Appartenance politique :
Membre du Groupe socialiste
État civil :
Né le 8 janvier 1934
Décédé le 27 août 1993
Profession :
Directeur de la Mutuelle Générale de l'Education Nationale
Département :
Gironde
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

BOEUF (Marc Julien)

Né le 8 janvier 1934 à Bordeaux (Gironde)

Décédé le 27 août 1993 à Bordeaux (Gironde)

Sénateur de la Gironde de 1980 à 1993

Issu d'une famille d'ouvriers papetiers très engagés à gauche, Marc Boeuf est né à Bordeaux le 8 janvier 1934. Au terme de ses études au lycée Montesquieu, il est admis à l'école normale d'instituteurs de la Gironde. En 1953, il obtient son premier poste à l'école de garçons Blanqui-Charles-Martin, dans le quartier populaire de Bacalan où il a grandi. Cinq ans plus tard, alors qu'il vient d'être promu professeur de collège, il est appelé à remplir ses obligations militaires en Algérie où il assiste au putsch du 13 mai 1958. Durant son service, il est chargé de l'alphabétisation des harkis. De retour en métropole, il s'engage activement dans les oeuvres laïques et le mouvement mutualiste. Il préside également, de 1968 à 1972, le conseil des parents d'élèves de l'école publique de la Gironde. Mis à disposition de la mutuelle générale de l'éducation nationale (MGEN), il devient, à l'âge de 34 ans, directeur de la section départementale, poste qu'il occupe pendant douze ans.

Administrateur rigoureux mais désireux de poursuivre sous d'autres formes son action militante, il adhère en 1971 à la section socialiste de Bordeaux Nord. Il en devient rapidement l'un des principaux animateurs. Candidat aux élections cantonales de 1973, il emporte au deuxième tour de scrutin, avec 55,8 % des suffrages, le premier canton de Bordeaux. Les électeurs lui renouvellent leur confiance comme conseiller général en 1976, 1982 et 1988, et le choisissent aussi comme conseiller régional, mandat qu'il conserve de 1979 à 1986. Trois ans après son premier succès électoral, il devient vice-président du Conseil général de la Gironde et premier secrétaire fédéral du Parti socialiste dans ce département en 1979, fonction qu'il exerce jusqu'en 1981 puis de 1983 à 1985.

En septembre 1980, il participe à la campagne des sénatoriales aux côtés de Philippe Madrelle, président du Conseil général. Tous deux sont les seuls élus de la liste socialiste, la droite ayant pris les trois autres sièges. En 1989, c'est la première fois sous la Ve République que la représentation sénatoriale girondine bascule majoritairement à gauche. Les deux sénateurs réélus sont en effet rejoints par un troisième candidat socialiste élu, Bernard Dussaut.

Très actif dans l'hémicycle, Marc Boeuf intervient au nom de son groupe dans les discussions générales et les explications de vote. En 1984, il prend la tête du groupe sénatorial d'amitié France-Pays-Bas. Il participe avec assiduité aux séances de la commission des affaires culturelles six ans durant, puis pendant près de sept ans à celles de la commission des affaires sociales dont il est vice-président à partir de 1989. Le tourisme constitue le premier volet de son inlassable activité parlementaire. Vice-président du conseil national du tourisme, il est considéré comme un expert dans ce domaine. Anticipant la politique de décentralisation, il rend en 1982 un important rapport sur la réorganisation des comités de tourisme qu'il souhaite ouvrir aux associations et aux professionnels. Il est lui-même à la tête des comités du tourisme de Gironde et d'Aquitaine. La loi du 3 janvier 1987 relative à l'organisation régionale de cette activité s'inspire largement de son travail législatif. Tant au Sénat qu'au Conseil général, il s'attache à favoriser l'accès de tous aux loisirs. Toutefois, il ne conçoit le tourisme que dans le respect de l'environnement et la sauvegarde du patrimoine, ce qui l'amène à déposer, en 1982 et 1984, deux propositions de loi visant à réglementer l'utilisation des détecteurs de métaux, responsables selon lui de la dégradation de certains sites naturels et archéologiques. Membre de la mission pour l'aménagement de la côte aquitaine, il parvient à obtenir en 1982 la sauvegarde du phare de Cordouan datant du XVIe siècle.

Il fait aussi de l'éducation et de la protection sociale ses priorités comme en témoignent ses nombreuses questions écrites adressées notamment au ministre de l'Education nationale. La défense de l'école publique et laïque et le sort de ses personnels restent pour lui des sujets de prédilection. Président de l'association des francs et franches camarades, et du conseil national des associations familiales laïques entre 1988 et 1993, il s'évertue en outre à promouvoir l'idée d'un revenu social garanti. Ses exigences d'égalité et de solidarité lui imposent cependant de voter contre la loi Peyrefitte du 2 février 1981, destinée à lutter contre la délinquance, qu'il qualifie avec l'ensemble de l'opposition de gauche de « liberticide ». Il s'abstient lors du vote de la loi relative au revenu minimum d'insertion (1988) et vote contre celle relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale (1993) qu'il juge trop restrictive. À l'inverse, il soutient sans réserve, en 1982, la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage, soumise par le gouvernement Mauroy au Parlement.

Homme de réseaux à la personnalité pugnace, il n'hésite pas, au Parlement mais aussi en dehors, à exprimer ses convictions fermes sur les questions éthiques qui divisent la société. Président de la société des crématistes d'Aquitaine de 1972 à 1978, il contribue par son action législative en faveur de la crémation à faire évoluer les mentalités dans ce domaine. De plus, par une proposition de loi déposée le 8 mai 1989, il défend le droit de mourir dans la dignité. L'année suivante, il siège comme suppléant au conseil d'administration de l'hôpital pénitentiaire de Fresnes, et participe aux travaux de la commission sur les problèmes démographiques. Il combat par ailleurs toutes les formes de racisme et de discrimination dans les rangs de la LICRA et de la Ligue des droits de l'homme. Enfin, cet humaniste engagé est un fervent partisan de la construction européenne. En 1992, il se prononce en faveur du traité de Maastricht constitutif de l'Union européenne.

Frappé par une maladie foudroyante, il décède à l'âge de 59 ans. Il est remplacé au Sénat par Joëlle Dusseau. En revanche, sa fille, Ghyslaine Boeuf, qui lui succède au Conseil général pour le premier canton de Bordeaux jusqu'à sa démission en 1999, subit un échec aux élections sénatoriales de 1998. Précocement acquis à l'éducation populaire et à toutes les formes de culture, Marc Boeuf était officier des Palmes académiques.

Elu le 28 septembre 1980
Réélu le 24 septembre 1989
Fin de mandat le 27 août 1993 (décédé)

Vice-Président de la commission des affaires sociales

Membre de la commission des affaires sociales
Membre du Groupe socialiste

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Marc BOEUF

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