- Appartenance politique :
- Membre de la Réunion administrative des Sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe
- État civil :
- Né le 5 mai 1919
Décédé le 19 février 1994 - Profession :
- Directeur régional adjoint des services de l'équipement
- Département :
- Corse-du-Sud
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Ancien sénateur de la Ve République
Travaux parlementaires
Ve République
ORNANO (Charles)
Né le 5 mai 1919 à Ajaccio (Corse)
Décédé le 19 février 1994 à Ajaccio (Corse-du-Sud)
Sénateur de la Corse-du-Sud de 1980 à 1989
D'origine modeste - son père était artisan maçon et sa mère couturière -, Charles Ornano voit le jour à Ajaccio, le 5 mai 1919. Jusqu'à son dernier souffle, il demeure profondément attaché à la Corse et à sa capitale historique, berceau de Napoléon Bonaparte. Après une scolarité au collège Fesch à Ajaccio, il poursuit ses études à la faculté d'Aix-en-Provence. Licencié en droit, il entre après la Seconde Guerre mondiale au service de construction d'Ajaccio dont il prend ensuite la direction. Puis il devient directeur régional adjoint de l'équipement et du logement de la Corse. Baptisé Charles-Napoléon Ornano en hommage à Napoléon Ier, il milite dès l'adolescence dans les rangs du Comité central bonapartiste, seule formation politique à se réclamer du plus illustre des Corses. Continuant d'entretenir le souvenir de l'empereur et de son action, ce mouvement dirige la ville d'Ajaccio sans aucune interruption depuis 1885.
C'est en se présentant sur la liste bonapartiste que Charles Ornano fait son entrée dans la vie publique : il est élu au conseil municipal d'Ajaccio en 1971. Dès 1975, il en devient le maire lors d'une élection partielle provoquée par le décès de Pascal Rossini. Il préside dès lors aux destinées des Ajacciens pendant dix-neuf ans : Ajaccio demeure la seule ville de France administrée par une municipalité se revendiquant du bonapartisme. Au cours de son mandat municipal, Charles Ornano s'attache à moderniser les équipements publics et à développer le potentiel économique et touristique de la cité, devenue le chef-lieu du département de la Corse-du-Sud en 1975. Il favorise ainsi la rénovation de la vieille ville et réhabilite le musée Fesch, où sont exposées les collections rassemblées par le cardinal Joseph Fesch, oncle de Napoléon Ier.
Outre son mandat municipal, il est conseiller général du deuxième canton d'Ajaccio à partir de 1976 et conseiller régional de la Corse à partir de 1981. En 1989, il démissionne de ces deux fonctions en raison de la loi sur le cumul des mandats.
Chef politique du Comité central bonapartiste, mouvement qui se rapproche du Rassemblement pour la République (RPR) en 1980, et qu'il définit lui-même comme « un parti résolument républicain », il devient la même année le second parlementaire bonapartiste du XXe siècle, succédant à Dominique Pugliesi-Conti, député de la Corse de 1910 à 1919. Candidat de la majorité présidentielle lors des élections sénatoriales du 28 septembre 1980, il est en effet aisément élu sénateur de la Corse-du-Sud : il recueille 233 voix sur 344 suffrages exprimés dès le premier tour, soit deux fois plus que les trois candidats de gauche réunis. Le maire bonapartiste d'Ajaccio sollicite ensuite le renouvellement de son mandat lors des élections sénatoriales du 24 septembre 1989. Soutenu par le RPR de Jean-Paul de Rocca Serra, président de l'Assemblée de Corse, et par le Parti républicain de José Rossi, président du Conseil général de la Corse-du-Sud, il est réélu avec 186 des 330 suffrages exprimés, devançant très nettement son concurrent de droite, Philippe Ceccaldi.
Unique parlementaire bonapartiste de France et premier sénateur à représenter la Corse-du-Sud, département qui a vu le jour en 1975, il siège parmi les non-inscrits au Palais du Luxembourg. Il est par ailleurs vice-président du groupe des sénateurs-maires. Membre des commissions des affaires sociales de 1980 à 1983, des lois de 1983 à 1986, des affaires étrangères de 1986 à 1989, puis à nouveau des lois de 1989 à 1994, il est également membre de la délégation parlementaire pour les Communautés européennes de 1980 à 1983.
En séance publique, Charles Ornano intervient à chaque fois qu'il est question de son île. Ne cessant de proclamer « la volonté de tous les Corses d'être Français », il exprime souvent sa vive inquiétude sur l'émergence du nationalisme corse depuis la fondation en 1976 du Front national de libération de la Corse, qui revendique l'indépendance de l'île par la lutte armée. Il dénonce ainsi régulièrement avec vigueur la montée de la violence en Corse, où près de 3 000 attentats sont commis entre 1975 et 1982 contre les bâtiments publics, les fonctionnaires et les intérêts économiques des continentaux. Après avoir joué le rôle de médiateur lors d'une prise d'otages dramatique à l'hôtel Fesch à Ajaccio en 1980, il est lui-même pris pour cible par l'Armée de libération nationale de la Corse : une charge explosive, désamorcée à temps, est placée dans sa villa en 1983. En 1987, il fait part à ses collègues sénateurs de ses craintes quant aux répercussions économiques des actes de violence en Corse qui entraînent la chute de la construction de résidences secondaires et la diminution du tourisme. La même année, il rend un hommage appuyé aux victimes et aux forces de l'ordre qui luttent contre le terrorisme.
Il craint surtout que le particularisme n'éloigne l'Île de Beauté du continent. Aussi s'oppose-t-il à toutes les réponses institutionnelles proposées par les pouvoirs publics afin d'accorder une plus grande autonomie à la Corse. Il intervient ainsi en 1982 contre le projet de statut particulier de la région de Corse : il est selon lui refusé par la majorité de la population corse et a fait l'objet d'une consultation insuffisante des élus locaux. Il se prononce de même en 1991 contre le projet de nouvelle collectivité territoriale établi pour l'île. Profondément républicain, il s'indigne alors plus particulièrement de l'évocation dans ce cadre d'« un peuple corse, composante du peuple français ».
Charles Ornano se préoccupe aussi régulièrement du développement économique de son île natale. Il souligne en 1982 les difficultés de l'agriculture et du bâtiment. Il met également l'accent en 1987 sur l'insuffisance et le coût des liaisons maritimes et aériennes entre la Corse et le continent.
Il vote la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes (1980), la loi Deferre relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions, la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage (1982), la loi relative au revenu minimum d'insertion (1988) et la loi relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale (1993). Il se prononce en revanche contre la loi portant abolition de la peine de mort (1981) et contre la loi constitutionnelle ajoutant à la Constitution un titre : « De l'Union européenne » (1992).
La détérioration de son état de santé le contraint dès 1991 à s'éloigner de la gestion de la municipalité d'Ajaccio, même s'il conserve son fauteuil majoral. Chevalier de la Légion d'honneur, de l'ordre national du Mérite, des Palmes académiques et du Mérite maritime, le seul parlementaire bonapartiste de France s'éteint des suites d'une longue maladie le 19 février 1994, dans sa chère cité natale, à l'âge de soixante-quatorze ans.
Elu le 28 septembre 1980
Réélu le 24 septembre 1989
Fin de mandat le 19 février 1994 (décédé)
Membre de la Réunion administrative des Sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Charles ORNANO
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