- Appartenance politique :
- Groupe Socialiste
- État civil :
- Né le 2 janvier 1899
Décédé le 23 février 1972 - Profession :
- Directeur de l'Instruction publique
- Département :
- représentant les Français résidant au Maroc
-
Ancien sénateur de la IVe République
Elu le 27 décembre 1946
Elu le 19 novembre 1948
Elu le 28 juin 1955
Fin de mandat le 5 mai 1959 (Non réélu(e))
1940-1958
LÉONETTI (Jean)
Né le 2 janvier 1899 à Propriano (Corse)
Décédé le 23 février 1972 à Marseille (Bouches du Rhône)
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Maroc) Conseiller de la République puis Sénateur du Maroc de 1946 à 1958
Originaire de Corse et installé au Maroc, Jean Léonetti a exercé le métier d'inspecteur des Beaux Arts et de secrétaire général du service des Beaux Arts avant d'entrer à la direction de l'instruction publique à Rabat. Il fut secrétaire fondateur du Syndicat des commis du Maroc en 1927 et secrétaire de la Fédération des fonctionnaires du Maroc de 1933 à 1935.
Militant socialiste de la première heure, Jean Léonetti a participé à la création de la fédération socialiste SFIO du Maroc en 1925. Secrétaire fondateur de la section socialiste de Rabat, il est aussi secrétaire général du Parti Socialiste du Maroc de 1929 à 1931, de 1936 à 1940 et de 1942 à 1945.
Pendant la seconde guerre mondiale, Jean Léonetti prend activement part à l'organisation de la Libération et devient responsable du groupe de résistance Léonetti-Brentano. Il est également membre du comité des groupes Libération à Rabat de novembre 1942 à décembre 1943 et membre du comité directeur de la France combattante au Maroc de 1942 à 1945.
A la fin de la guerre, Jean Léonetti est élu membre de l'Assemblée nationale constituante. Il démissionne alors de son poste de secrétaire général de la SFIO pour mener à bien son nouveau mandat. Il sera tête de liste pour les élections à la deuxième Assemblée nationale constituante.
Le 27 décembre 1946, il est élu par l'Assemblée nationale au Conseil de la République pour y représenter les Français résidant au Maroc. Il devient membre de plusieurs commissions : la commission des affaires étrangères, la commission de la marine et des pêches, la commission de la France d'outre-mer et la commission de l'intérieur. Il sera réélu sénateur les 19 novembre 1948 et 28 juin 1955.
Pendant toute la durée de ses mandats, Jean Léonetti est très présent lors des débats sur la politique extérieure de la France et devient en 1953 vice-président de la commission des affaires étrangères.
En 1948, il présente un avis au nom de la commission des affaires étrangères autorisant le Président de la République à ratifier les accords et protocoles signés entre la France et la Pologne. Il intervient aussi en 1949 sur le statut du Conseil de l'Europe et dépose un amendement sur la désignation des membres titulaires représentant la France à l'Assemblée consultative européenne.
La situation hors de métropole fait également l'objet de son attention. Il intervient ainsi sur l'application de la Constitution et l'organisation des services publics civils dans les territoires d'outre-mer, ainsi que sur l'extension des assurances sociales aux départements d'outre-mer. Enfin, en 1956, il intervient sur la formation et le fonctionnement des conseils de gouvernement en Afrique occidentale française et en Afrique équatoriale française.
Plus que toute autre, la situation des pays d'Afrique du Nord inquiète Jean Léonetti. Ainsi rédige-t-il dès 1946 un rapport, au nom de la commission de l'intérieur, sur le statut organique de l'Algérie et intervient sur la date des élections à l'Assemblée algérienne. En 1951, il présente un amendement tendant à rétablir le crédit adopté par l'Assemblée nationale pour les subventions à l'office de la famille française au Maroc. Il intervient sur la ratification des conventions signées entre la France et la Tunisie, mais aussi sur la politique du gouvernement français au Maroc, en Tunisie, en Méditerranée et en Afrique du Nord. Il se manifeste également sur la proposition de loi tendant à renforcer les pouvoirs spéciaux donnés au gouvernement en Algérie. Il rédige en 1956 un rapport au nom de la commission de l'intérieur sur les conditions de reclassement des fonctionnaires et agents français dans l'administration et les services publics du Maroc et de la Tunisie.
Parallèlement, Jean Léonetti s'exprime, à plusieurs reprises, sur le fragile avenir du Maroc dans L'Echo du Maroc. Dès 1953, il affirme que « le moment est venu au Maroc de modifier la structure politique du pays ». La France doit sans faute prendre part à l'évolution en cours. Car « si [cette évolution] ne se fait pas avec nous, elle risque de se faire sans nous, et peut-être contre nous ». L'objectif ultime pour le Maroc est bien l'acquisition d'une autonomie interne, mais selon Jean Léonetti, « le maintien du traité du protectorat est indispensable », au moins « tant que les Marocains n'auront pas acquis la capacité de s'administrer eux-mêmes ». Cette politique de réforme doit nécessairement passer par l'amélioration des conditions de vie du peuple marocain, qui demeure une proie pour les propagandes les plus extrémistes.
Sur les questions sociales en débat en France, Jean Léonetti intervient sur l'institution d'un fonds national de solidarité et sur la variation du salaire minimum garanti, montrant ainsi son attachement aux idées socialistes. Il rédige également en 1948 une proposition de loi visant à rétablir la subvention instituée au profit de la Corse par la loi du 8 juillet 1912. Puis en 1957, il rédige un rapport au nom de la commission de l'intérieur sur la situation de certaines catégories de personnels ayant servi hors d'Europe.
Jean Léonetti aura particulièrement marqué de sa présence les débats parlementaires sur l'évolution de la France d'outre-mer et de l'Afrique du Nord. En 1949, il devient secrétaire du Conseil de la République, en remplacement de Diop Ousmane-Socé, démissionnaire. A la fin de son mandat, en 1958, il participe à la commission spéciale chargée d'élaborer le règlement provisoire du Sénat, en pleine mutation.
Les 2 et 3 juin 1958, Jean Léonetti vote contre l'attribution des pleins pouvoirs au Gouvernement du général de Gaulle et contre la révision constitutionnelle.
Il quitte le Sénat en 1959 et meurt le 23 février 1972 à Marseille à l'âge de 73 ans.
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Jean LEONETTI
Avertissement : les extraits de tables nominatives et biographies sont issus d'une reconnaissance automatisée des caractères ; merci de nous signaler toute erreur ou coquille.
Page mise à jour le
Pour toute remarque relative à cette page, veuillez contacter : anciens-senateurs@senat.fr