- État civil :
- Né le 23 janvier 1876
Décédé le 30 mars 1942 - Profession :
- Fonctionnaire
- Département :
- Seine
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Ancien sénateur de la IIIe République
Elu le 9 janvier 1927
Elu le 14 janvier 1936
Fin de mandat le 30 mars 1942
1889-1940
MORIZET (ANDRÉ), né le 23 janvier 1876 à Reims (Marne).
Sénateur de la Seine de 1927 à 1942.
Petit-fils de vignerons champenois, fils d'un notaire de Reims, André Morizet naquit et fit ses études primaires et secondaires dans cette ville, puis il vint à Paris pour y étudier le droit. Au Quartier latin, il se lia avec des étudiants socialistes, adhéra à leur parti et devint secrétaire des étudiants collectivistes et secrétaire de rédaction du mouvement socialiste. En 1900, il entra par concours comme fonctionnaire à l'Hôtel de Ville, puis passa au ministère de la Justice comme bibliothécaire. En 1904, il obtint le diplôme de docteur en droit. Dès cette époque, il collaborait au journal l'Humanité et y faisait campagne contre les «requins capitalistes», ce qui lui valut d'être révoqué par Clemenceau, en 1907, à la suite d'un article qu'il avait écrit sur les grèves des vignerons du Midi.
André Morizet fut en 1914 candidat du parti socialiste aux élections législatives dans la circonscription de Boulogne et il y porta de 3.000 à 7.800 le nombre des voix socialistes. La guerre venue, il fut mobilisé et versé sur sa demande dans une division d'active. Sa brillante conduite à la bataille d'Ypres lui valut les croix de guerre française et belge et une citation à l'ordre du jour de l'armée.
Après la victoire, il reprit son activité' de journaliste, publiant plusieurs brochures à la librairie de l'Humanité et notamment, en 1919, une étude intitulée Le plan 17 qui était un véritable réquisitoire contre les généraux de la grande guerre.
En 1919, il échouait de nouveau aux élections législatives où il était candidat dans la circonscription de Boulogne mais était élu conseiller municipal puis maire de la commune. En juillet 1922, il fut révoqué par le gouvernement de Millerand pour avoir renvoyé les invitations à lui adressées pour la revue du 14 juillet... mais ses concitoyens le réélirent en 1925 et l'envoyèrent aussi siéger au Conseil général de la Seine dont il fut membre jusqu'en 1929. Administrateur très actif, il acquit une particulière compétence dans le domaine de l'urbanisme. C'est lui qui fit bâtir une nouvelle mairie à Boulogne-Billancourt - si bien qu'il fut choisi par ses pairs comme président de l'union des maires de banlieue. Au Conseil général, il appartint à la commission des beaux-arts car il s'intéressait tout 'particulièrement à la protection des monuments historiques.
Après un nouvel échec aux élections législatives de 1924, André Morizet fut enfin élu sénateur de la Seine, le 9 janvier 1927, au troisième- tour, par 502 voix sur 1.059 votants, et vint siéger sur les bancs socialistes.
Très vite il se fit remarquer par une intervention passionnée dans le débat sur le projet de loi organisant la protection des monuments historiques. Puis il demanda, avec esprit, la suppression du Bulletin des lois, désuet et inutile.
Il prenait surtout la défense des communes ouvrières de banlieue, grevées de lourdes charges par la présence de nombreux travailleurs étrangers. Il soulignait la gravité de la crise du logement et demandait au gouvernement de créer, pour la résoudre, des organismes collectifs analogues à celui qu'il avait fondé dans sa propre commune. Il critiquait l'organisation du corps de santé militaire et réclamait que l'armée cédât deux hôpitaux à la ville de Paris.
Les mêmes préoccupations devaient se manifester dans ses interventions les années suivantes. En 1930, il présenta et fit adopter une proposition de loi rendant applicable au Conseil général de la Seine la loi de 1871 régissant les conseils généraux. Membre de la commission du Vieux Paris, de la commission des monuments historiques et du comité supérieur d'aménagement et d'organisation générale de la région parisienne, dont il fut nommé président par décret en 1936, il suivait avec attention toutes les opérations d'urbanisme entreprises à Paris. Il recommandait le regroupement de tous les ministères derrière l'Ecole militaire - autour de la place de Fontenoy - et critiqua vivement l'installation de la présidence du Conseil, à l'hôtel Matignon.
Il siégeait à plusieurs commissions : administration générale, finances, armée, et présenta en leur nom d'importants rapports dont, en 1934, celui sur le projet de loi créant des projets régionaux d'urbanisme.
Le 20 octobre 1935, il était réélu sénateur de la Seine, au premier tour, par 638 voix sur 1.249 votants.
L'un de ses grands soucis était alors l'Exposition internationale de 1937, car le Sénat l'avait délégué à la commission supérieure pour l'Exposition et il souhaitait que celle-ci fût, pour la capitale, une occasion de s'embellir.
Le 23 juin 1939, il interpelle très longuement le gouvernement sur la nécessité de mettre les sorties de Paris en état de permettre une évacuation rapide. Le groupe socialiste le charge par deux fois d'expliquer son vote négatif sur les projets de loi accordant au gouvernement des pouvoirs exceptionnels, Le 10 juillet 1940, André Morizet ne prit pas part au vote sur le projet accordant les pleins pouvoirs constitutionnels au maréchal Pétain, Il était l'auteur de plusieurs ouvrages dont Chez Lénine et Trotzky et Du Vieux Paris au Grand Paris, publié en 1932 et couronné par l'Académie.
Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)
1940-1958
MORIZET (André)
Né le 23 janvier 1876 à Reims (Marne)
Décédé le 30 mars 1942 à Paris (4ème)
Sénateur de la Seine de 1927 à 1942
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VII, p. 2523)
A Vichy, le 10 juillet 1940, André Morizet ne prend pas part au vote sur le projet de loi constitutionnelle. Il décède le 30 mars 1942 à Paris.
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de André MORIZET
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