Appartenance politique :
Membre du Groupe de la Gauche Démocratique
État civil :
Né le 25 mars 1910
Décédé le 29 mai 1984
Profession :
Agriculteur
Département :
Somme
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

WAZIÉRES (Raymond de)

Né le 23 mars 1910 à Roellecourt (Pas-de-Calais)

Décédé le 29 mai 1984 à Acheux-en-Amiénois (Somme)

Sénateur de la Somme de 1959 à 1977

Raymond de Waziéres passe son existence à illustrer et représenter le monde agricole. Issu d'une famille d'éleveurs installée en Picardie, à Martinsart près d'Albert, il dirige une exploitation à Pozières dans les années 1930, avant de s'installer sur une autre à Acheux-en-Amiénois, à la sortie de la Seconde Guerre mondiale. Ses parents l'ont auparavant envoyé effectuer ses études au lycée Saint-Jean de Douai où il obtient son baccalauréat. C'est dès son retour de Douai sur l'exploitation familiale qu'il se lance dans l'engagement associatif. Avant même de quitter l'exploitation de ses parents pour s'installer à Pozières, il fonde la coopérative agricole « La Solidaire » d'Albert, dont il reste ensuite le président.

Mobilisé en 1939 comme lieutenant, il participe, en juin 1940, aux combats de la défense de Dunkerque où il est fait prisonnier. Emmené en captivité en Allemagne, sa situation de père de famille nombreuse (il aura douze enfants) lui permet de revenir en France, dès 1941.

C'est au lendemain du conflit qu'il prend ses premiers engagements politiques au sein du radicalisme, alors que sa famille n'a aucun antécédent en ce domaine. En même temps, il développe son activité dans les réseaux associatifs agricoles. Élu conseiller municipal d'Acheux-en-Amiénois en 1947, il devient maire de sa commune en 1953 et est constamment réélu à cette fonction jusqu'à sa démission en 1979.

En mars 1949, il est élu conseiller général du canton d'Acheux-en-Amiénois, en remplacement de l'élu du Mouvement républicain populaire (MRP), Pierre Herbet. Réélu ensuite sous l'étiquette radicale socialiste, il conserve son mandat pendant trente ans, renonçant à briguer une nouvelle réélection en 1979. Sous la IVe République, il est l'un des vice-présidents de Max Lejeune dans l'assemblée départementale de la Somme. En 1959, il en préside la commission départementale.

Il est alors un des plus ardents défenseurs des intérêts du monde agricole, particulièrement actif dans le domaine de l'équipement rural, au point de devenir un des principaux notables ruraux de la Somme. A la fin des années 1950, il préside plusieurs syndicats d'électricité et l'Union départementale des coopératives de stockage de céréales de la Somme. Il est alors également vice-président du Comité des céréales, du comité de la famille rurale de la Somme, membre de la Chambre d'agriculture du département, et il siége au conseil d'administration du sanatorium interdépartemental de Saint-Gobain. L'ensemble de ses activités au service de l'agriculture lui permet d'être distingué : en 1957, il est officier du Mérite agricole et chevalier de la Légion d'honneur ; il devient officier de cet ordre en 1978.

Sa notabilité lui ouvre le chemin de la représentation nationale de son département. Il échoue tout d'abord dans ses deux tentatives, sous la IVe République. Aux élections législatives de juin 1951, il prend, dans la Somme, la troisième place sur une liste d'Union démocratique présentée par le Rassemblement des gauches républicaines et l'Union des indépendants, des paysans et des républicains nationaux, emmenée par l'avocat Pierre Garet, qui est le seul élu. En 1956, Raymond de Waziéres dirige la liste du Parti radical et radical socialiste qui n'obtient que 9,6 % des suffrages et n'a aucun élu.

En avril 1959, il constitue une liste d'union aux élections sénatoriales, avec le sortant Omer Capelle et l'ancien ministre Pierre Garet. Les trois candidats sont élus. Raymond de Waziéres obtint 787 voix sur 1 498 suffrages exprimés. En septembre 1968, il est réélu avec 895 voix sur 1 488 suffrages. En 1977, il ne se représente pas aux élections sénatoriales.

Pendant les dix-huit ans qu'il passe au Sénat, il siége au groupe de la Gauche démocratique et fait partie de la commission des affaires sociales. Il participe également, soit comme titulaire, soit comme suppléant, aux travaux du conseil supérieur des prestations sociales agricoles.

Il n'intervient qu'une seule fois en séance publique, et de manière très courte, le 20 octobre 1965, en proposant un amendement technique lors de la discussion d'un projet de loi portant réforme des taxes sur les chiffres d'affaires. En janvier 1962, avec ses collègues de la Somme, il signe une proposition de loi tendant à modifier et à compléter les dispositions de certains articles du code rural relatives au remembrement des propriétés rurales. En octobre 1964, il est choisi comme membre de la commission spéciale chargée d'examiner un projet de loi portant réforme des pensions civiles et militaires de retraite. C'est encore cette question des retraites qui l'amenea à proposer, en décembre 1976, un amendement, qu'il retire après avis du Gouvernement, au projet de loi de finances, afin de majorer les pensions des retraités qui ont élevé des enfants adoptés. Enfin, il est membre titulaire d'une commission mixte paritaire, en décembre 1969, sur un projet de loi relatif à l'assurance maladie, et membre suppléant de sept autres.

Politiquement, il suit dans ses votes la majorité du groupe de la Gauche démocratique dans son opposition à l'action des gouvernements du général de Gaulle. S'il vote en faveur des pouvoirs exceptionnels demandés par le Gouvernement pour assurer le maintien de l'ordre en Algérie en février 1960, il s'oppose, en mai de la même année, à la révision de la Constitution concernant la Communauté, ou en novembre, au projet de loi concernant la force de frappe. Par contre, il vote, en décembre 1967, en faveur de la loi Neuwirth sur la régulation des naissances. Il est, dans son département, un fervent opposant au projet de réforme des institutions et du Sénat soumis par le général de Gaulle au référendum d'avril 1969. Sous les mandats de Georges Pompidou et de Valéry Giscard d'Estaing, il alterne refus de certaines réformes, comme celle de la création et de l'organisation des régions en juillet 1972 ou le projet de quinquennat présidentiel en octobre 1973, et acceptation d'autres comme la réforme de l'Office de radiodiffusion télévision française (ORTF) en juillet 1972, la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat en novembre 1973, l'abaissement de l'âge de la majorité à 18 ans en juin 1974, la loi Veil légalisant l'interruption volontaire de grossesse en décembre 1974, ou encore la réforme du divorce en juin 1975.

Il se retire de la vie politique entre 1977 et 1979 et termine sa vie dans sa propriété d'Acheux-en-Amiénois, où, après sa mort, la municipalité donne son nom à une des artères principales de la commune. Son fils, le médecin Antoine de Wazières, est conseiller général divers droite du canton d'Ault, dans la Somme, de 1992 à 1998, et conseiller municipal d'Ault de 1995 à 2001.

Elu le 26 avril 1959
Réélu le 22 septembre 1968
Fin de mandat le 2 octobre 1977 (ne se représente pas)

Membre de la commission des affaires sociales
Membre du Groupe de la Gauche Démocratique

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Raymond de WAZIERES

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