- Appartenance politique :
- Membre du Groupe de l'Union Centriste des Démocrates de Progrès
- État civil :
- Né le 7 mai 1906
Décédé le 15 novembre 1985 - Profession :
- Agriculteur
- Département :
- Marne
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Ancien sénateur de la Ve République
Accéder à la notice de Marcel LEMAIRE sous la IVe République
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Accéder à la notice de Marcel LEMAIRE sous le Sénat de la Communauté
Travaux parlementaires
Ve République (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
1940-1958
LEMAIRE (Marcel)
Né le 7 mai 1906 à Saint-Thierry (Marne)
Décédé le 15 novembre 1985 à Saint-Thierry
Sénateur de la Marne de 1948 à 1958
Né le 7 mai à Saint Thierry, dans l'arrondissement de Reims, Marcel Lemaire fait ses études secondaires au lycée de Reims, puis devient cultivateur. Son goût pour la chose publique le rapproche peu à peu de la mairie de son village. Il est élu conseiller municipal puis maire en 1938.
En 1939, il est nommé lieutenant au 402e DCA (artillerie antiaérienne). A son retour de la guerre, il retrouve son exploitation littéralement saccagée : bétail, chevaux, matériel, tout a disparu. Sans se décourager, il se remet au travail, et partisan de l'application de la technique aux travaux de la terre, il parvient en quelques années à rétablir sa situation. Dynamique, il fait profiter ses collègues agricoles de son expérience, et ceux-ci n'hésitent pas à lui faire jouer un rôle de premier plan dans un monde agricole en pleine organisation.
Il assume ainsi diverses fonctions. Il est élu président de la Fédération mamaise des syndicats d'exploitants agricoles, président du comité d'organisation départemental de la Confédération générale agricole, membre du Conseil supérieur de l'agriculture au titre de représentant de la profession pour la production ovine et porcine, président de la Caisse agricole de l'arrondissement de Reims, administrateur délégué de la coopération des producteurs de laine de la Champagne. A ce dernier titre, il contribue à une véritable renaissance de l'industrie de la laine champenoise en réorganisant une coopérative qui traite, en 1952, un huitième de la laine métropolitaine, dans des locaux et avec une technique des plus modernes.
Connu et estimé dans de nombreux milieux, tant à la ville qu'à la campagne, il est naturellement vivement sollicité pour entrer dans l'arène politique nationale. Mais, soucieux de se consacrer en priorité à ses obligations professionnelles et locales - il a été réélu en 1945 au conseil municipal et à la mairie de Saint Thierry -Marcel Lemaire refuse toutes ces sollicitations dans un premier temps.
Il accepte finalement de déposer sa candidature pour les élections au Conseil de la République en novembre 1948 avec l'étiquette de républicain indépendant agricole, et fait campagne en invoquant le modèle du « Français moyen, du citoyen qui aime le Peuple, la Paix, la Liberté, toutes les libertés », et le modèle de « l'homme du terroir ».
Marcel Lemaire est élu sénateur de la Marne le 7 novembre 1948 et il occupera son siège de sénateur pendant 35 ans.
A son arrivée au Palais du Luxembourg, il est nommé membre de la commission des affaires économiques, des douanes et des conventions commerciales, et de la commission des affaires étrangères. Au cours des mandats qu'il effectue sous la IVe République, il fait également partie de la commission de l'agriculture, de la commission plénière de la Caisse nationale de crédit agricole, de la sous-commission chargée de suivre et d'apprécier la mise en oeuvre de la convention de coopération européenne et du programme de relèvement européen, de la commission de la production industrielle, de la commission de la coordination économique, de la commission de la défense nationale, de la commission de coordination pour des affaires intéressant l'Indochine, de la commission de coordination permanente de la recherche scientifique et du progrès technique, de la commission de la presse, de la radio et du cinéma, du comité de contrôle du fonds d'encouragement de la production textile... C'est dire la diversité de ses intérêts, et à quel point il est un parlementaire curieux et passionné.
Marcel Lemaire se préoccupe naturellement avant tout des questions relatives à l'élevage et à l'agriculture. Dès la première session de 1949, il dépose une proposition de résolution sur le nombre d'ovins et caprins andorrans à admettre en transhumance en France, et interpelle le ministre de l'agriculture sur l'importation de moutons d'Allemagne. Son intérêt est également tourné vers le domaine économique, et il intervient, par exemple, dans la discussion sur le projet de loi relatif au développement des dépenses d'investissement pour l'exercice 1950 ou, en 1951, sur la question de la disparité existant entre les prix industriels et les prix agricoles. Il dépose une proposition de loi en 1952, tendant à assurer le prix de revient du prix du blé aux producteurs, et une autre en 1954, tendant à réglementer le marquage des ovins. Il participe également en tant que rapporteur à de nombreuses discussions sur les droits de douanes d'importation, applicables ou non à certains matériels d'équipement et produits, sur la ratification d'un accord international sur le blé, ou encore sur l'aménagement de la production betteravière et sucrière.
Les 2 et 3 juin 1958, il vote pour les pleins pouvoirs au gouvernement du général de Gaulle et pour l'adoption du projet de loi de révision de la Constitution.
Après avoir été réélu une première fois le 19 juin 1955, Marcel Lemaire est, à chaque nouvelle élection, réélu sénateur. Il siègera au Palais du Luxembourg jusqu'en 1983, prenant en particulier une part de plus en plus active au processus de construction européenne.
Marcel Lemaire meurt le 15 novembre 1985 dans sa commune de Saint-Thierry à l'âge de 79 ans. Il était chevalier de la Légion d'honneur et chevalier du mérite agricole.
Ve République
LEMAIRE (Marcel, Louis)
Né le 7 mai 1906 à Saint-Thierry (Marne)
Décédé le 15 novembre 1985 à Saint-Thierry (Marne)
Sénateur de la Marne de 1948 à 1983
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome V, p. 158-159)
C'est en candidat isolé que le sortant Marcel Lemaire se présente aux premières élections sénatoriales de la Ve République, le 26 avril 1959. Les nouvelles institutions permettent à la Marne de gagner un siège au Sénat, passant de deux à trois élus. Le scrutin confirme l'importance de la majorité des Indépendants et du Mouvement républicain populaire (MRP) parmi les grands électeurs du département. Marcel Lemaire est le mieux élu des sénateurs, avec 691 suffrages sur 1 157 dès le premier tour.
Il s'inscrit au groupe du Centre républicain d'action rurale et sociale du Sénat, et siège à la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées de mai 1959 à octobre 1962, date à laquelle il rejoint la commission des affaires sociales. En juillet 1959, il est élu sénateur de la Communauté.
L'élu de la Marne, qui préside la Chambre d'agriculture de son département, consacre l'essentiel de ses interventions en séance publique aux questions qui intéressent le monde rural. Partisan d'une politique qui mette l'accent sur les prix, afin d'assurer de meilleures conditions de vie aux exploitants agricoles, Marcel Lemaire intervient à ce sujet lors de la séance du 12 novembre 1959. Il juge que « l'Etat a dans le passé tiré à la fois une traite sur la richesse des entreprises industrielles et une traite sur la richesse et la résignation paysannes » et sacrifié l'agriculture française à l'industrie. Il salue les options défendues par René Blondelle, président de l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture, et répète que l'urgence, en matière de politique agricole, doit aller à « l'ajustement des prix ». La France ne saurait en effet, selon lui, devenir un « pays de grandes industries meublant son terroir uniquement pour le délassement et les vacances des hommes surmenés », pas plus qu'un territoire où ne subsisterait qu'une « agriculture de subsistance » et où « le paysan serait un peu ce jardiner que l'on garde dans sa propriété campagnarde pour avoir ses fruits, ses légumes, son vin ». Il plaide en faveur d'« une révolution dans les moeurs de production et [...] dans la commercialisation » pour faire de l'agriculture « une activité économique [...] indispensable à la vie et à l'expansion de la nation ». Il recommande à cet égard de rationaliser l'usage des terres cultivables et de maintenir des freins à la liberté des échanges, en particulier en matière de commerce de bétail.
Les propos de Marcel Lemaire sur la politique agricole conduite par les gouvernements Debré puis Pompidou sont ceux d'un opposant modéré. Lors de la discussion du projet de loi organisant un régime de garanties contre les calamités agricoles, le 16 juin 1964, il salue par exemple la « sollicitude » du ministre de l'agriculture Edgard Pisani envers les paysans. Il précise néanmoins que les « projets à caractère social » imaginés par l'exécutif pour calmer la colère paysanne ne recueillent pas son « entier accord ». L'élu champenois craint que « ce texte [...] soit une simple farce » et reproche son imprécision au Gouvernement. Il déplore que le dossier des prix agricoles ne soit pas ouvert pas le ministre et fait savoir qu'en conséquence, il votera contre le projet de loi.
Marcel Lemaire vote pour la loi autorisant le Gouvernement à prendre, par application de l'article 38 de la Constitution, certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie (3 février 1960), et approuve la réforme des régimes matrimoniaux (11 mai 1965). Le 26 septembre 1965, il est le seul sénateur sortant à être réélu au premier tour dans la Marne (792 voix sur 1 189 suffrages exprimés), ses deux collègues centristes n'étant élus qu'au second tour.
Il retrouve la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat en octobre 1965. Les problèmes agricoles occupent toujours la première place dans ses interventions. Le sénateur marnais prend ainsi part au débat sur le projet de loi sur l'élevage (8 décembre 1966) ou à la discussion de la loi relative aux groupements fonciers agricoles (27 novembre 1970). Le 19 décembre 1969, il défend en séance publique un projet de loi favorisant l'accès des officiers à des emplois civils, en qualité de rapporteur. Depuis le début des années 1960, l'armée française compte trop d'officiers de rang, dans un contexte marqué par la fin de la guerre d'Algérie et la modernisation des équipements militaires. Plusieurs lois ont dès lors été votées, notamment pour favoriser l'emploi des officiers dans l'Education nationale. Le texte dont Marcel Lemaire est le rapporteur s'inscrit dans cette logique. Parallèlement, l'élu marnais se montre préoccupé du risque de fusions et de regroupements administratifs de communes quand une loi est discutée à ce sujet au Sénat, le 15 juin 1971. Il approuve la légalisation de la contraception médicamenteuse (5 décembre 1967), s'abstient lors du scrutin sur la création des régions (29 juin 1972), et vote en faveur l'abaissement de l'âge de la majorité à 18 ans (28 juin 1974).
Vice-président du Conseil régional de Champagne-Ardenne depuis peu, Marcel Lemaire est réélu sénateur de la Marne dès le premier tour de scrutin, le 22 septembre 1974, avec 781 voix sur 1 255 suffrages.
Membre du groupe des Républicains indépendants d'action sociale (RIAS) puis de celui du Centre national des Indépendants et paysans (CNIP) de 1977 à 1981, il est rattaché administrativement après cette date au groupe d'Union des centristes et démocrates de progrès (UCDP). Après sa réélection en septembre 1974, Marcel Lemaire siège à la commission des affaires économiques et du plan, dont il est membre du Bureau en qualité de secrétaire jusqu'en 1983. Il intervient régulièrement en séance publique entre 1974 et 1983. Le 6 décembre 1977, il s'alarme par exemple de la baisse des installations de jeunes agriculteurs, suggère de limiter certaines importations, comme celles de viande ovine, et d'augmenter la subvention d'équipement de l'institut national de recherche agronomique. Il dépose avec d'autres sénateurs une proposition de loi tendant à reporter à 27 ans l'âge limite de l'incorporation des étudiants en chirurgie dentaire et en pharmacie, le 3 avril 1979.
Marcel Lemaire rejette la loi sur l'interruption volontaire de grossesse (19 décembre 1974), approuve la réforme du divorce (18 juin 1975) comme la loi « sécurité et liberté » (19 décembre 1980). Il vote contre l'abolition de la mort (30 septembre 1981). Il soutient la loi de décentralisation dans une version que le Sénat a profondément modifiée (28 janvier 1982).
Réélu maire de Saint-Thierry en mars 1983, Marcel Lemaire ne se représente pas aux élections sénatoriales de septembre 1983. Il s'éteint dans son village natal à l'âge de 79 ans. Il est décoré de la Légion d'honneur et du Mérite agricole.
Elu le 26 avril 1959
Réélu le 26 septembre 1965
Réélu le 22 septembre 1974
Fin de mandat le 2 octobre 1983 (ne se représente pas)
Secrétaire de la commission des affaires économiques
Membre du Groupe de l'Union Centriste des Démocrates de Progrès
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Marcel LEMAIRE
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