Appartenance politique :
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République
État civil :
Né le 12 juin 1924
Décédé le 28 avril 2000
Profession :
Agent de maîtrise
Département :
Moselle
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

HUSSON (Roger)

Né le 12 juin 1924 à Dieuze (Moselle)

Décédé le 28 avril 2000 à Dieuze (Moselle)

Sénateur de la Moselle de 1983 à 2000.

Roger Husson grandit dans cette Moselle que la Première Guerre mondiale vient de rendre à la France. Modestes ouvriers, ses parents lui transmettent leur amour de la patrie. Apprenti dans l'atelier de mécanique d'une usine, Roger Husson devient ensuite contremaître. Il vit la défaite de juin 1940 comme une humiliation. Le département de la Moselle et l'Alsace voisine sont annexés par l'Allemagne. Les occasions de s'opposer au régime nazi sont réduites dans ces territoires très surveillés. Dès qu'il en a la possibilité, Roger Husson choisit pourtant de lutter contre l'Allemagne hitlérienne. Il s'engage en juin 1944 dans la brigade Alsace-Lorraine et n'est libéré qu'en mars 1946. Sa conduite face à l'ennemi vaut à Roger Husson la Médaille militaire avec citation, la Croix de guerre et la Croix du combattant volontaire.

De retour dans sa ville natale, il s'investit dans la vie publique. Gaulliste de sentiment dès cette époque, Roger Husson devient conseiller municipal de Dieuze lors des élections d'octobre 1947. Il gravit progressivement les échelons de la carrière politique. Réélu au conseil municipal de Dieuze en 1953 et 1959, il accède à la tête de la mairie en mars 1965. Roger Husson soutient le ministre des Armées, Pierre Messmer, à l'occasion de son « parachutage » dans la Moselle aux élections législatives de juin 1968 ; après avoir échoué en mars 1967 en Bretagne, le compagnon de la Libération est élu. De janvier 1973 à décembre 1974, Roger Husson siège au Conseil économique et social, au sein de la section de l'Industrie et du commerce. Sa carrière publique semble s'inscrire dans l'ombre de Pierre Messmer dans les années 1970. Il devient son suppléant pour l'élection législative partielle de septembre 1974, puis pour le scrutin de mars 1978. Président de l'Amicale des maires du canton de Dieuze et vice-président de l'Association départementale des maires, Roger Husson entre au Conseil général de la Moselle en 1982. Il devient conseiller régional de Lorraine en mars 1983.

L'opposition pourrait présenter un front uni en Moselle face aux candidats de la majorité de gauche aux élections sénatoriales du 25 septembre 1983. Le scrutin se déroule à la proportionnelle. La liste « Moselle Union » est conduite par le président du Conseil régional, Jean-Marie Rausch, qui incarne une sensibilité centriste. Roger Husson et l'ancien sénateur Jean-Eric Bousch, qui figurent respectivement en 3e et 4e positions, y représentent en revanche la composante gaulliste. 835 grands électeurs mosellans sur 2 713 se prononcent en faveur de cette liste UDF-RPR, qui n'obtient que trois élus sur cinq. Deux listes conduites par le conseiller général Pierre Herment et le maire d'Amnéville Jean Kiffer ont contribué à l'éparpillement des voix modérées. La Moselle compte ainsi deux sénateurs de gauche. Roger Husson accède néanmoins à un mandat parlementaire et remplace René Jager comme représentant du sud de la Moselle à la Haute Assemblée.

Le maire de Dieuze s'inscrit au groupe RPR du Sénat et lui demeure fidèle jusqu'en 2000. Il rejoint la commission des affaires sociales dès octobre 1983 et y siège pendant dix ans. Très présent au Palais du Luxembourg, Roger Husson consacre ses interventions à la politique industrielle, mais aussi aux questions de défense et d'anciens combattants, au système de santé, à l'audiovisuel public, à l'avenir de l'agriculture française ou au problème du chômage. Le sénateur de Moselle se révèle un opposant musclé lorsque la gauche est au pouvoir. Il considère le plan de restructuration de la sidérurgie lorraine présenté en mars 1983 comme le résultat des promesses inconsidérées formulées par les socialistes depuis mai 1981, et met en cause les nationalisations d'Usinor et Sacilor. Son souci d'un redéploiement industriel réussi le désigne de 1986 à 2000 pour faire partie de la délégation parlementaire pour la planification. L'intérêt du sénateur mosellan pour les questions énergétiques l'amène à préconiser une politique ambitieuse en faveur des biocarburants en mai 1985. En mai 1986, Roger Husson dépose une question orale avec débat sur les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl pour la santé des Européens. Lors de la discussion, il dénonce « l'inconscience des autorités soviétiques » mais reproche aux mouvements écologistes européens - français excepté - d'avoir « exploité honteusement et à des fins partisanes l'accident de Tchernobyl ».

Roger Husson exerce la responsabilité de secrétaire du Sénat de 1989 à 1995. Il dépose plusieurs propositions de lois entre 1983 et 1992. Ces textes portent sur des aspects techniques comme la création d'une agence interministérielle aux personnels non titulaires de la fonction publique (6 avril 1989) ou l'interdiction du démarchage à domicile pour les commerçants en fournitures funéraires (20 avril 1990).

Réélu maire de Dieuze en mars 1989, il sollicite le renouvellement de son mandat de sénateur le 27 septembre 1992. Son hostilité au traité de Maastricht, ratifié par les Français une semaine plus tôt, lui aliène les centristes. Le paysage politique est en outre compliqué par la candidature de Jean-Marie Rausch. Ce ministre « d'ouverture » se réclame de la majorité présidentielle mais n'est pas soutenu par le Parti socialiste. Les cinq sénateurs sortants de Moselle conduisent chacun leur propre liste en septembre 1992 : celle de Roger Husson reçoit l'investiture du RPR et obtient 337 suffrages de grands électeurs sur 2 744.

A l'issue d'une campagne électorale plus politique qu'à l'ordinaire, Roger Husson retrouve son siège au Palais du Luxembourg. Il est nommé à la commission des affaires économiques d'octobre 1992 à décembre 1995, puis rejoint la commission des affaires étrangères. Le sénateur de Moselle appartient notamment aux groupes d'amitié France-Etats-Unis et France-Grande-Bretagne.

Roger Husson se fait l'écho des préoccupations de ses mandants en déposant une question orale avec débat sur les conditions de réalisation du TGV-Est dès l'automne 1992. Il évoque à nouveau ce dossier en séance publique le 24 janvier 1996 et manifeste des inquiétudes quant au financement du projet. Ses interventions au Sénat se raréfient après 1994 : le 22 décembre 1993, le parlementaire mosellan est en effet victime d'un grave accident de la route dans son département d'élection. Il est réélu conseiller général de Dieuze avec 56,6% des voix au premier tour de scrutin en mars 1994, mais abandonne son mandat de maire en 1997.

C'est dans sa commune natale que Roger Husson s'éteint au début de l'année 2000. Le président du Sénat Christian Poncelet salue alors en lui « un exemple de droiture ».

Elu le 25 septembre 1983
Réélu le 27 septembre 1992
Fin de mandat le 28 avril 2000 (décédé)

Secrétaire du Sénat
Secrétaire de la délégation pour la planification

Membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République
Membre de la délégation pour la planification

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Roger HUSSON

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