État civil :
Né le 23 juillet 1855
Décédé le 15 avril 1933
Profession :
Avocat
Département :
Loiret
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 11 janvier 1920
Elu le 6 janvier 1924
Elu le 10 janvier 1933
Fin de mandat le 15 avril 1933 ( Décédé )


Ancien Vice-président du Sénat

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

RABIER (ATHOS, Fernand), né le 3 juillet 1855 à Beaugency (Loiret), mort le 15 avril 1933 à Paris (7e).

Député du Loiret de 1888 à 1919.

Sénateur du Loiret de 1920 à 1933.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. V, p. 73.)

Constamment réélu jusqu'en 1919, Fernand Rabier prit une place prépondérante à la Chambre des députés, dont il fut secrétaire de 1889 à 1891 et vice-président de 1906 à 1908 puis en 1914.

Son oeuvre parlementaire fut considérable et s'étendit aux domaines les plus divers. Ses préoccupations sociales l'ont amené à s'intéresser, notamment, à la durée du travail, au placement des ouvriers et employés, aux enfants tuberculeux, aux pensions et, bien entendu, aux agriculteurs de son département victimes de calamités atmosphériques.

Membre de la commission de législation, il rapporta des textes sur les protêts, l'interdiction du duel, la création de biens de famille insaisissables, la propriété littéraire et artistique. Divers textes sur les boissons et la protection des vignobles provoquèrent également son intervention.

Mais il consacra, surtout, ses efforts aux problèmes financiers, au rôle des congrégations et aux transports.

Deux ans à peine après son arrivée au Palais Bourbon, ses conceptions financières s'exprimaient dans une proposition de loi relative à la réforme de l'impôt. Plusieurs rapports sur les emprunts locaux et la fiscalité communale, sa participation aux débats budgétaires confirmèrent ses compétences en la matière. Aussi fut-il nommé président de la commission chargée d'examiner le projet de loi sur la contribution des patentes, puis président de la commission de comptabilité de la Chambre des députés. Membre de la commission du budget, il rapporta celui de l'Intérieur en 1906.

Si l'on retrouve sa signature au bas de plusieurs propositions de loi -et de la plupart des rapports sur les textes relatifs aux congrégations, c'est qu'en sa qua lité de député radical-socialiste il fut un ardent défenseur de la laïcité de l'Etat. Sa vigilance sur ce point le conduisait à intervenir, au nom du respect de la liberté de consciences, dès que celle-ci lui semblait menacée par les autorités ecclésiastiques.

Il fixa longuement et clairement sa doctrine dans un ouvrage intitulé La République et les congrégations, édité en 1903.

Spécialiste des transports, il fut, en qualité de membre puis président de la commission des travaux publics, le rapporteur attitré des projets ou propositions relatifs aux chemins de fer. Il fut ainsi législativement associé à la constitution du réseau ferroviaire français, incitant la Chambre à autoriser l'ouverture de nombreuses lignes. Pendant le conflit mondial, il insista à plusieurs reprises auprès du gouvernement en faveur d'une meilleure utilisation des transports, dont dépendait l'approvisionnement des armées et de la population civile ; les voies navigables, des ports et l'énergie hydraulique firent aussi l'objet de ses interventions écrites ou orales.

En politique générale, il soutint fidèlement les cabinets républicains et radicaux. C'est ainsi qu'à la suite de la présentation à la Chambre du 1er cabinet Clemenceau, en 1906, il interpella le gouvernement sur sa politique générale uniquement pour déposer et faire voter sans débat un ordre du jour approuvant la déclaration ministérielle.

Cette activité inlassable, poursuivie pendant trente et un ans, sous sept législatures, fut brutalement interrompue le 16 novembre 1919 par l'inconstance du suffrage universel.

Tête de liste des « candidats républicains » qui obtinrent deux sièges, il fut devancé par deux de ses colistiers qui recueillirent respectivement 31.512 et 31.405 voix, alors que lui-même n'en totalisait que 31.297.

Ce coup du sort fut d'autant plus dur que sa position locale paraissait extrêmement forte puisqu'il était conseiller général depuis 1907 et maire d'Orléans depuis 1912, charge qu'il abandonna aussitôt.

Mais quelques semaines plus tard, le 11 janvier 1920, les électeurs sénatoriaux lui permirent de poursuivre au Luxembourg sa carrière parlementaire.

La Haute Assemblée ne devait pas lui ménager les honneurs puisqu'elle lui confia la charge de deuxième vice-président en 1929 et de premier vice-président en 1930, 1931 et 1932. En cette qualité, il présida l'Assemblée nationale le 13 mai 1931 et le 10 mai 1932 (élection des Présidents de la République Paul Doumer et Albert Lebrun). Le parallélisme des responsabilités qu'il assuma dans les deux assemblées fit également de lui un président de la commission de comptabilité du Sénat et un vice-président de la commission des travaux publics.

Il fut aussi président de la commission chargée d'examiner la proposition de loi tendant à reconnaître aux femmes le droit de vote et l'éligibilité.

Président du Conseil général du Loiret de 1925 jusqu'à sa mort, il défendit vigoureusement les intérêts de son département, notamment à propos du captage des eaux du Val de Loire pour alimenter la région parisienne.

Quelques mois après une nouvelle réélection au premier tour de scrutin, il s'éteignit à Paris, le 15 avril 1933, après de longues souffrances.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Fernand RABIER

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