- Appartenance politique :
- Membre du Groupe Union centriste
- État civil :
- Né le 4 octobre 1936
Décédé le 24 mai 2018 - Profession :
- Directeur de société hôtelière
- Département :
- Mayotte
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Ancien sénateur de la Ve République
Travaux parlementaires
Ve République
GIRAUD (Adrien)
Né le 4 octobre 1936 à Dzoumogné (Mayotte)
Décédé le 24 mai 2018 à Madmouzou (Mayotte)
Sénateur de Mayotte de 2004 à 2011
Adrien Giraud voit le jour le 4 octobre 1936, à Dzoumogné, à Mayotte, archipel situé dans l'Océan indien. Après des études de gestion, il s'engage dans l'armée, combattant notamment en Algérie en 1961. Il travaille ensuite dans une société d'hydrocarbures aux Comores avant de devenir propriétaire-directeur d'un grand hôtel à Mayotte. Il préside également la chambre de commerce et de l'industrie de l'île de 1985 à 2005 et siège au sein du conseil économique et social mahorais.
Parallèlement à sa carrière professionnelle, il s'engage dans la vie politique locale. Devenu membre du Mouvement mahorais, il milite pour le maintien de l'île aux parfums au sein de la France à laquelle elle est rattachée depuis 1841. Il défend donc le « non » au référendum sur l'indépendance des Comores organisé le 22 décembre 1974. Si 99 % des électeurs de la Grande Comore, d'Anjouan et de Mohéli se prononcent pour l'indépendance, les électeurs mahorais la rejettent à 63 %, faisant le choix de rester français.
Conseiller général du canton d'Acoua, A. Giraud est aussi, de 1986 à 2004, suppléant du sénateur Marcel Henry. Aussi lorsque ce dernier choisit de ne pas briguer le renouvellement de son mandat aux élections sénatoriales du 26 septembre 2004, A. Giraud choisit de se présenter lui-même. Se revendiquant de l'Union pour la démocratie française sans avoir pourtant été investi par ce parti, il arrive en troisième position au premier tour, avec 95 des 337 suffrages exprimés, devancé par les deux candidats de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), Soibahadine Ibrahim Ramadani (149 voix) et Younoussa Bamana (98 voix). À l'issue du second tour, il remporte 148 des 340 suffrages exprimés, ce qui lui vaut l'un des deux sièges de sénateurs de Mayotte.
Inscrit au groupe de l'Union centriste au Palais du Luxembourg, il siège d'abord au sein de la commission des Affaires économiques (2004-2009), au nom de laquelle il cosigne, en 2009, un rapport d'information sur l'économie du Japon et les relations économiques franco-japonaises. Membre de la commission des Affaires sociales (2009-2011), dont il est secrétaire, et au nom de laquelle il présente, en 2010, un rapport d'information sur la réforme du système de santé aux États-Unis, il est par ailleurs membre du Conseil d'administration de la société Réseau France Outre-mer de 2006 à 2011.
Fervent défenseur d'une Mayotte française, il fait de la départementalisation de ce territoire et de son ancrage dans la République son principal combat au Sénat. Étant l'un ses fondateurs du Mouvement départementaliste mahorais, qu'il préside, il voit « la départementalisation de Mayotte » comme « la meilleure réponse aux multiples problèmes qui freinent1 » l'archipel. Ayant déposé en 2007 une proposition de loi visant à réintroduire la procédure de la consultation populaire dans le dispositif destiné à l'accession de Mayotte au statut de département et région d'outre-mer, il se félicite de l'organisation d'un référendum sur cette question le 29 mars 2009. À l'issue de ce référendum qui voit l'immense majorité des électeurs de de l'île aux parfums se prononcer en faveur de la départementalisation (95,2 % de « oui »), A. Giraud salue « le résultat de [notre] longue marche, patiente et parfois douloureuse, vers un statut répondant aux espoirs de plusieurs générations de Mahorais2 ». Il adresse alors ses remerciements au président de la République Nicolas Sarkozy et au Gouvernement pour avoir organisé cette consultation. Lors de l'examen du projet de loi organique relatif au département de Mayotte, en 2010, il déclare que « la création du cent-unième département français traduit fortement notre attachement aux valeurs de la République3 ». Il plaide par ailleurs pour l'accession de son territoire au statut de région ultrapériphérique de l'Europe.
À la Chambre haute, il dénonce à maintes reprises l'immigration clandestine massive à Mayotte en provenance des Comores voisines. À ses yeux, cette immigration « menace et compromet les fondements même de l'organisation socio-économique4 », et suscite « un climat d'exaspération croissante de la population » qui la perçoit comme « une véritable invasion5 ». Aussi appelle-il sans relâche l'État à accroître la lutte contre ces mouvements illégaux de population en renforçant la surveillance maritime, en procédant à des reconduites à la frontière et en renforçant la coopération avec les Comores.
Plus largement, il se préoccupe au Sénat de tous les problèmes sociaux et économiques de Mayotte, département touché par le plus fort taux de chômage des jeunes et disposant du plus faible produit intérieur brut par habitant. Il déplore régulièrement le manque de logements neufs et de logements locatifs sociaux. De même, s'inquiète-t-il, en 2009, du mauvais état des bâtiments scolaires comme de l'état du réseau routier. Il milite également en 2009 pour la mise en place d'un accès rapide au numérique. Mettant en avant le potentiel touristique mahorais, il demande la réalisation de travaux de modernisation et d'agrandissement de l'aéroport international de Pamandzi.
Il approuve la loi constitutionnelle modifiant le titre XV de la Constitution (Constitution européenne) en 2005, la loi autorisant la ratification du traité de Lisbonne modifiant le traité sur l'Union européenne en 2008, la loi constitutionnelle de modernisation des institutions de la Ve République en 2008, la loi généralisant le revenu de solidarité active et réformant les politiques d'insertion en 2008, la loi favorisant la diffusion et la protection de la création sur Internet en 2009 et la loi de réforme des collectivités territoriales en 2010.
Candidat aux élections sénatoriales du 25 septembre 2011, il ne réunit que 18,78 % des suffrages exprimés au premier tour, et perd son siège au second tour : avec 13,17 % des voix. Le scrutin est remporté par Thani Mohamed Soilihi, candidat divers gauche (48,78 %) et Abdourahamane Soilihi, candidat de l'UMP (45,85 %).
Après cette défaite, il continue de présider le Mouvement départementaliste mahorais devenu le Mouvement pour le développement de Mayotte en 2015 dont il cède la présidence à Aynoudine Salimé. Il s'éteint le 24 mai 2018 à l'âge de quatre-vingt-un ans.
1 : Journal Officiel, comptes rendus des débats du Sénat, séance du 2 décembre 2008, p. 8119.
2 : Journal Officiel, comptes rendus des débats du Sénat, séance du 7 juillet 2009, p. 6673.
3 : Journal Officiel, comptes rendus des débats du Sénat, séance du 22 octobre 2010, p. 8902.
4 : Journal Officiel, comptes rendus des débats du Sénat, séance du 7 décembre 2005, p. 8998.
5 : Journal Officiel, comptes rendus des débats du Sénat, séance du 6 juin 2006, p. 4348.
Sources
Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur.
Bibliographie
Bertile (Wilfrid), Mayotte à l'heure de la départementalisation, Paris, L'Harmattan, 2012.
Martin (Jean), Histoire de Mayotte. Département français, Paris, Les Indes savantes, 2010.
Elu le 26 septembre 2004
Fin de mandat le 30 septembre 2011 (non réélu)
Secrétaire de la commission des affaires sociales
Membre du Groupe Union centriste
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Adrien GIRAUD
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