- Appartenance politique :
- Membre du Groupe socialiste
- État civil :
- Né le 13 août 1929
Décédé le 10 septembre 1996 - Profession :
- Professeur
- Département :
- Moselle
-
Ancien sénateur de la Ve République
Travaux parlementaires
Ve République
METZINGER (Charles)
Né le 13 août 1929 à Freyming-Merlebach (Moselle)
Décédé le 10 septembre 1996 à Nancy (Meurthe-et-Moselle)
Député de la Moselle de 1981 à 1992
Sénateur de la Moselle de 1992 à 1996
Charles Metzinger reste attaché pendant toute son existence au pays minier, à ses paysages et à sa population. Fils de mineur, il se destine assez vite à l'enseignement. Ses études le conduisent successivement à l'école normale d'instituteurs d'Avignon, à l'Université de Nancy puis à l'Université de Sarrebruck, en Allemagne fédérale. Instituteur de 1954 à 1964, ce certifié d'allemand enseigne ensuite la langue germanique au collège de Freyming, au lycée Robert Schuman à Metz et enfin au lycée Blaise Pascal de Forbach.
Son entrée en politique n'est pas aussi « naturelle » que celle d'autres enseignants qui s'engagent à gauche dans les années 1960. L'homme se veut en effet, et avant tout, ouvert au dialogue. Il est l'ennemi de tout sectarisme. Elu conseiller municipal de Freyming en 1965, il conquiert en 1967 le canton de Freyming- Merlebach et fait son entrée au Conseil général de la Moselle. Quatre ans plus tard, il devient le premier maire de Freyling-Merlebach : les deux communes viennent en effet de fusionner. Charles Metzinger conserve ce mandat municipal pendant 24 ans. Il s'attache à donner de sa commune une nouvelle image en y conduisant une politique culturelle très ambitieuse.
L'élu mosellan ne prend sa carte du Parti socialiste qu'en 1974. Sept ans plus tard, il profite de la « vague rose » des élections législatives de 1981 pour devenir député. Il défait au passage un élu de droite solidement implanté, le docteur Julien Schwartz. Inscrit au groupe socialiste, Charles Metzinger est vice-président de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales de l'Assemblée nationale de 1983 à 1986. Réélu à la proportionnelle en mars 1986, puis au scrutin majoritaire en 1988, il s'intéresse tout particulièrement aux questions culturelles. Au Palais-Bourbon, Charles Metzinger est ainsi le rapporteur des projets de lois relatifs à l'enseignement de la danse (avril 1989) ou à la réunion des musées nationaux (mai 1990). Il est en outre très investi dans les questions énergétiques et de reconversion industrielle.
Le maire de Freyling-Merlebach figure en seconde position, derrière le sortant Jean-Pierre Masseret, sur la liste présentée par les socialistes mosellans pour les sénatoriales du 27 septembre 1992. La situation politique est alors particulièrement confuse en Moselle : la droite s'y divise entre 7 listes différentes et la présence au gouvernement, au titre de « l'ouverture », du maire de Metz, Jean-Marie Rausch, complique la donne à gauche. L'éparpillement des suffrages centristes et gaullistes permet toutefois à la liste Au service de la Moselle, de Jean- Pierre Masseret, d'arriver en tête avec 648 voix sur 2 744 (23,6%), contre 449 seulement (16,4%) pour la liste de droite la mieux placée, celle du maire de Creutzwald André Bohl. Ce résultat permet aux socialistes de faire élire deux sénateurs, et Charles Metzinger quitte alors le Palais-Bourbon pour celui du Luxembourg.
Il s'inscrit au groupe socialiste et siège à la commission des Affaires sociales du Sénat. Il en occupe même la vice-présidence pendant quelques mois, d'octobre 1995 à septembre 1996. Dès 1993, l'ancien professeur d'allemand fait en outre partie de la délégation du Sénat pour les Communautés européennes, puis pour l'Union européenne. Il devient secrétaire de cette délégation à l'automne 1995.
Son goût du travail parlementaire et son expérience d'élu local font que Charles Metzinger trouve très vite sa place au Sénat. Dès le 25 novembre 1992, il attire l'attention du gouvernement de Pierre Bérégovoy sur les difficultés de la Lorraine et la nécessité d'en défendre les Houillères, malgré des perspectives économiques peu favorables à court terme. Au nom de la délégation pour les Communautés européennes, le sénateur de la Moselle dépose sur le bureau du Sénat un rapport d'information sur la situation de la sidérurgie en Europe, le 28 avril 1993. Il y constate qu'en Espagne, en Allemagne ou en Italie, l'industrie sidérurgique n'a pas connu, dans les années 1970-1980, les mêmes restructurations qu'en France, ce qui rend ces pays moins compétitifs pour l'avenir. Il prend également la parole lors du débat sur la modification de certaines dispositions du code minier, le 5 mai 1994. Charles Metzinger vit douloureusement la désindustrialisation de son département d'élection, qui s'accélère dans les années 1990.
Mais l'élu mosellan ne limite évidemment pas son champ d'intervention aux seuls problèmes énergétiques et industriels. Le 15 juin 1993, il s'élève ainsi contre la loi Pasqua tendant à réformer le droit de la nationalité, qu'il juge discriminatoire (15 juin 1993). Il est un des orateurs les plus réguliers du groupe socialiste du Sénat sur les questions sociales, qu'il s'agisse de discuter la loi relative aux pensions de retraite présentée par le gouvernement d'Edouard Balladur (22 juin 1993) ou de s'opposer à ses projets pour la Sécurité sociale (8 juin 1994). Il juge en outre impossible de conduire une réforme globale de la protection sociale sans qu'existe un climat de confiance entre l'exécutif, les partenaires sociaux et l'opinion publique, et ne manque pas de déplorer, a contrario, la méthode retenue par le gouvernement d'Alain Juppé pour légiférer sur ce sujet, en décembre 1995 (séance du 14 décembre). Quelques mois plus tard, il reproche au même gouvernement d'adopter une approche strictement comptable dans ses projets relatifs au financement de la sécurité sociale (28 mai 1996). Ses critiques prennent moins souvent la forme d'anathèmes ou de sentences que d'interrogations et de demandes de précisions : Charles Metzinger ne verse pas dans la polémique ou dans le manichéisme, même si ses convictions de gauche sont solidement ancrées. Ses votes sont conformes à ceux du groupe socialiste, notamment lorsqu'il s'agit de s'opposer à la loi relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale (22 juin 1993).
Défait aux élections municipales de juin 1995 par le député de l'Union pour la démocratie française (UDF) Pierre Lang, le sénateur Charles Metzinger est victime en septembre 1996 d'une attaque cérébrale, et meurt à Nancy, de façon très soudaine. Des hommages unanimes lui sont alors rendus. Laurent Fabius salue en lui « un homme formidable, un camarade d'une grande valeur, [...] un vrai ami », quand Philippe Séguin loue « son honnêteté, sa rigueur et sa force de conviction ». Le gaulliste Christian Poncelet rappelle aussi qu'il avait estime et affection pour son collègue socialiste mosellan, propriétaire d'un chalet dans les Vosges.
Outre ses activités politiques, Charles Metzinger s'adonnait avec passion à l'écriture de pièces de théâtre et de nouvelles radiophoniques. Il avait été décoré des Palmes académiques.
Elu le 27 septembre 1992
Fin de mandat le 10 septembre 1996 (décédé)
Vice-Président de la commission des affaires sociales
Membre du Groupe socialiste
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Charles METZINGER
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