- Appartenance politique :
- Membre du Groupe des Républicains et Indépendants
- État civil :
- Né le 28 février 1910
Décédé le 22 novembre 1981 - Profession :
- Agriculteur
- Département :
- Aube
-
Ancien sénateur de la Ve République
Travaux parlementaires
Ve République
LABONDE (Pierre)
Né le 28 février 1910 à Lyon (Rhône)
Décédé le 22 novembre 1981 à Troyes (Aube)
Sénateur de l'Aube de 1971 à 1981
Lorsque Pierre Labonde voit le jour à Lyon le 28 février 1910, dans une famille de commerçants, rien ne le prédispose à embrasser la profession d'agriculteur et à s'établir dans l'Aube, où il va accomplir toute sa carrière politique et passer l'essentiel de sa vie.
Après avoir effectué des études secondaires à Lyon, il se décide à faire une école de commerce. Mais il doit renoncer à ce projet suite à la mort de son père, grand blessé à Verdun, qui laisse sa mère seule avec quatre enfants. Il choisit alors d'entrer à l'école régionale d'agriculture de Cibeins, dans l'Ain. Après ses études, Pierre Labonde travaille deux années en Côte-d'Or puis s'installe comme fermier en 1934 à Rhèges, dans l'Aube. Il ne va désormais plus quitter cette petite commune rurale située dans la vaste plaine de la Champagne crayeuse, entre Méry-sur-Seine et Arcis-sur-Aube.
Mobilisé en septembre 1939, lorsqu'éclate le second conflit mondial, il parvient à échapper à la captivité en août 1940. Il peut ainsi reprendre ses activités d'exploitant agricole à Rhèges.
A partir de la Libération, Pierre Labonde s'investit activement dans le syndicalisme agricole, alors en plein essor. Il accède rapidement à des responsabilités de premier plan. Membre du conseil d'administration de la Fédération des fermiers et métayers à partir de 1954, il en est nommé président en 1958 et reste à ce poste jusqu'en 1971. De 1956 à 1971, il appartient également au bureau de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles. A ce titre, il siège au sein du Conseil économique et social de 1959 à 1971, année de son élection au Sénat. Puis, à partir de 1971, il est choisi pour diriger la Société d'aménagement des taillis et friches de l'Est.
Pierre Labonde ne se contente toutefois pas d'exercer des fonctions syndicales éminentes. Il lie également son militantisme agricole à une action politique. Dès 1945, il entre ainsi au conseil municipal de Rhèges. D'abord membre du Rassemblement du peuple français (RPF), il adhère ensuite au Centre national des indépendants et paysans (CNIP) avant de rejoindre la Fédération des républicains indépendants dès leur fondation en 1962 autour de Valéry Giscard d'Estaing.
En 1961, il est élu conseiller général de l'Aube dans le canton de Méry-sur-Seine. A partir de 1967, ses collègues le choisissent comme successeur d'Henri Terré à la présidence de l'assemblée départementale auboise, fonction qu'il conserve continûment durant quatorze ans. Il devient membre du conseil régional de Champagne-Ardenne en 1973, et vice-président de l'Union des conseils généraux de France en 1976.
En 1971, après vingt-six années de présence au conseil municipal, Pierre Labonde est également choisi par ses concitoyens comme maire de Rhèges, localité qui devient la commune de Rhèges-Bessy en 1973 après la fusion avec le village de Bessy.
Il aspire également à représenter l'Aube au plan national. Il le fait d'abord en qualité de suppléant de deux députés : le républicain indépendant et maire de Troyes Henri Terré, député de la deuxième circonscription de 1958 à 1962, puis le gaulliste Paul Granet, député de la troisième circonscription à partir de 1967.
Entretemps, Pierre Labonde a sollicité pour la première fois un mandat national, lors des élections législatives du 18 novembre 1962, dans la première circonscription de l'Aube. Candidat sous l'étiquette des Républicains indépendants, il est toutefois nettement devancé à l'issue du premier tour avec seulement 4 704 voix sur 28 827 suffrages exprimés. Aussi se désiste-il en faveur du député gaulliste sortant Louis Briot qui l'emporte contre le candidat communiste.
Après ce premier échec électoral, Pierre Labonde se présente aux élections sénatoriales du 26 septembre 1971 dans l'Aube. Candidat sur la liste des Républicains indépendants, il appelle, aux côtés du sénateur sortant Henri Terré, à défendre le monde rural autant que les zones urbaines et « à développer la puissance et le rayonnement de l'Aube » dans ses relations avec la région Champagne-Ardenne et le Bassin parisien. Avec 445 voix sur 799 suffrages exprimés, Pierre Labonde est élu au second tour de scrutin, tout comme Henri Terré.
Sollicitant le renouvellement de son mandat lors des élections au Sénat du 28 septembre 1980 sur la liste de l'Union pour la démocratie française - il est alors membre du Parti républicain -, il est aisément réélu dès le premier tour : il recueille 622 voix sur 839 suffrages exprimés.
Au Sénat, Pierre Labonde siège tout naturellement au sein du groupe des Républicains indépendants. Il appartient à la commission des affaires économiques de 1971 jusqu'à son décès, en 1981.
Il n'est guère étonnant de voir cet exploitant champenois très influent au sein du syndicalisme agricole suivre de près les débats consacrés à l'agriculture au Palais du Luxembourg. Membre du groupe d'études sénatorial pour l'aménagement rural, il intervient sur de nombreux projets de loi directement liés aux problèmes du monde agricole : le statut du fermage, la loi d'orientation agricole, le remembrement et le défrichement, le revenu des agriculteurs, la défense contre les eaux ou la pharmacie vétérinaire. Au nom de la commission des affaires économiques, il rapporte aussi plusieurs projets de loi portant sur l'agriculture, dont celui sur la mise en valeur des terres incultes en 1977 et celui sur le contrôle de la circulation des sucres en 1979.
En séance publique, Pierre Labonde milite en faveur des infrastructures de transports, qu'il s'agisse des routes ou des voies navigables. En 1972, il vote pour la loi portant création et organisation des régions (1972), pour la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat (1973), pour la loi fixant à dix-huit ans l'âge de la majorité (1974), pour la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse (1974), pour la loi portant réforme du divorce (1975) et pour la loi dite Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes (1980).
Son intense activité agricole et politique et ses nombreuses réalisations lui valent d'être promu officier de la Légion d'honneur, officier de l'ordre national du Mérite, commandeur du Mérite agricole, chevalier des Palmes académiques et de recevoir la médaille d'honneur départementale et communale en argent.
Victime d'une longue maladie, il s'éteint à Troyes le 22 novembre 1981, à l'âge de soixante et onze ans. Pierre Labonde, qui « fut d'abord et avant tout un militant agricole » selon les mots d'Alain Poher dans son éloge funèbre, est remplacé au Palais du Luxembourg par son suppléant Bernard Laurent, ancien député de l'Aube de 1958 à 1962.
Elu le 26 septembre 1971
Réélu le 28 septembre 1980
Fin de mandat le 22 novembre 1981 (décédé)
Membre du Groupe des Républicains et Indépendants
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Pierre LABONDE
Avertissement : les extraits de tables nominatives et biographies sont issus d'une reconnaissance automatisée des caractères ; merci de nous signaler toute erreur ou coquille.
Page mise à jour le
Pour toute remarque relative à cette page, veuillez contacter : anciens-senateurs@senat.fr