- Appartenance politique :
- Groupe du Mouvement Républicain Populaire
- État civil :
- Né le 3 février 1911
Décédé le 31 juillet 2001 - Profession :
- Instituteur
- Département :
- Saint-Pierre-et-Miquelon
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Ancien sénateur de la IVe République
Accéder à la notice de Henri CLAIREAUX sous la Ve République
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Accéder à la notice de Henri CLAIREAUX sous le Sénat de la Communauté
Elu le 12 janvier 1947
Elu le 19 décembre 1948
Elu le 18 mai 1952
Elu le 8 juin 1958
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)
Ve République (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
1940-1958
CLAIREAUX (Henri)
Né le 3 février 1911 à Saint-Pierre (Saint-Pierre-et-Miquelon)
Conseiller de la République, puis Sénateur de Saint-Pierre-et-Miquelon de 1947 à 1958
Après l'obtention du brevet élémentaire, Henri Claireaux entre à la mairie de Saint-Pierre comme secrétaire-adjoint, puis en démissionne deux ans plus tard pour travailler dans un établissement commercial, jusqu'en 1934.
Il part ensuite pour la métropole pour y effectuer volontairement son service militaire - car les citoyens de Saint-Pierre-et-Miquelon ne sont pas alors soumis à la conscription- et y demeure pour parfaire sa formation ; il obtient le brevet supérieur, après trois ans d'études à l'Institut Pierre de Luxembourg.
De retour à Saint-Pierre, Henri Claireaux devient enseignant dans un collège privé, tout en menant une action syndicale en direction des dockers et des ouvriers. Cet engagement lui vaut d'être élu, en 1939, au conseil d'administration du territoire, où il siège jusqu'en 1945. De 1941 à 1942, il part à l'université Laval de Québec, où il suit un enseignement de sciences politiques.
A la Libération, il entre dans la vie politique en se portant candidat aux élections à la première Constituante ; le siège à pourvoir à Saint-Pierre est remporté alors par le candidat d'obédience gaulliste, Henri Debidour.
Henri Claireaux est élu au conseil général en décembre 1946, puis remporte, sous l'étiquette MRP, le siège de conseiller de la République, lors des élections du 12 janvier 1947, avec 11 voix sur 11 suffrages exprimés. Il est facilement réélu le 19 décembre 1948, avec 10 voix sur 13 suffrages exprimés, puis le 18 mai 1952, où il remporte à nouveau la totalité des 11 suffrages exprimés.
Inscrit comme apparenté au groupe du MRP, Henri Claireaux siège à la Commission de la France d'Outre-mer, et à celle de la marine et des pêches.
Ses principales interventions témoignent de son constant intérêt pour l'évolution de l'outre-mer : outre les discussions proprement budgétaires, il intervient sur le logement des parlementaires de la France d'outre-mer, la réglementation des changes (1948), la politique économique dans les départements et territoires d'outre-mer (1949), les soldes et indemnités des fonctionnaires d'outre-mer (1950), l'institution d'un code du travail dans les TOM (1951), la Convention internationale sur les pêcheries de l'Atlantique Nord-Ouest, dont il est rapporteur pour la Commission de la marine (1952), l'aide à l'exportation des produits d'outre-mer (1953), ainsi que le projet de loi cadre relatif aux territoires d'outre-mer (1956).
Henri Claireaux mène également une action soutenue au sein du conseil général de Saint-Pierre qu'il préside à partir de 1955 : établissement d'un code de la famille ; institution d'un système de sécurité sociale inspiré du modèle métropolitain, complété par une allocation aux vieux travailleurs ; création d'une coopérative immobilière, d'une assurance mutuelle contre les incendies ; édification d'une patinoire.
Cette action sociale s'accompagne, sur le plan économique, de la fondation d'une société d'économie mixte pour la pêche et la congélation du poisson, puis de la création d'un nouveau port, et, sur le plan éducatif, de l'ouverture d'une école professionnelle, d'un cycle complet d'enseignement secondaire, et de la construction d'un bâtiment moderne pour le collège d'enseignement privé.
Ayant voté en faveur des pleins pouvoirs, et de la révision constitutionnelle, les 2 et 3 juin 1958, il est réélu le 8 juin 1958, par 11 voix sur 11 suffrages exprimés, puis, à nouveau, en avril 1959.
Ve République
CLAIREAUX (Henri)
Né le 3 février 1911 à Saint-Pierre (Saint-Pierre-et-Miquelon)
Décédé le 31 juillet 2001 à Soustons (Landes)
Conseiller de la République puis sénateur de Saint-Pierre-et-Miquelon de 1947 à 1968
(Voir la première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome III, p. 148)
Les élections permettant de pourvoir le siège de sénateur de Saint-Pierre-et-Miquelon ont ceci de particulier qu'elles ne mobilisent qu'un nombre très réduit de grands électeurs : une vingtaine tout au plus, sous la IVe comme sous la Ve République. Les étiquettes politiques pèsent donc moins sur leurs résultats que la capacité présumée des candidats à intervenir auprès des autorités métropolitaines pour défendre les intérêts de l'archipel. Les relations personnelles y jouent également un rôle non négligeable, comme dans tout petit groupe. Telle est la toile de fond du succès que remporte le sortant Henri Claireaux, membre du Conseil de la République depuis 1947 et président du Conseil général de Saint-Pierre-et-Miquelon depuis 1956, aux élections sénatoriales du 26 avril 1959. Cet ancien syndicaliste, membre de la CFTC, porte alors l'étiquette du MRP et est réélu avec 17 suffrages sur 23.
Au Sénat, Henri Claireaux reste fidèle au groupe des Républicains populaires. Il est membre de la commission des affaires culturelles d'avril à octobre 1959, puis rejoint la commission des affaires économiques et du Plan de la Haute assemblée. C'est en effet devant cette commission permanente que sont abordées les questions relatives à la pêche, activité qui compte beaucoup dans l'économie de Saint-Pierre-et-Miquelon.
Henri Claireaux prend régulièrement la parole en séance publique au début de la Ve République. Il a ainsi, avec Jacques Soustelle, ministre délégué auprès du Premier ministre Michel Debré, un échange assez vif le 17 novembre 1959. Henri Claireaux estime en effet que « le fait d'avoir réduit de 25 millions la subvention au fonds de compensation » en faveur de Saint-Pierre-et-Miquelon accule la population de l'archipel à « un état voisin de la misère ». En outre, la dévaluation de décembre 1958 a, selon lui, eu des conséquences désastreuses sur le pouvoir d'achat des Saint-Pierrais. Jacques Soustelle lui répond en qualifiant ses propos « d'allégations qui ne correspondent pas aux réalités ». Un an plus tard, le représentant de Saint-Pierre-et-Miquelon se réjouit devant ses collègues que le nouveau ministre chargé des territoires d'Outre-mer, le MRP Robert Lecourt, semble mieux prendre la mesure de la crise que connaît l'archipel (25 novembre 1960). Sa déception n'en est que plus manifeste lorsqu'il constate peu après que la loi de finances rectificative pour 1961 ne prévoit pas de crédits spécifiques en faveur de Saint-Pierre-et-Miquelon (19 juillet 1961).
Henri Claireaux sait néanmoins dépasser les enjeux strictement saint-pierrais, puisqu'il est désigné comme rapporteur pour avis du projet de loi de programme pour les territoires d'Outre-mer au printemps 1961. A cette occasion, il exprime, au nom de la commission des Affaires économiques, le souhait que les crédits affectés à ces territoires dans la future loi de finances pour 1962 soient doublés par rapport à ce que prévoit la loi de programme (15 juin 1961). Soucieux du rayonnement de la langue française dans le monde, Henri Claireaux préconise en outre d'installer « un puissant poste émetteur d'ondes moyennes à proximité du continent américain, c'est-à-dire à Saint-Pierre-et-Miquelon », pour permettre aux francophones d'Amérique du Nord de capter les émissions françaises (25 novembre 1963). Après 1963, les propos d'Henri Claireaux au Palais du Luxembourg tiennent pour l'essentiel du cri d'alarme. A « une population de 5000 habitants qui n'a d'autres ressources qu'une industrie pauvre, celle du poisson », il regrette que le gouvernement de Georges Pompidou refuse en 1964 une majoration de subvention. Il y voit même « un manque d'esprit de justice ». Peu après cette intervention du 14 novembre 1964, Henri Claireaux quitte la présidence du Conseil général de Saint-Pierre-et-Miquelon. L'Assemblée locale a en effet démissionné en bloc et le scrutin partiel qui suit permet au député (non-inscrit) Albert Briand de succéder à Henri Claireaux. Ces changements traduisent en termes politiques la crise économique et sociale très grave que connaît alors l'Archipel. Pourtant solidaire de ses administrés, Henri Claireaux n'est plus perçu comme le meilleur avocat des intérêts saint-pierrais. Un an plus tard, il revient pourtant sur certains incidents de l'automne 1964 et souligne qu'il y était question « de justice sociale et non d'insurrection » (séance du 14 novembre 1965).
Le sénateur de Saint-Pierre-et-Miquelon accorde les pouvoirs spéciaux au gouvernement de Michel Debré pour ramener l'ordre au lendemain de la semaine des barricades en Algérie (3 février 1960) et approuve la réforme des régimes matrimoniaux (11 mai 1965). Lui qui se réclame de la démocratie chrétienne soutient la légalisation de la contraception médicamenteuse, malgré les positions alors tenues par la hiérarchie catholique sur le sujet (5 décembre 1967).
Henri Claireaux est moins présent au Palais du Luxembourg en 1966, 1967 et 1968. Il n'y prend plus la parole en effet à partir du 14 novembre 1965, alors que ses interventions y étaient jusque-là assez régulières. Cet élu d'un territoire en crise craint-il pour sa réélection et s'efforce-t-il d'être plus présent encore de l'autre côté de l'Atlantique ? Deux candidats lui disputent les suffrages des grands électeurs de Saint-Pierre-et-Miquelon le 22 septembre 1968. Les élus saint-pierrais préfèrent le vice-président du Conseil général Albert Pen au sortant : dès le premier tour, le candidat investi par l'UDR gaulliste l'emporte en effet par 12 voix sur 23, contre 7 pour Paul Lebailly et 4 pour Henri Claireaux. Ce dernier quitte alors définitivement la Haute assemblée, après y avoir siégé pendant 22 années consécutives.
L'ancien instituteur puis professeur de l'enseignement libre, qui avait aussi été secrétaire de la Chambre syndicale des ouvriers du port de Saint-Pierre dès avril 1939, s'éteint loin de ses terres natales et d'élection. C'est en effet dans le département des Landes qu'il disparaît au début du XXIe siècle, âgé de 90 ans.
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Henri CLAIREAUX
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