- État civil :
- Né le 20 février 1870
Décédé le 3 février 1942 - Profession :
- Enseignant
- Département :
- Hérault
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Ancien sénateur de la IIIe République
Elu le 11 janvier 1920
Elu le 6 janvier 1924
Elu le 10 janvier 1933
Fin de mandat le 31 décembre 1941
1889-1940
ROUSTAN (MARIUS, FRANÇOIS, PIERRE dit Mario), né le 20 février 1870 à Cette (Hérault), décédé le 3 février 1942
Sénateur de l'Hérault de 1920 à 1941.
Sous-secrétaire d'Etat aux Ports, à la Marine marchande et aux Pêches du 10 mars au 15 juin 1926.
Sous-secrétaire d'Etat à l'Hygiène du 23 au 25 février 1930.
Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts du 27 janvier 1931 au 10 mai 1932.
Ministre de l'Education nationale du 1er au 4 juin 1935.
Ministre de la Marine marchande du 7 au 17 juin 1935.
Ministre de l'Education nationale du 17 juin 1935 au 22 janvier 1936.
Né à Sète (alors Cette) dans une modeste famille languedocienne - son grand-père était cantonnier, son père petit employé à la Compagnie du Midi- c'est grâce à une bourse qu'il peut faire des études secondaires au collège de sa ville natale, où il a Paul Valéry comme condisciple. A quinze ans et demi, déjà bachelier ès sciences, il part pour le lycée de Montpellier où il compte préparer le concours d'entrée à l'Ecole polytechnique et à l'Ecole navale. Mais ayant, entre-temps, obtenu le baccalauréat ès lettres, il quitte les mathématiques spéciales pour la rhétorique supérieure et remporte le prix de discours français au concours général. Il sera « littéraire ».
Boursier d'honneur au lycée Henri IV de Paris, il y passe un an et revient à Montpellier, boursier de licence, pour y préparer à la Faculté des lettres licence et agrégation. Agrégé, le voici à 23 ans professeur de rhétorique au lycée de Saint-Etienne.
De Saint-Etienne, Roustan est passé au lycée Ampère de Lyon. Il y est professeur de première alors qu'Edouard Herriot tient la chaire de première supérieure. Herriot, sollicité par Augagneur, de se présenter aux élections municipales du 1er mai 1904, entraîne Roustan dans cette première aventure électorale. Ils sont élus tous les deux sur la liste radicale-socialiste et lorsque, en 1905, Augagneur, nommé gouverneur de Madagascar, abandonne la mairie de Lyon, Herriot, élu maire le 3 novembre, fait désigner Roustan comme son premier adjoint.
Mais si la mairie fixe à jamais Herriot dans la vie politique, Roustan poursuit encore une carrière universitaire. D'abord, il succède à Herriot dans la chaire de première supérieure du lycée Ampère et dans la chaire de littérature française du XIXe siècle à l'enseignement supérieur municipal. Puis il gagne Paris, toujours professeur de rhétorique supérieure, d'abord au lycée Condorcet puis au lycée Pasteur. Le voici enfin inspecteur de l'Académie de Paris.
Roustan, qui entre-temps est devenu docteur ès lettres avec une thèse couronnée par l'Académie française (prix Montyon) sur Les Philosophes et la société française au XVIIIe siècle, a mené parallèlement à sa carrière universitaire une grande activité de journaliste et d'écrivain. Il écrit notamment dans Le Petit Méridional et dans La France de Bordeaux et du Sud-Ouest ; on lui doit un Lamartine et les catholiques lyonnais (1906), un Lyon contre Paris après 1830 et d'innombrables ouvrages scolaires dont l'un : Lettres choisies du XVIIe siècle, écrit en collaboration avec Herriot.
Pendant la guerre, Herriot, sénateur du Rhône depuis 1912, est appelé au gouvernement comme ministre des Travaux publics, des Transports et du Ravitaillement dans le 6e cabinet Briand : il prend Roustan comme chef de cabinet (12 décembre 1916-18 mars 1917). Roustan est ensuite chef de cabinet de Lafferre, député de l'Hérault, ministre de l'Instruction publique dans le 2e cabinet Clemenceau, du 16 novembre 1917 au 27 novembre 1919.
Le 14 décembre 1919, Roustan se présente à une élection cantonale et est élu conseiller général de l'Hérault. Le mois suivant, candidat au Sénat, il est élu dès le premier tour avec 424 voix sur 844 votants, juste derrière Pelisse, 426 voix ; Lafferre n'est élu qu'au second tour. Le 6 janvier 1924, Roustan est réélu au premier tour et en tête : 539 voix sur 846 votants contre 465 à Pelisse et 534 (au second tour) à Reboul, Lafferre étant battu. Le 16 octobre 1932, sur 864 suffrages, Roustan n'en recueille que 411 au premier tour ; il est réélu au deuxième tour, par 515 voix, devant Reboul, 433. Pelisse ne sera élu qu'au troisième tour avec 431 voix.
De 1920 à 1940, plus de vingt ans de vie parlementaire s'écoulent pour Roustan abondamment remplie. Il continue à écrire des ouvrages classiques : sur Hugo, La Rochefoucauld, Beaumarchais, Montesquieu, Sainte-Beuve, Stendhal, La Fontaine surtout. Certes, il collabore encore à de nombreux journaux : Actualités, Courrier du Parlement, Tribune des Nations, Journal des Chambres de commerce, La grande Revue, L'Ere nouvelle, L'Exportateur français, si bien qu'il sera un jour président de l'association syndicale des rédacteurs en chef.
Mais c'est surtout au Palais du Luxembourg qu'il concentre son activité. Fréquent à la tribune, il est aussi des plus assidus dans les commissions : chemins de fer, commerce et industrie, travail et postes, marine, finances et colonies dont il sera président.
Dès 1920, Roustan se fait connaître en déposant une proposition de loi tendant à rapprocher les fonctionnaires qui, étrangers au département, sont unis par le mariage soit à des fonctionnaires du département soit à des personnes qui y ont fixé leur résidence. En 1921, il est rapporteur de sa proposition qui deviendra la loi du 30 décembre 1921 encore connue, surtout parmi les fonctionnaires de l'enseignement, sous le nom de loi Roustan ; on parle même, pour en désigner les bénéficiaires, de « roustaniens » et de « roustaniennes ».
Après s'être intéressé ainsi, dans ses débuts, aux fonctionnaires et aux chemins de fer, Roustan concentra son travail parlementaire sur quelques pôles bien précis : La marine d'abord, au point que, pour son premier poste ministériel, Briand lui confie dans son 9e cabinet (9 mars-15 juin 1926) le sous-secrétariat d'Etat aux Ports, à la Marine marchande et aux Pêches. Laval, dans son 4e cabinet, pense aussi à lui comme ministre de la Marine marchande mais Roustan ne reste que quelques jours à ce poste (7-17 juin 1935), préférant prendre l'Education nationale à la mort de son titulaire Marcombes.
Les colonies où menait la marine. Et si, sur ce plan, Roustan n'eut jamais de responsabilités gouvernementales, il joua un rôle considérable comme membre, puis comme vice-président, enfin comme président de la commission sénatoriale des colonies.
Le travail et la santé, la viticulture, enfin et surtout l'enseignement. Le 27 janvier 1931, Pierre Laval forme son premier cabinet et fait de Roustan son ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts. Roustan reste à ce poste dans le 2e cabinet Laval (formé quand Doumer remplace Doumergue à la présidence de la République) et dans le 3e cabinet Laval, celui-ci se succédant à lui-même. Il y reste encore quand Tardieu succède à Laval (3e cabinet Tardieu) jusqu'au jour où Herriot remplace Tardieu. Ainsi, du 27 janvier 1931 au 10 mai 1932 Roustan est-il grand maître de l'Université pendant seize mois sans discontinuer. Il le sera encore sept mois en 1935-1936.
Roustan a lui-même exposé et défendu sa gestion dans deux livres : Dix-sept mois rue de Grenelle (1932) et Problèmes de l'éducation nationale (même année). L'enseignement de la géographie, si délaissé jusque-là, lui doit beaucoup. Il attache un grand prix à l'enseignement technique encore balbutiant. C'est à lui que revint, en 1932, le soin de faire adopter par le parlement la gratuité de la classe de quatrième. Sans grand éclat, mais avec ténacité, il essaya d'introduire dans l'enseignement plus de logique et plus de justice sociale.
En 1935, la lecture de Mein Kampf lui inspira un dernier livre : Hitler éducateur, au sous-titre éloquent : « Racisme ou démocratie, dressage ou liberté ? ».
Roustan eut en outre une grande activité diplomatique. Nous l'avons vu au B.I.T. Disons encore qu'il fut président du groupe parlementaire des conventions internationales et du groupe de la confédération des travailleurs intellectuels. Il fut surtout, à partir de 1933, un membre actif de l'Union interparlementaire. Porté à la présidence de l'Union en 1937, c'est à la tribune de sa 33e session que, face aux attaques lancées contre le régime représentatif, il prend la défense du parlementarisme dont il dit les bienfaits tout en reconnaissant qu'il convient de « réformer le parlementaire ».
Roustan, qui n'avait pas sollicité en 1924 le renouvellement de son mandat de conseiller général de l'Hérault, borna par la suite ses activités locales à la mairie d'Usclas-d'Hérault, sa « petite patrie d'adoption » où il avait été élu le 19 mai 1929.
Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
Il est chevalier de la Légion d'honneur.
Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)
1940-1958
ROUSTAN (Marius, François, Pierre dit Mario)
Né le 20 février 1870 à Sète (Hérault)
Décédé le 3 février 1942 à Montpellier (Hérault)
Sénateur de l'Hérault de 1920 à 1941
Sous-secrétaire d'Etat aux Ports, à la Marine marchande et aux Pêches du 10 mars au 15 juin 1926
Sous-secrétaire d'Etat à l'Hygiène du 23 au 25 février 1930
Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts du 27 janvier 1931 au 10 mai 1932
Ministre de l'Education nationale du 1er au 4 juin 1935
Ministre de la Marine marchande du 7 au 17 juin 1935
Ministre de l'Education nationale du 17 juin 1935 au 22 janvier 1936
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome VIII, p. 2916)
Le 10 juillet 1940, Mario Roustan se prononce en faveur de la révision constitutionnelle.
Il meurt le 3 février 1942 à Montpellier où il s'est retiré, à l'âge de 72 ans.
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Marius ROUSTAN
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