M. Michel Barnier, Premier ministre. Cela n’empêche pas d’avoir pour lui du respect ou de l’admiration. Pour ma part, j’en ai beaucoup. Deux personnages ont compté pour moi : de Gaulle et Mendès France. Ce dernier disait qu’il ne faut jamais « sacrifier l’avenir au présent ».

M. Michel Barnier, Premier ministre. C’est compliqué, quand on est Premier ministre…

M. Thomas Dossus. On le verra pendant le budget !

M. Michel Barnier, Premier ministre. Oui, nous le verrons lors de l’examen du projet de loi de finances, car le budget, c’est le présent. Je sais que si nous ne faisons pas un effort collectif, nous sacrifierons l’avenir. Nous prendrions alors le risque de provoquer une crise financière, et vous verriez, si une telle crise survenait, qui seraient les premiers touchés. Je ferai tout pour l’éviter : c’est une question de responsabilité.

Je regarderai de nouveau les propositions d’économies faites par Mathieu Darnaud et d’autres présidents de groupes politiques du Sénat. Peut-être ne les avons-nous pas toutes vues, peut-être nous en proposerons-vous qui ne vous conviendront pas, je le sais, mais je suis ouvert, dans un cadre budgétaire contraint, à des amendements, à des améliorations et à des adaptations. Je serai constructif, sans jamais « sacrifier l’avenir au présent ».

Madame Carrère, vous avez évoqué la fraternité et l’humanisme. Je me reconnais tout à fait dans ces valeurs. Comme d’autres, vous avez souhaité que l’on réaffirme les principes fondamentaux. Je le dis : il n’y aura pas d’accommodements avec la défense de la laïcité. J’ai moi-même indiqué les lignes rouges de tout le Gouvernement en ce qui concerne l’État de droit, l’indépendance de la justice, la lutte contre les discriminations, notamment celles faites aux femmes, mais aussi aux personnes en situation de handicap.

Les grandes lois de liberté conquises à la suite des combats d’hommes et de femmes – la loi du 17 janvier 1975 portée par Simone Veil, celles instaurant le mariage pour tous ou la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes – ne seront pas touchées et seront protégées.

M. Michel Barnier, Premier ministre. Je pense également, alors que le Proche-Orient – région que je connais assez bien –connaît une crise très grave ayant des répercussions dans toutes nos sociétés, à la montée du racisme et de l’antisémitisme. Nous ne ferons preuve d’aucune complaisance face aux actes et aux propos racistes ou antisémites, d’où qu’ils viennent.

Je remercie les présidents de groupe qui ont bien voulu apporter leur soutien au Gouvernement. Je sais, mesdames, messieurs les sénateurs, qu’il ne s’agit pas d’un chèque en blanc, que vous serez vigilants et que vous jugerez le Gouvernement sur ses actes plus que sur ses discours. Je ne demande pas autre chose. Je vous remercie de votre confiance. (Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains, UC, RDSE, RDPI et INDEP.)

3

Ordre du jour

M. le président. Voici quel sera l’ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée au mardi 8 octobre 2024 :

À quatorze heures trente :

Débat sur la croissance de la dette publique de la France ;

Débat sur la crise agricole ;

Débat sur la nécessité de former davantage de médecins et soignants.

Le soir :

Débat sur la situation des urgences pendant l’été 2024.

Personne ne demande la parole ?…

La séance est levée.

(La séance est levée à dix-sept heures quarante.)

Pour le Directeur des comptes rendus du Sénat,

le Chef de publication

FRANÇOIS WICKER