- Appartenance politique :
- Membre du Groupe de la Gauche Démocratique
- État civil :
- Né le 21 août 1925
Décédé le 17 janvier 1997 - Profession :
- Cadre
- Département :
- Yvelines
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Ancien sénateur de la Ve République
Travaux parlementaires
Ve République
BERANGER (Jean, Antoine, Augustin)
Né le 21 août 1925 à Bonn (Allemagne)
Décédé le 17 janvier 1997 à Marly-le-Roi (Yvelines)
Sénateur des Yvelines de 1977 à 1986
Fils de commissaire des renseignements généraux affecté à Bonn auprès des services de sécurité militaire de l'Armée du Rhin, Jean Béranger fréquente le lycée de Saint-Germain-en-Laye, puis la faculté de droit de Paris, et obtient des diplômes de l'IEP de Paris, puis de l'École d'organisation scientifique du travail. Il est alors un sportif conséquent, pratiquant le football, le ski et le pilotage d'avion.
Il commence une carrière de cadre, alternant des fonctions dans le privé et dans le public, pour achever son parcours dans des instituts de retraite. Tout d'abord attaché de direction aux établissements Gantois (métallurgie à Saint-Dié) en 1948-1950, il devient agent contractuel au ministère de l'Air en 1950-1952, puis est nommé directeur du personnel du Centre d'essais en vol de Brétigny, puis de Villacoublay (1952-1958) dépendant de ce ministère, comme responsable du personnel et des finances. Fin 1958, alors que sont créées les retraites complémentaires, il entre à la Caisse interprofessionnelle de retraite des cadres de l'industrie et assimilés, dans laquelle il fait une brillante carrière, commençant comme attaché de direction, pour la finir à la présidence de cet organisme de 1970 à 1986. En 1970, il devient également directeur de la caisse interprofessionnelle de retraite du Nord-Artois-Sambre-Escaut.
Président de l'Union sportive de Marly-le-Roi, l'une des plus importantes associations de la région parisienne, et membre du Lyons-Club de cette commune résidentielle de la banlieue ouest de Paris, Béranger est élu conseiller municipal de Marly-le-Roi en mars 1965. Nommé premier adjoint, il succède au maire Raymond Gilles en février 1966. Il est reconduit dans ce mandat sans interruption jusqu'en 1989 (réélu en 1971, 1977 et 1983). Béranger, un an après ce premier succès, est élu conseiller général des Yvelines (en octobre 1967). Membre du Parti radical, il soutient la candidature de Michel Rocard, candidat du PSU, à l'élection législative partielle de 1969 dans la IVe circonscription des Yvelines, contre Maurice Couve de Murville. Bien que la population du canton soit largement favorable à la majorité, il est réélu en 1973 avec 68 % des suffrages et exerce la fonction de vice-président de la commission des finances. Il est désigné secrétaire général de l'Union des maires des Yvelines à partir de 1967 et exerce la fonction de président-directeur général de la société d'économie mixte de Marly-le-Roi.
Pour les élections sénatoriales de 1977, Jean Béranger figure en troisième position sur la liste dite d'« Union pour les libertés locales, l'avenir des Yvelines, le changement démocratique », derrière le communiste Bernard Hugo et le socialiste Philippe Machefer. Il fait campagne pour un département des Yvelines « équilibré » entre sa vocation de « poumon vert » d'Ile-de-France et son indispensable développement économique, et revendique par ailleurs une véritable autonomie locale, notamment par l'autonomie financière. La liste d'Union de la gauche profite de la dynamique nationale et de la division du centre et de la droite qui, en l'absence d'une liste RPR, se partagent entre la liste Édouard Bonnefous et celle de la radicale-UDF Brigitte Gros. La liste d'union obtient 3 sièges, avec 921 voix sur 2 002 exprimés (et 2 019 inscrits) et Béranger est élu sénateur des Yvelines le 25 septembre 1977 ; il a alors 52 ans. Comme les autres membres du MRG, Jean Béranger se rattache administrativement au groupe de la Gauche démocratique, le groupe du MRG n'étant pas assez nombreux pour prendre son autonomie ; mais il préside durant trois ans en son sein la formation des sénateurs radicaux de gauche.
Secrétaire du Sénat, membre de la commission des affaires sociales, Béranger est rapporteur pour avis du budget du travail et de l'emploi. Il se spécialise également sur les questions relatives au droit du travail et aux relations dans l'entreprise. Il dépose, dès le 14 décembre 1977, un premier rapport, au nom de sa commission, sur le projet de loi tendant au développement de la concertation dans les entreprises avec le personnel d'encadrement. Nouant le dialogue avec les confédérations syndicales, il propose d'amender le projet gouvernemental, seulement incitatif à l'égard des chefs d'entreprise et trop souple dans sa formulation, selon lui. Il propose, sur la base d'un rapport de Pierre Sudreau, quatre amendements, dont trois sont retenus par le Sénat et entérinés en seconde lecture par l'Assemblée nationale, lors de l'adoption définitive du projet de loi. Ils font obligation aux chefs d'entreprise de consulter les délégués élus du personnel et les délégués syndicaux dont le rôle n'était pas précisé, et qui risquaient ainsi de se voir exclus de la concertation. Également rapporteur du projet de loi relatif au travail à temps partiel dans la fonction publique en 1980, Béranger fait introduire dans le projet une disposition permettant son application au personnel communal. Il dépose une proposition de loi relative à la participation de l'encadrement et des autres salariés au conseil d'administration et de surveillance des entreprises.
Le deuxième cheval de bataille de Béranger au Palais du Luxembourg est la promotion de la langue française. Il représente la France au congrès de l'Assemblée internationale des parlementaires de langue française à Ottawa, et intervient lors de la discussion des budgets de la culture et des affaires étrangères.
Rapporteur de la délégation parlementaire sur les problèmes démographiques, il est élu vice-président du groupe d'étude des problèmes du quart-monde, créé par le Sénat en juin 1980. Pour l'Union interparlementaire, il représente la France à la Conférence internationale des parlementaires sur la population et le développement, organisée par les Nations-Unies, qui s'est tenue à Colombo (Sri-Lanka) du 28 août au 1er septembre 1980, puis il participe à la délégation française tenue à Helsinki en avril 1983.
Déjà vice-président de la fédération des Yvelines du Mouvement des radicaux de gauche depuis le 16 novembre 1973, après son élection au Sénat, Béranger est élu vice-président national du mouvement, de 1978 à 1987, année où il est désigné président d'honneur ; il assure brièvement l'intérim de la présidence en octobre 1984. Au sein de la gauche démocratique, il est de ceux qui mettent leur veto au rattachement d'Edgar Faure en 1980.
Avec la gauche, Béranger s'oppose au projet de loi renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes (1981) du gouvernement Raymond Barre : « Si je crois à la nécessité de préserver la sécurité des Français, écrit-il dans un journal local, je souhaite vivement que les droits de la personne n'en soient pas pour autant diminués ». Après l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République, il vote pour la loi abolissant la peine de mort (1981), et pour la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage (1982).
Béranger se saisit rapidement des thèmes du cadre de vie et de l'environnement, prônant l'équilibre et l'harmonie entre les zones rurales et urbaines, demandant un développement des transports collectifs, et luttant pour favoriser le développement de la vie culturelle et associative.
Vice-président de l'Association des maires de France, le 22 novembre 1979, et reconduit en février 1981, il appartient au comité des finances locales, de juin 1980 à 1983. À ce titre, après la victoire de la gauche aux élections de mai-juin 1981, Jean Béranger, approuve sans réserve le projet de loi de décentralisation qui va dans le sens de ses demandes passées. Devant l'assemblée des maires de France, le 4 novembre 1982, il insiste sur l'importance de la réforme régionale : « La réforme de la région est très certainement le point d'appui de la décentralisation, car elle supprime le pouvoir si pesant et si centralisé des ministères parisiens et des fonctionnaires centraux pour qu'il soit enfin redistribué à ceux qui, logiquement, doit en être porteurs : les élus du peuple ». Au Sénat, il s'abstient sur la loi Deferre relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions (1982), dans sa version adoptée par la majorité sénatoriale.
En mai 1984, Béranger organise un regroupement de quinze sénateurs, intitulé Groupe de rassemblement démocratique, dont douze MRG, qui soutient la liste d'Olivier Stirn, François Doubin et Brice Lalonde aux élections européennes, lui permettant ainsi d'accéder à la campagne télévisée, afin, précise-t-il à la presse, de « mettre fin à une bipolarisation politique néfaste au plan économique comme au plan social ». Mais le groupe dont il assure la présidence ne dure que le temps des élections : dès la rentrée parlementaire, le 1er octobre, tous retournent à la Gauche démocratique.
Durant sa mandature, Béranger préside l'Association (amicale) interparlementaire-cadres CGC, en remplacement de Jacques Douffiages à partir d'octobre 1981. Au renouvellement du Sénat du 28 septembre 1986, alors que le RPR ne cesse de progresser dans le département, la gauche fait campagne divisée car le PCF présente ses propres candidats. Jean Béranger figure en deuxième position sur la liste commune avec le Parti socialiste, dite « liste Yvelines-Sénat pour le développement des libertés et des moyens de gestion des communes, soutenue par Michel Rocard ». Privée de son chef de file décédé, Philippe Machefer, elle obtient 443 voix, devançant la liste communiste (303 voix) et celle de l'UDF (400 voix), mais loin derrière la liste RPR qui, avec 1124 suffrages sur 2496 exprimés, emporte trois des cinq sièges. Sur la liste socialiste-MRG, seul Jacques Bellanger est élu, le dernier siège allant au radical-UDF sortant, Louis de Catuélan. Jean Béranger perd donc son siège de sénateur.
Opposé au cumul de plus d'un mandat local avec un mandat national, Jean Béranger ne s'était pas représenté en 1979 au Conseil général. Il est resté maire de sa commune et a siégé au Conseil régional d'Ile-de-France, d'octobre 1982 à 1988. Après son échec sénatorial, il conserve sa mairie jusqu'en 1989, puis se fait réélire comme simple conseiller municipal à cette date, avant de devenir maire honoraire en 1995. Il est nommé conseiller d'État en service extraordinaire, la 3 octobre 1988.
Chevalier de la Légion d'honneur, et officier du Mérite civil, Jean Béranger était par ailleurs décoré de la médaille d'honneur de la Jeunesse et des sports.
Elu le 25 septembre 1977
Fin de mandat le 1er octobre 1986 (non réélu)
Secrétaire du Sénat
Membre du Groupe de la Gauche Démocratique
Membre de la délégation parlementaire pour les problèmes démographiques
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Jean BERANGER
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