- État civil :
- Né le 5 décembre 1852
Décédé le 30 novembre 1943 - Profession :
- Avoué
- Département :
- Ille-et-Vilaine
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Ancien sénateur de la IIIe République
Elu le 3 janvier 1897
Fin de mandat le 6 janvier 1906 ( Non réélu )
1889-1940
GARREAU (GEORGES, RAOUL), né le 5 décembre 1852 à Nocé (Orne).
Sénateur de l'Ille-et-Vilaine de 1897 à 1906.
Georges Garreau naquit à Nocé, dans l'Orne, le 5 décembre 1852. Son père était huissier de justice et sa mère receveuse des postes.
Il connut, entre 9 et 18 ans, la dure vie d'interne au collège municipal de Nogent-le-Rotrou. Obligé de bonne heure à gagner sa vie comme clerc d'avoué, il eut le mérite, en rognant sur ses heures de sommeil, de préparer et de passer avec succès le baccalauréat puis la licence en droit. II avait alors 25 ans.
Un philanthrope lui prêta les fonds nécessaires à l'achat d'une étude d'avoué : c'est ainsi qu'il se fixa à Vitré en 1877. Sept ans plus tard, le 4 mai 1884, il y était élu conseiller municipal sur une liste deconciliation. Mais ses convictions républicaines s'affirmaient progressivement. Dans cet arrondissement traditionnellement monarchiste, il se présenta avec l'étiquette républicaine aux élections législatives de 1893 et causa quelque surprise en recueillant 5.595 voix.
Echec glorieux qui présageait le succès des élections municipales de 1896. Il est alors porté, pour longtemps, à la tête de la municipalité où il sera maintenu jusqu'en 1929. Sa carrière parlementaire sera courte mais bien remplie. Volant de succès en succès, il est élu sénateur en 1897, battant l'amiral Véron et le comte de La Villegoutier. Son élection est contestée car il n'est passé, au deuxième tour, qu'avec une seule voix de majorité (577 sur 1.151 suffrages exprimés), grâce à un bulletin miraculeusement retrouvée dans un amas de papiers de toutes sortes qui couvraient la table sur laquelle on avait vidé l'urne ». Garreau n'en est pas moins validé. Sa joie et sa fierté sont immenses. Tant de chance le grise un peu, car il prend le parti de brûler ses vaisseaux, résignant sa charge d'avoué pour se consacrer entièrement à ses mandats électifs.
A 44 ans, il recommençait sa vie : et d'ailleurs n'était-il pas un jeune sénateur, secrétaire d'âge de l'Assemblée? Il entre à la commission de l'armée, alors présidée par Freycinet et y jouera un rôle très actif dans cette période dramatique qui fut celle de l'affaire Dreyfus, défendant avec acharnement la cause de la démocratisation des cadres.
Son meilleur titre fut l'adoption, le 28 avril 1900, d'un nouveau statut des officiers d'administration jusqu'alors traités en parents pauvres. Derrière des considérations apparemment dérisoires, c'était, en fait, tout le problème de l'esprit de l'armée qui était posé dans cette « loi Garreau ».
C'est dans le même esprit qu'il seconda, comme rapporteur adjoint, les longs efforts de Rolland pour faire voter la « loi de deux ans », dont il a résumé parfaitement l'inspiration égalitaire. « L'armée de demain sera plus forte que celle d'aujourd'hui, car ce ne sera pas une armée de métier ; ce sera une armée vraiment nationale. »
Juriste expérimenté, il intervint également dans la discussion de la loi de 1898 sur les accidents du travail, et d'un projet de loi relatif au casier judiciaire ; sur le régime fiscal des successions, sur la généralisation du régime des circonstances atténuantes.
Les passions soulevées en Bretagne par la politique du cabinet Combes furent fatales à une carrière parlementaire si brillamment commencée : au renouvellement du 3 janvier 1906, le parti conservateur récupère la totalité des sièges de l'Ille-et-Vilaine.
Voilà donc, à 53 ans, Georges Garreau obligé de prendre un nouveau départ : il est toujours maire de Vitré mais il n'a plus de situation. Cependant, ses capacités, son ardeur au travail et ses amitiés républicaines lui vaudront d'être assez aisément nommé juge au tribunal de la Seine puis conseiller à la Cour. Il partagea ainsi son temps, pendant de longues années encore, entre le Palais de justice et la mairie de Vitré où son action se traduisit par de nombreuses réalisations : adductions d'eau, bains-douches, hôpital, collèges, stade, Etc.
Il était médaillé de la Reconnaissance française, chevalier du Mérite agricole, officier de la Légion d'honneur, de l'Instruction publique et de l'ordre serbe de Saint-Sava.
Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Georges GARREAU
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