- Appartenance politique :
- Groupe du Mouvement Républicain Populaire
- État civil :
- Né le 3 janvier 1910
Décédé le 19 août 1970 - Profession :
- Cheminot
- Département :
- Marne
-
Ancien sénateur de la IVe République
Elu le 8 décembre 1946
Elu le 7 novembre 1948
Elu le 19 juin 1955
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)
Ve République (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
1940-1958
MENU (Roger)
Né le 3 janvier 1910 à Epernay (Marne)
Décédé le 19 août 1970 à Carantec (Finistère)
Conseiller de la République puis sénateur de la Marne de 1946 à 1958
Fils de cheminot, Roger Menu commence à travailler à l'âge de 13 ans aux chemins de fer. De condition modeste, il apprend dès sa jeunesse à connaître le monde ouvrier et est attiré par l'action syndicale. Alors qu'il prend la fonction de moniteur d'apprentis, Roger Menu devient membre de la CFTC. Son efficacité et sa grande générosité le font remarquer au sein du mouvement syndical et il devient secrétaire de l'union locale de la CFTC.
A la Libération, après avoir participé à la délégation spéciale de la ville d'Epemay, Roger Menu devient conseiller municipal d'Epernay en mai 1945. A partir d'avril 1948, il sera constamment réélu maire jusqu'à sa mort. Il sera également vice-président du conseil général de la Marne de 1949 à 1967, et participe à la fondation de l'association des maires de la Mame.
Vice-président de la section locale et membre du comité directeur du MRP, Roger Menu se présente au Conseil de la République sous cette étiquette aux élections de 1946. Il est élu à 36 ans et rejoint le groupe MRP.
L'activité parlementaire de Roger Menu est largement inspirée par ses origines sociales et professionnelles. Dès 1946, il est nommé membre de la commission du travail et de la sécurité sociale qu'il ne quittera pas. Il est également nommé membre de la commission de l'éducation nationale, des beaux-arts, des sports, de la jeunesse et des loisirs, ainsi que de la commission supérieure des comités d'entreprise. Plus tard, en 1949, il entre à la commission du ravitaillement et en 1950 à la commission de l'intérieur.
Une longue série de rapports et d'interventions au nom de la commission du travail marquent l'activité de Roger Menu au Conseil de la République, poursuivant ainsi son oeuvre de défense des travailleurs dont il connaît si bien les difficultés. En 1951, il présente un rapport visant à élever le maximum de bonification de rentes qui peuvent être accordées aux retraités atteints d'une incapacité absolue de travailler. La même année, il dépose un amendement qui préconise une révision automatique du salaire minimal garanti en fonction de l'inflation. Roger Menu invite également le Gouvernement à reconsidérer la composition des zones territoriales servant à la détermination des salaires et par suite à réajuster les taux d'abattements selon le coût de la vie dans ces zones. En entrant à la commission de la famille, de la population et de la santé publique, et à la commission d'étude du régime des prestations familiales en 1951, Roger Menu manifeste sa volonté de défendre les familles de travailleurs. Ainsi intervient-il pour accorder des indemnités pour charges de famille ou encore pour donner aux mères de famille salariées un congé supplémentaire.
Peu à peu, Roger Menu confirme sa compétence en matière de législation du travail, qu'il considère comme le véritable levier de changement social. En 1950, il se manifeste à propos des conventions collectives et du règlement des conflits de travail, et à propos de l'élection des organismes de sécurité sociale et d'allocations familiales. Il dépose également un amendement relatif aux conditions d'établissement de la hiérarchie des salaires. Puis Roger Menu multiplie les rapports sur la nécessité de modifier certains articles du code du travail et sur le fonctionnement des prud'hommes, notamment afin d'accélérer la procédure devant la juridiction des prud'hommes ou de rendre obligatoire en premier ressort la compétence des conseils des prud'hommes pour régler des différends intéressant les employés du commerce et de l'industrie.
A la fin des années 50, Roger Menu se fait le porte-parole de deux causes. Il s'agit d'abord du problème que rencontrent les familles dont les hommes sont maintenus ou rappelés sous les drapeaux pendant les évènements d'Algérie. Roger Menu rédige un rapport visant à fixer les règles d'attribution des allocations de maternité et de salaire unique. Roger Menu consacre en outre beaucoup d'attention à la formation des ouvriers. Selon lui, le Gouvernement doit donner aux travailleurs et aux apprentis qui désirent accroître leur formation et leur connaissance les moyens de le faire, c'est à-dire leur laisser la liberté de prendre des congés non rémunérés.
En tant que personnalité reconnue et respectée au sein de la commission du travail et de la sécurité sociale, Roger Menu est promu vice-président de cette commission en 1957.
Les 2 et 3 juin 1958, il vote en faveur des pleins pouvoirs et de la révision constitutionnelle.
Ve République
MENU (Roger)
Né le 3 janvier 1910 à Epernay (Marne)
Décédé le 19 août 1970 à Carantec (Finistère)
Conseiller de la République puis sénateur de la Marne de 1946 à 1970
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome V, pp. 376-377)
Représentant la Marne au Conseil de la République sans aucune interruption depuis 1946, Roger Menu sollicite le renouvellement de son mandat lors des premières élections sénatoriales organisées par la toute jeune Ve République le 26 avril 1959. Le maire d'Epernay, qui conduit la liste du Mouvement républicain populaire (MRP), est réélu dès le premier tour avec 634 voix sur 1 157 suffrages exprimés. Son second de liste Robert Soudant est quant à lui élu au second tour. Avec deux sièges obtenus sur les trois à pourvoir, le MRP confirme son enracinement dans ce département rural qu'est la Marne. Roger Menu se présente ensuite une dernière fois devant les grands électeurs marnais le 26 septembre 1965, sur une liste commune aux trois sénateurs sortants, que dirige l'indépendant Marcel Lemaire. Avec 741 voix sur 1 189 suffrages exprimés, les trois colistiers sont reconduits dans leur mandat dès le premier tour de scrutin.
Comme sous la IVe République, Roger Menu appartient au groupe sénatorial des Républicains populaires, puis au groupe de l'Union centriste des démocrates de progrès (UCDP) à la suite des élections de septembre 1968. Ayant toujours porté une très grande attention aux problèmes sociaux depuis son entrée au Palais du Luxembourg, il siège tout naturellement au sein de la commission des affaires sociales tout au long de son mandat sous la Ve République. Après l'avoir nommé vice-président en mai 1959, ses collègues de la commission des affaires sociales consacrent ses compétences en l'élisant à l'unanimité président le mois d'octobre suivant. Il exerce cette présidence pendant neuf années consécutives, jusqu'en octobre 1968. Il demeurera vice-président jusqu'à son décès, en 1970.
Au regard de ces fonctions, il n'est pas surprenant que les dépôts législatifs et les fréquentes interventions de Roger Menu en séance publique, notamment à l'occasion de la discussion annuelle de la loi de finances et de celle des différents plans de développement économique et social, concernent exclusivement les questions sociales. Le sénateur de la Marne rapporte de nombreux textes au nom de la commission des affaires sociales : sur la promotion sociale (1959), l'affiliation des artistes du spectacle à la sécurité sociale (1961), l'amélioration de la situation des populations agricoles guadeloupéennes, martiniquaises, réunionnaises et guyanaises (1961) ou la formation professionnelle (1966).
Ancien moniteur d'apprentis à la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) et secrétaire de l'union locale de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) à Epernay, il se préoccupe plus particulièrement de la législation du travail. Il intervient aussi bien au sujet de la formation des travailleurs responsables syndicaux que des modalités de la grève dans les secteurs publics, du droit syndical dans les entreprises, des comités d'entreprise, de la durée du travail, des congés payés annuels ou de la prime de transport. Il dépose également, en 1964, une proposition de loi concernant la compétence des conseils de prud'hommes.
Roger Menu oeuvre en outre constamment à la défense des travailleurs, en particulier les plus déshérités. En 1962, il se montre par exemple solidaire des mineurs de Decazeville, en grève de décembre 1961 à février 1962 ; il estime que l'annonce de la cessation de l'activité minière est une « décision d'une insupportable brutalité ». Il se manifeste également à propos de l'assurance vieillesse des travailleurs, notamment celles des exploitants agricoles, des agents des chemins de fer secondaires et des travailleurs français non salariés du Maroc et de Tunisie. En 1964, il interpelle le ministre du travail Gilbert Grandval sur la nécessité du développement de la sécurité sociale en faveur des personnes âgées, des familles, des infirmes et des invalides. Nommé représentant du Sénat au sein de la commission supérieure des allocations familiales en 1959, il préconise régulièrement l'augmentation des prestations familiales.
Par ailleurs, Roger Menu vote pour la loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie en février 1960, pour la loi portant réforme des régimes matrimoniaux en mai 1965, et pour la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances en décembre 1967.
Parallèlement à son activité sénatoriale, il continue d'exercer ses mandats locaux dans la Marne. Elu maire d'Epernay en 1948, il préside constamment aux destinées de sa ville natale jusqu'en 1970. Il met en application ses conceptions sociales dans ses responsabilités de premier magistrat : il fait construire de nombreux logements destinés à de jeunes foyers, des équipements sportifs et socio-éducatifs pour la jeunesse et des structures adaptées pour les personnes âgées. Conseiller général du canton d'Epernay depuis 1949, il assure également la vice-présidence de l'assemblée départementale jusqu'en 1964. Toutefois, battu au second tour des élections cantonales du 1er octobre 1967, il doit quitter le conseil général de la Marne. Très proche de l'ensemble des problèmes des collectivités locales de son département, Roger Menu préside en outre pendant dix huit-ans l'Union amicale des maires de la Marne qu'il a fondée en 1952 avec son collègue sénateur Marcel Lemaire. Il assure aussi la présidence du district urbain d'Epernay à partir de sa création en 1966.
Son état de santé se dégradant, il transmet volontairement certaines de ses charges, à commencer par celle de maire d'Epernay. Ainsi, en 1970, le député de la Marne Bernard Stasi lui succède dans cette fonction.
C'est loin de ses concitoyens sparnaciens, alors qu'il se trouve en vacances en Bretagne, à Carantec, que Roger Menu s'éteint soudainement, à l'âge de soixante ans.
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Roger MENU
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