Appartenance politique :
Membre du Groupe socialiste
État civil :
Né le 24 juillet 1917
Décédé le 13 avril 2006
Profession :
Magistrat
Département :
Haute-Loire
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

CHAZELLE (René)

Né le 24 juillet 1917 à Lyon (Rhône)

Décédé le 13 avril 2006 à Courbevoie (Hauts-de-Seine)

Député de la Haute-Loire de 1967 à 1973

Sénateur de la Haute-Loire de 1974 à 1983

Auvergnat d'origine et de coeur, René Chazelle naît le 24 juillet 1917. Sa famille s'est installée depuis plusieurs générations en Haute-Loire, ses grands-parents étant originaires du petit village de Grenier-Montgeon, près de Massiac, sur les contreforts de la Margeride. Lui-même s'établit dans le même canton à Blesle, charmante bourgade entourée de la Voireuze (affluent de l'Alagnon) ayant conservé de son riche passé médiéval plusieurs édifices abbatiaux et seigneuriaux. Des études de droit et de lettres à la Faculté de Lyon le conduisent à un DES de droit privé et un doctorat ès lettres. La guerre interrompt provisoirement ses études juridiques. Entré à l'école de cavalerie de Saumur (il finira dans la réserve avec le grade de lieutenant-colonel), il se bat sur la Loire en 1940 puis participe à la Résistance. A la Libération, il passe le concours de la magistrature et entame vite une brillante carrière. Il devient vice-président du tribunal de grande instance de la Seine et siège au conseil supérieur de la magistrature. En 1969, il publie aux éditions de la LGDJ un ouvrage remarqué par ses collègues, Pour une réforme des institutions judiciaires.

D'une sensibilité politique de centre-gauche, René Chazelle s'engage en politique à la fin des années 1940. Relevant initialement de la mouvance radicale, il est élu conseiller général du canton de Blesle en 1949. Il le reste jusqu'en 1992, année où il choisit de ne pas se représenter. Il est vice-président de l'assemblée départementale dans les années 1970. René Chazelle rejoint les rangs de la SFIO au début des années 1950. Il se présente sans succès aux législatives de 1951 et 1956 dans la Haute-Loire avant de tenter une nouvelle fois sa chance dans la 2e circonscription du département en 1958. Mais il est battu dès le premier tour par le député CNIP sortant, Jean Deshors, maire de Blanzac et président influent de la chambre d'agriculture de Haute-Loire. Il est toutefois sollicité par Charles de Gaulle pour participer à la l'élaboration de la Constitution de 1958. C'est le président René Coty qui a suggéré son nom au Général pour représenter le conseil supérieur de la magistrature. René Chazelle passe de fait pour un expert reconnu des questions législatives et constitutionnelles. Il fait ainsi partie du Comité consultatif constitutionnel. Partageant son temps entre ses fonctions professionnelles à Paris (comme président de chambre à la Cour d'appel de Paris) et son mandat de conseiller général en Haute-Loire, il se présente dans ce département aux élections sénatoriales de 1959 et 1965, mais en vain. Il doit attendre 1967 pour entrer au Parlement. Les législatives de 1967 voient en effet au second tour une triangulaire opposant le docteur Jean-Claude Simon (Centre démocrate), le gaulliste Marcel Raffier et René Chazelle. Cette configuration profite au socialiste qui s'empare de justesse d'une circonscription rurale jusqu'alors tenue par la droite. En quelques mois, il se fait connaître et apprécier de ses administrés. Il se trouve ainsi en mesure, lors des législatives de juin 1968, de conserver son mandat en dépit d'un contexte politique national très favorable à la majorité. A partir de 1971, René Chazelle est vice-président de l'Assemblée nationale, mais il est battu aux élections de 1973.

Il se présente alors aux élections sénatoriales et est élu le 22 septembre 1974, au second tour de scrutin. Il rejoint le Palais du Luxembourg aux côtés du républicain indépendant Jean Proriol. Il intègre comme membre de droit le conseil régional d'Auvergne dont il devient vice-président en 1978. Au Sénat, René Chazelle s'inscrit au groupe socialiste et siège à la commission des finances. Elu d'un département rural, René Chazelle intervient régulièrement en séance publique pour défendre l'agriculture de montagne de la Haute-Loire et la cause agricole de manière générale. Il réclame notamment davantage d'aides publiques pour les éleveurs bovins, une politique de filière plus efficace, une meilleure formation technique des agriculteurs. Il intervient lors de l'examen de la loi d'orientation agricole du printemps 1980 qui vise, d'une part, à permettre à l'agriculture française de participer à l'équilibre de la balance commerciale, à la sauvegarde de l'emploi et à l'aménagement du territoire et, d'autre part, à favoriser le renouvellement démographique du secteur agricole en facilitant l'installation de jeunes exploitants, en améliorant leurs revenus et en revalorisant les produits de la terre. Pour le sénateur socialiste, le texte présente certes des avancées - il apprécie tout particulièrement l'effort entrepris pour l'agriculture de montagne -, mais demeure insuffisant.

Lors de l'examen annuel du projet de loi de finances, René Chazelle rapporte les crédits des Universités. Il se montre volontiers critique, soulignant les crédits insuffisants, le vieillissement des équipements - notamment des bibliothèques -, le manque d'ambition et d'ouverture de la recherche française, l'inefficacité de l'action sociale en faveur des étudiants et la faible visibilité des débouchés professionnels. En 1979 et 1980, à l'occasion des 10 ans de la loi d'orientation d'Edgar Faure, il dénonce les réformes de la ministre Alice Saunier- Seïté qui, selon lui, démantèlent le tissu universitaire. Il s'inquiète tout particulièrement de la diminution des subventions de fonctionnement, de la dégradation du pouvoir d'achat des étudiants boursiers et d'un retour au centralisme (notamment dans le mode d'élection des présidents d'université) qui viderait de son contenu l'idée de participation.

René Chazelle vote la loi du 17 janvier 1975 relative à l'interruption volontaire de grossesse et la loi du 11 juillet 1975 portant réforme du divorce. Il s'oppose à la loi du 2 février 1981 renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes. Il vote la loi du 9 octobre 1981 portant abolition de la peine de mort. Il s'abstient lors du vote de la loi du 2 mars 1982 relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions. Il vote la loi du 13 juillet 1982 relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage.

Bien que réélu conseiller général en mars 1979 et maire de Blesle en mars 1983, René Chazelle est battu aux élections sénatoriales du 25 septembre 1983. Il se recentre alors sur ses mandats locaux : il reste maire de Blesle jusqu'en 1989 et conseiller général jusqu'en 1992. Cet amateur d'art, féru d'histoire locale et défenseur du patrimoine, consacre son temps libre à l'écriture. Il publie ainsi en 1992 un ouvrage sur le peintre lyonnais Joseph Guichard : Joseph Guichard, disciple d'Ingres et de Delacroix, 1806-1880.

René Chazelle meurt le 13 avril 2006. Commandeur de la Légion d'honneur et de l'ordre national du Mérite, il était aussi détenteur de la médaille de la Résistance.

Elu le 22 septembre 1974
Fin de mandat le 2 octobre 1983 (non réélu)

Membre de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation
Membre du Groupe socialiste

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de René CHAZELLE

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