- État civil :
- Né le 24 juin 1846
Décédé le 24 juillet 1918 - Profession :
- Conservateur des Eaux et Forêts
- Département :
- Manche
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Ancien sénateur de la IIIe République
Elu le 18 août 1895
Elu le 3 janvier 1897
Elu le 7 janvier 1906
Fin de mandat le 26 juillet 1918 ( Décédé )
1889-1940
CABART-DANNEVILLE (CHARLES, MAURICE), né le 24 juin 1846 à Lavis (Seine), mort le 24 juillet 1918 à Paris.
Député de la Manche de 1889 à 1895.
Sénateur de la Manche de 1895 à 1918.
Issu d'une vieille famille normande, illustrée par Mgr de Beauvais, prédicateur de Louis XV, évêque de Seez, et par M. Lebrun, duc de Plaisance, troisième consul, Charles Cabart-Danneville était fils d'un professeur, examinateur à l'Ecole Polytechnique, aussi distingué en mathématiques qu'en physique et en chimie, en lettres qu'en sciences et qui a laissé un traité de physique et de chimie ainsi qu'un ouvrage sur les applications de la trigonométrie. La croix d'Officier de la Légion d'honneur et le titre d'examinateur honoraire de l'Ecole Polytechnique créé pour lui, récompensèrent ses longs et brillants services.
C'est dans ce milieu où le travail intellectuel occupait une place prépondérante, que grandit et se forma Charles, Maurice.
Après avoir terminé ses études secondaires, il entra à l'Ecole forestière et fut nommé, en 1869, Garde général à Bar-le-Duc. Un an plus tard éclata la guerre. Le conservateur des forêts lui confia bientôt une mission délicate : il l'envoya au milieu de l'armée prussienne avec la charge d'établir une ligne de correspondance entre les gardes forestiers. Ce réseau, parfaitement organisé rendit plus tard de précieux services au général Cambriels qui commandait l'armée des Vosges. Pour son courage, sa prudence, son dévouement et l'esprit d'initiative dont il fit preuve, Charles Cabart-Danneville fut promu Chevalier de la Légion d'honneur.
Le 7 septembre, il franchit les lignes prussiennes et entra dans Paris où il servit en qualité de lieutenant puis de capitaine commandant d'une batterie d'artillerie territoriale.
La guerre terminée, il reprit ses fonctions dans l'administration forestière, fut nommé Inspecteur-adjoint des forêts, puis en 1874, il démissionna : en lui s'éveillait une vocation nouvelle, peut-être due à l'atavisme paternel. Il reprit, à l'âge de 28 ans, ses études. Il passa avec succès sa licence ès-sciences-mathématiques, devint professeur à l'Ecole Arago et examinateur à l'Hôtel de Ville.
L'insuffisance de l'instruction dispensée à la classe ouvrière lui apparut bientôt comme une injustice qu'il s'attacha à réparer dans toute la mesure de ses possibilités. Il organisa des cours et des conférences, il y professa avec compétence et dévouement. Pour les enfants des familles sans ressources, il fonda une école à Paris.
Il possédait au Becquet, à Tourlaville (Manche), une propriété à laquelle il était très attaché. Il s'y rendait aussi fréquemment que le lui permettaient son travail et les tâches auxquelles il se consacrait. Très populaire dans la région, il exposait volontiers ses opinions résolument républicaines.
C'est en 1885 qu'il envisagea de faire une carrière politique. Il se présenta, cette année-là, aux élections générales législatives, obtint plus de 9.000 voix dans l'arrondissement de Cherbourg, mais échoua. Il prit sa revanche aux élections générales des 22 septembre et 6 octobre 1889 où il fut élu, au deuxième tour de scrutin, par 9.489 voix contre 5.890 à M. Liais, concurrent redoutable qui avait obtenu au premier tour 5.484 voix contre 5.416 à lui-même.
A la Chambre, il s'inscrivit au groupe républicain. Membre de diverses commissions spéciales, il prit une part active aux discussions qui s'instituèrent sur : l'organisation du corps des dessinateurs des arsenaux de la marine et des établissements hors des ports (1890) ; le logement des fonctionnaires des ministères dans les bâtiments du domaine de l'Etat (1891) ; l'organisation de l'armée coloniale (1893) ; le reclassement et le traitement des instituteurs (1893).
Aux élections générales du 20 août 1893, il fut réélu, au premier tour de scrutin, avec 8.334 voix contre 3.894 au Commandant Riondel. Membre de la Commission de la marine (1894), il présenta des propositions de loi tendant : à confier à la marine la défense du Cotentin et de la Corse (1894) ; à réorganiser les troupes de l'infanterie et artillerie de marine et à constituer une armée coloniale (1894).
Un siège de Sénateur se trouva vacant dans son département du fait du décès de M. Sébire survenu le 24 juin 1895. Cabart-Danneville fit acte de candidature et fut élu, au premier tour de scrutin, à l'élection partielle du 18 août 1895. Il obtint 1.008 voix contre 35 à M. Baillod, sur 1.197 votants. Il se démit de son mandat de député le 25 octobre suivant.
Au renouvellement du 3 janvier 1897, il fut réélu au premier tour de scrutin par 1.035 voix sur 1.201 votants et au renouvellement du 7 janvier 1906, il conserva son siège, toujours au premier tour, par 681 voix sur 1.184 votants.
Au Sénat, il montra la même activité qu'à la Chambre, s'intéressant particulièrement aux problèmes maritimes. Sa compétence en cette matière fit autorité. Dès 1897, il fut nommé secrétaire de la commission chargée de tous les projets intéressant la Marine. Il déposa le rapport sur la proposition de loi, adoptée par la Chambre des Députés, sur la militarisation des guetteurs des électrosémaphores de la marine (23 janvier 1897). Il fut nommé secrétaire de la commission chargée de l'examen : 1° du projet de loi, adopté par la Chambre des Députés, portant approbation de la Convention consulaire signée à Sucre le 5 août 1897 entre la France et la Bolivie ; 2° du projet de loi, adopté par la Chambre des Députés portant approbation de la convention signée à Paris le 22 juillet 1897, pour la délimitation des possessions françaises du Dahomey et du Soudan et des possessions allemandes du Togo.
En 1898, il se fit entendre dans la discussion du projet de loi, adopté par la Chambre des Députés, portant approbation d'une convention passée avec la Compagnie générale transatlantique pour l'exploitation du service maritime postal du Havre à New-York. Il s'intéressa à nouveau à la formation de l'armée coloniale (1900) ; à l'outillage des ports de guerre et à l'établissement des bases d'opérations de la flotte, particulièrement à Bizerte (1901) ; à l'organisation du service hydrographique de la marine ; aux équipages des navires hôpitaux (1906) ; au régime commercial entre l'Algérie et la France (1909) ; à la mise en chantier de bâtiments dans le cours de l'année 1911.
Il déposa des rapports sur les propositions de loi adoptées par la Chambre des Députés, ayant pour but : de conserver à la France sa flotte marchande des grands voiliers par le maintien d'une compensation d'armement (1912) ; d'organiser le corps des ingénieurs du génie maritime (1914).
En 1917, il est élu membre de la Commission chargée de l'étude de l'organisation économique du pays pendant et après la guerre (17 mars 1917). Il dépose aussitôt (le 30 mars 1917), un avis au nom de la Commission de la marine sur le projet de loi, adopté par la Chambre des Députés, modifiant la loi du 10 avril 1915 et instituant l'assurance obligatoire contre les risques de guerre pour les navires et les cargaisons de plus de 500 tonneaux de jauge.
En 1918, il dépose deux projets de loi tendant : à modifier la législation forestière concernant les bois particuliers ; à réglementer la possession et la concession des mines, carrières, ardoisières, situées en France, dans les colonies et pays de protectorat (20 juin 1918). A cette époque, la santé de Charles Cabart-Danneville commençait à décliner, mais il refusait de tenir compte de certains signes inquiétants.
Il mourut en cours de mandat le 24 juillet 1918 à Paris à 72 ans. Cette nouvelle jeta, parmi ses collègues, une grande consternation.
A la séance du 29 juillet 1918, M. Boivin-Champeaux, vice-président du Sénat, retraça la carrière politique du disparu et conclut son éloge funèbre en ces termes : « A cette rapide esquisse manquerait l'essentiel si je ne rappelais les sympathies dont il jouissait dans cette Assemblée. Comment n'être pas attiré vers cet honnête homme dont la main aimablement tendue, le regard clair, la figure toujours souriante attestaient la franchise et la bonté ? Cabart-Danneville, dans son département, avait sans doute des adversaires - c'est le lot des hommes politiques. Je doute qu'il ait eu des ennemis. En tous cas, il n'avait ici que des amis qui regrettent profondément sa disparition.»
Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Charles-Maurice
CABART-DANNEVILLE
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