légende photo:
Son
Excellence Al-Massoud au cours de l'échange de cadeaux
commémoratifs
avec le président de la délégation française
Accueillant une délégation française à Abou-Dhabi
Al-Massoud a examiné la tenue d'un colloque à Paris
sur les relations commerciales entre les Emirats et la France
Son Excellence Rahmat Mohammad Al-Massoud, Président du Conseil d'Administration de la Chambre de Commerce et d'Industrie d'Abou-Dhabi, a examiné avec une délégation du Sénat français présidée par son Excellence Daniel Goulet, les dispositions nécessaires à l'organisation d'un colloque que le Sénat planifie de tenir à Paris au cours du mois de novembre prochain, avec la collaboration de la Chambre et le Ministère de l'Economie et du Commerce de l'Emirat; le colloque aura pour thème les relations commerciales entre les Emirats et la France. Rahmat Mohammad Al-Massoud a déclaré avoir débattu avec le responsable français des thèmes qui feront l'objet de ce colloque ainsi que du rôle de la Chambre et de sa contribution et sa participation aux travaux du colloque. Al-Massoud a confirmé l'appui de la Chambre pour la tenue du colloque en attirant l'attention sur le fait que la Chambre déploiera tous ses efforts et potentialités en vue de la réussite de ce colloque et la réalisation de ses objectifs. Le Président de la Chambre a également étudié avec la délégation française la possibilité d'organiser une semaine commerciale française à Abou-Dhabi au cours d'une période prochaine, en proposant qu'en sus de l'exposition sur les produits et productions françaises, se tiennent des assemblées promotionnelles portant sur la technologie et l'investissement en France ainsi que sur les opportunités d'accroître les domaines de coopération. Al-Massoud a également mentionné que la Chambre projette d'envoyer en visite en France -et avant la fin du mois courant- une grande délégation commerciale représentant les multiples organismes et effectifs commerciaux et économiques de l'Emirat d'Abou-Dhabi, et ce dans le but d'examiner les moyens de développer les relations et la coopération économique et d'investissement entre les deux parties ainsi que les possibilités d'établir des projets industriels mutuels, attirant l'attention sur le fait que la délégation convoquera officiellement les parties françaises pour la tenue de la semaine commerciale française à Abou-Dhabi.
(traduit de l'arabe)
Al Khaleej |
Dubaï - 14 mai 1998 |
1. légende photo droite:
Al-Matyou`i accueillant la délégation française à la Chambre de Dubaï.
2. légende photo gauche:
Al-Karkâwi présidant la
délégation
du Département du Développement
durant les discussions avec la délégation française.
DEBATS ECONOMIQUES AU DEPARTEMENT DU DEVELOPPEMENT
LA DELEGATION PARLEMENTAIRE FRANCAISE INVITE LA CHAMBRE DE DUBAI
A PARTICIPER EN NOVEMBRE PROCHAIN A PARIS
A UNE ASSEMBLEE DES ORGANISMES DES DEUX PAYS
Mohammad Abdallah Al-Karakâwi, adjoint du Directeur Général
du Département du Développement de Dubaï, a accueilli une
délégation du Sénat français ainsi que des
représentants du Comité des Relations Franco-Emiraties.
Au cours de cette rencontre, la délégation s'est vue expliquer
en détails le plan de développement stratégique de
Dubaï ainsi que les étapes de son exécution visant à
poursuivre les économies de pointe au moyen de la préservation
d'un niveau élevé du PNB et de la diversification de ses sources,
et d'un allègement des crédits sur le pétrole.
Al-Karkâwi a précisé que la délégation,
comprenant les sénateurs Jean Bizet, François Trucy, Daniel
Goulet, Danielle Bidard-Reydet et Marc Le Dorh, administrateur des
services du Sénat, secrétaire exécutif du groupe
sénatorial France-Emirats Arabes Unis, a reçu des
éclaircissements sur le programme mis au point par le gouvernement de
Dubaï concernant le plan de développement, lequel englobe
l'élargissement de l'infrastructure économique, le renforcement
des divers secteurs du commerce, du tourisme et des transports, ainsi que le
développement des industries de recyclage, et ce pour que Dubaï
devienne un centre mondial d'investissement.
Au cours de cette rencontre, Al-Karkâwi a également
présenté un bref aperçu des moyens d'attirer
l'investissement dont se prévaut Dubaï ainsi que les politiques
économiques qu'applique l'Emirat et qui l'ont propulsé centre
dynamique bien coté sur la carte des centres d'investissements
régionaux et mondiaux. Al-Karkâwi a précisé que la
position stratégique de Dubaï a renforcé son rôle
central dans le commerce international, tout particulièrement pour
l'Europe et les régions centre-asiatique et est-asiatique.
Al-Karkâwi a également discuté avec la
délégation française des relations franco-émiraties
et des domaines de coopération dans les divers secteurs
économiques, ainsi que des moyens de soutenir et de développer
ces relations, sachant que Dubaï jouit de fortes relations commerciales
avec la France. Ainsi, pour l'année 1997, les échanges
commerciaux entre les deux pays se sont montés à quelque 1946
millions de dirhams et le nombre de touristes français aux Emirats a
atteint le chiffre de 14.284.
Il est donc convenu que le Parlement français organise un
événement considéré comme étant le premier
en son genre dans les annales de cette institution, à savoir la
promotion des relations franco-émiraties aux plus hauts niveaux. Cet
événement verra une rencontre entre des responsables politiques
et gouvernementaux et des hommes d'affaires des deux pays sous l'égide
du Président du Sénat français considéré
comme étant le deuxième représentant direct de la France
après le Président de la République. Le Sénateur
Daniel Goulet a donc officiellement invité la Chambre de Commerce et
d'Industrie de Dubaï (CCID) à participer à cette rencontre
qui se tiendra le 4 novembre prochain au Palais du Luxembourg à Paris.
Cette convocation a été prononcée hier matin au
siège de la CCID durant la visite effectuée par la
délégation des cinq parlementaires français
présidée par Daniel Goulet, laquelle a été
accueillie par le Directeur Général de la Chambre, M.
Abderrahmâne Ghanem Al-Matyou`i, qui a fait part de son contentement face
à l'importance donnée par la France à la consolidation des
relations économiques, politiques et culturelles entre les Emirats et la
France, surtout en ce qui concerne Dubaï. Assistaient à cette
entrevue MM. Claude Loreau et Dimitri Verdet, respectivement membre de la
Commission Economique Franco-Emiratie et Conseiller Commercial au Consulat
Général de France à Dubaï.
Mettant l'accent sur la visite du Président de la République
française Jacques Chirac aux Emirats au mois de décembre dernier,
Al-Matyou`i a longuement parlé des relations de longue date entre les
Emirats et la France ainsi que de la détermination de la France
d'intensifier sa présence dans la région. Al-Matyou`i a
invité les entreprises françaises à profiter de la
position stratégique de Dubaï et des facilités
octroyées pour pénétrer les marchés d'une
région de grande consommation qui compte plus d'un milliard et demi
d'individus.
Mentionnant l'importance de poursuivre la commercialisation à
Dubaï qui témoigne d'une forte concurrence entre les fournisseurs
de ses marchés, Al-Matyou`i a déclaré que les produits
français se distinguent par leur facilité de commercialisation
dans la région vue la qualité, les prix adéquats et la
réputation mondiale dont ils jouissent.
Al-Matyou`i a fait part de l'intention de la CCID d'envoyer une
délégation d'hommes d'affaires en France dans le cadre d'une
tournée européenne devant avoir lieu au cours du quatrième
trimestre de l'année en cours ; il a également
mentionné que la Commission Economique Franco-Emiratie tiendra sa
deuxième réunion les 16 et 17 juillet prochains à Paris.
Al-Matyou`i a d'autre part formulé son admiration face à la
démarche historique importante qu'ont entamée les pays de la
Communauté Européenne pour unifier leur économie, leurs
décisions et leurs monnaies, précisant que l'étape
avancée de développement et de maturation à laquelle ont
abouti les états européens ont rendu cette démarche
décisive et irréversible. Il a aussi précisé que
cette démarche ne se répercutera pas de manière positive
uniquement sur la population européenne mais aussi sur la population
mondiale car il se produira un équilibre économique et politique
notoire.
De son côté, le Sénateur français présidant
la délégation a fait part au Directeur Général de
la CCID du souci de la France de consolider les relations politiques,
économiques et culturelles entre la France et les Emirats, en
précisant que la visite de la délégation française
a pour but de poursuivre les discussions entamées par le
Président Chirac et les responsables émiratis en décembre
dernier. Le Sénateur a également fait part de son admiration face
aux progrès notoires réalisés aux Emirats et à
Dubaï en particulier, faisant l'éloge de la qualité de
l'urbanisation -tant au niveau de la configuration qu'à celui de
l'apparence-, du développement de l'infrastructure et de l'importance
donnée aux commodités vitales, ce qui dénote une
réelle volonté de la part des responsables et du peuple
émiratis de bâtir et de développer un état moderne
et solide. Il a ajouté que les Emirats jouissent d'une position
politique et économique stratégiques dans la région, ce
qui a pour effet d'attirer l'attention du monde dont la France qui cherche
à consolider ses relations avec cette position.
M. Goulet a terminé en invitant les responsables émiratis et
français à conjuguer leurs efforts pour faire resurgir l'aspect
véritable de cette région qui non seulement est
développée et moderne mais active et efficiente à tous
niveaux.
(traduit de l'arabe)
(1) Il existe deux modalités d'implantation aux Emirats : l'installation dans une zone franche si l'on veut aborder le marché régional ou le partenariat, " sponsoring ", si l'on souhaite vendre sur le marché local. Le partenariat consiste à trouver un " partenaire " émirien qui disposera de 51 % du capital et recevra une rémunération proportionnelle, suivant les cas, au chiffre d'affaires ou au bénéfice. Tout ou presque dans la réussite de l'implantation dépend du choix du partenaire.