- Appartenance politique :
- Membre du Groupe socialiste
- État civil :
- Né le 27 décembre 1933
Décédé le 1er décembre 2017 - Profession :
- Professeur retraité
- Département :
- Rhône
-
Ancien sénateur de la Ve République
Travaux parlementaires
Ve République
CHABROUX (Gilbert)
Né le 27 décembre 1933 à Berneuil (Haute-Vienne)
Décédé le 1er décembre 2017 à Villeurbanne (Rhône)
Sénateur du Rhône de 1995 à 2004
Gilbert Chabroux voit le jour le 27 décembre 1933 à Berneuil, dans le Limousin. Fils d'agriculteurs modestes établis ensuite dans la commune de Peyrat-de-Bellac, il étudie à compter de 1950 à l'École normale d'instituteurs de Limoges puis entre en 1954 à l'École normale supérieure de l'enseignement technique. Après avoir obtenu le certificat d'aptitude à l'enseignement secondaire puis l'agrégation de sciences physiques, il est nommé professeur en 1958 dans un établissement technique de Villeurbanne. Il enseigne ensuite à l'École normale d'apprentissage de Lyon-Villeurbanne de 1966 à 1990.
Parallèlement à sa carrière professionnelle, il s'engage très tôt en politique. Il devient ainsi membre du Mouvement des Jeunesses socialistes et des Étudiants socialistes dès 1955 puis adhère à la Section française de l'Internationale ouvrière en 1958. Il obtient son premier mandat en 1965 en étant élu conseiller municipal de Villeurbanne. Il occupe ensuite des fonctions importantes auprès de Charles Hernu, maire de Villeurbanne de 1977 à 1990 : il est son deuxième adjoint, chargé de l'éducation et de la petite enfance (1977-1989) puis son premier adjoint, chargé des finances et de la vie associative (1989-1990). Il exerce également les mandats de conseiller régional de Rhône-Alpes (1979-1983 et 1992-1995), de conseiller général du Rhône (canton de Villeurbanne-Centre, 1982-1992) et de conseiller à la Communauté urbaine de Lyon (à compter de 1977).
Après le décès soudain de C. Hernu le 17 janvier 1990, G. Chabroux lui succède à la mairie de Villeurbanne. Il est ensuite réélu en 1995 mais son élection est invalidée en 1997 pour infraction à la législation sur le financement des campagnes électorales. Il retrouve toutefois son siège de premier édile à l'occasion d'élections municipales anticipées en 1998 et le conserve jusqu'en 2001.
Il aspire par ailleurs à représenter le Rhône au Parlement. Candidat aux élections sénatoriales du 24 septembre 1995, deuxième sur la liste socialiste conduite par le sortant Franck Sérusclat qui réunit 666 des 2 798 suffrages exprimés, G. Chabroux est élu sénateur du Rhône. Il démissionne alors de son mandat de conseiller régional pour se conformer à la loi sur le cumul des mandats.
Au Palais du Luxembourg, il siège au sein du groupe socialiste. Il est membre de la commission des affaires sociales (1995-2004) dont il est vice-président de 2001 à 2004. Il fait également partie de la délégation sénatoriale pour l'Union européenne (2001-2004).
Constamment animé par le refus des inégalités, il consacre une grande part de son mandat sénatorial aux questions sociales, à commencer par celles relatives à l'emploi. Il prend notamment la parole en séance publique à propos des discriminations dans l'entreprise (2001), de l'emploi des jeunes en entreprise (2002), de la réduction du temps de travail (2002) ou de la formation professionnelle (2004).
Mais c'est avant tout la protection sociale qui préoccupe le sénateur du Rhône à la Chambre haute. Il est ainsi membre du conseil de surveillance de la Caisse nationale des allocations familiales (2001-2004) et de l'Office parlementaire d'évaluation des politiques de la santé (2003-2004). Il intervient en outre lors de toutes les discussions des projets de loi de financement de la Sécurité sociale, plaidant sans relâche pour l'adoption de mesures en faveur des branches famille et vieillesse. Il défend par ailleurs vigoureusement en 1999 la couverture maladie universelle : il s'agit à ses yeux de « la plus grande réforme sociale »1 de la fin du XXe siècle. Il s'exprime longuement lors de l'examen des projets de loi relatifs à la modernisation sociale (2001), à la réforme des retraites (2003), à l'assurance maladie (2004) et la politique de santé publique (2004). La diffusion du tabac et des drogues au sein de la jeunesse le préoccupe également.
La situation des anciens combattants constitue un autre sujet de prédilection pour G. Chabroux au Sénat. Lui-même ancien appelé pendant la guerre d'Algérie et membre de la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, il prend régulièrement la défense de ses camarades ayant servi en Afrique du Nord à propos de leur retraite anticipée, de l'attribution de la carte du combattant ou de la question des rappelés. En 1999, il défend la proposition de loi visant à reconnaître la guerre d'Algérie, soulignant sa « portée symbolique, morale, éthique, affective » et y voit le moyen de « mettre fin à des années et des années d'ambiguïté, d'amnésie et d'hypocrisie. » 2 Il tente par ailleurs en 2000 de convaincre ses collègues sénateurs d'examiner la proposition de loi visant la reconnaissance du génocide arménien de 1915, déjà adoptée par les députés.
Enfin, le maire de Villeurbanne plaide au Sénat pour l'adoption de mesures en faveur des quartiers sensibles, estimant qu' « il ne peut y avoir de ville à deux vitesses » et qu' « il faut lutter contre la fracture urbaine » 3.
Lors de scrutins publics, il approuve la loi constitutionnelle relative à l'égalité entre les femmes et les hommes en 1999. Mais il vote contre la loi constitutionnelle relative à l'organisation décentralisée de la République en 2002 et la loi d'orientation et d'incitation relative à la réduction du temps de travail en 1998.
Ne se représentant pas aux élections sénatoriales du 26 septembre 2004, il abandonne son dernier mandat électif. Il ne se retire toutefois pas complètement de la vie politique et continue de militer au sein de la section socialiste de Villeurbanne apportant notamment son soutien à Najat Vallaud-Belkacem lors de la campagne des élections législatives de 2017.
Il s'éteint le 1er décembre la même année, à l'âge de quatre-vingt-trois ans, à son domicile villeurbannais. Il était chevalier de la Légion d'honneur.
1 : Journal Officiel, comptes rendus des débats du Sénat, séance du 1er juin 1999, p. 3476.
2 : Journal Officiel, comptes rendus des débats du Sénat, séance du 5 octobre 1999, p. 4476.
3 : Journal Officiel, comptes rendus des débats du Sénat, séance du 2 décembre 2000, p. 7072.
Sources
Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur ; tableau des élections.
Who's who in France (plusieurs éditions).
Bibliographie
Travail sur Gilbert Chabroux
Bonnaud (Pierre), « Gilbert Chabroux », dans Le Maitron. Dictionnaire biographique ouvrier du mouvement social : http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article147586, version mise en ligne le 30 juin 2013, dernière modification le 22 mars 2018.
Elu le 24 septembre 1995
Fin de mandat le 30 septembre 2004 (ne se représente pas)
Vice-Président de la commission des affaires sociales
Membre du Groupe socialiste
Membre de la délégation pour l'Union européenne
Membre de l'office parlementaire d'évaluation des politiques de santé
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Gilbert CHABROUX
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