Appartenance politique :
Membre du Groupe de l'Union des Républicains et des Indépendants
État civil :
Né le 16 février 1900
Décédé le 13 octobre 1978
Profession :
Négociant
Département :
Aube
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

TERRE (Henri, Bernard, Elie)

Né le 16 février 1900 à Paris (Paris)

Décédé le 13 octobre 1978 à Troyes (Aube)

Député de l'Aube de 1958 à 1967

Sénateur de l'Aube de 1968 à 1978

Né dans une famille de bourreliers gasconne par le père, picarde par la mère, installée à Troyes après la Grande guerre, rien ne destinait Henri Terré à devenir un des élus les plus populaires de l'Aube du XXe siècle. L'éloge funèbre prononcé par le président du Sénat Alain Poher le 17 novembre 1978 présente un « administrateur avisé, gestionnaire rigoureux, législateur apprécié... parlementaire de qualité. » Robert Galley, ministre de la coopération, ajoute un rare sens du contact, une « dignité innée, faite d'intelligence, de réflexion et de sens de l'humour... ce bras toujours tendu pour retenir, accueillir en un geste familier. » Le soutien d'une épouse attentive, comme lui, à « l'humble réalité quotidienne » explique aussi sa longévité politique. Le 18 octobre 1978, Troyes, ville morte, conduit son « maire bâtisseur » à sa dernière demeure. Deux mille personnalités civiles et militaires précèdent l'ensemble des Troyens, les drapeaux et les associations. La base aérienne 914 de Romilly rend les honneurs militaires. L'évêque et un nombreux clergé célèbrent l'office qui a été précédé d'un hommage public.

Après des études primaires et des cours par correspondance, Henri Terré s'inscrit à l'Ecole spéciale des travaux publics. Il en sort à seize ans aide monteur en électricité. Evacué vers la Normandie, il sert en 1918 dans la défense contre les aéronefs (DCA) puis dans les troupes d'occupation en Rhénanie (mars 1920-mars 1922). Sous-officier démobilisé, il se fixe à Troyes. Habile chef monteur électricien, il fonde en 1926 son entreprise d'équipements et d'électricité automobile qui rayonne sur l'Aube et sur les départements voisins. Il sera ensuite président-directeur général des Etablissements Terré et Cie. Il fréquente alors la mouvance radicale indépendante. Mobilisé le 2 septembre 1939, il est rendu à la vie civile le 13 juillet 1940 après avoir été évacué en Gironde. De retour à Troyes, hostile à l'occupant, Henri Terré s'engage dans un réseau qui évacue les prisonniers et les aviateurs abattus et qui aide les résistants (1er décembre 1942-30 septembre 1944). Son charisme le porte à la tête du comité local de Libération où « va commencer sa brillante carrière politique » (A. Poher). La médaille de la Résistance, la Croix du combattant volontaire et surtout, le 13 mai 1952, la Légion d'honneur à titre militaire le gratifient.

Dès 1945, Henri Terré adhère au Parti de la rénovation républicaine, devenu, en 1946, le Parti républicain de la liberté. Cette formation de droite se fond dans le Centre national des indépendants et paysans (CNIP) qui élève Henri Terré à son comité départemental en avril 1956. Conseiller municipal de Troyes le 19 octobre 1947, il est aussitôt élu maire. L'élu du troisième canton de Troyes (27 mars 1949) devient président du Conseil général de l'Aube le 26 septembre suivant. Dans sa ville Henri Terré panse d'abord les plaies de la guerre. Les logements sociaux remplacent les taudis. D'audacieux programmes d'équipements sportifs comblent la jeunesse. Les enfants, les personnes âgées et les espaces verts ne sont pas oubliés. Troyes est valorisée par l'installation d'un bureau parisien et elle se jumelle avec quatre cités européennes au nom de « la solidarité fondamentale entre les peuples [...] qui doivent conjurer les erreurs anciennes et forger leur avenir ensemble. » Cette expérience municipale sera évoquée lors de la discussion du projet de loi sur les fusions et regroupement des communes (15 juin 1971). Dans l'Aube, Henri Terré appartient à plusieurs ensembles publics et parapublics. Il préside, entre autres, l'Union amicale des maires, le Comité régional de tourisme, et l'Union des syndicats d'initiative. Le vice-président de l'Office départemental d'HLM et de l'Agence financière du bassin Seine-Normandie est partout. Membre de la Commission de développement économique et régional de Champagne Ardennes en décembre 1964, il accède à sa vice-présidence et il siège de droit au Conseil régional à partir de décembre 1973. Cette action inlassable est relayée par la publication ou la préface de cinq ouvrages sur Troyes et sur l'Aube de 1954 à 1956 dont Visages de Troyes. Plusieurs décorations le récompensent dont le mérite commercial (3 février 1950) et le mérite agricole (20 février 1953). Henri Terré devient, plus tard, officier de la santé publique (28 janvier 1957), obtient la cravate de commandeur pour les Arts et lettres le 17 octobre 1974 et se voit attribuer l'ordre (belge) de Léopold. Une carrière nationale l'attend.

Succès et revers alternent toutefois. Le candidat indépendant et paysan aux élections législatives du 2 janvier 1956 échoue. Le scrutin d'arrondissement lui est plus favorable le 30 novembre 1958. Elu député par la deuxième circonscription de l'Aube, il s'inscrit au groupe des Indépendants et paysans d'action sociale (IPAS), dans la majorité parlementaire. Il vote en faveur des pouvoirs spéciaux pour l'Algérie le 2 février 1960 mais il censure le Gouvernement le 4 octobre 1962. Il est opposé à un gaulliste aux législatives de novembre suivant. Réélu député, il rejoint la majorité au sein du groupe des Républicains indépendants (RI). Cette orientation se confirme par une action favorable à la construction sociale et à l'aménagement du territoire. En 1967, il connaît une année difficile. La gauche lui fait perdre son siège et il est battu aux cantonales de septembre. La défection du quartier des Chartreux lui sera amère : il quitte définitivement le Conseil général.

Une élection sénatoriale partielle lui redonne sa stature parlementaire. Le 22 septembre 1968, au second tour, face à un autre candidat, Henri Terré est élu avec 501 voix sur 801 votants. Sa profession de foi défend l'entreprise familiale et une liaison efficace entre l'Etat et les collectivités locales. La réélection de 1971 est moins brillante avec 378 voix sur 799 suffrages exprimés au second tour. Son opposition au référendum constitutionnel de 1969 et les progrès de la gauche expliquent le score médiocre de la liste des Républicains indépendants face à six autres listes. Pourtant, il rejoint la majorité parlementaire comme l'atteste plusieurs votes publics. Il approuve les projets de loi portant création et organisation des régions, d'orientation du commerce et de l'artisanat, tendant à fixer à dix-huit l'âge de la majorité, relatif à l'interruption volontaire de la grossesse et portant réforme du divorce.

Apparenté (3 octobre 1968) puis inscrit au groupe RI (2 octobre 1970), devenu l'Union des républicains et des indépendants en 1977, Henri Terré est nommé à la commission des affaires sociales le 8 octobre 1968. Il siège, en 1970, dans la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à une contribution nationale à l'indemnisation des Français dépossédés de biens. Il appartient au groupe d'étude sénatorial pour l'aménagement rural. De 1968 à 1975, il rapporte six textes, parmi lesquels figurent la proposition de loi relative au placement des artistes de spectacle (27 juin 1969), le projet de loi relatif à certaines dispositions concernant le personnel des établissements hospitaliers, de soins et de cure (18 décembre 1970), et le projet de loi relatif aux conventions entre les caisses d'assurance maladie du régime général de la sécurité sociale et les praticiens et auxiliaires médicaux (23 juin 1975). Le 8 juin 1971, il souhaite lors de l'exposé du projet de loi relatif aux rapports entre les caisses d'assurance maladies et les médecins « contenir les dépenses de l'assurance maladie [...] ainsi que le souci de garantir aux assurés un remboursement effectif ».

Le 28 avril 1972, à l'occasion de son jubilé de maire, Henri Terré abandonne son fauteuil au gaulliste Robert Galley. Il demeure quand même conseiller municipal. A partir de 1976, le mal qui limite ses facultés prend le dessus. Sa présence se raréfie au Sénat et un congé lui est accordé le 11 avril 1978. Six mois plus tard, très diminué, il met fin à ses jours dans son bureau de la mairie de Troyes. Son suppléant Jean-Paul David lui succède au Sénat.

Elu le 22 septembre 1968
Réélu le 26 septembre 1971
Fin de mandat le 13 octobre 1978 (décédé)

Membre de la commission des affaires sociales
Membre du Groupe de l'Union des Républicains et des Indépendants

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Henri TERRE

Avertissement : les extraits de tables nominatives et biographies sont issus d'une reconnaissance automatisée des caractères ; merci de nous signaler toute erreur ou coquille.

Page mise à jour le

Pour toute remarque relative à cette page, veuillez contacter : anciens-senateurs@senat.fr