Appartenance politique :
Membre du Groupe Union Centriste
État civil :
Né le 18 février 1917
Décédé le 22 octobre 2015
Profession :
Directeur de société
Département :
Bas-Rhin
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

JUNG (Louis)

Né le 18 février 1917 à Zollingen (Bas-Rhin)

Décédé le 22 octobre 2015 à Strasbourg (Bas-Rhin)

Sénateur du Bas-Rhin de 1959 à 1995

Fils de paysans, Louis Jung voit le jour le 18 février 1917, en pleine Première Guerre mondiale, à Zollingen, dans une Alsace Bossue alors annexée par l'Allemagne. Il étudie à l'École normale d'instituteurs de Strasbourg. Après son service militaire accompli à Lille de 1937 à 1939, il est mobilisé dès le début de la Seconde Guerre mondiale. En mai 1940, il est grièvement blessé à Saint-Amand-les-Eaux. Après la nouvelle annexion de l'Alsace par l'Allemagne, il est affecté outre-Rhin comme instituteur, près de Heidelberg. Puis en 1943 il est incorporé de force dans l'armée allemande et sert dans un hôpital à Tapiau, en Prusse-Orientale. Il parvient toutefois à s'échapper en 1944 et à regagner son Alsace où il demeure caché jusqu'à la fin du conflit.

À la Libération, il devient instituteur à Hinsingen puis à Altwiller, deux villages proches de sa commune natale. Il se lance ensuite dans une carrière d'industriel. En 1956, il fonde la Société des Vergers d'Alsace, spécialisée dans la fabrication de jus de pomme. Rebaptisée Réa, cette entreprise qu'il préside jusqu'en 1968 prend ensuite une envergure nationale. Il est aussi président-directeur général de la Société d'études et d'applications des techniques d'emboutissage par haute énergie à partir de 1965.

Parallèlement à sa carrière professionnelle, il s'engage en politique. Membre du Mouvement républicain populaire, il est élu maire d'Altwiller en 1953 puis de Harskirchen en 1959. Il préside dès lors aux destinées de ce bourg de l'Alsace Bossue sans interruption jusqu'en 1995. Il est également conseiller général de Sarre-Union de 1955 à 1979 et vice-président du conseil général du Bas-Rhin.

Il est en outre élu sénateur du Bas-Rhin le 26 avril 1959, lors des premières élections à la Haute assemblée organisées sous la Ve République. Candidat sur la liste d'Union du MRP et des Indépendants, il réunit 948 des 1 767 suffrages exprimés au premier tour. Il conserve ensuite son siège à trois reprises, à chaque fois dès le premier tour. Membre du comité directeur du Centre démocrate depuis 1967, il est réélu le 22 septembre 1968 avec 1 040 des 1 837 des suffrages exprimés. Puis ayant rejoint le Centre des démocrates sociaux, il rassemble 1 407 des 2 108 suffrages exprimés le 25 septembre 1977. Il est encore reconduit le 28 septembre 1986 avec 1 802 des 2 281 suffrages exprimés.

Au Palais du Luxembourg, il siège d'abord au groupe des Républicains populaires de 1959 à 1968 puis à celui de l'Union centriste des démocrates de progrès qu'il vice-préside de 1968 à 1974. Il est membre des commissions des affaires culturelles de 1959 à 1968, des finances en 1976 et 1977, puis des affaires sociales de 1980 à 1983. Mais c'est au sein de la commission des affaires étrangères qu'il passe le plus de temps : il en est en effet membre de 1968 à 1976, de 1977 à 1980 et de 1983 à 1995. Il rapporte en son nom de nombreux projets de loi autorisant la ratification de conventions et de traités internationaux.

Très marqué par la Seconde Guerre mondiale, il ne cesse d'oeuvrer en faveur de la construction européenne. Membre de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe de 1968 à 1995, il en est président de 1986 à 1989. Puis à partir de 1992 il préside la Fondation Robert Schuman qu'il avait fondée en 1991. Il rapporte aussi au Sénat les projets de loi relatifs au financement des élections européennes (1979), à la coopération transfrontalière des collectivités (1983) et à la Fondation européenne (1985). Il s'exprime également sur l'enseignement de la construction européenne (1975), l'élection du Parlement européen (1977), l'adhésion à la Communauté européenne de l'Espagne et du Portugal (1985) et l'Acte unique européen (1986).

Animé d'une foi inébranlable dans la réconciliation franco-allemande, ce qui lui vaut d'être nommé officier du Mérite en Allemagne, il est rapporteur des textes sur la levée des séquestres placés sur des biens allemands en France (1983) et la ratification du traité portant règlement définitif concernant l'Allemagne (1990). Il rapporte aussi plusieurs textes sur l'aménagement du Rhin. Outre le groupe d'amitié France-Israël, il préside au Sénat le groupe d'amitié France-Allemagne.

Profondément européen, ce protestant engagé se définit également comme Alsacien. Il intervient aussi sur différentes questions intéressant son territoire natal : le bilinguisme (1969), la journée fériée du Vendredi saint (1975), l'extension de l'aéroport de Strasbourg (1977) et les viticulteurs alsaciens (1981).

Il manifeste également son intérêt au Sénat pour les sujets les plus variés. Il dépose notamment des propositions de loi sur la propriété littéraire et artistique (1970, 1972 et 1975), les invalides du travail (1985), le non-renouvellement du mandat présidentiel (1987), le mode d'élection des conseils régionaux (1990) ou la législation funéraire (1995). Il s'exprime aussi sur des questions très diverses : les objecteurs de conscience (1963), les responsabilités des collectivités locales (1980), la gestion de la forêt (1985) ou la sécurité routière (1990). Il se soucie aussi régulièrement des problèmes des agriculteurs.

Il vote la loi autorisant le Gouvernement à prendre, par application de l'article 38 de la Constitution, certaines mesures en Algérie en 1960, la loi portant réforme des régimes matrimoniaux en 1965, la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances en 1967, la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat en 1973, la loi fixant à dix-huit ans l'âge de la majorité en 1974, la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse en 1974, la loi portant réforme du divorce en 1975, la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes en 1980, la loi portant abolition de la peine de mort en 1981, la loi Deferre relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions en 1982, la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage en 1982, la loi relative au revenu minimum d'insertion en 1988, la loi constitutionnelle ajoutant à la Constitution un titre : « De l'Union européenne » en 1992 et la loi relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale en 1993. Il s'abstient en revanche sur la loi portant création et organisation des régions en 1972.

Après trente-six ans de présence au Sénat, il ne se représente pas aux élections de septembre 1995. Ayant déjà renoncé à la mairie de Harskirchen en juin précédent, il se retire de la vie publique. Cette grande figure de la démocratie-chrétienne alsacienne, qui avait été candidat à vingt-huit élections sans jamais connaître la défaite, s'éteint le 22 octobre 2015, à l'âge de quatre-vingt-dix-huit ans, au Diaconat de Strasbourg où il était hospitalisé. Il était Officier de la Légion d'honneur.

Elu le 26 avril 1959
Réélu le 22 septembre 1968
Réélu le 25 septembre 1977
Réélu le 28 septembre 1986
Fin de mandat le 1er octobre 1995 (ne se représente pas)

Membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées
Membre du Groupe Union Centriste

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Louis JUNG

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