- Appartenance politique :
- Membre du Groupe des Républicains et Indépendants
- État civil :
- Née le 3 mai 1910
Décédée le 19 octobre 2000 - Profession :
- Directrice de centre culturel
- Département :
- Paris
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Ancien sénateur de la Ve République
Travaux parlementaires
Ve République
ALEXANDRE-DEBRAY (Janine)
Née le 3 mai 1910 à Paris
Décédée le 19 octobre 2000 à Paris
Sénatrice de Paris en 1976 et 1977
Janine Alexandre voit le jour le 3 mai 1910 à Paris. Après avoir fréquenté le cours Villiers, elle étudie aux facultés de droit et des lettres de Paris ainsi qu'à l'École libre des sciences politiques. Diplômée d'études supérieures de droit romain et de droit privé, elle devient avocate à la cour d'appel de Paris en 1932. Elle exerce de 1933 à 1935 les fonctions de secrétaire de la Conférence du stage de Paris. En 1934, elle épouse Georges Debray, également avocat.
À la Libération, Janine Alexandre-Debray s'engage en politique. Suivant les traces de son père, membre du Conseil municipal de Paris de 1929 à 1934, elle est à son tour élue en octobre 1947 conseillère municipale de Paris et conseillère générale de la Seine sous l'étiquette du Rassemblement du peuple français, tout juste créé par le général de Gaulle. Elle conserve ce mandat sans interruption jusqu'en 1971, exerçant également la fonction de vice-présidente du conseil municipal de 1947 à 1967 puis du Conseil de Paris de 1967 à 1971. Elle occupe est aussi rapporteur général du compte de la Ville de Paris.
Elle joue par ailleurs un rôle de premier plan dans la vie culturelle de la capitale. Présidente du Festival international de danse de Paris pendant plus de vingt ans à compter de 1963, ainsi que du Festival d'automne dès sa création en 1972, elle coordonne aussi les activités artistiques de l'Espace Pierre Cardin de 1972 à 1976. Elle est également nommée présidente du Comité parisien du commerce en 1958 et vice-présidente du Comité parisien du tourisme en 1959.
Figure de la vie publique parisienne, J. Alexandre-Debray se présente pour la première fois aux élections législatives des 23 et 30 novembre 1958. Candidate du Centre national des indépendants dans la septième circonscription de la Seine, elle arrive en tête au premier tour avec 8 964 des 46 393 suffrages exprimés. Mais au second tour elle ne réunit que 12 372 des 45 649 suffrages exprimés et perd la triangulaire, remportée par le candidat de l'UNR René Moatti avec 13 420 voix.
Elle se présente ensuite à l'élection législative partielle organisée en juin 1961 après la démission de R. Moatti. Toujours candidate sous l'étiquette du CNI, elle ne réunit que 6 799 des 21 269 au second tour contre 10 917 voix pour le gaulliste Gabriel Kaspereit. Par la suite, en novembre 1962, elle échoue encore : ne recueillant que 7 504 des 36 740 suffrages exprimés, elle perd la triangulaire remportée par G. Kaspereit avec 21 039 voix.
À nouveau candidate aux élections législatives du 12 mars 1967, cette fois dans la sixième circonscription de Paris et sous les couleurs du Centre démocrate, elle essuie un quatrième revers : en n'obtenant que 11 842 des 26 128 suffrages exprimés au second tour, elle est battue par le gaulliste Raymond Bousquet qui réunit 14 286 voix.
En mai 1967, elle se rend en Bolivie, où elle tente en vain d'obtenir la libération de son fils, Régis Debray, arrêté par la police militaire bolivienne pour sa collaboration avec la guérilla révolutionnaire de Che Guevara.
L'année suivante, elle se porte candidate aux élections sénatoriales du 22 septembre 1968 à Paris. Toutefois, en recueillant 238 des 2 847 suffrages exprimés, la liste d'Action démocratique et de progrès social, sur laquelle elle figure en deuxième position, n'obtient qu'un seul siège qui revient à l'ancien président du Conseil municipal de Paris Jean Legaret. À la suite de la mort de ce dernier, J. Alexandre-Debray est cependant proclamée sénatrice de Paris le 17 février 1976.
Au Palais du Luxembourg, elle siège d'abord parmi les sénateurs non-inscrits avant de rejoindre le groupe des Républicains et indépendants en octobre 1976.
Membre de la commission des affaires étrangères, elle présente plusieurs rapports au nom de celle-ci. Ainsi en 1976 elle rapporte le projet de loi autorisant l'approbation de l'accord entre la France et Singapour sur l'encouragement et la protection des investissements. Puis en 1977 elle rapporte des textes autorisant la ratification d'accords internationaux : sur la convention relative à l'aviation civile internationale, sur l'accord général relatif aux privilèges et immunités du Conseil de l'Europe et sur l'accord entre la France et Malte permettant l'encouragement et la protection des investissements. Elle intervient également en séance publique en juin 1976 pour plaider en faveur de l'aide des pays riches aux pays du tiers-monde.
Elle se préoccupe aussi, au cours de son mandat sénatorial, de ses sujets de prédilection, à commencer par la danse. Présidente du Conseil international de la danse à l'Unesco, elle déplore à plusieurs reprises la situation de l'enseignement de cette discipline en France. L'élue parisienne intervient également à propos du statut du corps des administrateurs fonctionnaires de la capitale (1976) comme du problème posé par l'étalement des vacances pour les habitants de la région parisienne (1977).
La sénatrice de Paris se fait par ailleurs l'avocate de la condition des femmes françaises. En juin 1976, elle salue l'action de Françoise Giroud au secrétariat à la Condition féminine et plus particulièrement sa proposition « d'abolir cette sorte de mort civile qu'est la disparition du nom patronymique de naissance de la femme lorsqu'elle se marie1. » En juin 1977, elle affirme résolument « pour les femmes le droit au travail2 ».
En outre, elle prend la parole en séance publique sur des sujets aussi divers que la politique extérieure française, la mortalité périnatale, la participation des avocats honoraires aux élections de leur ordre (1976) ou les industries de main-d'oeuvre (1977).
Bien qu'elle souhaite obtenir le renouvellement de son mandat lors des élections sénatoriales du 25 septembre 1977, elle est écartée de la liste de la majorité présidentielle au profit de l'ancien président du Conseil municipal de Paris Pierre-Christian Taittinger. Elle fait alors une grève de faim de deux semaines. Dans la lettre qu'elle écrit, le 29 août 1977, à Jean-Pierre Soisson, secrétaire général du Parti républicain, elle justifie son action pour protester contre « la misogynie des partis de la majorité » et explique faire grève de la faim « au nom des femmes ». Mais elle n'obtient pas l'investiture de son parti. Elle quitte le Sénat le 2 octobre 1977.
Retirée de la vie politique, elle s'adonne à l'écriture de biographies, publiant celles de Georg Friedrich Haendel en 1980, de Victor Schoelcher en 1983, d'Esther Lachmann surnommée « la Païva » en 1986 et de la Vénitienne Bianca Cappello en 1994.
Elle s'éteint le 19 octobre 2000 à l'âge de quatre-vingt-dix ans. Elle était chevalier de la Légion d'honneur et commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres.
1 : Journal Officiel, Comptes rendus des débats du Sénat, séance du 1er juin 1976, p. 1480.
2 : Journal Officiel, Comptes rendus des débats du Sénat, séance du 30 juin 1977, p. 1954.
Sources
Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur.
Who's Who in France (plusieurs éditions).
Le Monde, 23 novembre 2000.
Bibliographie
Helft-Malz (Véronique) et Lévy (Paule H.), Encyclopédie des femmes politiques sous la Ve République, Paris, Editions Patrick Banon, 1996, p. 19-20.
Ouvrages écrits par Janine Alexandre-Debray
Haendel, Paris, Ramsay, 1980.
Victor Schoelcher ou la Mystique d'un athée, Paris, Perrin, 1983.
La Païva, 1819-1884. Ses amants, ses maris, Paris, Perrin, 1986.
La Vénitienne des Médicis, Paris, Des Femmes, 1994.
Sénateur le 17 février 1976 (en remplacement de M. Jean LEGARET, décédé)
Fin de mandat le 2 octobre 1977 (ne se représente pas)
Membre du Groupe des Républicains et Indépendants
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Janine ALEXANDRE DEBRAY
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