- Appartenance politique :
- Membre du Groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen
- État civil :
- Né le 4 juin 1921
Décédé le 7 février 2001 - Profession :
- Receveur des Finances
- Département :
- Jura
-
Ancien sénateur de la Ve République
Travaux parlementaires
Ve République
JEAMBRUN (Pierre)
Né le 4 juin 1921 à Lons-le-Saunier (Jura)
Décédé le 7 février 2001 à Dole (Jura)
Sénateur du Jura de 1974 à 2001
Pierre Jeambrun est issu d'une vieille famille jurassienne. Lauréat du concours général d'histoire, il fréquente les classes préparatoires lyonnaises puis s'oriente vers une carrière administrative. Il rejoint les services de l'enregistrement en novembre 1941. Ce juriste de formation, qui a soutenu une thèse sur le droit de préemption du fisc, se passionne également pour l'histoire politique de sa terre natale. Une de ses études retient l'attention d'Edgar Faure. Le destin de Pierre Jeambrun se trouve dès lors lié à celui de son aîné de 13 ans. Il en est le collaborateur presque inamovible aux ministères du Budget (1950-1951), de la Justice (1951-1952), des Finances (1953-1955), des Affaires étrangères (1955), de l'Agriculture (1966-1968), de l'Education nationale (1968-1969) et des Affaires sociales (1972-1973). Il accompagne Edgar Faure à Matignon, en 1952 puis en 1955-1956, et à la présidence de l'Assemblée nationale, de 1973 à 1974, et s'occupe des « questions réservées ». Pierre Jeambrun « tient » la permanence d'Edgar Faure dans le Jura jusqu'en 1967. Même lorsqu'il sert d'autres ministres, comme Bernard Lafay (1969-1972), il reste considéré comme un « fauriste ».
En 1974, Pierre Jeambrun décide de s'engager à son tour dans la politique active. Sans mandat local, il se présente aux élections sénatoriales du 22 septembre 1974 dans le Jura, aux côtés du sortant Jean Gravier, président du Conseil général. Il remporte un succès très net dès le 1er tour de scrutin (516 voix sur 910).
Le nouveau sénateur du Jura s'inscrit au groupe de la Gauche démocratique : il en est le trésorier de 1978 à 1980 puis le vice-président de 1980 à 1983. Il siège à la commission des affaires économiques et du plan de la Haute assemblée. Pierre Jeambrun appartient à la commission spéciale chargée de vérifier et d'apurer les comptes du Sénat de 1974 à 1989 ; délégué suppléant à l'Assemblée du Conseil de l'Europe dès les lendemains de son élection au Sénat, il en devient membre titulaire en 1978, et conserve cette responsabilité jusqu'en 1998. Enfin, Pierre Jeambrun est membre de la commission d'urbanisme commercial, qui contrôle les implantations de grandes surfaces, de 1975 à 1993.
Sa première intervention en séance publique porte sur le Fonds européen de développement régional (FEDER) : le sénateur du Jura insiste pour que le financement européen de certaines infrastructures soit signalé par des panneaux informatifs (20 juillet 1978). Il rapporte un projet de loi relatif à la Compagnie nationale du Rhône, dans lequel est prévue la mise en grand gabarit du canal de la Saône au Rhin, en décembre 1979. Lors des discussions du projet de loi de finances, Pierre Jeambrun est aussi rapporteur pour avis du budget du secrétariat d'Etat aux industries agricoles et alimentaires pour 1981, puis du volet « industries agricoles et alimentaires » du budget de l'Agriculture pour 1982 et 1983.
S'il soutient l'action de Valéry Giscard d'Estaing puis s'oppose à la gauche après 1981, cet humaniste répugne aux consignes de vote : il approuve la légalisation de l'interruption volontaire de grossesse (20 décembre 1974) et la création du divorce par consentement mutuel (18 juin 1975), mais rejette en revanche la loi « sécurité et liberté » (19 décembre 1980) et se prononce en faveur de l'abolition de la peine de mort, le 30 septembre 1981. Il vote la loi Defferre sur les droits et libertés des communes, des départements et des régions dans sa version amendée par un Sénat à majorité de droite (26 janvier 1982).
C'est en dénonçant « un désengagement financier sans précédent de la part de l'Etat » vis-à-vis des collectivités locales que Pierre Jeambrun fait campagne pour sa réélection comme sénateur en 1983. Le 25 septembre 1983, il retrouve son siège dès le 1er tour. Son second mandat est marqué par son soutien au projet de constituer une liste commune aux radicaux de gauche et aux radicaux valoisiens pour les élections européennes du 17 juin 1984. Il apporte son appui à la liste « Entente radicale écologiste pour les Etats-Unis d'Europe » (ERE) conduite par Olivier Stirn, François Doubin et Brice Lalonde. Alors trésorier du groupe de la gauche démocratique, il le quitte au printemps 1984 pour le nouveau groupe du Rassemblement démocratique, qui soutient la démarche de Stirn, Doubin et Lalonde. Le résultat décevant (3,32%) de la liste ERE ramène cependant Pierre Jeambrun au groupe de la Gauche démocratique dès octobre 1984.
Membre de l'Assemblée parlementaire de l'Union de l'Europe occidentale (UEO), l'élu jurassien en présente l'activité à ses collègues sénateurs à l'occasion d'un rapport d'information annuel de 1987 à 1989 puis de 1991 à 1996. Mais ce travail n'est pas débattu en séance publique, et les interventions de Pierre Jeambrun sont rares à partir de 1986 au Palais du Luxembourg. Il approuve la loi créant le revenu minimum d'insertion dans la version proposée par la majorité de droite du Sénat (27 novembre 1988). Il soutient en 1992 le projet d'Europe monétaire que porte le traité de Maastricht. La même année, il sollicite le renouvellement de son mandat parlementaire. Réélu dès le 1er tour le 27 septembre 1992, il subit toutefois une forme d'érosion dans les urnes, ne convaincant plus que 50,9% des grands électeurs jurassiens, contre 74,5% en 1983.
Au lendemain de cette réélection, Pierre Jeambrun quitte la Commission des affaires économiques du Sénat pour celle des Affaires culturelles. Il participe au rapport d'information déposé suite à une mission d'étude sur l'industrie multimédia aux Etats-Unis (avril 1995). Il est également élu premier président du groupe d'amitié France-Québec en décembre 1998. Mais Pierre Jeambrun se consacre alors surtout à l'écriture, pour étudier l'itinéraire de trois grands élus jurassiens : Jules Grévy, Charles Dumont et Edgar Faure.
Au Sénat, il approuve l'allongement de la durée de cotisations retraite à 40 ans pour les salariés du privé (22 juin 1993). Il ne vote la loi relative à la réduction du temps de travail que dans la version amendée qu'en défend la majorité de droite du Sénat (4 mars 1998). Fidèle à ses convictions « libérales », il se prononce en faveur des mesures de parité entre les hommes et les femmes pour certains scrutins (4 mars 1999) et refuse d'opposer une question préalable à la proposition de loi sur le Pacte civil de solidarité (PACS), le 30 juin 1999.
C'est dans son Jura natal que Pierre Jeambrun s'éteint en février 2001. L'éloge funèbre de ce parlementaire atypique, un temps élu du petit village de Chêne-Bernard, est prononcé au Sénat par Christian Poncelet le 3 avril 2001. Le président de la Haute assemblée salue alors la mémoire d'un « homme curieux des autres », « à l'écoute de ses concitoyens », connu de ses collègues pour son franc-parler et sa fidélité à Edgar Faure.
Elu le 22 septembre 1974
Réélu le 25 septembre 1983
Réélu le 27 septembre 1992
Fin de mandat le 7 février 2001 (décédé)
Membre du Groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Pierre JEAMBRUN
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