HEBRARD Jacques

avant 1889

HÉBRARD (JACQUES), membre du Sénat, frère du précédent, né à Grisolles (Tarn-et-Garonne) le 21 février 1841, collabora au journal le Temps, dont il devint le gérant, et se présenta, lorsque M. de Freycinet, élu sénateur par l'Inde française et par la Seine, eut opté pour ce dernier département, comme candidat republicain au Sénat dans cette colonie. Un grand nombre de candidatures avaient été mises en avant : celles de MM. Edmond About, Deloncle, ancien préfet, Textor de Ravisi, Desbassyns de Richement, ancien sénateur. Au dernier moment, celle de M. E. About fut seule maintenue concurremment avec celle de M. Jacques Hébrard. Réunis, non pas comme ailleurs au chef-lieu de la colonie, mais, à raison des distances qui sont considérables, au chef-lieu de chaque établissement particulier, c'est-à-dire à Pondichéry, Karikal, Chandernagor, Mahé et Yanaon, les électeurs sénatoriaux donnèrent à M. Jacques Hébrard 41 voix sur 49 votants, contre 6 à M. About. M. J. Hébrard siégea à gauche et vota constamment avec la majorité de la Chambre haute, par exemple : pour la politique des ministères opportunistes, pour la réforme du personnel de la magistrature, pour le divorce, pour les crédits de l'expédition du Tonkin, pour l'expulsion des princes, pour la nouvelle loi militaire, et, en dernier lieu, pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889), pour la procédure à suivre devant le Sénat contre le général Boulanger ; il s'abstint sur le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

1889-1940

HÉBRARD (JACQUES), né le 21 février 1841 à Grisolles (Tarn-et-Garonne), mort le 5 avril 1917 à Menton (Alpes-Maritimes).

Sénateur de l'Inde de 1882 à 1891.

Sénateur de la Corse de 1894 à 1903.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. III, p. 329.)

Jacques Hébrard ne fut pas réélu sénateur de l'Inde le 11 janvier 1891. Il n'obtint que 44 voix contre 46 à son adversaire Godin.

Il fut élu le 3 juin 1894 sénateur de la Corse, par 377 voix contre 370 à Péraldi, à l'occasion d'une élection provoquée par le décès de Pitti-Ferrandi. Cette élection fut contestée mais le Sénat, dans sa séance du 5 juillet 1894, déclara ces réclamations injustifiées en fait comme en droit.

Il siégea à la Haute Assemblée sur les bancs de la gauche républicaine.

Son activité parlementaire fut à peu près nulle. Elle se limite, en tout et pour tout, à une brève intervention le 16 mars 1896 à propos des services maritimes de la Corse, et, le 24 mars 1901, à une demande de constitution d'un stock de blé en cas de rupture d'approvisionnement de la population civile de la Corse, proposition d'ailleurs rejetée par le Sénat.

Jacques Hébrard ne se représenta pas aux élections du 4 janvier 1903. C'était avant tout un journaliste, spécialisé au Temps dans les articles de politique intérieure. Ce fut donc un témoin beaucoup plus qu'un acteur. Il incarnait d'autre part une figure très typique du « parisien » de l'époque. Il était également connu comme collectionneur et amateur d'art.

Il se retira pour raisons de santé en 1914 et mena une vie paisible de retraité à Menton, où il mourut le 5 avril 1917, à l'âge de 76 ans.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)