Appartenance politique :
Membre du Groupe socialiste
État civil :
Né le 6 janvier 1911
Décédé le 10 août 2003
Profession :
Fonctionnaire communal
Département :
Allier
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

ROUGERON (Georges)

Né le 6 janvier 1911 à Saint-Germain des Fossés (Allier)

Décédé le 10 août 2003, à Commentry (Allier)

Sénateur de l'Allier de 1959 à 1971

Fils d'un plâtrier-peintre, Georges Rougeron débute, après ses études primaires, une carrière professionnelle dans le sillage de son père, comme peintre en bâtiment, à l'âge de 13 ans. Très jeune, il adhère et milite à la SFIO, participant notamment à la fondation des Jeunesses socialistes de l'Allier en 1928. Son engagement politique le conduit à devenir secrétaire particulier du député Marx Dormoy à partir de 1934, devenu par la suite ministre de l'Intérieur sous le Front Populaire, maire de Montluçon et sénateur en 1938. Georges Rougeron intègre par ailleurs les rouages de la fédération socialiste, devenant secrétaire adjoint de la section socialiste de Montluçon et rédacteur délégué du journal hebdomadaire Combat social, organe de la Fédération socialiste de l'Allier. Réformé, Georges Rougeron n'est pas mobilisé durant la Seconde guerre mondiale mais il conduit une activité clandestine en faveur du parti socialiste, collaborant notamment avec Marx Dormoy, ce qui lui vaut un internement administratif en octobre 1942. Libéré en novembre 1943, il devient l'un des chefs de la résistance socialiste dans la région de Montluçon et, à la Libération, est nommé secrétaire du Comité départemental de Libération de l'Allier. Après guerre, il devient directeur du quotidien Le Centre républicain puis de l'hebdomadaire Le Réveil socialiste de l'Allier. Il publie par ailleurs de nombreux ouvrages historiques sur le département de l'Allier, notamment Les administrateurs du département de l'Allier (an VIII - 1950) en 1956, et Les administrations départementales de l'Allier (1790 - an VIII) en 1957.

Parallèlement, Georges Rougeron entame une carrière politique locale, puis nationale. En 1945, il est élu conseiller général de l'Allier dont il exerce la présidence alors qu'il n'a encore que 34 ans. Il occupe cette fonction durant 25 ans sans interruption, jusqu'au printemps 1970. En 1947, il devient maire de Commentry. Il est ensuite constamment réélu pendant plus de quarante ans. En 1959, Georges Rougeron est investi comme candidat socialiste aux élections sénatoriales, aux côtés de Fernand Auberger, maire de Bellerive-sur-Allier et conseiller général du canton d'Escurolles, sénateur de l'Allier sous la IVe République : dans une région traditionnellement ancrée à gauche, les deux prétendants sont élus. Candidat au renouvellement de son mandat en 1962, Georges Rougeron est réélu en compagnie de Roger Besson, également socialiste.

A son arrivée au Palais du Luxembourg, Georges Rougeron rejoint le groupe socialiste et est nommé membre de la commission des affaires culturelles. Sénateur actif au cours de ses deux mandats, il est notamment l'auteur d'une proposition de résolution en mai 1968 visant à créer une commission d'enquête sur la crise de l'Université et les événements parisiens du début de mai. Ses interventions orales concernent les questions d'administration territoriale et les collectivités locales. Ainsi, le 3 avril 1964, dans une question orale, Georges Rougeron demande au ministre de l'intérieur, Roger Frey, les raisons qui l'ont conduit à faire voter des dispositions restrictives du droit des conseils généraux en matière de délibération budgétaire. Surtout, il participe avec pugnacité au débat sur la réforme de la région et du Sénat : le 16 décembre 1968, il dénonce le projet gaulliste de régionalisation, dans lequel il voit une « manoeuvre » et s'indigne de ce que les parlementaires ne soient pas consultés, précisant qu'à « travers la prétendue réforme régionale, à travers la tentative de liquidation du Sénat, la véritable question qu'auront à se poser tous nos compatriotes sera celle de la légitime défense du droit, c'est-à-dire de leur propre légitime défense. » Par ailleurs, l'ancien résistant soutient avec force un projet de loi réaffirmant l'imprescriptibilité des crimes contre l'humanité, déposé à la suite des lois d'amnistie votées en République fédérale d'Allemagne. Dans une intervention marquée par le souvenir de la Seconde guerre mondiale, le 17 décembre 1964, Georges Rougeron estime que « pendant des années, trop d'abominations, trop de martyres, trop de morts, trop de deuils, trop de familles qui ont souffert, trop d'hommes qui ont succombé dans des conditions horribles s'opposent à l'oubli. »

Enfin, les interventions du sénateur de l'Allier portent sur l'éducation nationale. Lors de l'examen du projet de loi de finances pour 1968, il décrit la déscolarisation rurale, rappelant la fermeture de dizaines de milliers de classes depuis 1958, et défend une conception de l'école publique comme « centre d'attirance et de rayonnement, foyer civique et culturel de la petite commune. » Le 19 mai 1971, dans une ultime intervention orale, lors de la discussion du projet de loi modifiant la loi Debré du 31 décembre 1959 sur les rapports entre l'Etat et les établissements d'enseignement privés, il dénonce la « privatisation » de l'enseignement, ainsi que le désengagement de l'Etat des financements incombant aux collectivités locales, invoquant alors Jules Ferry : « Croyez-vous vraiment que Jules Ferry, sous le patronage de qui vous vous placez parfois, reconnaîtrait en vous un fils spirituel ? Il a créé l'école nationale ; votre système est en train de la laisser se détruire et d'en précipiter la liquidation ! »

Lors des grands scrutins de ses deux mandatures, le sénateur socialiste de l'Allier affiche par ses votes des convictions non partisanes : le 4 février 1960, il vote les pleins pouvoirs au gouvernement Debré dans le contexte de la guerre d'Algérie ; il approuve également le 13 juillet 1965 la loi réformant les régimes matrimoniaux favorisant l'égalité entre homme et femme au sein du couple, de même que la loi Neuwirth légalisant la contraception le 28 décembre 1967.

En 1971, Georges Rougeron est candidat à un second renouvellement de son mandat, mais il n'est pas réélu, devancé par le candidat centriste Jean Cluzel et l'ancien député du groupe socialiste Jean Nègre, candidat sur la liste d'Union républicaine et socialiste pour la défense des intérêts de l'Allier et des libertés communales. Après son échec aux élections sénatoriales, l'ancien sénateur poursuit sa carrière locale : il est à nouveau président du Conseil général de l'Allier entre 1976 et 1979, et reste également maire de Commentry jusqu'en 1989. Retiré ensuite du devant de la scène politique, il reste néanmoins dévoué à ses concitoyens au conseil municipal de Bézenet de 1995 à 2001. Par ailleurs, celui qui avait interrompu ses études à 13 ans obtient un doctorat en histoire à 70 ans, après avoir publié plusieurs ouvrages sur le Bourbonnais.

Georges Rougeron décède à l'âge de 92 ans, dans la maison de retraite de la ville de Commentry. Il était chevalier de la Légion d'honneur, officier de l'ordre national du Mérite, médaillé de la Résistance, officier de l'ordre des Palmes académiques.

Elu le 26 avril 1959
Réélu le 23 septembre 1962
Fin de mandat le 1er octobre 1971 (non réélu)

Membre de la commission des affaires culturelles
Membre du Groupe socialiste

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Georges ROUGERON

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